on pouvait bien dire ce qu'on voulait sur la salle de cinéma de poudlard, elle était quand même souvent vide. les élèves de l'école préféraient le confort de leur dortoir et leur ordinateur portable pour regarder des films en streaming. alors il arrivait à aslan d'y aller, quand il était vraiment sûr qu'un vieux fan de charlie chaplin n'avait pas décidé de se faire une séance privée. il aimait bien se promener entre les rangées et regarder d'un oeil vide l'écran gris. il a décidé de s'asseoir sur un des sièges rouges, qui même en 2028 restent étrangement à la mode. il attend, et quand il décidé que le moment est bien choisi, il appelle ulysse, mais il ne répond pas. ça ne l'étonne pas plus que ça. il lui envoie un sms, quelque chose d'expéditif. rejoins moi dans la salle de cinéma quand tu seras prêt à m'écouter parler.
ulysse n'était pas la personne la plus communicative qu'aslan connaissait, mais ça lui suffisait. il n'avait pas vraiment besoin de l'entendre parler, seulement qu'il l'écoute. parfois ; ça lui faisait du bien d'être celui qui anime la conversation, plutôt que l'inverse. il attend sur le siège quelques temps. il ne sait plus vraiment s'il s'agit de minutes ou d'heures, mais il est sûr d'avoir comaté le temps qu'il arrive. il n'avait rien à craindre, on était samedi de toute façon. il le salue d'un sourire quand il arrive. et d'un « bonjour ulysse! » qui sonne enjoué. quand il n'était pas son parloir, ulysse était une sorte de garde du corps pour aslan. il l'avait défendu de choses auxquelles il ne voulait plus penser, de plaies qu'il avait pansées.
il l'invite à s'asseoir à côté de lui.
« j'ose espérer que tu n'as rien interrompu pour moi. »
il suppose que non ; il l'a prévenu de venir quand il serait prêt, après tout.
« je n'ai pas parlé à maman depuis des mois. papa ne veut plus entendre parler de moi jusqu'à noël. »
jusqu'à noël.
« tu es proche de ta famille, ulysse? »
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Re: les matins // ulysse Ven 21 Déc - 0:27
j'ai mis des sons, des rires et des airs tout ça dans un grand sac de verre
ulysse est une de ces ombres qui longe les murs et qu'on sait toujours disponible aussi intangible soit-elle - il est paisible et ne semble jamais vaciller. aujourd'hui il n'a pas envie de déambuler, pas envie de sortir et affronter les morsures du froid - c'est un jour à lire, un jour à se dédier entièrement à une histoire qui n'est pas la sienne. comment peut-il songer un instant que celle qu'il va parcourir sera la tienne ? il referme le bouquin et jette un coup d’œil à son portable abandonné à côté de lui. il lui faut un instant pour sortir de chez les lions et un autre pour te rejoindre. ulysse est trempé dans son immense simplicité ; il n'a même pas répondu au message. il n'y'a pas besoin, ulysse vient toujours quand il ne dit rien.
salut aslan. non rien d'important.
il s'autorise un regard à l'écran et s'installe à tes côtés ; couvant tes arrières même (surtout) dans l'obscurité de votre rendez-vous. ulysse n'a peur de rien et pour toi il braverait bien des choses, tu es tendre comme un agneau tout bon à être dévoré. il n'a pas souvenir de grandes discussions, de grandes confessions au nom d'une irréfutable amitié. il t'écoute d'une oreille songeuse et commente d'une voix sans aucune inflexion. c'est triste. il remet son masque en place d'une main certaine, sans trembler de honte un instant et s'enfonce dans le fauteuil en songeant à ta question ; sa chemise frottant à la fois au simili-velours du siège et à son épiderme. c'est compliqué. je ne connais pas mon père et ma mère ne m'a jamais vraiment élevé. je m'entends très bien avec mes grands-parents et ça me va très bien. pourquoi tu me demandes ça ? à notre âge c'est plus si important d'encore parler à sa famille, surtout ici. on est complètement coupés de leur vie.
Aslan Icare Kaur
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En couple avec : a. harry fitzgerald.
Re: les matins // ulysse Sam 29 Déc - 17:46
les matins aslan & ulysse
sa tête s'agite doucement et négativement, et vient s'écraser sur le dossier de son siège. ses iris se plantent dans le plafond avec une fascination trop particulière pour la froideur de son champ de vision. « mais... » sa voix s'évanouit dans le silence avec une pointe de tristesse. ulysse avait ce recul sur sa vie et sa famille qu'aslan n'arrivait pas à avoir, mais qu'il allait devoir apprendre plus tôt qu'il le pensait. s'il avait su ce qu'il lui arriverait, cette conversation aurait sûrement été très différente.
« mais c'est quand même important, d'avoir des parents, non? je veux dire, comme tu aurais fait sans tes grands-parents, toi? »
sa mère avait beau être distante dans son éducation, son père avait beau être froid dans les paroles qu'il lui adressait, il les aimait quand même. peut-être qu'il ne devrait pas, ça lui épargnerait des questionnements inutiles, mais il ne pouvait pas s'y résoudre.
« tu trouves que c'est dispensable à notre âge? je ne comprends pas vraiment. je veux dire... mes parents me donnent de l'argent de poche, un toit... tu pourrais vivre sans tes parents toi? »
il souffle, un croisement de rire et de soupir. il balance sa tête vers ulysse.
« je suppose que oui. tu aurais l'argent pour. si les miens partent... non, je ne veux pas y penser. »
tu devrais, pourtant, aslan.
« désolé de t'avoir fait venir pour ça, ahah. »
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Re: les matins // ulysse Dim 30 Déc - 18:59
j'ai mis des sons, des rires et des airs tout ça dans un grand sac de verre
mh... sur ses lèvres crèvent un silence, cela fait longtemps qu'ulysse n'est plus un grand sentimental. ces questions-là, ce sont des réponses qu'il a trouvé il y'a quelques années ; peut-être est-ce pour cela qu'il est bien plus sage et résolu qu'à ces premiers temps à poudlard. il n'est plus sauvage car il a trouvé le repos dans ses tristesses de se sentir seul. il cherche le point culminant de ta situation et la sienne, celle qui lui permettrait d'expliquer avec beaucoup de justesse - après tout il ne peut pas te sourire ni tirer de moues, il n'a que le mot pour exprimer comme ce qu'il conçoit de ton histoire. il écoute tous tes questionnements les note dans un coin de sa tête et c'est en ça qu'on reconnaît ses instants cartésiens ; il construit sa réponse aisément comme on construit une dissertation. c'est chirurgical et sensible à la fois.
t'excuses pas, ça me fait plaisir que tu penses à moi. c'est qu'il remplit tous les critères de la sincérité et c'est ce qu'il cherche au fond ulysse, prévoir les séismes avant qu'ils n'arrivent. il dessine ton ombre du bout des yeux, sans jamais t'effleurer. la vérité c'est que... le monde est fait en ayant connu des cas comme toi. s'ils vont trop loin justice sera rendue. s'ils t'abandonnent tu ne seras jamais seul, tu comprends ? si tu décides de partir tu trouveras toujours refuge. je ne pense pas qu'ils te méritent de toute manière, tu n'as pas à les aimer juste car ce sont tes parents. je ne pourrais pas vivre seul mais je ne le serai jamais je pense. mh... il perpétue sa pensée. tu as peur de les affronter non ? c'est normal. tu as pas de la famille sur qui tu peux compter en cas de problèmes ? des amis ? tu as l'air d'être de mieux en mieux entouré, ça me fait plaisir.
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