partially stars ♦︎ (mahault&adonis) Lun 26 Nov - 23:27
mostly void partially starsadonis & mahault
La pluie battante cognait bruyamment contre les vitres embuées du pub, où la chaleur émanée des corps trempés par la météo s’ajoutait à celle des boissons chaudes et du chauffage d’appoint. Mahault s’était offert le luxe d’une petite sortie en solitaire à Pré-au-Lard ; besoin de sortir un peu de l’enceinte de l’école, dirait-elle aux autres, mais la vérité était un peu moins simple. Il était des jours où Mahault n’arrivait tout simplement à rien, le corps encore tremblant à l’idée du manque qui semblait lui creuser un trou dans la poitrine, et la tête embrouillée de pensées noires fugaces et de colères sans fondements. D’ordinaire elle évacuait ce que l’esprit ne pouvait plus supporter sur les terrains sportifs qu’elle avait presque élu comme domicile à Poudlard, mais quand même sa chaire se faisait faible, elle ne pouvait plus faire grand chose à part se changer les idées d’une façon ou d’une autre. Anéantir le capharnaüm intérieur en s’abrutissant des bruits de la ville par exemple.
Elle était néanmoins bien embêtée de se retrouver coincée par la pluie avec tous les autres idiots qui comme elle n’avaient pas songé à s’informer de la météo avant de mettre leurs nez dehors. La chaleur était étouffante sous le plafond des Trois Balais, lui donnait la gorge sèche, alors profitant de sa petite taille, elle parvint à se faufiler jusqu’au bar pour y commander une Bièraubeurre. Accoudée au comptoir, ce n’est quand jetant un œil autour d’elle en attendant que sa boisson soit prête qu’elle réalisa à côté de qui elle venait de se placer. Eh merde, il venait de la repérer.
« Hmm, salut Ado’, fit-elle nerveuse, en évitant soigneusement le regard du jeune homme, les joues et le bout du nez rougis –par le froid du dehors, la fournaise du dedans, ou la multitude de sentiments contradictoires qui s’agitaient sous son crâne ; elle préférait ne pas le savoir. »
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Re: partially stars ♦︎ (mahault&adonis) Dim 2 Déc - 11:01
I am dead inside.
Feat Mahault & Adonis
C'était quelque chose d'habituel, de voir ce jeune garçon, au comptoir, seul, c'était habituel de le voir traîner seul, de toutes manières. À n'importe quelle heure, n'importe quelle saison, il aimait s'isoler, juste de temps en temps. Alors, aujourd'hui que le temps n'annonçait rien de bon, il s'était réfugié dans l'auberge des Trois Balais. Il savait forcément que la pluie tomberait, il avait tout bien calculé. Il ne pourrait pas rentrer à temps pour les cours de la fin de journée. Quel dommage, pensait-il, ironiquement, tenant fermement sa chope de Bièraubeurre. Ce jour-là, il avait les pensées aussi noires que le temps, il repensait beaucoup aux derniers événements. La chaleur de l'endroit lui faisait cependant suffisamment de bien pour ne pas trop ruminer, pour ne pas trop se miner. Au fond, il fallait simplement faire comme d'habitude, n'en avoir rien à foutre. Les écouteurs bien vissés dans ses oreilles, il n'entendait ni les gens parler, ni la pluie s'abattre de toutes ses forces contre le plafond, contre le sol. Il était entouré de monde, et pourtant, c'était une bulle qui, tout autour de lui, l'isolait. Il ne remarquait pas immédiatement la personne qui attendait à ses côtés. Ce n'était que lorsque son parfum arriva à son nez qu'il tiquait, détournait les yeux pour bien s'assurer.
C'était bien elle, Mahault, sûrement la seule que le blond cherchait à éviter. Mais fuir n'était pas vraiment son délire, il était là, et il fallait bien faire avec, même s'il aurait préféré ne pas y penser. Mahault, qui évitait son regard, alors que lui, semblait chercher le sien, les sourcils froncés, pour une fois, le sérieux venait l'aider. Il n'avait pas envie de rire, Adonis, il n'avait pas envie de faire n'importe quoi, il voulait juste comprendre.
Pourquoi, comment, en étaient-ils arrivés là. Plusieurs jours, plusieurs semaines, à s'éviter, laissant le froid de l'hiver doucement s'installer. Adonis se rappelait bien de l'origine du problème, mais jamais il n'aurait pensé qu'à la fin, ça prenne autant d'importance, autant d'place, au point même qu'ils n'arrivaient plus à se regarder. Sans retirer ses écouteurs, il la saluait, pourtant, avec autant de froideur de compassion. "Mh ouais, salut."
Y'avait un peu d'peine dans sa voix, y'avait d'la tristesse, l'envie de prendre une gomme, et de tout effacer, pour tout recommencer. Dans tout le monde qu'il avait pu voir, découvrir, elle était une des seules qu'il ne voulait pas faire souffrir. Mais il y avait aussi cette fierté, cette déception, mêlée d'inquiétude, qui voulait le freiner.
L'adolescent regardait finalement la fenêtre, il avait bien raison, il ne pourrait pas sortir, il était bloqué ici, avec elle, et fallait bien faire avec, il ne pouvait plus l'éviter, seulement la confronter à ce qui s'était passé. Alors, enfin, il retirait un écouteur, continuant tout d'même d'écouter de la musique, comme s'il voulait éviter de trop angoisser, comme si cette dernière pouvait le déstresser.
"Mahault, ça sert à rien que j'te demande comment tu vas, que j'te parle du temps qu'il fait, t'es bloqué, on est bloqués, t'as pas trop l'choix, faut qu'tu parles."
De la rancœur, cette fois-ci, dans sa voix, il lui en voulait, oui, il lui en voulait terriblement, de l'avoir laissé sans nouvelles, durant tout l'été, de lui avoir caché toute la vérité, de l'avoir entendu par un certain Bernard, comme il aimait tous les appeler.
Malgré toute la fierté dont elle avait toujours pu se parer pour protéger son égo, elle était forcée de l’admettre : le froid glacial de sa réponse lui avait fait mal. Terriblement. Elle qui se croyait toujours plus forte qu’elle ne l’était, elle qui à cause de ses parents pensait avoir déjà suffisamment vécu la déception émotionnelle pour ne plus jamais être blessée, elle se voyait contrainte de revoir son jugement. Mahault n’avait jamais été douée pour mentir –chacune de ses émotions, on les lisait comme les pages d’un livre ouvert. Et pendant quelques secondes, c’était comme si le temps s’était arrêté ; figé dans cette seconde de douleur qu’elle avait elle-même provoqué en repoussant constamment ceux qui lui voulaient du bien.
« Mahault, ça sert à rien que j'te demande comment tu vas, que j'te parle du temps qu'il fait, t'es bloqué, on est bloqués, t'as pas trop l'choix, faut qu'tu parles. »
Une part d’elle voulu se confier à lui aussitôt mais une autre –celle qui gagnait tout le temps car elle lui offrait systématiquement la voie de la facilité– lui suggérait de se braquer suite à l’animosité dans la voix d’Adonis ; c’est exactement ce qu’elle fit.
« T’as entendu les rumeurs, tu sais déjà tout qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus, elle siffla en enfouissant sa tristesse et son besoin d’aide tout au fond d’elle pour ne laisser d’apparent que la colère, son seul et unique carburant dans la vie. »
Les poings serrés au fond de ses poches, au point que ses ongles entamèrent la paume de ses mains, elle se mordait l’intérieur de la joue pour se retenir d’hurler les méchancetés qu’elle ne pensait jamais pour de vrai mais qu’elle croyait avoir besoin de cracher pour se protéger. Elle ne voulait pas faire de mal à Adonis, elle l’aimait trop pour ça. Mais c’était encore trop dur d’admettre et d’accepter ses torts et ses erreurs, et de se laisser aller à la faiblesse et aux larmes, pour une fois.
« Ça sert à rien d’en parler. »
Sa voix sur brisait sur la dernière syllabe et son cœur tambourinait contre sa poitrine.
Mahault bombe à retardement.
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Re: partially stars ♦︎ (mahault&adonis) Sam 8 Déc - 16:08
I am dead inside.
Feat Mahault & Adonis
C'était encore et toujours la même chose, encore et toujours cette colère dans la voix. Il savait très bien que Mahault réagissait comme ça, comme à chaque fois. Il savait très bien que cette agressivité, elle ne la contrôlait pas, mais pourtant, cette fois-ci, Adonis avait du mal, Adonis restait bloqué, un peu perdu, un peu secoué.
Et il regrettait tellement tout ce qui s'était passé, il comprenait de moins en moins comment tout cela avait pu arriver, eux qui étaient si proches, qui s'entraidaient, sans pour autant parvenir à se confier. C'était peut-être à cause de ça, finalement, que ça avait fini par exploser, lentement.
Il lui fallut plusieurs secondes pour parvenir à se calmer, à ne pas s'énerver. On pouvait voir son poing à lui se serrer, attitude qu'on ne lui connaissait pas vraiment, lui qui avait plutôt l'habitude de simplement fuir et soupirer. Mais ce coup-ci, c'était Mahault, ce n'était pas n'importe qui, c'était si différent. Enfin, il se décidait à prendre la parole. Il ne savait pas à quel moment la crise se déclencherait, mais elle viendrait, en attendant, il manipulait dangereusement une bombe à retardement, et il n'avait pas pour habitude d'être vraiment minutieux.
"J'en ai rien à foutre de ce que Bernard ou Chantal a pu dire sur toi, j'écoute même pas. Tu m'saoules Mahault, à toujours être sur la défensive. J'suis pas un inconnu moi, j'suis pas n'importe qui."
Il n'y arrivait décidément pas, Adonis, à avoir l'air bienveillant, le ton de sa voix était toujours aussi sec, aussi froid, et pourtant, y'avait comme cette étrange douceur dedans, comme s'il voulait lui faire comprendre qu'il était là, à présent. La vérité, c'est que j'étais inquiet.
Mais ces mots ne sortaient pas, c'était comme s'ils pouvaient le déchirer à l'instant même où il serait tenté de les prononcer, pourtant, il savait à quel point son amie avait besoin de les entendre, ces derniers, ces connards qui n'voulaient pas pointer le bout de leur nez. Alors, il soupirait encore, buvait une gorgée de sa boisson, tapait nerveusement ses doigts sur le bois du comptoir. Il gérait si mal ces situations, il aurait eu envie de s'enfuir, malgré la pluie, mais ses pieds restés collés au sol, il ne pouvait pas la laisser.
Il eut alors ce geste, assez inattendu, une simple main qui passait sur l'épaule de son amie, une simple main qui venait la frôler, en quelques secondes, pour la réchauffer, lorsque les mots ne parvenaient plus à l'aider. Ça n'avait duré que quelques instants, peut-être que ça avait su la réconforter, lui confirmer que oui, il ne la laisserait pas tomber.
"T'es pas obligée de parler."
Mais je ne t'abandonnerai jamais.
Encore quelques efforts, et enfin, peut-être allait-il réussir à obtenir assez de courage pour lui dire.
Re: partially stars ♦︎ (mahault&adonis) Jeu 27 Déc - 0:20
mostly void partially starsadonis & mahault
Parfois Mahault se détestait d’être aussi compliquée. D’avoir des principes si guindés, une fierté si fragile que l’idée même d’être faible devant les autres suffisait à l’érafler. Elle se haïssait d’être ainsi, et haïssait toux ceux qui avaient contribué à faire d’elle cette pierre aux sentiments figés, incapable de rendre ce qu’on lui donnait.
« J'en ai rien à foutre de ce que Bernard ou Chantal a pu dire sur toi, j'écoute même pas. Tu m'saoules Mahault, à toujours être sur la défensive. J'suis pas un inconnu moi, j'suis pas n'importe qui. »
Son ton sec et froid aurait dû la faire démarrer au quart de tour ; pourtant il y avait également une étrange douceur et une forme de lassitude dans sa voix qui lui pincèrent le cœur –suffisamment pour se retenir de l’envoyer sur ses plates bandes. Mahault était heureuse qu’Adonis revienne lui parler, elle était là la vérité. Pourquoi était-ce si difficile à admettre et à avouer, putain ?
Incapable de le regarder dans les yeux, elle fixait un point vague au sol et ne le remarqua pas lever le bras vers elle –ce ne fut que lorsqu’elle senti sa main glisser sur son épaule en une caresse réconfortante qu’elle le réalisa, et un frisson plus violent que prévu l’ébranla de toutes parts. Mahault n’avait que trop peu connu les marques d’affection physique. Parce qu’on les lui avait trop souvent refusées quand elle en avait eu besoin, elle avait décidé de les rejeter avant que ça ne fasse trop mal –mais elle avait oublié ce que c’était de se laisser aller contre une épaule chaleureuse, rien qu’une fois. Que cette épaule puisse être celle d’Adonis, c’était…ironique et plaisant à la fois.
« T'es pas obligée de parler. »
Il suffisait qu’on lui dise une chose pour qu’elle fasse tout son contraire. Sa Bièraubeurre arriva finalement sur le comptoir, au bon moment pour lui permettre d’avoir de quoi occuper ses mains pendant qu’elle tentait de faire de l’ordre dans sa tête et réfléchir ce qu’elle voulait lui répondre avant que ses mots ne sortent encore trop tôt de sa bouche. Mahault avait honte, de ses fragilités ridicules et de la mauvaise amie qu’elle était. Aujourd’hui peut-être, elle se disait qu’il était temps de commencer à y remédier.
« Je… bredouilla-t-elle en faisant tourner sa chope entre ses mains, le regard baissé…Pardon. De t’avoir ignoré cet été. »
Elle ne voulait pas repenser à cet été, à ce qu’elle avait vécu en dehors comme en dedans de l’institut de désintox’. Mais on lui avait dit en thérapie que pour accepter quelque chose, il fallait en parler, et à se murer dans le silence à tout jamais c’est toute chance de guérir qui s’évaporait. Ses yeux s’étaient mis à briller.
« J’avais peur que tu te mettes à me détester toi aussi, elle parvint à avouer dans un souffle ténu que lui seul pouvait entendre. »
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