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Medicine | Ethan Stoker

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Re: Medicine | Ethan Stoker Mar 18 Déc - 19:16


Le verdict n’était pas celui que nous avions espéré. Mon camarade semblait d’ailleurs non pas seulement surpris, mais bien choqué à l’idée que le résultat soit pire qu’à l’essai précédent. C’était un peu décourageant ou, au minimum, décevant. Peut-être était-ce lié au fait que je n’avais pas eu la patience de faire les tests dans l’ordre habituel ? Ou peut-être était-ce l’inverse. Peut-être n’avais-je pas eu cette patience parce que j’avais soif ? Et je ne l’aurais pas réalisé ? C’était bizarre tout ça, mais mon esprit en fut rapidement détourné lorsque j’avais commencé à perdre mes cheveux, appelant le nom de Bertram comme si je m’attendais à ce qu’il soit plus au courant que moi de ce qui était en train de se passer. À voir sa réaction, toutefois, ce n’était visiblement pas le cas. Directement il sautait sur son pineapple, cherchant nerveusement ce qui pouvait être la cause d’une telle réaction. De mon côté, je respirais profondément, à l’affut d’autres changements dans mon corps. Je ressentais bien de légers vertiges, mais j’ignorais s’ils avaient été provoqués par la potion ou simplement par une réaction naturelle à perte capillaire aussi alarmante.

Le brun s’approcha et je penchai la tête vers l’avant, l’aidant à plus facilement examiner la situation. Tendu comme la corde d’un arc, je ne disais rien, mon regard perçant se fixant sur Bertram en attente de son verdict que je devinais pessimiste. Incapable de me fournir une réponse, il s’était plaqué les mains devant la bouche avant de se confondre en excuses, anticipant ma réaction. Sur le coup, j’avoue, ça ne me faisait pas trop plaisir.

« De toute évidence, ouais… »

C’était toute une expérience de voir ses cheveux rester dans ses mains, une expérience que je ne souhaitais à personne. Mais, avant que je ne puisse me mettre en colère, voilà que Bertram, avec son air de chien battu, m’époussetait l’épaule, faisant tomber un petit ramassis de cheveux verts à mes pieds. Comment rester de mauvaise humeur face à cet air aussi piteux. À la limite, j’aurais été tenté de dire qu’il souffrait de ce malencontreux incident plus que moi. C’est donc comme cela que mon air renfrogné céda la place à un sourire amusé pendant que la détresse sur son visage me rappelait mes priorités. Ce n’était que des cheveux. Je n’avais jamais été si superficiel que ça que je sache. Afin, sauf quand il était question de ne pas ressembler à mon paternel, mais c’était une autre question. Mon amitié avec Bertram, le lien que nous avions forgé à force de nous rencontrer pour ces petites expériences, c’était inestimable. Ce jeune homme qui s’était ouvert à moi, qui avait pleuré devant moi et qui m’avait confié ses précieux secret, il était plus important que mes cheveux.

« Hey, Bertram. »

Mais il ne m’écoute pas. Le voilà qui me dit de ne pas m’inquiéter, qu’avec une potion Capillours tout sera réglé. En effet, il suffit d’une petite potion de plus et c’est oublié. Ce qui ne l’empêche pas de toujours être en mode panique et de rapidement changer mes gants en bonnet de fortune, pour cacher ma tête chauve. Heureusement j’ai encore mes sourcils, c’est déjà ça de gagné. Je récupère le couvre-chef et l’enfile sans me départir de mon sourire, le laissant terminer son petit monologue qu’il a visiblement besoin de laisser sortir. Les toilettes ça semble être un bon plan, mais il faut d’abord régler un petit quelque chose.

« Tu devrais voir ta tête… »

T’es adorable quand tu paniques comme ça. Venant de la part du mec qui venait de dire adieu à sa crinière, c’était quand même cocasse. Pour le forcer à se calmer, je vins poser une main chaleureuse sur son épaule, alliant à cela un sourire qui se voulait rassurant, le regard sans la moindre once de rancune.

« Ce ne sont que des cheveux, Bertram. Je vais bien et je ne t’en veux pas. Bon, par contre si on n’arrive pas à les faire repousser, je vais m’attendre à un peu de solidarité de ta part. »

Conclus-je sur un ton ouvertement taquin, désignant sa propre chevelure parce que, soyons francs, j’avais envie de gentiment le voir paniquer encore un peu. Je ne lui aurais jamais demandé de faire ça, de raser ses propres cheveux pour une banale histoire de potion qui avait mal tournée. Même, j’étais on ne peut plus content qu’il ne goûte plus lui-même les potions. Je préférais nettement être celui qui en subissait les effets secondaires que de laisser Bertram se soumettre à toutes sortes de substances prévues pour l’organisme d’un semi-vampire.

« Je vais aller chercher ma trousse au dortoir. De ton côté essaie de faire disparaître ces cheveux, au cas où un petit malin les trouverait et aurait envie de s’amuser à expérimenter des trucs. Et après ça va directement aux toilettes, pour t’assurer qu’on ne sera pas dérangés. Je t’y rejoindrai avec ce dont on a besoin. Ça te va ? »
Bertram Godfrey
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Re: Medicine | Ethan Stoker Mer 19 Déc - 13:04

Sweet Medicine

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

Faire des erreurs. C’était inacceptable. En temps normal j’aurai masqué ma panique derrière un calme et réservé, en calculant comment corriger le tir. Et pourtant , c’était toujours la même chose. Je n’aimais pas commettre des erreurs. C’était un signe de faiblesse, de perte de contrôle sur mon environnement. Une erreur, c’était comme un coup de tonnerre qui faisait trembler les murs, ça ne présageait rien de bon. Ca voulait dire que j’avais été idiot, distrait ou encore négligeant - toutes ces choses que je ne voulais pas être. Une erreur et ça lance le signal d’alarme. Les murs s’effondrent, il faut tout réparer. Absolument tout réparer. Si c’est encore possible. Une erreur ça peut coûter très cher : la confiance d’un ami, forgée dans le feu et dans les larmes. Ca peut coûter les dernières bribes intactes de confiance en soi. Une seule erreur, ça peut changer des vies et ça me donne un peu le vertige.

Désespéré et alarmé je cherche des solutions pour réparer monerreur. Et pendant ce temps là, je ne regarde pas ma victime, plus préoccupé par la solution.  Et il m’appelle, m’interrompt dans ma frénésie.

Tu devrais voir ta tête…



Quoi ma tête ?  



Sur le coup j’ai un peu perdu le sens de l’humour. Sa main se pose sur mon épaule - apparemment il ne m’en veut pas tant que ça. Par contre, si je comprends bien, il est en train de me demander de faire pareil ?!! Mon visage devient encore plus livide, si c’est possible.

Euuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh ………….



Comment lui dire non ? Comment lui dire que ma chevelure était le dernier vestige de mon identité si vague et si fluctuante que même moi je m’y perdais ? J’étais vaniteux, je sais, ce n’est pas évident quand on voit mes pulls et pourtant...Jouer sur mon apparence, être approprié, tout ça avait une grande importance pour moi. all the world’s a stage et parfois ce sont nos costumes qui définissent notre rôle dans cette pièce absurde.

Oh tu plaisantais, c’est ça ? Ahaha.



Petit rire nerveux.En vrai, je n’ai pas tellement envie de rire. Ethan prend ça à la légère mais il ne se rend pas compte que j’aurai pu prendre plus de libertés avec la recette. Et que le résultat inattendu aurait pu être bien pire et voire même irréversible. Mais moi ça ne me quitte pas l’esprit. Il ne sait pas de quoi je suis capable. Mais moi je sais.Bref, je hoche la tête suite à ses directives et je m’exécute.

Bonne idée, je n’y avais pas pensé.



J’aurai dû, mais dans la précipitation...Alors qu’Ethan quitte les gradins pour aller chercher le nécessaire, je répète les evanesco sur les grosses mèches de cheveux et disperse le reste avec un sort “courant d’air”. Voilà qui devrait compliquer la tâche d’un(e) personne mal intentionnée qui souhaiterait prendre son apparence ou tenter la poupée vaudoo.

**********************

Dans les toilettes du deuxième étage je façonne d’un coup de baguette un panneau “ Hors service” sur la porte ainsi que sur toutes les cabines - au cas où un curieux voudrait vérifier. En quelques coups de baguette magique une large flaque d’eau recouvre le sol histoire de rendre tout ça bien plus crédible. Le diable est dans les détails, après tout.. Et Ethan m’a rejoint avec son kit et je me suis immédiatement attelé à la préparation de la potion. C’était un peu délicat, surtout parce que je n’avais pas l’habitude de la réaliser. Mais calmement, étape par étape, en réfléchissant à haute voix la potion prenait forme.

J’aurai pas dû prendre tant de libertés avec la recette. Ca ne se reproduira plus, Ethan, promis



J’étais sérieux, à manipuler les ingrédients sous sa supervision cette fois-ci.C’était un peu étrange de préparer ce genre de potion en remède. D’habitude, les petits plaisantins s’en servaient pour mettre quelques gouttes dans le shampooing, oui d’autres, plus mal intentionnés dans le gel douche. Je vous laisse imaginer quels genre de pilosité chez les adolescents pubères pouvaient s’allonger au point de venir chatouiller le sol. Bref. On était un peu à l’étroit, planqué dans une cabine, moi, accroupi contre la porte , penché sur son chaudron pliant et lui, assis assistait à la préparation. La potion prit une teinte orange vif, signe qu’elle était prête. J’enfilais les gants de protection en latex comme un dentiste professionnel.

Penche un peu la tête, s’il te plaît.  



A l’aide d’un compte-goutte je dispersais quelques gouttes de la potion sur son crâne, le massant un peu de mes mains gantées pour que ce soit bien uniforme, sans pour autant me retrouver avec des poils de 10 cm au bout des phalanges. Encore un peu tendu, mais plus optimiste, je me permets :

Voilà dans quelques secondes tu pourras tourner une pub Loréal. Moi je vais laver tes gants.



Un léger sourire et je quitte la cabine pour aller les rincer dans le lavabo. Il fallait juste espérer que ça fonctionne - et pas d’inattendu cette fois-ci !

DEV NERD GIRL

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Re: Medicine | Ethan Stoker Mer 19 Déc - 16:09


Oh non. Bertram était devenu livide et, de mon côté, j'étais partagé entre l'envie de rire, de le réconforter et une profonde culpabilité. Bon, j'admets, la culpabilité l'emportait, quand même, et je me mordis l'intérieur de la joue ce qui, évidemment, vint me mettre le goût du sang en bouche. C'est ce qui arrive quand on ne fait pas attention et qu'on a des crocs pointus. Oh tu plaisantais, c’est ça ? Ahaha.

« C'était une blague pourrie, j'suis désolé. Je voulais pas... bref. »

J'enchaîne avec un plan, proposant de nous séparer pour organiser notre petit changement de lieu. Après que mon camarade ait signifié son accord, j'étais parti sans plus de cérémonie, m'assurant que mon bonnet improvisé était bien enfoncé sur ma tête. Plus qu'à espérer ne croiser personne dans ma marche de la honte.

* * * * *

Arrivés au deuxième étage, nous n'avions pas mis longtemps à nous lancer dans la confection de la potion capillours, telle une machine bien huilée qui savait précisément ce qui devait être fait. Je le regardais faire avec attention, y allant d'un petit conseil ici ou là, me sentant toujours sur le point d'intervenir ou de proposer de lui enlever un truc des mains pour l'aider. Oui, bon, on aime faire des potions ou on n'aime pas ça. Je m'étais toutefois retenu de trop le déranger ou de trop m'imposer, comprenant que Bertram ressentait un profond besoin de se racheter et que, par conséquent, m'impliquer d'avantage dans la préparation de cette potion pourrait être interprété comme un manque de confiance. Confirmant d'ailleurs mes impressions, il me présentait de nouveau ses excuses, me promettant qu'une telle chose ne se reproduirait plus avec tout le sérieux du monde. En vérité, vu le genre de potion que nous tentions de mettre au point, la perte de cheveux était bien l'un des trucs les plus inoffensifs qui aurait pu arriver. J'en étais parfaitement conscient, mais avec une mentalité comme la mienne...

« Je te l'ai dit, je vais bien et je ne t'en veux pas. Puis vaut mieux moi que toi. »

La potion changeait graduellement de couleur sous nos regards attentifs et, lorsqu'elle fut fin prête, le bleu enfila ses gants et je lui confiai ma tête. Patient, je fermai les yeux et le laissai faire. De toute façon même s'il oubliait un recoin nous avions encore un peu de potion en surplus, que j'allais probablement mettre dans une fiole et ranger dans ma trousse d'ailleurs. Sait-on jamais quand ça pouvait être utile. L'opération terminée, Bertram était parti laver les gants et, de mon côté, je m'occupais de ranger ma trousse de potions en attendant que le tout fasse effet. Distraitement, je lui lançai un :

« J'apprécie le zèle, mais tu sais que ce sont des gants jetables au moins ? »

Si on devait prendre le temps de laver chacune de nos paires de gant en médicomagie et de les aseptiser à chaque fois, on passerait notre temps à faire ça. Alternativement, je sentais que la potion avait commencé à faire son effet, à présent agacé par des mèches rebelles qui me tombaient devant les yeux. Et ça continuait à pousser, sans que je m'en inquiète, terminant de ranger le kit de potions et refermant le chaudron pliant que j'avais nettoyé d'un coup de baguette après en avoir transvidé le contenu. La pousse ne s'arrêta que peu après mes clavicules, m'offrant de quoi aisément reproduire n'importe quelle coiffure qui m'aurait passé par la tête, si j'avais seulement été un peu plus versé dans cet art. Je quittai la cabine avec le sourire, cherchant Bertram du regard.

« J'ai les cheveux encore plus longs que toi maintenant ! J'ai l'air d'un... »

Et là, les miroirs de la toilette, au-dessus des lavabos. L'air de quoi, Ethan ? D'un hippie ? D'un viking ? D'un elfe de high fantasy peut-être ? Non, ces longues boucles châtain ne me rappelaient rien de tout cela, malheureusement. Il y avait une autre comparaison bien plus directe, bien plus facile à évoquer.

« ... vampire du dix-huitième siècle. Où sont mes ciseaux. »

Un peu ironique, considérant que la dernière fois que nous avions été ici en tête à tête, c'est Bertram qui portait le costume de comte vampirique. Rendu nerveux, et pressé de me débarrasser de cette impression ridicule, j'avais commencé à fouiller dans ma trousse avec moins de précautions qu'il n'était d'usage pour moi de le faire. C'est ce qui arrive quand on se précipite juste un peu trop. On ne fait pas attention et bim, on se blesse à la paume de la main, le regard renfrogné et surpris. Et le premier réflexe ? Évidemment, ça ne pouvait être que ça. Ce n'était même pas quelque chose d'exclusif aux vampires, tout le monde le faisait, mais disons que là tout de suite, il y avait une connotation différente à me voir plaquer ma main contre mes lèvres pour en récupérer le sang. Surtout que, dans un tour malicieux du destin, cela complétait bien mon look. Lorsque je dégageai ma main de mon visage, ma lèvre inférieure avait adopté une teinte cramoisie et mon regard ne se détachait plus du miroir. Poussant un grand soupir, je m'appuyai sur les bords de l'évier et penchai la tête vers l'avant pour respirer plus profondément. Quel triste spectacle ce devait être.

Là tout de suite, il était facile de me laisser aller au pessimisme. Tous ces efforts pour tenter de masquer cette partie de moi, pour m'identifier autant que faire se peut à un être humain, totalement humain. Même ces expérimentations devaient servir à ça, m'abaisser au statut de simple homme. Chassez le naturel et il revient au galop, comme ils disent. Puis quelque part, je savais que je me voilais la face. Le danger d'une morsure n'était pas la seule chose à prendre en compte dans les difficultés d'une relation avec un vampire. Je l'avais vu de mes propres yeux, le jugement des gens. La façon dont tous avaient rejeté ma mère par incompréhension. Ça, ça ne se réglerait pas avec une potion. Et même, même si tous ces problèmes pouvaient être résolus, tout ceci ne servait à rien parce que, au fond, tout connement, il n'y avait personne pour souhaiter se rapprocher de moi. Après tous ces efforts, ces recherches et cet acharnement dont faisait preuve Bertram à s'évertuer à m'aider, même s'il trouvait la recette miracle il y avait de fortes chances que ce soit pour rien puisque je n'aurais même pas besoin de m'en servir. Tout cela prit en compte, est-ce que ça valait la peine ? Peut-être étais-je pour ça que je m'étais résigné, avant l'intervention de mon ami, à ne plus chercher de solutions et à juste accepter mon sort.

Je déglutis, ravalant mes sombres pensées pour ne pas entacher la journée déjà difficile de Bertram. Ce n'était pas le moment de lui faire regretter d'être venu me voir ou de le faire culpabiliser pour ce qui s'était passé ensuite. Respirant profondément un dernier coup, c'est dans un effort titanesque que je me tournai vers lui et forçai un sourire, faisant bien attention à garder mes lèvres closes et espérant stupidement qu'il ne remarquerait pas leur rougeur.

« Au moins j'ai récupéré mes cheveux ! Merci beaucoup Bertram, ton aide est précieuse et j'apprécie vraiment ce que tu fais pour moi. Je vais me débrouiller avec ça, t'inquiète pas. Tu devrais plutôt aller te reposer, je sais que la journée n'a pas été facile pour toi. »
Bertram Godfrey
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Re: Medicine | Ethan Stoker Mer 19 Déc - 17:47

Sweet Medicine

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

Mieux vaut moi que toi. Il continue de dire ça, ce fichu poufsouffle. Pour le coup j’étais d’accord avec lui, au moins, lui avait la mâchoire pour ne pas avoir l’air ridicule en était chauve. Il aurait encore l’air viril. Moi j’aurai l’air d’un gamin cancéreux ...ou d’un néo nazi, au choix. Et pourtant, ça m’ennuyait un peu cette phrase. Ca tirait un peu sur la corde sensible à chaque fois et il me mettait en échec. Quand il disait ça, je ne savais pas quoi répondre, incapable de deviner ce qu’il aurait aimé entendre. Un compliment sur son altruisme ? Un “merci” ? Un “nooon, c’est pas vrai, dis pas ça” ? Alors je lui répondais avec un silence et un sourire poli.

J'apprécie  le  zèle,  mais  tu  sais  que  ce sont  des  gants  jetables  au  moins ?



Pour le coup je m’arrête.

Ah. En effet.



Et voilà, Bertram, il fallait bien que ça arrive à un moment. T’as vraiment l’air d’un gros con. Bon ben tant pis, je jette les gants à moitié lavés dans la poubelle. Et quand je me retourne pour tomber nez à nez avec Ethan, je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire franc. Un rire surpris, mais aussi nerveux - parce que je suis soulagé d’avoir réparé mon erreur. Comme toujours, le dos de ma main main masque ma bouche ouverte. Ce n’est pas très distingué de rigoler la bouche grande ouverte. Ses longues mèches retombent mollement

Ouais, j’aurai dit “hippie” mais c’est pas mal non plus. Fabulous. Vas-y, secoue la tête un peu -



J’avoue que je moquais un peu pour le coup, mais voir Ethan balancer la tête de haut en bas en un headbang complètement métal - ca aurait valu de l’or. Enfin, si seulement il ne s’était pas bêtement coupé avec sa paire de ciseaux. Au départ je ne m’en souciais pas plus que ça, jusqu’à ce qu’il porte sa main à ses lèvres et se fixe intensément dans le miroir. J’esquisse un pas en arrière pour lui laisser de la place. Il semble en avoir besoin.

C’était plutôt triste à regarder, le spectacle d’un homme qui se débat contre son corps, contre sa nature et qu’il sent qu’il est en train de perdre. Mon regard se pose sur lui avec compassion, avec pitié, avant de fixer mon reflet dans la flaque d’eau. Il ne mérite pas ça. Il ne mérite pas un corps qui met son esprit son échec. Il ne mérite de devoir vivre dans la peur constante de ce qu’il pourrait commettre juste à cause d’une partie de ses gênes. Il ne mérite pas cet héritage qui ressemble à s’en méprendre à une prison. Il ne mérite pas les contraintes et les chaînes qu’ils s’imposent. C’est Ethan Stoker. Il devrait être capable de rigoler avec ses amis, faire du sport, sortir en boîte, danser un slow avec sa copine sans se préoccuper de ce qui pourrait se passer dans l’éventualité où il aurait faim ou si quelqu’un venait à saigner du nez.

Quelqu’un qui se préoccupait autant des autres, quitte à se priver lui-même méritait au moins quelques instants de répits, des moments de bonheur.

Et peut-être qu’avec cette potion, je pourrais lui offrir.

Je relève les yeux vers lui. Je suis un expert en sourire forcé, je sais les reconnaître. Je sais qu’il se sent faible, il veut probablement être seul pour retrouver une contenance. Il a sûrement peur - peur de ce qu’il pourrait faire. Mais il sait, n’est-ce pas, que je n’ai pas peur de lui.

Il dit “tu devrais aller te reposer” mais je sais qu’il signifie en réalité “va-t-en s’il te plaît”. Je sais ce qu’un bon ami ferait. Un bon ami resterait. Mais à quoi bon ? A quoi bon dire   Reste quand les gens s’en iront de toute façon ? Personne n’aime quelqu’un qui réclame, quelqu’un qui s’impose. Les gens aiment lorsqu’on obéit docilement aux ordres. Quand on se fait tout petit et discret. Lorsqu’on devient insignifiant, presque invisible pour ne pas déranger. Ma mère n’a jamais aimé lorsque je la réclamais, que j’insistais lorsque j’essayais de l’empêcher de partir. Elle était toujours si pressée. A quoi bon retenir les gens ? Ils vous aimeront encore moins. C’est...gênant. Inconvenant. C’est aussi une stratégie de séduction, se retirer un instant pour créer un manque. Donc si quelqu’un vous fait comprendre que vous êtes pas nécessaire, unwanted  vous feriez mieux de partir - juste ...partez. Et si vous soupçonnez que c’est juste par fierté, dîtes simplement ce qu’ils veulent entendre avant de partir - juste pour couvrir vos arrières. C’était ma stratégie de toute façon.

Quand on me demande de partir - je pars. Ca fait moins mal.

Je pèse mes mots avec douceur et nonchalance :

Est-ce que tu es sûr que tu veux que je m’en aille ?



Est-ce que c’est vraiment ce que tu veux ? Je lui donne une dernière chance de changer d’avis. Je n’ai pas peur de lui. Il m’avait déjà vu au plus bas - je pouvais au moins lui retourner l’ascenseur.Mon regard glisse ensuite sur ses longues mèches.

Tu pourrais avoir besoin d’aide avec les cheveux à l’arrière...



Juste au cas où il aurait besoin d’une excuse.

DEV NERD GIRL

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Re: Medicine | Ethan Stoker Mer 19 Déc - 21:26


Même à moi, mes mots sonnaient faux. Comment-est ce que j'aurais pu berner Bertram avec ça ? Le croire sincèrement capable d'y croire aurait été un réel affront à son intelligence. Mais bon, quand on n'a pas l'esprit en place on en dit bien des trucs. Ma priorité était simplement de ne pas lui faire porter le poids de mes moments de faiblesse, surtout pas aujourd'hui alors que mon camarade avait lui-même eu besoin de soutien. Je pensais bien faire, sincèrement, même si je n'avais aucunement l'envie de le voir tourner les talons. Mais si c'était le mieux pour lui alors... Est-ce que tu es sûr que tu veux que je m’en aille ? Bien sûr que non, mais je suis sûr de ne pas avoir envie de te déranger avec quelque chose d'aussi bête. Moment de silence, parce que je n'arrive pas à répondre. Il n'y a aucune bonne réponse. Et après quelques secondes, il insiste d'une manière plus détournée, il m'offre une porte de sortie pour ne pas avoir à la prendre lui-même. Tu pourrais avoir besoin d’aide avec les cheveux à l’arrière... C'est totalement bateau comme excuse et il le sait au moins autant que moi. Mais, malgré ça, j'ose lui jeter un regard du coin de l'oeil, le jaugeant. Il a certes reculé, mais Bertram ne semble guère effrayé ou même pressé de partir. Il est simplement là, avec moi. Tout comme j'ai promis d'être là pour lui.

« T'as raison. »


Je respire un grand coup et je m'active à nettoyer la paire de ciseaux avec laquelle je me suis maladroitement blessé. Lorsque c'est fait, j'en essuie sommairement les lames avec du papier à mains et, pour finir, je tends la paire vers lui, poignée devant. Hors de question que je le laisse courir le risque de se blesser à son tour. Déjà parce que je n'ai pas envie de devoir gérer ça là tout de suite, mais aussi plus simplement parce que c'est Bertram. Je n'ai pas envie de le blesser, peu importe comment ou pourquoi. Peut-être est-ce pour cela que je décide de rejeter l'excuse qu'il m'a offerte. Au lieu de cela, je prends mon courage à deux mains et c'est un sourire reconnaissant que je lui offre.

« J'ai pas envie que tu partes. »

Et maintenant que ça c'est dit et que je sais qu'il ne va pas s'en aller, je suis soulagé. Je réalise même que c'était bête de faire tout un plat de ça alors qu'au fond, ce ne sont que des cheveux. Bertram l'a lui-même dit : on ne leur ressemble pas. Ce n'est même pas une question d'esthétisme. On est nous-mêmes, avec nos propres peurs, nos propres problèmes, nos propres façon de nous entraider à les surmonter. Et il se trouve que j'ai la chance d'avoir un ami comme lui pour surmonter les miens. Peut-être est-ce pour cela que j'avais été si prompt à lui offrir ma loyauté, parce que mon instinct me disait que je le pouvais. Qu'il ne trahirait pas ma confiance et que, de mon côté, je pourrais aussi compter sur lui. Aller, nous avions été assez sérieux comme ça aujourd'hui. Il était temps de me détendre un peu moi aussi et de profiter d'un petit moment passé en bonne compagnie.

« Du coup tu voulais que je fasse quoi ? Que je fasse bouger mes cheveux ? »

Je commençai par secouer doucement la tête de gauche à droite, faisant valser mes longues mèches. Puis, bien sûr, j'enchaîne avec le classique : le headbang. Si si. Je n'en avais peut-être pas l'air sous mes airs de garçon sage, mais j'adorais le vieux rock, une petite particularité qui m'avait été transmise par ma mère. Après quelques secondes passées à rocker dans le vide, je renvoyai ma tête vers l'arrière, laissant ma crinière venir me fouetter le haut du dos. Sur mes lèvres, un sourire détendu avait reprit sa juste place, mes soucis comme chassés par ce petit moment de air metal capillaire.

« Il ne me manque plus qu'un blouson de cuir et une moto et on est prêts à faire la tournée des meilleurs festivals de musique rock d'Europe. »

Bien sûr je le disais à la blague, mais en vrai je n'aurais pas détesté ça. Enfin, si ça n'avait pas été un cauchemar organisationnel. Trouver des poches de sang animal sur la route c'était un peu plus compliqué que d'aller manger au resto, malheureusement. Puis, de retour au moment présent, je devais toujours m'occuper de ma paume de la main pendant que Bertram, de son côté, jouerait les coiffeurs. Apaisé, presque serein même à l'idée de ne pas être laissé à moi-même, je repris la parole tout en désinfectant ma blessure, préparant un pansement au passage.

« T'as déjà coupé des cheveux au moins ? Et ne t'inquiète pas avec la finition, j'ai pris l'habitude de passer un petit coup de ciseau chaque fois que je fais ma teinture. Je n'aurai qu'à repasser si jamais. »
Bertram Godfrey
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Re: Medicine | Ethan Stoker Ven 21 Déc - 11:10

Sweet Medicine

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

J’attends. S’il souhaite que je m’en aille, je respecterai sa décision mais autant en avoir le coeur net. Ethan ne me frappe pas comme quelqu’un qui a besoin d’être seul. C’est un poufsouffle, il a besoin d’être entouré, il a besoin d’affection, même quand ça blesse sa fierté et que son corps défaille.

T'as raison.



Je sais. J’ai toujours raison.
L’eau coule sur les ciseaux qu’il se met à nettoyer frénétiquement - comme pour effacer sa faiblesse de son esprit.

J'ai pas envie que tu partes.



C’est un peu bizarre à entendre, mais étrangement satisfaisant. Un “reste” aurait fait des merveilles, mais je ne pouvais pas lui en vouloir pour s’attacher au peu de dignité qu’il lui restait. Entendre quelqu’un vous dire “ j’ai pas envie que tu partes” ça vous donne des chatouilles dans le ventre, et une envie incontrôlable de sourire un peu.

Okay. Comme tu veux.



Ben oui, ça devait être bien clair que ce n’était pas à cause de moi, ce n’était mon envie, mais bien la sienne. Toujours se protéger. Le poufsouffle, commence à se détendre alors que la conversation prend une tournure plus légère et plus triviale. J’éclate de rire alors qu’il agite sa chevelure “ Loréal parce que je le vaux bien”. Je sais que c’est ce dont il a besoin, d’une diversion de parler d’autre chose, d’alléger ce poids qui pesait sur ses larges épaules. D’oublier un instant qu’il était différent, d’oublier les besoins impérieux de sa nature. J’éclate de rire. Ethan en moto et veste cuir. Okay, il aurait l’air baddass. Lunettes de soleil et tout le tralala...mais il suffirait qu’il les enlève pour qu’il dévoile son regard profondément gentil. Ethan ne serait jamais un rebelle à coeur -il était trop bon et attentionné envers le reste de la planète.

J’y crois pas deux secondes. Mais ça serait cool.



J’inspire un instant, m’imaginant encore la scène en pouffant de rire.

C’est décidé pour Halloween prochain je me laisse pousser la barbe et je me déguise en biker.



Personne n’y croirait non plus. Le docile et poli Bertram ? Et bien il se faisaient des idées. Je pouvais assez bien m’imaginer traverser le pays avec une grosse cylindrée entre les jambes. La puissance. La liberté. Ca faisait envie.
Je m’empare des ciseaux et essaie de replacer les mèches un peu en désordre avec son headbang et commencer à couper ce que je pouvais déjà atteindre centimètres par centimètres en ligne droite.

Jamais.



Je lui réponds le plus calmement du monde. J’éclate de rire un peu après. Le pauvre, c’était pas le moment de le faire suer.

Mais je peux aider à diminuer la masse en laissant une belle marge...si jamais tu connais quelqu’un qui coiffe...Ou alors je pourrais peut-être aller chercher mon rasoir enchanté ça devrait faire l’affaire.



Par contre ça commence à devenir difficilement dans cette position.

Ca serait plus facile si t’étais assis.



DEV NERD GIRL

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Re: Medicine | Ethan Stoker Ven 21 Déc - 16:58


Il dit que c’est comme je veux et, quelque part, ça me va. C’est une preuve qu’il prend mon avis en compte, qu’il respecte mes demandes. Au fond, c’est quelque chose que je respectais plus que s’il s’était imposé à moi. Il m’avait laissé le choix. Et comme j’avais eu le courage de lui dire la vérité, il était resté. Après cela, j’avais ressenti le désir de vite oublier, et de vite faire oublier, ce court moment moins joyeux. C’est ainsi que j’avais répondu à sa requête de plus tôt, secouant mes cheveux et me visualisant déjà à voyager sur une moto de concerts en concerts. Je ne buvais pas, je ne prenais aucune drogue et je n’avais jamais eu de copain ou de copine, mais j’aimais la musique et j’aurais bien aimé voyager. Ça, c’était un fait. Avant d’en arriver là, toutefois, retournons un peu à l’instant présent.

Bertram rigole. Non, il a éclaté de rire, plus d’une fois. Et, de mon côté, je n’arrive pas à me débarrasser de mon grand sourire satisfait. C’était plus fort que moi, j’étais simplement trop content de le voir comme ça, de bonne humeur, amusé, détendu. Même lorsqu’il me dit ne pas y croire, je ne pu réussir à m’en formaliser sérieusement, lançant une défense un peu bateau sans que mon regard attendri ne le quitte.

« Ça va, je ne suis pas si ennuyeux que ça. »

En vérité il aurait pu me dire presque n’importe quoi que ça ne m’aurait pas dérangé. S’il le disait comme ça, en riant, alors ça m’allait. Puis il ne devait pas détester l’idée tant que ça puisqu’il annonçait son costume d’Halloween de l’année suivante, optant pour un costume de biker, avec la barbe. Là c’était à mon tour de me moquer gentiment, rigolant bien de cette image mentale assez incongrue.

« Je t’avoue que je paierais pour voir ça. »

Le jeune homme avait finalement récupéré les ciseaux et c’est docilement que je le laissai replacer ma très longue chevelure. Pour quelqu’un qui détestait habituellement les contacts physiques, je devais admettre que je le laissais s’approcher de moi plus facilement que quiconque dans cette école. Commençant à couper, il m’avoua ne jamais avoir fait ça et, encore une fois, j’en aurais sans doute été plus inquiété s’il n’avait pas ris de nouveau. Ce n’était que des cheveux. Un tout petit prix à payer, temporaire en plus, pour un bon moment passé entre amis. Enfin, j’avais quand même réagi lorsqu’il a parlé de rasoir.

« Tu veux me rendre chauve une seconde fois dans la même journée ? »

Au point où on en était, je préférais encore avoir les cheveux un peu plus longs que nécessaires et passer à Pré-au-lard dès que j’aurais un moment de libre. Il devrait bien y avoir quelqu’un là-bas pour offrir ce genre de service, si jamais je ne trouvais aucune âme charitable qui sache manier des ciseaux dans la maison des jaunes. Pour l’instant, toutefois, nous devions déjà commencer par mieux nous installer pour une coupe semi-réussie.

« Hmm, c’est vrai que je suis un peu plus grand. Retournons dans une des cabines. »

Avec le couvercle fermé et le dos tourné à la porte, ça devrait le faire. Certes nous serions un peu à l’étroit, mais j’arrivais à ne pas trop m’en inquiéter. Sérénité ou confiance mal placée ? Qui sait. Toujours est-il que je m’étais installé, confiant de nouveau ma tête à Bertram sans une hésitation, fixant pensivement le mur tout en reprenant la parole, peut-être plus pour moi que pour lui.

« Je crois que je ne me ferai pas de nouvelle teinture. Ça faisait un moment que j’hésitais et bah, je crois que l’univers a décidé à ma place. T’en dis quoi ? Le châtain ça me va bien ? »

Surtout que ce n’était que des cheveux. Ce n’était pas ça qui me différenciait de mon père. Ou, plutôt, le petit discours prononcé par Bertram un peu plus tôt, si on peut appeler cela ainsi, m’avait convaincu que ce n’était pas ça le plus important. Même sans ça j’étais moi-même, j’étais différent. Et, même si ce n’était qu’un tout petit peu, même si ce n’était qu’en débutant par des cheveux, ce ne serait pas plus mal si je pouvais accepter qui j’étais. Prendre confiance en moi et en qui j’étais sans me laisser distraire par mes origines.
Bertram Godfrey
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Re: Medicine | Ethan Stoker Sam 22 Déc - 15:01

Sweet Medicine

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Non, en effet, il n’est pas si ennuyeux que ça - je l’avais appris. Mais passer rapidement d’un extrême à l’autre ? Perdre son identité de gentil poufsouffle attentionné qui pense plus aux autres qu’à lui ? Ca, ce n’était pas demain la veille et j’en étais convaincu.

 Je t’avoue que je paierais pour voir ça.



Vraiment ? Combien ?



Mon ton était loin d’être sérieux, j’étais juste suffisamment détendu pour surenchérir un peu sur sa blague. Après tout, qui paierait pour un voir un costume nul ? Ca n’avait pas de sens, il s’agissait juste de quelques plaisanteries. En tout cas je le rassurais : non je n’avais pas l’intention de le rendre chauve une deuxième fois en une seule journée.

Non. Je te préfère avec des cheveux, t’en fais pas.



J’étais encore un peu secoué de mon erreur - mais j’essaie d’en rire un peu. Ce n’était pas si grave pour lui, autant qu’il continue à le croire. Il avait l’air plutôt détendu. Peut-être que nos conneries avaient suffit à le distraire suffisamment pour que ce poids qui lui pesait s’envole et qu’il ait le coeur à rire. Entre maintenant et tout à l’heure, c’était le jour et la nuit. Il ne me semblait pas crispé, au contraire, il avait l’air de passer un bon moment à se faire manipuler les cheveux. Et c’était un peu étroit dans cette cabine, un peu étrange comme position, pas tout fait naturel. Et depuis tout à l’heure je me disais que si quelqu’un jetais un oeil en dessous des cabines, vu la position de nos pieds, il y avait de quoi se poser des questions.

Je profite d’être plus haut que lui ( pour une fois) afin de  vérifier son cuir chevelu. J’écarte quelques mèches mais constate que tout est normal, pas de rougeurs ou de cicatrices. Rien qui sortait de l’ordinaire. Au moins je n’avais pas raté cette potion là.  Sa question me prend un peu au dépourvu en revanche.

Oh je ne sais pas...j’ai tellement eu l’habitude des cheveux verts...



Je m’arrête un instant pour l’observer d’un peu plus loin. C’est difficile à imaginer, il faudrait lui couper les cheveux d’abord. Je me rapproche et rassemble délicatement les mèches qui tombent devant et sur ses oreilles vers l’arrière.

Mais je trouve que ça te donne un air plus...mature. Plus naturel, moins artificiel.



Il l’ignorait sûrement mais venant de moi c’était un assez joli compliment. Il faut dire que les cheveux colorés aussi vif donnait cette image d’éternel adolescent rebelle ou encore de chanteur de boysband coréen. Et dans les petits moments de silence, on entend que le snip snip régulier des ciseaux. Les mèches de cheveux tombent délicatement comme des plumes et atterrissent sur ses épaules, sur son pull et sur le sol. Parfois je dois me décaler sur le côté pour vérifier que tout est droit. Toujours concentré sur ma tâche je poursuis :

De toute façon t’as pas de raison de t’inquiéter de ton apparence.



Monsieur plus d’1m80, bruns aux yeux clairs, taillé en V avec une mâchoire finement ciselée. Inutile de dire que j’enviais ses caractéristiques et sa structure osseuse. Ethan, c’était le genre de mec à côté de qui on ne pouvait pas avoir l’air beau gosse en comparaison. En tout cas pas moi.

Et de cette pensée, en dérivait une autre. La sensation de tout à l’heure que j’essayais d’effacer de ma mémoire. Ce frisson.

D’ailleurs si t’as quelqu’un en vue..n’hésite pas à l’inviter à nos tests. Ca pourrait être plus agréable pour toi. C’est aussi pour ça qu’on fait ça, n’est-ce pas ?



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Re: Medicine | Ethan Stoker Sam 22 Déc - 16:33


Vraiment ? Combien ? Le regard moqueur, amusé par ce petit échange drôlement détendu vu mon petit moment de panique d’il y a quelques minutes, je lançai une réponse sans trop y penser.

« Je sens que ça va me coûter cher. »

Au moins ça ne me coûterait pas mes cheveux puisque le brun m’assurait me préférer avec. Tant mieux, je préférais ça aussi. Et pendant que c’était sur le sujet, j’en avais profité pour lui parler de ma fameuse teinture qui, il semblerait, ne serait à présent rien de plus qu’un souvenir. Et ce n’était pas plus mal, vu la réponse de Bertram. Plus mature et plus naturel. C’est quelque chose que je pouvais apprécier.

« Alors c’est décidé. »

Et j’étais étrangement serein à ce propos. Pour quelque chose qui m’avait tenu à cœur aussi longtemps, il m’était surprenant de me voir y renoncer avec l’esprit en paix. Peut-être le cadre y était-il pour quelque chose ? Bien que nous ne disposions pas de beaucoup d’espace, je ne me sentais pas vraiment confiné. Même le silence, en compagnie de Bertram, ne me dérangeait pas. Le cliquetis des ciseaux suffisait à meubler le moment sans que l’absence des mots ne nuise au confort. Je suppose qu’à la longue, la compagnie du bleu était devenue une habitude apaisante. Enfin, il m’était tout de même agréable d’entendre sa voix de nouveau alors qu’il y allait d’un nouveau compliment, à ma grande surprise. Flatté, le coin de mes lèvres s’étira avec un brin de fierté, un petit ego en formation peut-être bien. Un brin de confiance offert par Bertram entre deux coups de ciseaux.

« Attention, j’pourrais m’habituer à recevoir des compliments. Puis tu as toi-même beaucoup de charme. »

Oui, bon, on ne se débarrasse pas si facilement de sa modestie. C’était plus facile de retourner les compliments, ça diminuait un peu celui que l’on venait de recevoir et ça donnait l’occasion de partager le petit velours qui les accompagnait. Sans compter que je le pensais vraiment, évidemment. Je ne l’aurais pas dit autrement. Bertram possédait une certaine classe, une dignité que trop peu de gens arrivaient à s’approprier. Un petit quelque chose qui le différenciait de tous ces adolescents qui se prenaient pour des cartes de mode et qui ne savaient pas apprécier les bonnes choses et encore moins se différencier de la masse. On pouvait bien en dire ce que l’on voulait, mais les fameux pulls de Bertram étaient bien la preuve qu’il était fidèle à ses propres goûts, qu’il refusait de changer pour plaire aux autres. C’était un signe de confiance en soi que beaucoup qualifiaient de manque de goût, incapables de s’imaginer qu’une différence d’opinion soit autre chose qu’une erreur. Pour ma part, je l’admirais un peu. J’aurais aimé, moi aussi, avoir le flair nécessaire pour être aussi original et distingué. Mais non, j’étais plus basique, plus commun en un certain sens. J’étais le gars qui aurait l’air craquant avec un blouson de cuir et des lunettes soleil, mais lui serait l’homme fier et digne qui se pavanait dans un veston un peu vintage et irradiant de classe. Enfin, peut-être avais-je simplement trop d’imagination. C’était aussi une très forte possibilité. C’est mon camarade qui me tira finalement de mes pensées avec une proposition qui, ma foi, me prenait de court.

« Non… non je… euhm… hmmf… »

Mon air se fit momentanément plus sérieux, songeur. Moi, avoir quelqu’un en vue ? La réponse par défaut était bien sûr que non, parce que j’avais pris l’habitude de ne pas me permettre ce genre de rêveries. J’avais trop peur, pas assez confiance en moi, pas assez d’aplomb pour ça. Je pouvais bien me porter à la défense des gens que j’aimais, répondre toujours présent, faire preuve d’une fidélité à toutes épreuves, mais jamais je n’avais eu le culot d’avoir « quelqu’un en vue ». Et pourtant j’essayai de chercher, dans ma tête, pour répondre à sa question. Est-ce que j’avais quelqu’un en vue ? Les seules filles que je connaissais étaient Sam et Judy. Je considérais la première comme une petite sœur et la seconde… je sais pas, j’avais pas un super bon feeling. Appelons ça une intuition. Et du côté des garçons ? Mallory était éliminé d’office, étant un ami d’enfance. Argus c’était pas mal la brozone aussi alors penser à lui de cette façon là ce serait très bizarre. Je connaissais qui d’autre ? Jason de l’équipe d’hippoball ? Jules à qui j’offrais du tutorat ? Pour moi c’était impensable. J’avais besoin d’une connexion, d’un lien solide et empli de sens avant même de réussir à imaginer voir quelqu’un de cette façon-là. Autant dire que j’étais très difficile et que, même si ce n’était pas nécessairement un mal, ça réduisait beaucoup mon champ de possibilités. En prenant cela en considération, je suppose que la réponse était évidente au fond.

« J’ai personne en vue, je suis assez proche de personne pour ça. Puis je m’imagine difficilement être plus à l’aise avec quelqu’un d’autre que toi. »

Félicitations Ethan, tu viens encore de dire un truc vraiment très lourd de sous-entendu de façon casual parce que t’es trop retardé du cerveau pour comprendre que ça peut être interprété autrement. Parce que c’était forcément ça qui venait de se passer, n’est-ce pas ? M’éclaircissant la gorge alors que je comprenais trois secondes trop tard les mots que je venais de prononcer, je me sentais obligé de clarifier, tâchant de réprimer ma nervosité naissante.

« Pour les expériences je veux dire. Tu sais, à force de les faire et tout, je suppose que je me suis habitué à ce que ce soit avec toi. Tu comprends ce que je voulais dire. »

Espérons en tout cas, parce que si je continuais de parler pour essayer de me justifier, je sentais que j’allais bientôt creuser mon trou plutôt que de me tirer d’affaire.
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Re: Medicine | Ethan Stoker Lun 24 Déc - 0:55

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Ma réponse semble le convaincre : le voilà décidé. Juste parce qu’il abandonnait les teintures ne signifiait pas qu’il approuvait de son père. Au final, c’était un choix purement esthétique. J’étais convaincu qu’Ethan trouverait d’autres façons de se rebeller s’il le souhaitait….et s’il était à court d’idées il pouvait toujours venir me consulter.

Apparemment mon compliment à fait mouche. On peut toujours entendre un sourire dans le fond de la voix, sans le voir. Il a l’air ravi. Pourtant, je suis presque sûr que je ne suis pas le premier à le dire et certainement pas le dernier. Avec eu une telle chance à la roulette génétique ça se voyait plutôt de loin. Il me retourne lui-même un compliment. Probablement de la politesse. J’ai du charme apparemment. Ouais. J’imagine que c’est le mieux que je puisse faire avec les cartes que la nature m’a donné. Elle m’avait ravi les yeux bleus des Godfrey pour les bruns et monotones de mon géniteur. Le moins que je puisse faire, pour ne pas être un laidron, c’était d’avoir un peu de charme. De savoir parler, de savoir sourire après m’être exercé si longtemps. La façon de sourire c’était un art. Pas trop large, pas trop de dents, plisser un peu les yeux pour que ça ait l’air sincère. La façon de regarder aussi avait son importance. Un regard doux, comme une caresse.

"T'as du charme", c'est ce qu'on dit un peu à ceux qui n'ont rien de mieux, non ?

Je force un sourire pour qu’il puisse l’entendre - même si c’est feint

Merci.



Et pourtant, ma proposition semble le décontenancer au point que je regretterais presque d’avoir osé la prononcer à voix haute. C’est vrai qu’Ethan était un peu comme moi : un puceau de 19 ans. Et il n’y avait rien de mal à ça, si seulement c’était par choix et non par nécessité. Au moins j’avais l’avantage de pouvoir me lancer avec n’importe qui sans craindre de commettre un acte irréversible. Lui, ne possédait pas ce luxe...Du coup normal qu’il soit un peu timide, mais si j’éprouvais une certaine satisfaction à voir le beau gosse de service soudainement si gêné lorsqu’on parlait séduction. C’était vraiment attachant à quel point c’était facile de toucher les points sensibles, de le sentir prêt à s’agiter sur sa chaise. Est-ce qu’il rougissait ? J’aurai bien aimé voir l’expression de son visage….mais au moins il ne voyait pas mon sourire narquois.

Un sourire qui s’efface bien vite avec sa réponse. Je m’arrête un instant dans mon mouvement. Est-ce que j’ai bien entendu ? Le karma comme un boomerang me revient droit dans le visage. C’est à mon tour d’être profondément gêné et cruellement à court de mots alors que j’en aurai bien besoin.

Peut-être qu’il ne voulais pas dire ça comme ça

Et pourtant….

J’avais une drôle de sensation qui me suivait depuis un moment. Une forme d’appréhension. Ce n’était pas impossible si on lisait les signes, mais étais-je bien sûr de les avoir perçu ou est-ce que c’était juste une forme de fantasme concoctée par mon imagination ? Est-ce que j’avais tort de penser qu’Ethan éprouvait peut-être un petit quelque chose pour moi ? Ou est-ce que je l’espérais ?

Oh ? euh...



Et bien vite arrive la clarification. Je saute sur l’occasion de ne pas rendre tout ça plus compliqué que ça ne l’est.

Oui, bien sûr.



Mais alors pourquoi est-ce que je ne le crois qu’à moitié ? Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que ça ressemble à une excuse ? Et surtout pourquoi j’ai l’impression que j’aurai des difficultés à lui dire simplement que ce n’est pas réciproque ?

Je pensais juste qu’on pourrait faire d’une pierre deux coups. Avoir l’opportunité de tester ça en “situation réelle” tu vois ? Mais c’est pas grave si tu n’es pas prêt.



Et snip snip continuent de faire les ciseaux alors qu’ils dévorent avidement les mèches de mon camarade. J’arrive doucement à écourter ses longueurs mais avant de pouvoir continuer je dois lui demander

Tu connais quelqu’un qui peut te couper correctement ou tu veux que j’aille chercher mon rasoir ?




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Re: Medicine | Ethan Stoker Lun 24 Déc - 2:10


Je jetai une oeillade par-dessus mon épaule, tentant de capter son visage alors qu'il me remerciait. C'était encore là, dans sa voix. Ou, plutôt, c'était revenu. La note était plus plate. Le mot semblait souriant, mais c'était... bah plat. Peut-être aurais-je gagné à faire de la musique avec une oreille aussi sensible, mais cette réflexion fut rapidement chassée. Dans le doute, je préférais en faire trop que pas assez parce que ça comptait. Je ne savais pas si Bertram avait été ravi ou pas, s'il avait cru en mes mots ou pas. Peut-être que si et que j'allais perdre mon temps et me ridiculiser. Mais je préférais encore ça que de le laisser quitter cette cabine sans avoir clarifié mon compliment. Valait mieux mon honneur que sa confiance en soi.

« Tu sais bien que je ne dis jamais les choses sans les penser. Puis on peut être canon et être totalement détestable. Quand on est charmant, bah, tu sais bien. »

Quand on est charmant, c'est déjà plus facile d'être aimé. Et ça couvre plein de trucs le charme, c'est vraiment plus vaste. Mais ces pensées restèrent à leur place. C'était fou comment je pouvais être muet comme une tombe, distant et introverti avec certains et que, dans d'autres cas, je parlais au point de moi-même en avoir marre d'entendre ma voix. Et les choses n'allaient pas en s'améliorant. Le bleu me fit une proposition en toute innocence, suggérant que j'invite quelqu'un d'autre à se joindre à nos séances de test. Quelqu'un que j'aurais en vue. Une fois de plus, je parlai sans avoir tourné ma langue sept fois dans ma bouche, y allant de déclarations qui me surprenaient moi-même. Décontenancé par mes propres mots, je m'empressai de corriger le tir, peinant à comprendre pourquoi il me semblait si important de clarifier les choses. Pourtant j'étais sincère, non ? Enfin oui, justement, peut-être que j'avais été sincère, trop sincère. Toujours est-il que ma clarification fit mouche et que le soulagement me gagna lorsque Bertram l'accepta sans rouspéter. Je comprenais enfin ce qu'avait dû ressentir Sam en me demandant mon numéro.

Poursuivant dans le sujet de la conversation, le brun m'expliquait son raisonnement, partageant avec moi ce qui l'avait conduit à faire une proposition de cet ordre en premier lieu. Ce n'était pas con en soi, c'est vrai que ça nous permettrait de tester l'application plus pratique, même si je doutais que qui que ce soit ait assez le goût du risque et de l'incongru pour accepter de participer à ce genre de test en guise de rencard. Bertram s'y prêtait seulement pour me rendre service et par curiosité scientifique, ce n'était pas du tout la même chose, n'est-ce pas ? Puis il y avait d'autres éléments à prendre en considération. Des trucs que, par la faute à mon style de communication direct, je mettais en mots au fur et à mesure qu'ils sortaient de la bouche, sans y avoir préalablement pensé.

« Ce pourrait être une idée, mais il faudrait aussi penser à augmenter les dosages. Si je devais avoir ce genre de relation avec quelqu'un, je pense que la soif pourrait potentiellement se mêler à d'autres types de désir et, hypothétiquement, avoir une incidence sur l'efficacité de tes potions. Je ne serais pas surpris de réussir à rester de marbre vis à vis d'un inconnu alors qu'avec une personne dont je serais plus proche on pourrait croire que... l'efficacité aurait diminué. »

Cette fois-ci, je me retournai carrément vers lui, le regard empli de questions. Bertram avait bien dit qu'il avait augmenté les dosages, pas vrai ? Et, pourtant, après ce petit moment à coeur ouvert sous les gradins j'avais déclaré que le résultat était pire, n'est-ce pas ? La part de moi qui se complaisait dans les raisonnements logiques et empiriques ne pouvait s'empêcher de crier qu'il y avait une corrélation évidente. Mon coeur, lui... Bah il n'en avait aucune idée, tout perdu et désorienté qu'il était. Et ce n'était certainement pas dans cette petite cabine étroite, là où le bleu était presque collé à moi pour me couper les cheveux, que j'allais pouvoir calmement faire le vide et le tri dans ce bordel que je découvrais avec stupeur et surprise. Détournant le regard, je m'empressai de me relever, déterminé à quitter la cabine dans l'espoir de respirer mieux, me dirigeant plutôt vers les miroirs pour admirer le résultat.

« C'est un bon début, je vais m'arranger avec le reste. T'en fais pas pour ça. Du coup c'est tout pour aujourd'hui ? »
Bertram Godfrey
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Re: Medicine | Ethan Stoker Mer 26 Déc - 1:46

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Ethan semble se sentir obligé de clarifier quelque chose. Est-ce que mon “merci” d’un ton enjoué ne l’a pas convaincu ? Je redouble d’effort pour le rassurer, passant du faux ton enjoué à une méthode plus insidieuse. Plus calme. Pas tout à fait un mensonge.

Ouais, ouais, je vois totalement ce que tu veux dire.



Quand on est charmant tu peux être un peu moche, c’est pas grave, l’important c’est de ne pas être désagréable. Je ne suis pas particulièrement beau, pas comme Ethan. Je n’ai pas vraiment une belle personnalité,  pas comme Ethan. Mais au moins j’ai du charme. Je peux prendre des mots, les polir et les tordre. Sculpter un sourire attrayant, forger un regard embrasé. Tout ça dans un seul but. Tu as du charme, tu sais comment séduire, Bertram. En d’autres termes :  tu es un bon manipulateur.

Je pouvais pas le nier, n’est-ce pas ?
Surtout pas maintenant.
Pardon ?
Arrête. Tu sais très bien ce que tu fais.

Heureusement la discussion se recentre sur l’objet principal de nos rencontres : améliorer l’élixir qui pourrait apaiser les sens du semi-vampire. J’écoute attentivement la contribution du principal concerné, d’abord en hochant la tête. Oui, il faut augmenter les dosages. C’est évident. Ah donc la soif pouvait se mêler à autre chose ? Oui, ce n’est pas complètement incohérent vu que la même partie du cerveau gouverne tous les désirs primaux. La peur, la faim, le désir, etc. Mais la suite me fait m’arrêter complètement.

Est-ce que c’était une coïncidence ?
J’étais sûr d’avoir augmenté le dosage. Certain. Je gardais une trace de toutes mes mesures, de toutes les versions. Et pourtant, ce n’était pas lui qui m’avait dit que c’était encore pire ? Ethan se retourne vers moi et pendant quelques secondes je redoute vraiment ce qu’il pourrait dire ou faire. Est-ce qu’il réalise ce qu’il vient d’avouer ? Enfin, surtout ce qu’il vient de dire ?! Ce n’était peut-être pas ce qu’il voulait dire.

Nos regards se croisent. Le mien scrute le sien pour tenter d’y lire une intention, une forme de lucidité. Et dans les iris clairs d’Ethan, je ne lis que de l’innocence et la perplexité. Avec une certaine hésitation, mes lèvres s’entrouvrent :

….Je vais doubler les doses, juste pour être sûr.  



Peut-être que j’ai tort.
Je lui tends promptement ses ciseaux.Les mots suivants s’enchaînent rapidement, comblant ardemment ce silence un peu gênant pour moi. Le problème des silences c’est qu’ils permettent de réfléchir. Je n’ai pas envie qu’il réfléchisse.  

Je me disais aussi que je devrais peut-être songer à une application locale en ce qui concerne l’olfactif. C’est le plus difficile pour l’instant. Peut-être que je me concentrer sur ce sens en particulier et mettre ça sous forme de spray nasal plutôt que d’essayer de réaliser une potion fourre-tout.



En voilà une bonne idée. J’étais plutôt ravi qu’elle me soit venue en tête au moment ou j’avais le plus besoin d’une diversion. Le poufsouffle désormais châtain s’observe un instant dans le miroir. Et moi aussi je l’observe brièvement. Ses cheveux mal coupés, son regard, sa nuque, ses épaules.  Il est différent. Ou c’est moi qui le regarde différemment ?

J’écoute vaguement ce qu’il dit, revenant à moi pour sa dernière phrase. Les sourcils haussés je hoche vivement la tête.

Yup ! Je vais travailler sur la potion pour le week-end prochain si ça te convient.



Avec quelques coups de baguette et l’eau sur le sol disparaît ainsi que les signes “hors service”, histoire de rendre aux toilettes leur look d’origine. Je m’apprête à partir, le coeur bien plus léger que lorsque j’étais venu le voir. Et pourtant, inconsciemment, Ethan a su mettre le doigt sur une de mes fissures. Mais ça, il ne semblait pas le savoir.

Et ça se passe avant de nous séparer l’un au point le plus bas du château et l’autre dans le plus haut des donjon. D’un geste un peu timide, d’un geste que je hais de tout mon corps après l’avoir fait, ce geste presque incontrôlable, je replace timidement une mèche de cheveux derrière mon oreille, les paupières baissées, un petit sourire en coin alors que je lui dis :

Au fait...merci de m’avoir écouté aujourd’hui…. Ca m’a fait du bien.  



Tu vois Bertram, charmant. C’est charmant de prendre un sentiment sincère et de le corrompre dans sa mise en forme. C’est presque automatique.Tu sais que ça va lui faire plaisir. Tu soupçonnes ce que ça peut provoquer. Et pourtant tu le fais. Tu ne plus  vraiment plaider l’ignorance, Bertram.

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Medicine | Ethan Stoker
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