tu es quelqu'un d'admirable. quelqu'un d'inspirant, quelqu'un qu'on aime écouter, quelqu'un de fascinant, une âme à part entière bien trop pourrie par les attentes et la médiocrité des autres. tu es quelqu'un, tu es tellement quelqu'un que c'est étrange qu'on te décrive comme tellement personne. car tu es sa soeur, peut-être ? peut-on résumer ton quelqu'un a un lien de parenté ? c'est malsain. c'est mauvais. et je pense que tu mérites de sourire et que le monde ne te mérite pas toi. parce que quand tu m'as approché avec ta douceur de fleur, avec tes mains, tes ongles noircis par la terre et la passion je t'ai trouvé belle comme quand on admire une blancheur immensément pure, un jaune écarlate, une bouffée d'air frais malgré les terrassements de la pollution. on sait qu'en-dessous cette crasse de comparaisons, d'obligations, oui il se cache ce quelqu'un et j'ai décidé de ne pas l'oublier car je t'aime tout entière et je trouve ça bien triste comment on te limite. ce n'est pas si grave. il n'est pas trop tard. je suis content tu sais que tu me montres toutes tes pétales et que tu m'acceptes dans ton univers de coton, que tu ne me considères néfaste et que tu me confies là l'intimité de croire. je ne me moque jamais et encore moins de ceux qui croient car le coeur a ses raisons que la raison ignore - cette phrase tu sais, parle bien de religion. on croit avec ferveur et personne ne peut nous retirer ça. j'ai acheté des fleurs et des mandarines que j'ai mis bien délicatement dans un sac de toile puisque tu m'as dit qu'on procédait ainsi pour des offrandes correctes et je me dirige à la lisière de la forêt, là où on s'est donnés rendez-vous pour saluer avec beaucoup de respect les âmes. le menton caché dans mon écharpe, je te fais un signe de main timide quand je t'aperçois et que je m'approche avec plus de vigueur. j'ai un immense sourire et peut-être est-il niais car il est guidé par le bonheur pur de partager quelque chose d'enrichissant. bonjour lily, je suis désolé je ne suis pas en avance j'avais quelque chose à régler avec un élève... je laisse un temps et j'attends que tu enclenches la marche, je me laisse guider pour une fois puisque tu es celle qui sait. merci beaucoup de me laisser t'accompagner, ça me fait tellement plaisir si tu savais... ça va bien ? j'ai ramené des fleurs et des fruits, j'espère que ça sera suffisant. vraiment encore merci, je suis reconnaissant.
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Re: cadastre + cecily Lun 14 Jan - 3:31
que je suspende là une perle aux pétales de chaque primevère
ce qu'elle trouvait de plus beau chez eugene c'était ses yeux célestes, bleus avec des nuages comme si le ciel était imprimé sur sa rétine ; des iris séraphiques dans lesquels elle lisait parfois les cieux délavés des étés interminables (l'hiver ne les rendait pas moins doux). elle les trouvait transparents comme du verre, clairs dans la manière dont ils la regardaient pour de vrai. ses mots étaient teintés d'une candeur un peu fanée que lily trouvait touchante, blanchie de croyances éreintées qui faisaient écho aux siennes.
au son des angelus lily l'attendait, ses lippes teintées des floraisons d'hiver elle était bien sage à l'entrée de la forêt où dormaient tous ses secrets. elle aurait voulu lui ramener un bouquet de primevères pour parer ses doigts blêmes, mais son coeur avait fléchi sous les hésitations tendres : elle n'avait pas osé. son sourire est teinté de la gaieté des matins pâles, et ses mains embrassées par le soleil polaire lorsqu'elle lui fait un signe enjoué salut eugene ! c'est pas grave tu sais, on a tout notre temps. et puis c'est pas très loin, tu verras.
elle l'entraine déjà dans entre les pins centenaires, dans une odyssée bien gardée par les ronces. entre les feuillages encore elle voit couler le ciel blanc sur la forêt qui s'éveille. les ramures font une couronne pour deux piètres majestés, sans royaume dans les matinées glaciales. moi aussi, je suis contente, et encore plus si tu l'es aussi ! donc forcément ça va très bien, et toi ? les cimes résonnent de ses paroles et de ses rires : ses lèvres fleurissent de perce-neiges.
ça sera même parfait. et pas besoin de me remercier tu sais, au contraire ! enfin j'espère surtout que les esprits seront heureux, c'est tout ce qui compte. c'était une aventure paisible quoi que mutine parfumée de sapin, car lily avait bâti son sanctuaire entre des herbes prohibées, bien loin des sentiers couverts de trèfles. il n'y a pas grand monde qui s'occupe d'eux ici, ça me rend un peu triste.
Dernière édition par Cecily Kamsakul le Mar 15 Jan - 23:30, édité 1 fois
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Re: cadastre + cecily Lun 14 Jan - 18:11
je veux faire des victimes avec des armes à fleur
ça ne peut qu'aller bien quand on est ensemble ! c'est une phrase qui semble se déguiser en compliment et pourtant il n'y'a rien que la vérité pure et dure qui coule de source - sans vouloir tromper fallacieusement j'entends. la lumière s'éteint peu à peu et le ciel s'épaissit de feuillages formant un toit presque réconfortant, endormant les dernières âmes qui craquelaient jusqu'ici. ici la vie se joue à des bruits infimes, quand la mousse est plus tendre et on entend davantage nos pas qu'autre chose. je n'ai pas peur puisque je suis avec toi et que tu te guides sans jamais douter il me semble, reine des lieux inachevés. la nature ne s'arrête jamais. chez toi on s'occupe plus d'eux ? tu sais s'ils sont nombreux dans l'école ? ça me rend triste tu sais, j'ai l'impression qu'ils sont impuissants face à l'indifférence générale. pourquoi des fleurs et des fruits d'ailleurs ? je resserre mon sac contre moi en regardant mes pieds pour ne pas glisser sur les feuilles glacées, ébruitant notre présence par nos simples souffles. mon rythme est lent car je n'ai jamais eu le coeur des athlètes et l'âme vaillante, il me faut toujours un temps. je vis lentement car notre existence est si longue et que je n'ai pas peur de rater grand chose. je ralentis dans un souffle séché par l'air mordant, un peu humide des immenses clairières parce que l'eau ne s'en va jamais jusqu'au ciel par ici, le cou rentré. je suis désolé je ne marche pas très vite. ça ne te dérange pas qu'on se prenne la main pour ne pas qu'on se perde ? ça serait fâcheux de tourner en rond. je tends mes doigts en avant dans un geste simple, désintéressé ; j'espère que tu ne doutes pas de la sincérité de mon geste et que tu voies en ce dernier quelque chose d'intéressé parce qu'il n'y'a rien de cela - nos cœurs sont gorgés de trop bonnes attentions pour convaincre quiconque que c'est par intérêt de plaire qu'on se retrouve ici, là où il n'y'a que des branches pour chanter au rythme de notre démarche la mélodie de cette amitié et de nos exploits.
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Re: cadastre + cecily Mer 16 Jan - 5:02
que je suspende là une perle aux pétales de chaque primevère
elle aimait voir le jour s'éteindre entre les aiguilles des sapins, englouti peu à peu par la canopée vert tendre comme si pour eux la terre cessait de tourner ; et le ciel avait disparu sauf dans les yeux d'eugene. elle ne voudrait pas piétiner de ses pas maladroits les fougères qui avaient su pousser au milieu des brumes mauves, délicates dans leur résilience lunaire (elle aurait voulu se coucher sous leurs feuilles en ciborium) chez moi en angleterre, on fait juste des offrandes de temps en temps - elle s'interrompt pour enjamber une ronde d'amanites aux chapeaux livides mais quand on va chez mes grands-parents à chiang mai, c'est du sérieux ! on met de l'encens tous les matins, avec du riz et d'autres trucs. moi ça me rassure parce que les bons esprits veillent sur eux, comme ça.
la forêt était un beau linceul pour ses confidences semées dans l'opacité du chemin, dispersées par le vent parme pour tomber dans l'oreille de celui - le seul - qui savait entendre les frémissements. c'était des mots jetés aux orties pour répondre aux murmures bleutés des ombres désolée, c'est un peu bête peut-être, j'en parle pas très bien. elle aurait voulu lui dire que son coeur était trop plein de ces psaumes, qu'elle avait peur parfois que se déverse de ses lèvres un gargantua d'amour qu'elle ne saurait contenir ! sa peau suintait du miel des lauriers-roses endormis dans le froid. dans la délicatesse de sa ferveur, elle leur écrira des hymnes oui, je crois qu'il y en a beaucoup ici. ça me fait très bizarre de voir les fantômes dans l'école. ils doivent être tourmentés, c'est frustrant de pouvoir les regarder mais de rien pouvoir faire pour les aider. elle sourit mais sa bouche est barbouillée du bleu des myosotis c'est tout drôle d'enfin trouver quelqu'un qui comprend. tout drôle de briser enfin le cycle de l'ignorance : le silence avait une barbarie que seuls les innocents peuvent percevoir.
il parait que les esprits aiment les choses sucrées. mais les fleurs, je sais pas, on a juste toujours fait comme ça. aux âmes qui à l'aurore n'ont pas trouvé le sommeil elle promettra des anémones, le coeur donné à la pureté des jours nouveaux. c'était étrange peut-être d'offrir aux morts une chose qui se meurt, mais c'était là la beauté des vies fuyantes ; et les filles sages comme lily ne sortent pas des chemins pavés de bonnes intentions. à la césure des pins il n'y a plus que des gestes teintés de bienveillance, lily a les cils englués de pureté naïve quand elle sourit à eugene. oh, non, ça me dérange pas ! il faut être prudent ici. tu veux que je porte ton sac ? elle saisit doucement sa main marmoréenne et la presse de ses doigts tièdes à l'odeur des primevères. désolée, il faut un peu s'enfoncer dans les bois car j'ai cherché l'arbre parfait. et je ne veux pas que des gens la trouvent par hasard, ça serait terrible si elle était détruite. elle s'écarte du sentier sans dénouer leurs mains : sans craintes car les émois candides seront toujours préservés des ronces.
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Re: cadastre + cecily Lun 18 Fév - 21:07
je veux faire des victimes avec des armes à fleur
ton odeur fraîche de pins et de fleurs se mêle finalement à ses origines, tu sembles, soudainement, bien plus attrayante que toutes les nymphes de la mythologie. je n'entends pas là un désir charnel et qui bafouerait le sacré de nos pas entremêlés, mais plutôt que je me sens comme inconscient à tes côtés. le charme discret mais humain, qui ressort une fois qu'il n'y'a plus personne. quand tu es la seule créature dans un enfer de végétation, on s'accroche à toi comme à nos derniers soupirs ; non je ne veux plus te lâcher la main. j'écoute avec un grand intérêt tes histoires et admire en silence la foi des tiens, ainsi que le calme apaisé qui résonne dans ta voix. les relents de ta sincérité m'atteignent en plein coeur puisqu'on y aperçoit la franchise de ceux qui aiment du fond de leur coeur. la bienveillance de ceux qui ont tout à perdre mais qui ne se soucient pas pour autant de cela quand l'autre enjeu est de sauver autrui.
l'abandon total de sa personne pour une cause.
ce n'est pas bête et tu en parles très bien. ça se voit que vous y êtes tous attachés et c'est précieux. je pense que le divin, en général, apparaît aussi pour cela. peu importe sa forme. pour unir les humains peut-être. il n'y a rien qui est laissé au hasard. un sourire tendre reste sur ma mine sûrement blafarde et je continue pour répondre à toutes ces belles choses que tu as à dire. non c'est bon ne t'inquiète pas, ta main me suffit. il n'y'a rien de plus simple que deux épidermes qui se frottent sans arrière pensée, pour signifier une présence ou ne pas abandonner l'autre. c'est se lier dans une intimité particulière. parfois dérangeante. mais là il n'y a rien de trouble, juste nous. juste nos bonnes intentions. j'ai très hâte de voir cela alors. si quelqu'un touche à cette cabane j'en ferais personnellement mon affaire, tu le sais bien cela n'est-ce pas..? j'agis pour que poudlard reste un havre de paix. un temps. c'est sûrement utopiste, le mépris de certains suintent trop et entache la toile qu'on s'efforce de peindre. tu m'étonnes que des esprits soient enfermés par ici, les tourments des élèves sont tellement forts... alors ceux des morts... tu ne penses pas..? ton avis m'intéresse réellement tandis que j'observe mes pieds pour enfoncer mes semelles dans les traces légères des tiennes, juste avant.
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Re: cadastre + cecily Lun 4 Mar - 21:59
que je suspende là une perle aux pétales de chaque primevère
à ce sourire apaisé elle ferait bien des aveux, trop sensible à cette douceur fleurie éclose à chacun de ses mots. elle ne lâchera pas sa main car dans leurs doigts entremêlés il y avait un sortilège pour les imprudents, qui comme eux quittaient les chemins sans jamais pourtant s'égarer des sentiers battus. oui, t'as sûrement raison. elle soulève doucement leurs mains nouées pour que leur peau ne soit pas happée par les ronces. cecily n'avait que faire des égratignures mais elle se refuse à souiller d'incarnat la blancheur d'eugene. dans cette intimité chaste elle trouvait quelque chose à protéger, un vertu galante à l'audace endormie par sa voix psalmodique. elle aimait l'écouter parler car ses paroles ruisselaient toujours de promesses divines c'est gentil, eugene, merci ! -- elle l'admirait beaucoup, le charmant eugene auréolé de bonnes intentions. c'est peut-être un peu utopiste oui, mais je pense que c'est un beau rêve, qui en vaut la peine.
elle s'arrête à l'ombre d'un grand chêne, les pieds dans la bruyère. ses mots s'égarent et font frémir les rameaux : ils sont couronnés des pins sylvestres. je pense que... enfin je sais pas, tout le monde a tellement de soucis, personne ne s'occupe des esprits, c'est normal qu'ils soient malheureux, eux aussi ils ont besoin d'attention. enfin je critique pas les autres hein ! mais il s'est passé des choses graves ici, il faudrait faire attention que tous les morts soient en paix. elle fixe les racines emmêlées sous ses pieds, puis lève ses yeux assombris par les feuillages vers un creux dans le tronc.
elle est ici ! crevant l'écorce de ses couleurs délavées c'est important qu'elle ne soit pas par terre. d'un geste tendre elle lâche sa main et regrette déjà sa chaleur placide. des poches profondes de son manteau elle sort une boite d'encens : la lueur de son briquet crève l'obscurité de la forêt un instant, puis elle tend à eugene quelques bâtons à l'odeur entêtante qui étouffait celle de la sève. d'abord, on va prendre l'encens et les fleurs, je vais te montrer. ses gestes sont gorgés d'une liturgie familière, ses paupières teintées du sérieux des moments sacrés.
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