ksos ou pas ksos ???? | Ezechiel + ft ruben (fini)

L'éclat bruyant et agaçant, l'effleurement de vos mains et l’essoufflement de vos respirations, sans l'air de vos poumons - et vos pas s'envolent, s'engrainent, si vite et si loin, emportant vos rires comme des enfants, des gamins ayant effectués une mauvaise action ; rien de grave, de dérangeant, juste un peu méchant.

Et alors, vous déboulez dans la grande salle, un beau dimanche de début novembre ; et le souffle court, tu examines la pièce d'un coup d’œil en comprenant qu'il était encore un peu tôt ou que tout simplement, beaucoup d'élèves ne viendront pas manger spécialement ici. Tu reprends un semblant de rythme alors que les paroles de ton ami te font rouler des yeux avec ce petit sourire qui ne te quitte jamais - et tu sens son bras sur ton épaule alors que tu lui lances un petit coup de coude complice.

Et alors, alors vous venez vous asseoir, sans plus de cérémonie ; avec tout ces regards qui ne vous lâche pas, pour différentes raisons certainement - tu ne préfères pas y penser, après des années, tu avais appris à vivre avec cette malédiction qui faisait briller les prunelles et assécher les gorges.

– Alors ???? et tu lui lances un regard et sourire en coin, tes doigts trop délicats caressant déjà les plats que tu ferais semblant de manger. On en était à où ?? la meuf en face, ksos ou pas ksos ??? Tu jettes un regard en face de toi, pleins de désintérêt face à cette fille que tu ne connaissait pas - au vu de la table où elle se trouvait assise, tu discernais qu'elle était sûrement à Serdaigle. Tu ne réponds pas tout de suite, prenant ce qui semblait être de la purée pour t'en servir allègrement, bruyamment, agaçant, la cuillère frappant le couvert dans un tintement désagréable - un peu comme tes propos.

– Cassos. T'as vu ses fringues ? Même mon elfe de maison n'en voudrait pas. claques-tu avec un joli sourire à son intention, dénotant avec tes paroles qui ne se préoccupaient pas de si, oui ou non, avaient atteint ses pauvres oreilles.

Tu piques dans une saucisse et tu commences à aplatir inutilement ta purée du plat de ta fourchette, alors que tes deux ambres balayait à nouveau la pièce à la recherche de ta prochaine victime.

– Et ce vieux gars là (tu pointes du menton) cassos ou pas cassos ? Tu crois qu'il est né comme ça ou c'est un accident ?

Mais tu as à peine le temps de finir ta phrase, que déjà les grandes portes découvrent un groupe de Gryffondor que tu connaissais bien, ou pas assez, juste peut-être ce qu'il fallait, avec celui qui captait tout tes regards.

Tu te retournes vers Narcisse avec cet air d'enfant content, ce sourire éclatant qui te mange le visage, ses yeux brillants aux cils trop grand - sans faire attention à l'éclat de ta peau qui s'illumine presque sous les rayons qui transperce difficilement les quelques nuages de ce ciel d'automne.

– Pas cassos.

Un rire et tes prunelles qui roulent, alors qu'une moue vint éclore sur ton joli visage, biaisé par ton sourire.

– Que dans mes rêves, tu veux dire, c'est bien ça le problème. fis-tu en lançant tout de même un regard en coin à Ruben - et peut-être qu'il le remarque - le souvenir d'une soirée, de paroles échangées, d'une aventure partagée ; c'était définitivement la meilleure soirée d'Halloween que tu avais vécu. Tout à tes pensées, sans écouter ton ami, continuant d'observer la table des Gryffondor, sans faire attention à ta purée qui ne ressemblait plus à rien ou à ta saucisse portée disparue - tu sors de ta transe en sentant les coups de coudes de ta joli fleur.

– Regardez les, elles savent même pas manger, miskina ça m’horripile, genre à Serdaigle on leur apprend pas à tenir une fourchette ??? On leur apprend à faire chier leur monde déjà. ( et tu lèves les yeux vers ses nouvelles cibles, tombant sur deux jeunes filles en pleines conversation, l'une d'elle captant vos regards ) Et débiles putain.


– Et toi, qu'est-ce que tu fais à Poufsouffle, hein ? Ta langue de vipère est pire que la mienne. réponds-tu comme un compliment en détournant tes deux orbes pour le regarder ; goguenard. Un Serdaigle t'a brisé le cœur pour avoir la rage contre eux ? continues-tu, finalement en dissimulant une véritable question. Un haussement d'épaule et tu reprends sans lui laisser le temps de répondre finalement : Mais j'suis d'accord avec toi : définitivement cassos.

Mais tu reprends.

– Et j'dirai pareil pour toi, à chaque fois qu'tu diras ptdr à l'oral, sale schlag. tu lui tires la langue comme un gamin, en repoussant définitivement ton assiette qui n'avait pas tenue plus de quelques minutes - dans l'attente d'un désert qui te rassasierait et te comblerait suffisamment.

Flegme à tout épreuve qui fait agiter tes épaules d'un rire harmonieux - tu acceptais son explication. Et à nouveau, toujours, tes yeux roules dans leurs orbites, à croire que tu ne sais faire que ça - parce qu'après tout, il n'y aurait jamais rien entre vous, c'était un peu inconcevable ; vous n'en aviez jamais parlé, mais c'était juste ainsi, même pas besoin d'y penser ou de te réfreiner - avec lui, tu pouvais être comme tu le voulais, comme tu le souhaitais, même si tu lui faisait de l'effet.

Il reprend votre jeu horrible et tu reposes avec délice tes yeux sur le groupe de Gryffondor, toujours aussi bruyant, étincelant, rougeoyant - on pouvait dire bien des choses sur les rouges et or, mais on ne pouvait leur retirer cette attraction un peu étrange, impossible à ne pas regarder, avec l'envie irrépressible de toucher ; c'est en tout cas l'effet qu'ils te faisaient.

– Ruben est le seul baisable, triste réalité.

Et ton rire Ezéchiel, surpasse chaque tintement, chaque battement et peut-être que les regards convergent vers vous, à l'instant ou ton rire raisonnent avec distinction dans l’entièreté de la salle. Ce qui était bien avec Narcisse, c'est qu'il t'accompagnait dans tout et n'importe quoi ; c'était revigorant. Et tu t'apaises, en lui lançant un regard complice avant de reposer tes yeux sur l'objet de tes désirs et puis, puis, à contre cœur sur les amis de celui-ci. Tu reconnaissais Lillie - dû moins, tu crois que c'est ainsi qu'elle s’appelait - mais les autres te semblaient totalement inconnus - sûrement de simples connaissances ; à ton avis.

– Cassos. Mais celui à sa droite est pas mal, quand même. J'dirai un joli 8/10. fis-tu avec complaisance.

– Baisable, en effet. Et hétéro.

Et ton soupire est si accablant, Ezéchiel, qu'il te fait presque mal physiquement.

– Oh ! J't'ai pas racontééééé.... tu te retournes vivement vers ton Poufsouffle préféré. Tu sais que j'ai envoyé une lettre au Stupéshit ?! Par rapport à Ruben ? Et l'pire c'est qu'il est pas encore publié mais que j'ai euh... croisé Ruben après la soirée d'Halloween... et j'lui ai parlé pour la première fois... Il va me prendre pour un putain de mec chelou. reprends-tu avec une grimace, en réfléchissant à l'enchaînement des choses et au mauvais timming de votre rencontre - t'aurais peut-être pas du envoyer ce mail ou tu n'aurais peut-être pas du parler au Gryffondor.

– ... Arg. Bon, tant pis.

Après tout, le mec chelou, c'était peut-être lui à se balader dans la forêt avec un costume de poulpe, de la boue sur la gueule et une horrible odeur d’œuf qui lui traîne au cul. Ouais, non, tu t'en sortais pas mal face à lui, finalement.

– Ils sont moins agaçants que d'habitude, je crois que leurs défaites au match de Quidditch est encore trop récente. dis-tu pourtant pas méchamment.

Un soupire qui te fait sursauter, tout à ta contemplation, replaçant ton attention sur celui qui dessinait tes sourires et briller tes fous-rires. Tu l'écoutes rembarrer des premières années à qui tu n'offres aucun regard, pour l'écouter attentivement alors qu'il semblait vouloir te rassurer - et peut-être, peut-être qu'en écoutant ses paroles, ton air se fait plus doux, plus tendre ; peut-être que tu scintilles un peu plus, de cet amour réciproque que tu lui portes. Maladroit, il essaie, il essaie vraiment d'apaiser tes doutes et tes réflexions sans sens ; il le faisait pour toi.

Et ton palpitant se gonfle, gonfle ; tu l'aimes énormément, Narcisse. Il est exécrable, t'en as bien conscience, autant, voir plus que toi - sûrement, pire que toi. Mais il a cette tendresse et cette attention, totalement désintéressée qui te rend faible Ezéchiel. Très faible. Et si ce n'était pas lui, tu aurais peur de ça ; mais c'est lui, toujours lui, alors, et bien, ça va, n'est-ce pas ? Oui. C'est juste. Et c'est peut-être pour ça que c'est ce jaune qui brille et que tu ne vois pas, qu'il porte fièrement sur son uniforme les jours d'école.

– Ptdr, leur défaite est plus jouissante qu’un élève de 5ième année qui suce pour la première fois.

Un rire, encore un, toujours, éternellement avec lui - et tu poses tes deux mains sur ton visage, sur tes jolies lèvres pour essayer de taire ce rire, ce rire qui résonne dans ta gorge jusqu'à ton cœur, qui embellit ton être tout entier, comme s'il ne l'était pas déjà assez. C'est méchant, c'est piquant, ça claque sur la langue et c'est tellement lui, tellement vous - tu les aimes bien, les Gryffondor, ceux bruyants, agaçants, dérangeants, parce qu'ils te ressemblent, terriblement ; mais cette vacherie douce-amère reflète tellement ce qu'il est et ton rire qui l'accompagne, valorise ce joli vert sur tes écussons. Tu les aimes bien, mais il n'y avait rien de mieux qu'une phrase bien tournée, lâchée avec suffisance et méchanceté.

Et tu vas pour lui répondre, de ce ton un peu doucereux, un peu malicieux, qui fait briller tes yeux et hausser tes pommettes - mais tu n'en as pas le temps, à l'instant où tu sens une main se déposer sur ton épaule ; et tu sursautes, violement, pour la deuxième fois en quelques minutes, te retournant dans l'incompréhension et relevant le menton pour plonger dans ces orbes chocolats que tu arrivais à différencier, à y connaître chaque reflets et son intensité.


– HEY ! Tu vas bien mec ? J'voulais te dire, merci pour hier soir sans toi j'sais pas comment j'aurais fait pour me sortir de cette situation. Sacrée soirée, hein. J'espère que t'as quand même réussi à dodo après ça.

– Euh, ouais, tranquille. Pas d'soucis... réponds-tu rapidement, statufié, alors que tu le voyais dévorer son poulet comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours et des jours - tu te demandes si l'inviter un jour au KFC serait le plus judicieux pour un premier rendez-vous.

– Bon... vas-y... j'te laiche ! T'as un shuper... poto. rajoute-t-il avec un regard à Narcisse et t'essaies de ne pas penser au fait que Ruben Damon venait de dire indirectement qu'il te léchait, en plein milieu de la Grande salle, juste à côté d'un de tes meilleurs amis.

Un temps.

– OhmondieuNarcisse. fis-tu brusquement en te tournant vers lui, tellement brusquement cela-dit, que tu en eu mal à la tête sur le moment. Ohmondieu. Ohmondieu. Il vient consciemment de venir m'adresser la parole ?! Et il s'en souvient ?! Non parce que, mec, il était tellement bourré que même un test d'alcoolémie aurait déconné. continues-tu théâtralement avant de déposer tes coudes sur la table et de prendre des mains ton menton, pour regarder le rouge et or regagner sa table, devant ses amis circonspects.

– Tu crois que j'pourrai devenir ami avec lui ?

Un regard qui se prolonge, qui détaille le sujet de toute votre conversation et t'as conscience de ce tambourinement qui, actuellement, ne représente pas grand chose si ce n'est l'adrénaline du moment - mais peut-être, peut-être devrais-tu réguler ce rythme ; pour ne pas changer la curiosité en fantasme imaginé. T'inspires un peu d'air alors que tu observes les visages de ses amis, de la jeune fille aux lunettes rondes et aux rires faciles, à son coéquipier de Quidditch. Et autour de cette masse en mouvement, aux éclats brillants et aux paroles plus hautes que l'autres, il y a, il y a tout ces autres, ces élèves plus transparent - et tes prunelles tombent sur Aslan en te demandant toujours ce qu'il faisait là, présent, alors qu'il n'avait pourtant pas besoin de manger. Tu te questionnes sur son baiser au dernier match de Quidditch après sa réussite ; et peut-être, peut-être, peut-être que t'as le coeur qui se sert, sans pouvoir t'en empêcher. Tu ne t'étais jamais vraiment arrêté face à Aslan, l'échange de quelques mots, de quelques rires, tout au plus, une complicité à peine achevée, à peine ficelée et c'est un peu comme si tu le redécouvrais. Vous aviez ce partage de sentiments, totalement différent - tu n'aimes pas Ruben, tu n'es pas amoureux de lui, mais lui peut-être, sûrement que si et - et tu te rappelles -

Le rejet.
Infernal.
Abominable.
Innommable.

T'as peur de devenir comme lui.
Un frisson, terrible, horrible - parce qu'Aslan pourrait s'en relever, pourrait avancer, comme tout à chacun, sûrement, peut-être ; mais toi, Ezéchiel, toi, une fois avait suffit. T'as de la pitié pour lui et du dégoût pour toi, t'as du dégoût pour lui et de la pitié pour toi - peut-être que vous vous ressembliez plus qu'on pouvait bien le penser.

Mais tes idées qui s'assombrissent n'ont pas le temps de se ternir plus longtemps.

– La prochaine fois qu’il se ramène avec un poulet dégueulasse et des mains aussi grasses que l’huile de son grand-père le fabriqueur de gras, je te jure j’le tacle. (rire) Miskina. et tu sursautes encore, quand il vint enrouler un bras protecteur et possessif, alors que tu l'observes en clignant bêtement des yeux, avant que ton sourire se fasse plus tendre - t'as l'impression de voir Socrate à cet instant, de ce sentiment d'appartenance tellement reposant et agréable, de ces amis trop imposants.

– Il est dégueulasse quand il fait ça, certes, mais c'est pas là l'intérêt.

– La vie d’moi. J’vais lui niquer sa mère. Et j’vais tellement la baiser demain il va m’appeler beau-père alors tu vas calmer ta chatte deux secondes Ezechiel fucking Prince. Maintenant ( c a r e s s e s ) calme toi et respire avant que j’te tringle sur cette table.

– Whaaaaaaaat the fuck. ris-tu allègrement, face à ces paroles sans sens, si ce n'est celui de t'entourer de cette attention pleine de maladresse.

Alors, alors il reprend la parole et ton air se ferme un peu, légèrement, parce que tu sais. Tu sais qu'il te parle, qu'il sous entend, de ne pas recommencer. Tu sais qu'il y a ce prénom ( c'était ton trésor, celui que tu adores, celui pour qui ton cœur battait un peu trop fort ) du bout des lèvres, juste sur la langue, celui qui, pour qui, t'avais commencé, peut-être appris, imaginer ce que c'était d'aimer.

On a beau rire, rigoler, peut-être que tes regards et tes propos sont teintés d'amusement, peut-être que Ruben et toi, c'est vu comme une mauvaise blague que tu alimentes. Non, tu n'aimes pas Ruben. Tu ne le connais pas, à peine. Non, tu t'en fiches qu'il te touche, qu'il soit à toi, qu'il te fasse l'amour du bout des doigts. Oui, tu dis le contraire, tu clames l'inverse - parce que, parce que c'est toi, parce qu'il te distrait, parce que t'as réellement envie d'apprendre à le connaître et à être son ami - juste comme ça, sans réel intérêt. T'as beaucoup de respect pour lui, plus qu'on pourrait le penser alors que tu l'affiches sans discernement, alors que tu enchaînes les propos dégradants - mais non, non, t'as réellement du respect et cette envie d'approfondir cet amusement qui dur depuis maintenant deux ans.

Et c'est ça qui te fait peur, Ezéchiel. Pourquoi être ami avec lui, alors qu'il n'y a aucun intérêt ? Alors que t'as rien à y gagner ? Ca ne te ressemble pas. Chacune de tes amitiés t'apportes quelques choses, de voulus, de choisis ; tu en as, des amis, Ezéchiel, alors pourquoi lui, plus qu'un autre ? T'as pas fait le premier pas en deux ans, parce que tu sais, tu sais que tu risques, tu risques énormément, même sans tomber réellement amoureux, même sans avoir réellement des sentiments - tu sais, tu sais que le rejet serait horrible, terrible.

Tout pourrait bien se passer, comme tu pourrais te briser.
Une fois encore. Une deuxième fois.
Peut-être la fois de trop.

Mais comme à ton habitude, tu ne laisses rien transparaître, si ce n'est ces prunelles plus sombres et cet air qu'il connaît - parce que Narcisse sait, il te connaît, sans même parler ou expliquer. Tu détournes le regard, attrapes le désert qui vient d'apparaître avec ce menton bien haut, le dos bien droit ; le cœur qui se referme, s'enferme et se déchaîne.

– J'te raconterai tout, promis.