Les cours étaient d’un ennui sans nom dont la fin semblait à peine perceptible tant leur durée lui paraissait éternelle. Linyao ignorait même ce qu’elle choisirait de faire une fois les cours terminés et pourtant, elle n’espérait qu’une seule et unique chose ; que tout se terminent. Elle écoutait tout de même d’une oreille, au cas où elle décelait une information qui semblait importante, mais rien de très transcendant. En vérité, si elle avait été de ce genre, Lin aurait certainement eu l’idée de sortir des livres évoquant un autre cours, qui lui était plus utile pour le but qu’elle s'était donné. Puis, tout avait fini par prendre fin dans un bâillement exagéré lorsque Zen Hooper était venu à elle. Un simple coup d’œil suffisait, Linyao avait fini par s’y habituer parce qu’au fond, il avait ce petit quelque chose qui faisait, qu’il n’était pas comme tous les autres humains aux yeux de la serdaigle.

Et alors, elle avait simplement acquiescé d’un simple mouvement de tête, ses cheveux suivant le mouvement comme à l’accoutume. Une discussion qui n’avait pas existé, simplement présente dans leur geste et leur connaissance réciproque. Linyao docile n’était pas quelque chose qui était fréquent, quelque chose que l’on pouvait voir tous les jours. S’en vanter semblerait même être une des réactions les plus légitimes. Pourtant, elle savait que cela n’arriverait pas avec lui, qu’il n’allait pas s’exclamer du fait que Linyao le considérait comme il était normal de considérer quelqu’un ordinairement. Elle avait été traînée par la main, bien que le simple fait de se retrouver derrière lui, dans le sens du vent, titillait l’odorat de la vampire. Même si elle n’en voulait pas obligatoirement d’esprit, son estomac, lui, semblait toujours ardemment désirer l’interdit bridé par la société.

Zen qui avait fini par l'amener au sixième étage pour libérer son emprise face à la porte de cette salle. Une salle si douce et calme dans laquelle Linyao pourrait y hiberner si elle en avait le pouvoir. Aucun son n’y entrait, seule la douce mélodie du piano, apaisant sa faim avec une si grande facilité, existait dans cette salle de musique. C’était pour cela qu’elle appréciait ce Poufsouffle, pour ce que la musique le permettait, mais aussi pour ses capacités d’écritures. L’histoire qu’elle pouvait lui apporter, qui, elle en était sûre, pourrait les aider tous les deux.

« Une envie particulière ? »

Sa voix finie enfin par émerger du silence qui l’incombe. Elle lui répond avec simplicité et sans once de hautaineté face au genre inférieur qu’il représente malgré tout. Alors que ses pas la guident machinalement dans la salle jusqu’à même s’avancer auprès du piano. S’y asseyant en face avec grâce, elle en relève le pupitre avant que ses doigts s’entraînent à pianoter dans la ballade n°1 de chopin. Elle n’avait même plus besoin de partition.