──La journée avait été magnifique et Rachel venait d'achever sa dernière heure de cours avec ses élèves de dixième année. Elle se sentait toujours plus apaisée avec les élèves plus âgés - après tout, elle n'avait pas été formée à faire garderie, d'où son manque de pertinence lors des cours aux plus jeunes.
──Elle avait fait rentrer les Botrucs dans les serres et s'était dirigée vers ses écuries. Elle avait pris l'habitude de vérifier l'état de chacune des créatures qui y habitaient - même celles qu'elles n'étudiaient pas - et chaque soir, elle faisait la ronde aux bestioles, accordant chaque fois l'attention nécessaire à chacune d'elle.
──Mais aucun des niffleurs, aucun des sombrals, aucun des veracrasses ou des salamandres ne recevait la même tendresse que Richard, son hippogriffe. Richard qu'elle avait vu naître de son élevage en Irlande, qu'elle avait vu dans les bras de son compagnon, qu'elle avait vu grandir. Richard, c'était son bébé particulier, le dernier fragment de ses souvenirs chéris. Richard, c'était devenu le seul et l'unique aux yeux de Rachel.
──Elle s'était approchée de lui avec élégance, et il avait suffit qu'il la voit pour baisser la tête, et la laisser approcher, à quelques millimètres. Elle avait laissé son front contre le sien, et ses mains glisser contre son cou - elle s'était laissée emporter dans une danse discrète et retenue, que seuls quelques uns auraient été à même de remarquer. Elle avait fini par grimper sur son dos, et n'avait pas remarqué tout de suite qu'ils n'étaient plus seuls.
──Elle papillonna des yeux quelques secondes et adressa un sourire charmant à la personne qui venait d'entrer - un de ses collègues et probablement celui avec lequel elle s'entendait sur le plus de points.
« Bonsoir ! Vous êtes discrets ma parole, je ne vous avais pas vu. »
──Elle descendit du dos de Richard et s'approcha de lui, vaguement intriguée par sa présence.
Tu venais d’achever ton dernier cours de la journée et tu avais désormais envie de te détendre, surtout que pour une fois tu n’avais pas de dossier du ministère à devoir consulter. Tu avais une importante envie de passer du temps avec des créatures magiques et plus particulièrement avec des hippogriffes. Tu aimais beaucoup ton nouveau travail et le contact avec les élèves. Cependant, il fallait bien avouer que la proximite avec les bêtes magiques commençait à se faire ressentir. Cela avait toujours été important pour toi. Tu avais toujours préféré leur compagnie à celle des humains la plupart du temps et la foule Poudlardienne commençait à t’oppresser, tu avais ce besoin de te retrouver seul avec eux.
Tu regardas ta montre. Vu l’heure, avec un peu de chance Rachel deait être dans l’étable et vu qu’elle était la seule à avoir les clés, c’était ton unique moyen de passer du temps avec les hippogriffes. De plus, tu savais que la présence de Rachel n’allait pas te déranger, tu appréciais sa compagnie. Elle était très élégante et raffinée, deux qualités que tu appréciais beaucoup chez une personne et en particulier chez une femme. Malgré tout ça, tu devais avouer que tu ne la connaissais pas vraiment et elle avait un côté qui t’intriguait beaucoup. Une sorte de part secrète, de fêlure que l’on apercevait à peine et qui vous avait toute de suite happée, toi et ta curiosité. Tu aimais les mystères enfin, tu aimais surtout les résoudre. Cette ombre de sa personnalité venait de son passé, tu le savais mais tu ne l’avais encore assez côtoyée pour en découvrir plus. Les mystères de vie, de caractère te fascinaient de plus en plus. Sûrement le fait de ne plus mener l’enquête en mission t’avait fait te concentrer plus sur l’analyse des Hommes. Tu avais décidément ce besoin viscéral de tout comprendre sur les personnes avec qui tu avais à faire.
Tu arrivas à l’écurie et découvrit en effet la présence de Rachel, comme tu l’avais prédit. Elle avait sa tête contre celle d’un des hippogriffes. Elle avait un lien particulier avec lui, une histoire même, tu le voyais autant avec elle qu’avec l’attitude de la créature. Tu allais la saluer mais elle se retourna et t’adressa la parole avant même que tu n’ouvris la bouche. Tu retiras ton chapeau avant de t’adresser à elle, comme la politesse l’exigeait.
-"Bonjour, veuillez accepter mes excuses si je vous ai surpris Madame O’Sullivan, ce n’était pas du tout mon but. Je voulais simplement passer du temps avec les créatures qui se trouvent ici, si cela ne vous dérange pas, bien sûr." Tu la regardais, en lui rendant son doux sourire.
-"Il vous apprécie beaucoup, c’est d’une évidence limpide. L’affection qu'il a pour vous est remarquable, vous vous en occupez depuis longtemps ?" ,fis-tu en désignant l’animal à plume qu’elle caressait.
Dernière édition par Echo Holmes le Mar 16 Mai - 19:15, édité 1 fois
Rachel O'Sullivan
Mrs. Scamander
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En couple avec : Orphan Scamander (mariée).
Re: Birds flying high •• ECHO Dim 14 Mai - 23:04
Birds flying high
──Rachel avait discrètement détaillé la tenue de son collègue, remarquant avec satisfaction que, comme à son habitude, il avait su faire preuve de goût. Echo avait toujours été surprenant d'élégance et de galanterie, mais à chaque fois, il avait l'audace d'arracher à Rachel un de ces rares sourires sincères qu'elle n'adressait habituelle qu'à la folle fleur des blaireaux.
──Rachel avait avancé d'un pas vers Echo, l'air ravi, les mouvements doux. C'était de la grâce qui se dégageait d'elle comme naturellement, et une sincérité discrète qui s'échappait de sa voix cassée.
« Vous êtes le bienvenu, bien sûr. »
──Elle avait reposé une main et son regard sur l'hippogriffe qui les avait observé en silence. Elle commença à le gratter entre les deux yeux et avait soudain l'air pensive, absorbée par des souvenirs qui lui étaient, au fond, toujours douloureux. Ils se connaissaient depuis si longtemps, oui.
« En effet. Je l'ai vu naître. Avant de devenir professeur à Poudlard, je tenais un élevage en Irlande. »
──L'hippogriffe avait baissé la tête, indéniablement en lien avec les émotions contraires que réveillaient ses paroles. Et il s'était rapproché d'un pas, n'épargnant pas Echo d'un regard méfiant et intrigué. Rachel avait levé la tête.
« Il s'appelle Richard. Sa mère est morte le jour de sa naissance, alors c'est à moi qu'il s'est attaché comme telle. » Elle se retourna vers son collègue, vaguement intriguée. « Vous aimez les hippogriffes ? Je ne vous avais jamais vu près de mes écuries auparavant.. »
Elle était émue, cela pouvait se ressentir même à quelques mètres. L’hippogriffe semblait se méfier de toi, croyant que tu étais la cause de la tristesse de sa maîtresse. Leur lien particulier était tellement fort. Tu sentais qu’il y avait quelque chose de bien plus profond derrière la naissance orpheline de ce jeune hippogriffe, quelque chose qu’il la dévorait de l’intérieur. Tu ne savais pas quoi mais seul quelque chose de puissant pouvait susciter d’aussi vive émotion et aussi rapidement. Tu devais aussi reconnaître que ta collègue contrôlait tout cela d’une main de maître, elle contenait ces puissantes émotions avec une force remarquable. Cette femme t’intriguait décidément de plus en plus.
-"Je les aimes beaucoup, en effet. Je trouve ces animaux d’une noblesse qu’aucun humain ne pourra jamais atteindre. Leur sens de l’honneur et de la loyauté est inégalable et me fascine. Je les ai beaucoup étudiés quand je travaillais au ministère, je ne me lasserais jamais de les observer je crois bien", fis-tu en souriant, repensant à ces moments passés en leur compagnie entre deux missions.
-"J’ai tenté à plusieurs reprises de venir ici mais nous ne devions pas être synchronisés car j’ai toujours trouvé porte close, malheureusement."
Tu t’approchas d’un des hippogriffes qui se trouvait à côté de Rachel. Tu le regardas dans les yeux dans les yeux avant de t’incliner. Il te rendit la même salutation et tu commenças à le caresser tendrement. Tu te tournas à nouveau vers la jolie brune.
-"En tout cas, on ne peut qu’admirer votre travail ici, ces créatures sont toutes au comble du bonheur. Votre élevage devait un endroit comme j’aurais voulu en voir plus souvent, croyez-moi, tout le monde n’a pas votre talent avec ces merveilleux animaux."
En replongeant tes yeux dans celui de la créature que tu papouillais, tu revoyais les images terribles d’hippogriffes au corps décharnés et parfois même contusionnés que tu avais dû sauver. Tu allais poser une question sur son élevage mais tu savais que cela allait encore lui faire du mal alors, tu te ravisas et chercha quelque chose d’autre à lui dire.
-"Vous vous plaisez bien à Poudlard madame O'Sullivan ? Passer votre journée avec vos créatures ne vous manque pas de trop ?"
Tu lui demandais cela pour savoir si elle partageait les mêmes manques que toi. Vous étiez tout deux passer de votre vie entièrement tournée aux créatures magiques à une autre vie tournée vers les jeunes humains et toujours un peu les bêtes cela dit. Même si, ce n’était pas assez pour toi. Il te manquait, ces grands espaces où tu pouvais les observer et parfois même les approcher pour certains. Tu espérais trouvé ici, un moyen de retrouver partiellement tout ça car au fond, tu aimais également beaucoup ton nouveau métier et n’était pas prêt à l’abandonné aussi rapidement.
──La fin de l'année scolaire approchant, cela faisait bientôt une année entière que Echo était professeur à Poudlard, et qu'il avait eu maintes occasions de se rapprocher des écuries. Il devait vraiment être terriblement malchanceux (ou timide ?) de n'avoir pu les visiter qu'en ce jour tardif. Elle lui sourit, presque compatissante de son manque de timing.
« Eh bien, vous n'avez pas eu beaucoup de chance, depuis le début de l'année.. Je suis ici tous les jours. »
──Mais Echo aussi avait des élèves, un emploi du temps, et des devoirs, des occupations. Il n'avait certainement pas cherché à s'informer plus que ça à propos de l'horaire de Rachel.
──Elle resta perplexe un moment quant à ses affirmations suivantes. Elle n'avait jamais visité d'élevages, elle ne connaissait que le sien. Mais elle n'avait jamais imaginé que les hippogriffes puissent être maltraités outre mesure. Après tout, on ne démarrait pas un élevage sans être un minimum informé.. Mais bon, elle n'était plus étonnée de rien, Rachel. Après tout, un inconnu s'était introduit sur leur territoire pour les tuer... Allez savoir ce que les mages noirs ont à faire avec un élevage perdu au fin fond de l'Irlande. Elle soupira.
« Je crains que vous n'ayez que trop raison, malheureusement. Mais je vous remercie pour cette reconnaissance que vous m'accordez. »
──Finalement, un maigre sourire s'était dessiné au bord de ses lèvres. Rachel n'était pas vraiment là par choix. Elle était perdue, affligée, et elle a reçu une demande d'emploi au moment opportun. Mais elle aurait préféré rester en Irlande, à élever des hippogriffes, si ça lui avait été donné. Sauf que ça lui a été repris.
« Ici aussi, vous savez, je passe mes journées avec ces créatures. Même pendant les cours, je ne suis jamais vraiment seule.. Ce qui me manque, c'est l'Irlande, la falaise, le silence. »
──Ce qui lui manquait terriblement, c'étaient les baisers et les caresses de Gilbert, c'étaient ses mots et son odeur, c'était beaucoup de choses qui devenaient douloureuses dès qu'elle y pensait. Alors elle n'y pensait plus. Parce que ça n'avait plus lieu d'être.
──Et elle se mit à rire, d'un rire clair et doux, raffiné et discret. Elle lança un regard furtif vers Richard avant de reposer son attention sur son collègue.
« Je me serais bien passée du chahut et du désintérêt profond de certains élèves... dissipés. Mais Poudlard n'est pas le plus inconfortable des refuges, si vous voulez mon avis. Et vous ? Cela vous plaît, d'être ici, monsieur Holmes ? »
Elle avait raison, tant votre passé que votre présent étaient différents. Elle n’avait pas les mêmes manques que toi, car elle était entourée par les créatures magiques toute la journée. Ce qu’il lui manquait, c’était l’atmosphère des paysages irlandais, « le silence » comme elle disait. C’est vrai que le calme te manquait également, car il était parfois assez difficile à trouver en ce lieu très peuplé. Tu avais toi aussi une envie similaire, celle de partir en mission à nouveau, de voyager de découvrir ou redécouvrir des paysages somptueux et isolés, seul toi et ton sac-à-dos.
En la regardant, tu voyais encore cette petite chose que l’on pouvait à peine lire dans ses yeux, qui était le reflet de quelque chose de profond en elle. Tu n’arrivais pas à percer cette jeune femme, toujours pas. Ne pas y parvenir, ne faisait que renforcer ta curiosité d’en découvrir plus.
Elle te parlait maintenant, des désagréments de votre métier. Tu acquiesças. Tu ne pouvais être que d’accord avec ces propos. Elle continua et un mot marqua ton intention. « Refuge », on ne choisissait pas ce mot anodinement. Elle était donc ici, pour se protéger de son passé voir peut-être plus exactement de quelqu’un ou de quelque chose. Et/ou, cette école pouvait constituer un lieu neutre lui permettant d’avancer après un évènement compliqué. Tu approchais petit à petit de la solution de l’énigme O’Sullivan mais tu savais pertinemment que tu en étais encore loin, très loin…
Elle te retournait désormais ta question, cela te tira de tes réflexions. Tu ne savais vraiment pas qu’elle voie choisir pour lui répondre. Tu pouvais te diriger vers l’omission pour ne pas risquer de l’embêter avec tout tes états d’âmes ou bien, lui dire tout ce qui pouvait répondre à sa question avec l’hypothétique ennui que cela pouvait provoquer chez elle. Tu irais entre ces deux chemins, cela te semblait la meilleure solution.
-"Je dois reconnaître que j’apprécie beaucoup mon travail de professeur. Les élèves sont parfois difficiles avec nous, mais au final, ils nous le rendent bien, lorsque l’on dresse le bilan final. Cependant, le contact avec les créatures magiques se fait plus rare ici pour moi. Je dois avouer que cela me manque tout de même, et aussi le fait de partir en mission, être libre, dans la nature, chercher, enquêter, découvrir…", tu t’arrêtas, tu en avais déjà assez dit, plus deviendrait malpoli et ferait perdre son temps à ta collègue.
Tu recommenças à caresser l’hippogriffe que tu tenais entre tes mains, avec douceur. Tu t’imaginais avec délectation les vacances d’été qui approchaient. Tu pourrais alors travailler à nouveau pour le ministère et partir, disparaissant dans la nature, comblant ton manque. Tu tournas ta tête dans la direction de la jeune brune. Tu savais qu’il y avait beaucoup à faire avec ces fabuleuses bestioles.
-"Je ne vous ai même pas proposer mon aide, quel malpoli je fais aujourd’hui, excusez-moi. Puis-je vous être utile pour quoi que ce soit, ici ?"
Tu ne voulais pas t’en aller, pas déjà. Tu te sentais tellement bien avec ces créatures et puis aussi avec elle, tu ne pouvais le nier. Elle était ravissante, son visage était si bien dessiné et ses yeux si envoutants. Dans un autre contexte, tu lui aurais sorti ton numéro de gentleman charmeur, c’était certain. Cependant, tu t’étais juré de toujours séparer le travail et vie privé et donc de ne jamais séduire une collègue. Les règles c’étaient ce qui te définissaient Echo mais, cela ne voulait pas dire que tu les appréciais forcément toutes, loin de là.
──Echo n'avait rien relevé – soulevé – des mots qu'avaient employé Rachel. Ou en tous cas, il ne l'avait pas fait à voix haute, et démontrait encore de toute la délicatesse dont il faisait preuve. Il y avait assez peu d'hommes – de gens en général – qui avaient la force de tant de réserve, de contrôle de soi. C'étaient des qualités que Rachel décelait en lui, et qu'elle appréciait à leur juste valeur. Il avait bien vu, qu'elle n'avait pas envie d'en parler, qu'elle ne voulait pas aller plus loin, que ces souvenirs la déchiraient de l'intérieur – et malgré toute la curiosité qui aurait pu s'en échapper, il n'avait rien demandé. Il attendait que ce soit le bon moment. Il attendait l'opportunité de comprendre par lui-même, sans avoir besoin qu'elle explique. Un gentleman, doté d'une de ses qualités les plus importantes : la patience, à n'en pas douter.
──Il avait commencé à parler de lui, et le récit fit naître sur le faciès de Rachel un maigre sourire, presque invisible pour celui qui ne le cherchait pas. Rachel avait la chance d'être restée en contact avec les créatures, de les élever, les nourrir – il lui arrivait même de dormir avec, quelques nuits où elle n'avait pas envie de s'enfermer dans ses appartements. Echo, lui, n'avait pas cette chance – mais il venait d'ouvrir la porte qui lui permettrait – peut-être – de l'obtenir.
──Elle s'apprêtait à répondre lorsqu'il prit la parole, visiblement gêné – peu importe que ce ne soient que des manières – de ne pas s'être proposé. Et elle lui adressa un sourire charmant, dévoilant tout le respect qu'elle avait pour lui.
« Ne vous blâmez pas, j'avais fini les tâches quotidiennes avant que vous n'arriviez. »
──Dommage, il aurait pu l'aider à faire s'endormir le niffleur, ou à donner à manger aux veracrasses. Mais tu avais déjà fait le tour de tous les enclos avant qu'il ne passe ta porte. Elle se rapproche de son hippogriffe, passa une main dans ses plumes et se hissa sur son dos. Elle continuait de lui gratter le cou, de là où elle était. Et son sourire s'était remis à illuminer son visage d'habitude si triste.
« Il m'arrive – parfois – de sortir avec Richard, faire un tour. Si vous voulez nous accompagner, peut-être un de ses amis acceptera-t-il de vous escorter? »
──Elle avait esquissé un mouvement de tête, indiquant l'enclos des autres hippogriffes, une lueur vivace s'allumant enfin au fond de ses pupilles éteintes. Curieuse, elle l'observa, intéressée par la manière dont il s'y prendrait pour apprivoiser l'une de ces bestioles.
Tu étais arrivé trop tard, toutes les tâches étaient déjà effectuées, tu ne lui étais donc pas utile pour le moment. Dommage, tu dois bien avouer que cela t’aurait bien plu de prend soin des diverses créatures qui résidaient en ces lieux. Cela sera, tu l’espères, pour une prochaine fois. Tu l’observes, elle et ses gestes pleins de douceurs envers son hippogriffe Richard, mirant leur évidente relation fusionnelle. Elle finit, à ta grande surprise, par monté sur le dos de la créature, tout en continuant de la papouiller. Elle t’invitait maintenant à faire de même avec un des congénères de Richard, afin de partir en balade. Bien que quelque peu surpris par cette proposition, tu étais réellement enchanté par cette dernière, sentant déjà le vent dans tes cheveux et la sensation de liberté incomparable que procurait une séance de vol à dos d’hippogriffe.
-Ce sera avec un grand plaisir que je vous accompagnerais. Je n’ai pas encore eu l’occasion de remonter à dos d’hippogriffe depuis mon arrivée ici, espérons que je ne sois pas trop rouillé, fis-tu, en pouffant très légèrement de rire.
Tu te tournas ensuite à nouveau vers l’hippogriffe que tu étais en train de caresser, plongeant tes yeux dans les siens, afin de créer un maximum de contact avec l’animal. Tu savais que ces hippogriffes-là étaient dressées et avaient l’habitude d’être monté et même par des élèves pas toujours très délicats avec eux. Cependant, tu savais également qu’ils savaient très bien faire la distinction entre adultes et enfants/adolescents et puis surtout, ils restaient des hippogriffes avec leurs caractères particuliers. L’hippogriffe devant toi, t’avais rendu ta révérence tout à l’heure, cela signifiait donc qu’il acceptait ta présence à ses côtés ou du moins la tolérait. Il fallait pourtant que tu ailles plus loin, que tu lui demandes d’aller plus loin dans ses permissions, dans son acceptation. Les caresses que tu lui dispensais depuis plusieurs minutes déjà , allait dans ce sens mais cela ne suffisait pas. Tu lui parlas alors tout doucement.
-On ne se connait pas, j’en ai conscience. Mais, j’aimerais bien te demander une petite faveur, pourrais-tu être mon partenaire pour une petite promenade ?, dis-tu en lui tapotant tendrement le dos afin d’appuyer tes paroles.
Tu enchaînas ensuite avec une petite révérence, sans le quitter des yeux, afin qu’il comprendre qu’il s’agissait bien d’une demande, tu guettais sa réaction. Il te rendit, pour ton plus grand bonheur, ta révérence. Tu collas ta tête contre la sienne, dans un tendre geste, tout en soutenant continuellement son regard, tu savais que c’était très important pour les hippogriffes. Tu montas ensuite sur son dos en prenant soin de lui tirer sur les plumes le moins possible. Tu étais plutôt satisfait de toi, tu n’avais apparemment rien oublié et puis surtout tu était heureux d’avoir nouer contact avec une créature, cela faisait longtemps pour toi, trop longtemps. Tu te tournas ensuite vers ta collègue.
-Je pense que je suis prêt désormais à vous suivre
Rachel s'était demandé s'il arrivait à son collègue de sortir de ses gonds, de ses manières – lui arrivait-il de s'énerver ? Comment faisait-il lorsqu'il devait faire preuve d'autorité ? Elle imaginait aisément qu'il pouvait ne pas être si tendre qu'il l'était avec lui – après tout elle était une femme et sa collègue, la différence avec un élève n'était pas à faire. Mais elle se posait pourtant la question de savoir s'il était possible de lui faire perdre son sang-froid, et comment il était dans ces moments rares (s'ils existaient) où ses mots pouvaient dépasser son contrôle.
Était-ce bien là du contrôle ? Ou avait-il réellement un élan naturel vers la galanterie et le beau langage ? Aussi ouvert pouvait-il paraître, Echo n'en restait pas moins un mystère.
Elle l'avait regardé apprivoiser son nouveau compagnon, et un sourire s'était dessiné sur le faciès d'habitude sombre de Rachel. Le contact avec les créatures avait un côté sacré pour elle qui avait fondé toute sa vie sur cette proximité – cette facilité de contact. Si elle était plus ou moins allergique aux êtres humains et leurs différents comportements égoïstes, elle était inconditionnellement amoureuse des créatures et animaux qu'elle avait eu l'occasion de rencontrer. Elle s'était installée sur Richard, et lui avait intimé de démarrer.
Ils s'étaient envolés. Et comme à chaque fois, son cœur conquis.
Rachel et Richard avaient un vécu commun, une réelle connexion. Lorsqu'ils volaient, c'étaient plutôt comme deux oiseaux que comme un oiseau et son maître. C'était plutôt comme deux amis battant des ailes, virevoltant. Ils entamaient une sorte de danse bien à eux, élégante, les plumes et la cape au vent, les cheveux se détachant de leur natte habituelle.
C'était dans ces rares moments que Rachel était pleinement heureuse. De vivre.
Elle adressa un rire à son collègue, étonnamment joyeuse pour quelqu'un aux habitudes sinistres et à la voix faible. Ce soir, comme tous les soirs où le ciel s'offrait à elle, Rachel souriait. Et elle avait autorisé quelqu'un – presque un inconnu – à pénétrer dans son univers ; son confort précieux. C'était un cadeau inestimable pour quiconque pouvait s'en rendre compte.
« La vue vous plaît ? » Elle marqua une pause, et se remit à rire. « Parfois, j'imagine que je m'en vais, très loin, à dormir sur des falaises et à passer mes journées dans le ciel. »
Elle leva les bras, pencha la tête en arrière, ferma les yeux. Gilbert, lui, il voulait devenir un oiseau. Rachel, si elle avait vraiment eu le choix, elle serait devenue un hippogriffe. Elle trouvait l'idée amusante, mais complètement absurde. Elle n'aurait jamais tenu les rituels d'animagus.
« Ce n'est pas pareil que sur un balais, pas vrai? »
Le départ fut plus rapide que tu ne l’aurais cru. A peine avais-tu eu le temps de lancer à ta monture un petit signal de départ en resserrant les jambes, que tu te retrouvais déjà dans les airs, le vent t’obligeant à te pencher de plus en plus sur la créature majestueuse. Le vent parcourait librement tes cheveux, devenus tout ébouriffés et les plumes de l’animal, soulevés par l’accélération, venaient te caresser le visage avec douceur. Toutes ses sensations étaient si belles, si fortes et si vivifiantes. Tu les avais presque oubliés, depuis le temps. C’est comme si on venait de purger des poumons et ton esprit, ces bouffées d’air frais étaient aussi délectables que purifiantes. C’était libérateur, une fois en haut, on oubliait tout, comme si on était passé dans un autre monde, d’ailleurs, c’était un peu le cas.
Tu observais ta jeune collègue virevolter à côté de toi. La symbiose avec son animal était impressionnante à voir, il ne faisait plus qu’un, valsant dans les airs de courants en courants avec grâce et énergie. Tu devinais alors que ce genre de balade n’était pas du tout rare pour la jeune femme et son compagnon, loin de-là, c’était ordinaire pour eux. Tu te sentis alors comme privilégié de pouvoir partager cela avec elle, elle t’avait ouvert prématurément une partie de son quotidien, de ses moments de libération et tu ne savais pas du tout pourquoi. Cependant, cette générosité te touchait beaucoup, tu te sentais redevable en quelque sorte, mais t’ouvrir était pour toi tellement difficile… Sa voix te tira soudainement de tes pensées. Tu ouvris la bouche, parlant fort et distinctement afin de t’assurer de la compréhension de tes propos par ta collègue.
-Oui, énormément, cela faisait très longtemps que je n’avais connu ce décor et je tiens à dire que c’est toujours aussi majestueux, comme si on le redécouvrait à chaque fois., lui répondis-tu, un large sourire surplombant ta large mâchoire carré.
Sa phrase suivante te surpris. Elle semblait se livrer encore plus à toi, te confiant une sorte de rêve, d’envie, qui semblait lui prendre aux tripes. Tout cela te touchait beaucoup, cela fait longtemps que tu n’avais pas été la cible d’un tel partage. En effet, ne te livrant pas aux autres ces derniers n’avait que rarement l’envie de t’en faire découvrir plus sur leurs vies, mais pas elle apparemment. Elle ne disait pas tout, loin de là, mais le peu qu’elle en disait t’emplissait de joie et de détermination afin de ne pas perdre sa confiance naissante en toi. Il fallait que tu lui rendes la pareille, d’une quelque conque façon, tu avais envie de rapprocher son rêve de la réalité, du mieux que tu le pouvais. Tu allais lui proposer quelque chose quand elle te posa une nouvelle question.
-Nan, en effet, cela n’est pour le moins, pas comparable. Certaines sensations se rapprochent quelque peu, mais sinon le reste est radicalement différent. Après, je ne vais pas vous mentir, je suis quand même plus à l’aise sur un balai ! Même si je dois bien avouer que mon camarade ici présent me facilité énormément la tâche et fait pratiquement tout le boulot à lui tout seul, fis-tu en caressant tendrement ta monture.
-Par à rapport à ce que vous avez dit tout à l’heure…, tu hésitas, ne sachant pas vraiment comment introduire ta proposition.Cela peut être beaucoup plus qu’un rêve vous savez, si je peux me permettre ? En tant qu’employé au ministère de la magie, enfin plutôt ancien employé, je suis parfois encore chargé de partir en mission pendant certains de mes congés. Pour tout vous dire, votre description me rappelais ces moments, où je me sens libre, à explorer des endroits encore sauvages, comme des grandes plaines vertes émeraudes, des forêts immenses ou encore de gigantesques falaises escarpées. Bien sûr, pour la partie du vol, on n’y est pas vraiment, mais je sais que certain de mes collègues utilisent des montures du ministère pour réaliser leur devoir, naviguant librement dans des cieux surplombants des paysages nouveaux et enivrants. Si vous le désirez, je suis sûr que le ministère m’accorderait le droit d’amener une collaboratrice pour m’épauler lors de mon prochain voyage., lui proposas-tu, le regard tendre et le sourire aux lèvres.
Tu ne sais pas trop ce qui venait de te prendre de l’inviter de la sorte. Mais tu cependant savais pourquoi. Tu l’avais compris, tes missions étaient ton équivalent à ses balades, aussi importantes et libératrices, c’étaient votre moyen de couper avec la réalité de votre vie quotidienne. Ainsi, tu voulais à ton tour lui faire découvrir ton petit moyen de déconnexion, la chose qui te faisait le plus de bien. Cependant, une balade et un voyage ne tenait pas de la même consistance et c’est là que ta proposition pêchait quelque peu. Tu ne l’avais pas perçu comme cela mais ta proposition pouvait sonner quelque peu maladroite et déplacée envers une personne que tu ne connaissais pas vraiment encore. Mais, au lieu de t’inquiéter, tu souriais encore plus fort, le regard au loin. Pour une fois, tu n’avais pas pensé à te retenir, pas à penser aux convenances, à la mauvaise analyse que les autres pouvaient tirer de tes propos et cela te faisait un bien fou !
Sa proposition lui coupa littéralement le souffle – et comme si l'hippogriffe l'avait simplement senti, il avait ralenti le rythme et les deux bêtes s'étaient posées à terre. Elle l'avait fixé, longuement, véritablement perplexe et intriguée. Evidemment, s'il continuait d'exercer son métier, ça lui offrait des millions de possibilité. Mais Rachel, travailler ainsi ? Peut-être que ça lui permettait d'être libre, oui. Mais quelle liberté était-ce là, de collaborer pour le maintien des règlements. L'idée lui plaisait cependant.
« C'est.. une proposition très généreuse. »
Elle lui adressa un sourire des plus charmants, incapable de contenir sa joie naissante. Mais elle se renfrogna bien vite, et descendit du dos de l'hippogriffe, profitant d'être les pieds au sol pour s'agenouiller et resserrer ses chaussures.
Les pensées sordides hantaient son crâne – les idées morbides naissaient de ses craintes inexpliquées. Et s'il savait quelque chose ? Et si Echo connaissait le responsable de la tragédie qui s'était abattu sur sa ferme ? Et si c'était lui, est-ce que cela expliquerait son attitude ? Voulait-il se faire pardonner ou l'amadouer ?
Elle papillonna des yeux. Elle n'en était pas encore à accuser son collègue – ni à se méfier de lui, d'ailleurs. Mais l'idée avait traversé son esprit assez pour qu'elle pose la question.
« Avez-vous entendu parler du drame de l'élevage de Moher, en Irlande ? Vu votre position je pensais que vous auriez peut-être des informations ? Il y a eu si peu d'informations dans les médias.. »
Elle ne voulait pas que ce soit associé à elle, elle ne voulait pas qu'il la prenne en pitié, et préférait feindre que ça ne la touchait pas plus que ça – elle ne voulait pas que son passé la hante encore, mais il la hantait, et elle n'y pouvait rien. Elle devait savoir qui avait assassiné Gilbert.
« L'élevage était proche du mien mais on ne se connaissait pas vraiment. »
do it like a pizza
Dernière édition par Rachel O'Sullivan le Mer 10 Jan - 15:14, édité 1 fois
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Re: Birds flying high •• ECHO Mer 20 Déc - 1:16
Birds flying high
Un sourire, certes bref, mais qui était s'en doute la meilleure réponse qu'elle pouvait t'offrir. Tu ne savais toujours pas ce qu'il t’était bien passé par la tête en lui proposant une chose pareille mais d'un autre côté tu avais souvent ressentis le besoin d'un ou une auxiliaire dans tes missions solo. Cela serait donc bénéfique pour vous deux. Cependant, elle semblait soucieuse, comme ayant une idée, une pensée qui semblait l’obséder. Ses curieuses questions te frappèrent d'un seul coup. Elle venait de faire un pas en dehors de sa zone de protection, s'exposant ainsi, sûrement sans le vouloir totalement. Ses justifications hasardeuses ne pouvaient évidemment pas te tromper. Cette histoire la touchait bel et bien d'une manière plus profonde qu'elle voulait bien te le faire croire. Tu avais très peu de souvenir de cette enquête mais tu pouvais tout de même te souvenir que l'incendie avait conduit à la triste mort d'un individu, le propriétaire de l’élevage si tu te souvenais bien. Par contre, impossible pour toi de te souvenir s'il était seul à gérer son établissement.
Pour commettre une telle erreur, pour en révéler autant sur sa vie, sur son passé c'est que cette affaire devait être relier avec elle. Mais il était encore trop tôt pour avoir des réponses précises, il était plutôt le temps aux spéculations et autres hypothèses beaucoup plus sages. Il fallait que tu sois précis et prudent dans ta réponse car cette dernière allait sûrement influencer ta collègue bien plus que tu ne le voulais.
-"Cette affaire date d'il y a plusieurs années et mes souvenirs à son propos sont relativement flous, d'autant plus que c'est un de mes collègues qui en était chargé à l'époque et pas moi. Je me souviens simplement que notre département n'était pas le seul à traiter ce dossier étant donné qu'il n'y avait pas seulement que des pertes animales mais aussi une perte humaine."Tu faisais très attention dans le choix de tes mots et de ta formulation, tu marchais sur des œufs, tentant d'épargner du mieux que tu le pouvais la jeune brune et ses sentiments. Il valait mieux pour toi être très précautionneux tant que tu ne connaissais pas la nature de son lien avec cette affaire. "Cependant, vous avez raison le ministère avait volontairement étouffé l’affaire au niveau médiatique car il voulait se laisser une marge de manœuvre importante, n’ayant que très peu de pistes. C’est malheureusement le peu d’information que je peux vous procuré, j’en ai bien peur, ma mémoire ne me permettant pas plus."
Tu te tus ensuite, attendant sa réaction et éventuellement sa réponse. Il aurait été très mal indiqué de lui poser des questions dans cette situation, tu le savais.
Le drame lui paraissait si lointain, à en parler ainsi comme s'il s'agissait d'un conte, d'un récit. Elle ferma les yeux, son front rejoignant celui de son compagnon, et soupira. Bien sûr, ils avaient étouffé tout ; ils avaient fait semblant que rien n'était arrivé, ou que tout ça n'avait pas été si grave. Ils avaient évoqué vaguement le mot "drame" comme s'il était suffisant pour qualifier l'horreur qui avait dévoré son passé. Elle secoua la tête en guise de réponse, esquissa un énième sourire éphémère et se remit sur le dos de son hippogriffe.
« Deux hommes sont morts cette nuit-là. »
Elle hocha la tête, et parlait plutôt pour elle-même que véritablement pour son collègue. Elle avait vu Gilbert, mais elle avait vu son assassin mourir, et malgré toutes les images qu'elle avait pu refouler de son esprit, elle n'avait jamais exorcisé l'homme défiguré qui repeignait de son sang l'entrée de la ferme.
Sur le dos de Richard, elle mit fin à la conversation bancale qu'ils avaient engagé, décidée à ne plus reparler de son passé, consciente qu'elle ne pouvait tromper Holmes - il savait bien qu'elle lui mentait, c'était évident.
« Ce n'est plus important. Il nous faut rentrer, il se fait tard. »
Elle avait décollé sans demander son reste, et s'était tue durant tout le voyage, intimant à son collègue de lui laisser son instant de silence. Puis en revenant aux écuries, elle avait installé les deux hippogriffes à leurs places respectives et avaient éteint les lumières.
« Maintenant si vous permettez, j'aimerais rejoindre mes appartements. »
Elle lui adressa un dernier sourire, et s'effaça dans le silence et la nuit naissante, laissant derrière elle une des plumes magenta de sa cape.
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