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presque rien (shion)

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presque rien (shion) Ven 28 Déc - 23:12




sous l'étuve les fumées d'encens brûlent tes poumons dans les torpeurs enivrantes hume les fleurs et leurs senteurs navrantes


tout semble bien tranquille dans la chaleur purpurine du salon de thé - même marie-lou ne tremble plus, ni de froid ni de joie, une fois attablée à l'une des tables du fond. elle observe paisiblement la suprématie des atmosphères sereines faire effet partout autour d'elle, regarde tout l'environnement se soumettre face au calme souverain des grandes enseignes - les fleurs et la vaisselle semblent onduler et suinter sous la fine pellicule de chaleur moite. il flotte dans l'air une senteur de savon et de lait, de rose et de bois verni.

il y a un bloblotement régulier provenant de la cuisine mais marie-lou se persuade qu'il s'agit là de la lente et lourde respiration de la salle elle-même, du bâtiment tout entier, qui agit comme un monstre repu et dont la vapeur du souffle brûlant réchauffe la pièce, comme à l'intérieur d'une théière trop pleine d'eau. tout ça lui inspire un profond sentiment de bien-être et de torpeur crevée. elle a envie de dormir.

il est dix heures et il neige dehors.

la vitre fêlée de son téléphone s'éteint, sans doute éreinté lui aussi par la course qu'ils venaient de faire ; marie-lou le rallume par un rare accès de cruauté. ses yeux brillent. la réponse à son message illumine son minois de lumière bleue, qui contraste horriblement avec les teintes rose couleur de fleur du papier peint rayé encadrant sa petite silhouette. un sourire découpé au ciseau cranté se dessine sur son visage, car - il va venir !

il est dix heures et shion va venir.

en face de marie-lou se trouve un gros gâteau au yaourt dont la surface plane a été au préalable enrobé de sirop de sucre, lui donnant - c'était en tout cas l'effet escompté - l'apparence d'un joli bijou en pâte épaisse. elle s'était fait la réflexion que ne connaissant pas bien les goûts de son ami, il valait mieux jouer la carte de la sobriété. à côté du plat était disposé un petit napperon à carreaux et un paquet de bougies éternelles qu'elle venait d'acheter à zonko, dépensant les derniers gallions dont elle disposait.

elle n'était pas sûre de son âge non plus.

des bougies de farces et attrapes étaient les seules qu'elle avait trouvé dans tous les magasins de pré-au-lard. un peu démoralisée, elle réalisa qu'elle n'avait pas prévu de briquets ou d'allumettes, rendant l'achat des bougies aussi inutile que ridicule. quelque chose se planta et s'enracina dans son cœur qui lui fit perdre son sourire, sa confiance, et fit même un peu bleuir l'atmosphère autour d'elle. c'était comme si un petit nuage de pluie s'était formé au-dessus de sa tête et l'arrosait de paroles malveillantes. et puisque marie-lou ne remettait en cause la parole de personne - elle se sentait bête.

elle allait ranger le paquet de bougie dans la poche de son manteau quand shion entra.

- shion !!

le soleil refit son apparition par-delà le front de marie-lou dans une coordination merveilleuse de sentiments, faisant réapparaître son joli sourire de fille heureuse. elle lui fait signe pour qu'il la remarque dans le cocon ténu du salon de thé, comme un papillon dans un pot de miel.

son visage est rose jusqu'au bout de son nez et luisant de la vapeur de son thé darjeeling, mais marie-lou sourit en le voyant s'asseoir.

- coucou, merci c'est gentil d'être venu ! tu as passé un bon noël ? elle n'attend pas la réponse pour continuer, elle a besoin de tout dire, après elle pourra l'écouter pendant des heures - j'ai vu sur snap que c'était ton anniversaire du coup euh je te le souhaite pas parce que ça porte malheur il paraît je crois ? mais ça empêche pas de le fêter alors je t'ai fait un gâteau tu vois, euh j'ai des bougies aussi...... mais t'es pas obligé si t'aimes pas les bougies- et j'ai des cadeaux aussi bien sûr !

ses mains frémissent un peu quand elle soulève trois lourds paquets de ses genoux pour les poser sur la table - un rose, un jaune et un aux motifs indescriptibles, qui est constellé de bouts de scotch.

- voilà, ouvre celui que tu veux en premier ! j'ai tout acheté en france d'ailleurs ah et je sais pas si tu as remarqué mais j'ai continué à m'entraîner à l'anglais quand j'étais là-bas et c'est un peu mieux non ? enfin c'est pas à propos de moi haha désolée !

et son rire s'étrangle sur d'autres mots refoulés tandis qu'elle entame son thé déjà tiède.


xion of ooc


Dernière édition par Marie-Lou Latulipe le Jeu 17 Jan - 18:59, édité 1 fois
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Re: presque rien (shion) Dim 30 Déc - 18:39



hrp, Ne t'habitue pas à cette longueur, c'est une hallucination collective


Le froid le fouette à peine, sa tête est encore embrumée du sommeil des injustes. Il n'a pas prévu les chaussures adéquates pour la neige, et son manteau est trop fin ; mais Shion a l'habitude des imprécisions de l'hiver, et de part sa stature ne craint pas les basses températures. Néanmoins lorsqu'il rentre dans le salon de thé, il a la splendeur picturale des enfants imprudents : ses cheveux sans bonnet sont constellés de gros flocons, et les extrémités de son visage ont rougi grossièrement.

Il balaie la salle d'un regard impertinent, les sourcils légèrement froncés, comme si c'était le reste du monde et non lui qui était en retard. Il remercie à retardement la serveuse qui a poliment pris sa veste. Ici c'est dehors ; c'était dans la plaine que Shion ne mentait pas vraiment.
Marie-Lou lui vient bruyamment en aide, et il s'agite en entendant son nom.

Il tire un fauteuil en le faisant racler pour s'y asseoir, mais la moquette tait ses brutalités. Ses manières gauches se découpent violemment dans le confort humble du salon de thé : tout jusque dans les tasses semble bercé par un ronron voluptueux de bonnes manières, et il lui semble qu'il est le seul à rugir ici. Mais il se plie aux volontés de Marie-Lou, car il semble qu'elle ait un royaume ici.
T'as pas trop attendu, c'est une question qui n'en est pas une dans sa voix morne, puisque Shion ne sait pas feindre l'espoir, salut.

Il étouffe un peu ici, son nez est saturé de printemps et puisqu'il ne craignait pas vraiment le froid, sa peau est trop gavée de chaleur humide, qui a aussi embué ses lunettes. Pourtant, rien de cela ne semble affecter Marie-Lou ; son côté de la table est un jardin, elle a un soleil bruyant dans la bouche et on devine que dehors, elle aurait fané à la tristesse des astres qui n'aiment que de loin. Shion est un peu attendri par cette délicatesse qui pousse au bord des murets, faute de trouver une place au milieu de la cour. Du coup, comme d'habitude, il n'écoute pas tout ce qu'elle dit. Il commande abruptement un thé aux épices, puisqu'il serait sûrement malvenu de sa part de demander un café.

De quoi, tu as fait un gâteau ? Il répète cela très vite, son ton est accusateur mais c'est parce qu'il ne connaît pas celui de la surprise. Un silence étrange flotte entre eux, il y a un malaise palpable sur son visage. C'est gentil. Il corrige plus fermement : Pardon, j'ai un peu la tête dans le cul et j'ai chaud ici. Merci.

Il oublie de remercier aussi la serveuse qui amène son thé. Ses pommettes restent baignées d'un rose confortable et du bout des cils, il cherche à recueillir le secret de cette bienveillance que Marie-Lou porte comme le plus simple des apparats. Ses lèvres se fendent enfin d'un sourire d'une douceur grossière, discret, et ses épaules s'affaissent enfin.
T'en as fait beaucoup trop. Il saisit le cadeau le plus maladroitement emballé. Je vais commencer par celui-là, alors.

Il défait prudemment les angles du papier mal collé, comme un fauve manipulerait des secrets de verre, et retrace religieusement le chemin inverse de l'empaquetage - non sans plaisanter sur un ça va y'a pas de risque que ça se déchire au moins, mais la blague ne lui va pas alors il se tait jusqu'à la fin.
Son regard s'arrondit lorsqu'il prend le pull, mais sincèrement Shion se serait étonné de n'importe quel cadeau. Il le déplie avec autant de prudence qu'il le peut, c'est-à-dire assez peu, et le fait tourner une fois entre ses mains.
C'est toi qui l'a fait ? Attends, je vais le mettre.

Il lève aussitôt les bras pour tirer sur son sweat shirt, mais l'élan l'emporte un peu et il donne un coup de genou sous la table. Il ne voit pas ce qu'il a fait, mais il entend les cuillers sursauter ; un aïe, putain- pardon résonne bruyamment depuis son col. Avec maintenant une prudence exagérée, il passe le pull blanc et vert, et se recoiffe d'une main. Il s'admire d'un seul regard, d'un seul vague geste du bras. Bon ben il me va. Merci. C'est le seul temps que Shion connaît pour les douceurs.

Ce n'était qu'un effort bref, mais la chaleur l'a discrètement enflammé ; il pousse un soupir léger en massant sa nuque. Son regard recroise celui de Marie-Lou et il se souvient des vergers d'espoir qui y fleurissent ; brièvement, Shion se reproche son avarice de mots. Il essaie de se corriger d'un ton plus maladroit : Et... C'est toi qui l'a fait ? Parce que, enfin, il est bien. Il jette un regard trouble aux deux autres cadeaux sur la table, et au gâteau. C'est transparent qu'il ne sait pas vraiment que faire d'autant d'attentions - son esprit souligne avec cruauté l'amertume de ses célébrations en famille. Mais ici ce n'est pas la forêt noire ! Ici ça sent Marie-Lou et le printemps factice. Il coupe court à ces faux rêves en prenant un autre paquet d'un geste trop vif. Je vais ouvrir les autres, hein.

Le cadeau jaune était une boule à neige d'un cheval ailé animé, et le cadeau rose renfermait des pâtisseries françaises. Shion a oublié le sourire paisible qui a éclaté sur ses lèvres. Il ne sait que faire de ses mains vides après qu'elles aient tant été submergées, un soleil arrogant semble collé à ses phalanges, et dit que tous ses gestes seront maintenant coupables. Il fallait pas, merci, il essaie de se justifier comme il le peut. Il y a un bonheur insoupçonnable qui a éclot timidement à la commissure de ses lèvres, rare comme les épines dans ton cœur, Marie-Lou.
Ah... J'ai déjà beaucoup dit merci, non ? Moi je n'ai rien apporté. Il essuie d'un geste brut la buée de ses lunettes pour meubler sa maladresse. Il se sent stérile, déplacé de n'être venu ici qu'armé d'hiver. C'est gentil. Je mangerai les pâtisseries dans ma chambre, je les partagerai pas. C'est une marque de qualité, dans sa tête. Il sourit, Shion sourit à Marie-Lou, avec une malice secrète qui lui a échappé des lèvres, les lunettes qu'il a oublié d'ôter pendant au bout de son nez rosi. Il a une satisfaction inconfortable sous le cœur, car il lui semble impropre de se repaître mille fois de son égoïsme aujourd'hui, et il cherche à caler convenablement ses jambes sous la table sans heurter les frêles genoux de Marie-Lou.
On a qu'à manger le gâteau maintenant. T'es pas obligée de mettre les bougies. Il ne réalise que ces mots-là sont trop coupants qu'une fois tombés sur la table, mais pour la centième fois ce n'est pas sa saison ici : Shion essaie de limer un peu sa bouche vilaine, car il ne veut pas faucher les tulipes. Enfin, c'est comme tu veux hein.
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Re: presque rien (shion) Dim 17 Mar - 0:54




sous l'étuve les fumées d'encens brûlent tes poumons dans les torpeurs enivrantes hume les fleurs et leurs senteurs navrantes


le rire de marie-lou est comme un papier qui brûle et dont la senteur s'étend jusqu'à l'autre bout de la table, pour laisser sur la nappe un gentil goût de feu mal éteint. elle s'amuse sans se moquer des brusques amabilités de shion, de ses grands airs d'oiseau planeur qui semble avoir du mal à savoir comment ranger ses ailes une fois posé au sol, ou du moins, sur la surface tremblante et vaporeuse des salons de thé. c'est un sentiment qu'elle comprend un peu et ses esclaffes s'achèvent toujours sur un sourire un peu fondu, fendu sur la douce lumière des mots et des réjouissances. ses yeux luisent et elle voudrait mettre ses éclats sous abat-rires lorsqu'il déballe le premier cadeau, mais ses doigts se craquellent sur l'anse et le bruit de ses rires se mêlent maladroitement à celui du papier froissé.

- oui, oui c'est moi qui l'ai fait.

ses épaules se tortillent un peu dans un mouvement arrêté de plaisir, car son cœur tremble un peu sous le bonheur de rendre ses amis heureux, et de s'entendre dire merci. elle n'a pas l'habitude d'être trop fière alors pour renvoyer ce trop-plein de confiance, elle relève un peu la tête vers le regard brumeux de shion et y lance un peu au hasard - merci !, puis boit une gorgée de thé.

elle observe les deux autres cadeaux avec surprise, comme quelqu'un qui ne les a pas emballé. elle se surprend d'ailleurs à les trouver très ravissants et le fait que shion aussi, elle le croit, lui arrache un sourire bête qui se reflète, deux fois plus bête, sur la surface du thé aux épices. la pièce bascule de quelques degrés vers l'arrière car marie-lou est maintenant toute gavée de plaisir, elle ne sait plus comment le renvoyer.

- merci, ça me fait trop plaisir shion si ça te fait plaisir. et elle espère qu'ainsi, l'équilibre de la pièce se rétablira.

elle laisse un petit silence flotter qui, avec le brouhaha léger des tables voisines, prend des allures de lait à la crème en se diluant lentement dans l'air. c'est comme une fumée de mots pas vraiment dits qui passe par-delà leurs têtes à eux deux, mais qu'ils entendent quand même.

pourtant, la pression finit inévitablement par retomber sur les cheveux de marie-lou, quand shion propose d'entamer le gâteau. alors son regard s'adoucit aux angles les moins doux, car les yeux et - ma foi - l'entière personne de marie-lou, ne comporte aucun angle dur. elle répond rapidement - oui ! non, enfin je n'ai pas d'allumettes pour les bougies. mais c'est pas grave, elles sont- pas très biens. elle veut se donner un air un peu superbe lorsqu'elle range le paquet dans la poche de son sac, comme si elle était très exigeante pour les bougies qu'elle donnait à ses amis. en se relevant, marie-lou manque de s'envoler, la pression s'est évaporée de ses cheveux et elle se sent plus légère.

- ah mais je n'ai pas de couteau non plus..................

les n apostrophes se fondent un peu sous la déception commune d'être tête en l'air, plus haut que l'air même, et marie-lou devient un peu plus familière lorsqu'elle se dit du mal. son regard se fend en deux et elle lève une main incertaine pour demander un couteau.

- désolée j'ai oublié, elle ne regarde plus shion, elle ne sait plus à qui elle parle, mais fort heureusement le couteau arrive - voilà ! merci beaucoup- bon du coup je coupe hein !

elle lève la lame fumée et découpe deux grosses parts -

- ah mais j'ai pas d'assiettes non plus.............

marie-lou se rend compte que c'est une manœuvre bien compliquée que les anniversaires surprises, et elle n'ose plus trop rire -seulement sourire-, lorsque la serveuse revient avec deux assiettes et un air un peu gris sur les joues. elle dépose la part de shion avec un vacillement un peu empesé le long des doigts.

- voilà, bon appétit, c'est un gâteau au yaourt j'espère que t'aimes bien- ah mais j'ai pas de couverts non plus- bon.

elle coupe court aux mauvaises pensées qu'on chasse avec les mains et ça rend son regard plus grand, le "bon" un peu comique - elle rit - pour ne pas pleurer.

- je suis désolée shion, j'ai oublié pleins de choses....... j'espère que ça te fait plaisir quand même hein, euh - ah et je t'ai pas dit je riais trop je- c'est pas grave si tu as rien amené ah, gros bêta, c'est ton anniversaire surprise oui ou non ?

elle éclate une dernière fois en petit artifice ; marie-lou sourit en mangeant, elle déguste du bout des lèvres - juste après lui et elle regarde l'angle de la table en pensant à la suite de la conversation.

- on t'en as déjà fait un ?

ses yeux bleus bruns se lèvent joliment fouineurs sur le visage de shion, pour y trouver toutes les choses qu'elle ne connaît pas - mais elle n'y trouve que la brume blanche que laisse l'hiver en partant.


@shion kang je sais pas ce que je fais
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