[FLASHBACK] ❝ for the first time in forever | Pv. Isaac

Septembre 2010.
Orphan venait de faire sa rentrée à l'école de Poudlard. C'était une école qu'il connaissait déjà par coeur car il y habitait depuis sa naissance. Tous les anciens le connaissaient déjà pour l'avoir déjà vu arpenter les couloirs sans uniforme et la tête fière. C'était chez lui, SON école. Et il savait déjà dans quelle maison il irait.
Aileen assise en bout de table des professeurs, il la regardait avec un sourire confiant. Il lui avait déjà dit, il irait à ...

— « SERPENTARD ! »

Le choixpeau avait à peine effleuré le haut de son crâne qu'il s'était écrié. On pouvait voir Edern Scamander applaudir la mine fermée. Lui était Serdaigle, et il avait secrètement espéré que son fils soit dans la même maison que lui.
Orphan, large sourire, se pavane entre les tables pour aller rejoindre la sienne, comme s'il était loin d'être surpris.
Serrant la main de ses camarades avec hypocrisie, il se tourna désintéressé vers le reste de la répartition, jetant par moment des regards insistants vers sa jumelle.
Une fille est appelé par le professeur, une fille qu'il trouva très jolie à regarder étonnamment. Mais quand elle fut envoyée à Poufsouffle, il soupira, déçu qu'elle ne se soit pas assise à côté de lui.

A la place, ce fut une tête blonde qui prit place. Orphan voulut se saisir de la carafe d'eau, mais comme elle était trop loin, il sortit sa baguette de sa poche pour la faire léviter jusqu'à lui. Une fille de troisième année s'empressa de le reprendre.

— « On ne fait pas de la magie en dehors des cours ! »

Orphan lui adressa un regard méprisant et dédaigneux en guise de réponse, prêt à lui faire comprendre qu'il faisait non seulement ce qu'il voulait mais qu'en plus malgré l'insigne de préfet qu'il venait de remarquer, il n'avait pas que ça à faire de l'écouter.

— « Dommage. »

Il hausse les épaules et donne un coup de coude à son voisin sans faire exprès, murmurant un "désolé" désintéressé. Un autre garçon de première année s'exclama tout de même. « Tu sais déjà faire de la magie ? »

— « Mon père est le directeur. J'ai déjà assisté à des cours en avance l'année dernière. »

Orphan était impatient de découvrir tous les secrets de ses camarades, afin si possible de les faire chanter et d'en extorquer des faveurs. Il avait déjà bien réfléchi au genre de garçon il voulait être. Clairement le manipulateur, que tous le monde apprécie mais que tous le monde redoute. Celui à qui on ne peut rien dire, mais à quo on ne se peut s'empêcher de tout dire.
Et cela commençait fort, car le blondinet se mit à déballer sa vie tout naturellement. Orphan plisse les yeux, dans un sourire vague et l'écoute tout en mangeant.

— « Tes parents t'ont parlé de moi ? Pourquoi ils ont fait ça ? »

Il avait la bouche pleine, alors il prit un verre d'eau pour tout faire passer. Intrigué par le fait d'être le centre de l'attention, il continua de l'écouter d'une oreille attentive. Et étrangement, cela le faisait sourire. Il ne comprenait pas, car il avait toujours été le maillon d'influence dans un groupe ou dans sa famille, mais il répugnait l'autorité également et ne supportait pas d'être influencé par qui que ce soit.

— « C'est bête Isaac, j'allais te demander de venir trainer avec moi dans les couloirs cette nuit. Je sors tous les soirs je connais le château par coeur fais moi confiance. »

D'un rictus habile, il passe ensuite sa main dans ses cheveux pour faire l'intéressant, soudainement désintéressé.

— « Mais si tu as peur de devenir mon ami parce que je suis le fils du directeur... je comprendrai et tu pourrais te faire d'autres amis. Des poules mouillées comme toi. »

Le piège était refermé. Il ne savait pas vraiment si Isaac le blondinet allait mordre mais Orphan espérait secrètement se faire son propre ami. Ami à la vie à la mort ou larbin il n'avait pas encore choisi. Mais ça serait lui.

— « Je ne suis pas du tout comme mon père. »

Orphan l'observait d'un air neutre, mais ne pouvait empêcher son petit rictus satisfait de se former au fur et à mesure qu'il écoutait. Isaac - il ne se souvenait déjà plus de son nom de famille - avait l'air d'être un enfant intéressant, et il espérait facile à manipuler.

— « On est peut-être dans la même chambre. Et si ce n'est pas le cas, je nous ferai changer. »

Le dessert apparait soudainement pour remplacer le plat principal. Orphan grimace devant tout l'amas de sucre devant lui et finit par prendre une pomme qu'il croque, cette fois il était totalement tourné sur le côté, pour s'adresser à son nouvel ami.

— « Très bien. Rendez-vous ce soir à 23h à l'entrée des cachots. Les préfets rentrent de leur ronde à 22h30. »

Il se pencha sur lui pour murmurer.

— « Tu vois la fille qui l'a ramené tout à l'heure ? Et bien, elle a trompé son copain, à sa droite, avec le garçon qui se trouve à sa gauche. Regarde les bien et tu verras que ça saute aux yeux. »

L'adolescent croise les bras, sûr de lui et fier de détenir une information aussi capitale.

— « Mentir c'est important pour survivre à l'école Isaac. Mais le plus important, c'est de connaitre les mensonges des autres. Comme ça personne ne pourra t'embêter. Crois moi... »

Une fois la pomme fini, il jeta le trognon dans son assiette et prit une dernière gorgée d'eau. D'autres camarades voulurent lui adresser la parole. Il délaissa quelques instants Isaac pour dialoguer normalement avec d'autres enfants sur la table, ainsi que des plus grands. Puis quand tous le monde alla pour se lever, il reporta son attention sur le blondinet.

— «Rendez-vous ce soir alors. »

Orphan allait pouvoir tester la loyauté et le courage de son soit disant nouvel ami. Une fois rentré aux dortoirs, il remarqua immédiatement qu'il n'était pas dans la même chambre que lui, il alla immédiatement prévenir le directeur de maison pour faire changer ça. Et on alla échanger Isaac avec un autre garçon.
Il était courant que son père ne tolérerait pas plus de chantage que celui-ci. Orphan allait devoir apprendre à être un élève comme tous les autres.

A 23h55, il se leva de son lit, encore habillé mais sans son uniforme. Il remonte les marches pour atteindre la salle commune et regarde d'un air fermé autour de lui. Les lumières étaient éteintes ainsi que le feu. Il devrait être rapide pour ne pas être entendu. Il sort alors et tombe nez à nez avec le blondinet. Un sourire satisfait fend son visage, mais il le perd aussitôt à la suite de sa remarque.

— « Bravo. Tu n'es pas une poule mouillé comme je le pensais. Tu veux être récompensé ? »

Il s'approcha d'Isaac pour le bloquer contre le mur, les yeux étincelants.

— « Suis-moi. »

Il était vrai qu'Orphan Scamander pouvait déjà être intimidant à 11 ans seulement. Il savait parfaitement ce qu'il voulait dans la vie. Etre le plus fort. Etre respecté et inspiré la crainte et le respect. C'est ce qui l'avait fait rêver depuis tout petit. Peut-être espérait-il aussi prouver à sa jumelle qu'elle n'était rien sans lui ? Et l'impressionner un petit peu. Alors il prit les devants et intima le blondinet de le suivre.

Le jeune garçon se dirige à pas de loup vers le couloir du personnel, accès totalement interdit pour les élèves vu qu'il était réservé pour les professeurs et autre adulte travaillant pour Poudlard.

— « Ma soeur est dans sa chambre. Tu vas m'aider à lui faire peur. Après on ira dans les parcs et je te montrerai la vue sur les étoiles depuis le grand rocher. »

Il sortit sa baguette.

— « Tu as pris la tienne j'espère ? »

Une fois devant la porte de l'appartement, il effectua un mouvement pour débloquer la serrure, et ainsi entrer chez lui.

— « Mon père n'est pas là ce soir, il voit quelqu'un. »

Un sourire mesquin se dessine sur son visage.

— « Tu as peur ? »

Si on vous surprend il sera le seul à prendre. C'est qu'il avait de la ressources en tête et ça plaisait à Orphan. Indubitablement.
Le jeune garçon sort sa baguette à son tour, et rétorque d'un ton détaché.

— « Ne t'inquiète pas, les punitions ne sont pas trop sévères. Et je serais puni avec toi. »

Il étire un sourire et laisse Isaac passer en premier quand il ouvre la porte de l'appartement. Il était beaucoup plus grand à l'intérieur qu'il ne paraissait l'être de l'extérieur, au vu des portes rapprochées avec les autres appartements du personnel. Mais c'était définitivement le plus beau et le plus spacieux. Relié magiquement au bureau du directeur non loin de là par une porte secrète.

— « Bravo, tu n'arrêtes pas de m'impressionner ce soir ! »

Bien sûr, c'était dit d'un ton moqueur et purement ironique. Le sang-froid du blondinet faisait écho au sien, et il savait qu'il pouvait être persuasif. Il en jouait beaucoup, même à son âge.

— « Oui bah j'arrive ! »

Voilà maintenant que le gosse était impatient de faire des conneries. Orphan le rattrape et se penche pour répondre à sa question, avant qu'ils ne fassent quoi que ce soit. Il fallait tout de même être rapide car Edern Scamander pouvait rentrer d'une minute à l'autre, suivant comment s'était passé son rendez-vous. Les mimiques d'Orphan commençaient légèrement à se faire sentir. Il souriait d'une manière bizarre, on ne pouvait pas savoir si c'était pour rire de quelque chose, ou par pur satisfaction inconnue.

— « C'est ma jumelle, Aileen. Elle est pas à l'école car elle a pas le droit. C'est une cracmolle. Elle a pas de magie tu vois? La honte un peu... »

Mais il voulait voir de quoi Isaac était capable, et ce qu'il pouvait faire. Alors qu'il entend ses lèvres décortiquer le sort "Avis !" Il reste impressionné par sa maitrise. De marbre d'abord, fasciné par le bruit des oiseaux et les cris de sa soeur, c'est le blond qui finit par l'entrainer hors de l'appartement. Une fois sortis, ils se mirent à courir dans le couloir pour ne pas se faire prendre et Orphan attrapa la main d'Isaac pour le guider vers les parcs.

— « C'était super Isaac ! »

Il souriait aussi, peut-être enfin de sincérité depuis le début de la soirée.
Orphan lui fit signe de l'accompagner, de le suivre jusqu'au gros rocher. Il grimpa facilement et lui tendit la main pour l'aider à faire de même. Une fois perché en haut, il s'allongea pour fixer le ciel étoilé.

— « Je veux que tu sois mon ami. Je l'ai décidé. »

Une fois qu'ils étaient allongé sur la pierre, à fixer le ciel étoilé, Orphan se sentit presque soulagé. Il ne l'avouera jamais mais il appréhendait un peu cette rentrée.  Son père l'avait prévenu : il ne devait pas agir impulsivement comme il le faisait d'habitude, ni se mettre à dos la moitié de l'école en deux jours.
Evidemment, Orphan contestait cette idée même, mais il se demandait parfois si son père n'avait pas raison. S'il n'était pas détestable et horrible avec ceux en désaccord avec lui. C'est pour ça que le premier conseil qu'il avait filé à son nouvel ami était le suivant : mentir et prétendre était le seul moyen de survivre en ce monde.

— « Tu seras le seul à qui je ne mentirais pas. Je compte sur toi pour me jurer que tu me diras toujours la vérité aussi. »

Mais soudain, Isaac lui parle de sa soeur jumelle. Déjà à cet âge, Orphan éprouvait une attirance malsaine et déplacée pour celle-ci. Alors quand son ami commenta qu'il la trouvait mignonne, Orphan tiqua sa langue sur son palais avec irritation.

— « Les cracmols sont la honte de la famille. Ce sont des faibles pas assez forts pour être des sorciers comme nous. »

Il avait dit ça d'une froideur faisant peur pour un enfant de son âge. Mais c'était les mots d'un adulte, répétés dans la bouche d'une personne trop jeune encore pour en saisir complètement le sens.

— « Mais pas touche. Aileen est à moi. »

Il se détendit soudainement alors qu'Isaac proposait de réitérer ce qu'ils venaient de faire tout à l'heure. Orphan se redresse, en équilibre sur ses deux mains et cambre son dos, la tête tournée vers lui.

— « Je suis pour. Mais elle va finir par couiner auprès de Papa et on sera dans la merde. »

Il manque de rire et se rallonge, fixant le ciel d'une volonté infaillible quand à l'envie d'aller rejoindre les étoiles et les comètes. De voir la planète de haut, pouvoir la tenir dans ses mains. Des mordus étaient bien allé dans l'espace, pourquoi pas vous ?

— « C'était frustrant. Mais en même temps génial. Papa connait beaucoup de gens, mais... dans cette école on a toujours l'impression d'être entouré alors qu'on est tous le temps seul en vrai. Heureusement avec Aileen, on s'est serré les coudes mais... oui j'attendais de pouvoir me faire un ami à qui je pourrais me confier. Car c'est pas Papa qui m'écouterait. »

Parfois, tu regrettais d'être le fils du directeur.
Car tu savais que toute ta scolarité, on remettrait en question tes capacités comme étant un privilégié, avantagé par ton statut.

— « Et toi ? Tu habites ou avec tes parents ? Comment ça s'est passé ton enfance ? Je veux tout savoir. »

Orphan l'écoute attentivement, essayant de retenir le plus d'informations possibles, au cas ou. Il ne sait pas vraiment si Isaac le trahirait un jour.. après tout ils n'étaient que des gamins, et ils venaient seulement de se rencontrer. C'était étrange comme sentiment, Orphan avait cette douloureuse impression de le connaitre depuis plus longtemps que ça. Mais bon, il s'en méfiait quand même. Car même à son âge, il ne faisait pas confiance aveuglement. Et à partir de ce moment, le fils du directeur planifia sa vengeance, au cas ou Isaac Andersen le trahirait ou retournerait sa veste. Fait amusant quand on sait aujourd'hui qu'il ne l'a jamais fait.

— « Les sang-purs sont has been. C'est une grosse blague. »

Tu fais le beau mais en réalité, tu les envies aussi. La célébrité et le pouvoir te seyaient à merveille. Tu voulais que même les sang-purs te respectent et te craignent quand tu serais plus grand. Car ton nom résonnera tout autant.

— « Tes parents sont comme tout ceux qui ont perdu leur nom.. et qui ont du sang-mêlé dans leur sang... mais rassure toi, je suis sûr que ces soit disant sangs purs ont du sang mêlé aussi... ils le cachent c'est tout. »

Il se redresse et se lève, sortant sa baguette pour faire léviter quelques cailloux au dessus du sol. Il comprenait le ressenti de son ami même s'il ne le partageait pas vraiment. Car lui, c'était plutôt l'inverse. La couronne, il la voulait, et il l'aurait. Par la violence s'il fallait en arriver là.

— « Si tu ne veux pas de ta couronne, passe la moi. Ou bien aide moi à l'avoir. Je sais que je suis digne de la porter. Et si tu ne te sens pas de le faire c'est pas grave hein... tu n'auras qu'à rester dans mon ombre. Je te protégerai de toutes les bêtises que tu voudras faire quand je serais roi. »

Tu lui tends la main pour l'aider à le relever.

— « Allons nous coucher, demain on se lève tôt pour les cours. »