L’année passée. Rentrée des classes. Me voici en septième année. Plus qu’un an à tirer et je serai débarrassé d’une foultitude de matières inintéressantes. Une fois en licence, je pourrais me concentrer sur ce qui importe réellement. Adieu les cours inutiles qu’il me faut réviser afin de préserver ma place de choix parmi les « têtes » de la classe. En attendant, je vais devoir faire l’essentiel afin de conserver ce rang qu’est le mien. Cette année encore, la concurrence risque d’être rude. Néanmoins je suis confiant sur ma capacité à monopoliser la plus haute marche du podium sur au moins une ou deux matières. Les exams ? Une formalité. De ce côté-là, je ne suis presque pas stressé. En effet, sauf accident, je devrais pouvoir obtenir une mention sans trop de difficulté. Non, la seule chose qui m’importe, c’est le classement. LA FAME ETERNELLE D’ETRE A JAMAIS LE PREMIER. Parce que bon. Ailleurs qu’en cours, la fame … Elle n’est pas là. Pas là du tout même. N’étant ni très beau, ni ultra populaire, je dois bien compenser.
Cette année encore, mes profs vont m’encenser. Je les entends déjà de là dire : « Olala, Saleh, c’était un devoir exceptionnel. » Certains enseignants vont – comme toujours – comparer mes exploits à ceux des élèves passés mais j’ai foi en mes aptitudes à dépasser toutes les pseudo légendes de Poudlard. « C’est quoi ce bins ? Comment peut-elle être ici, elle ? » En parlant de pseudo-légende, en voilà une face à moi. Pour une obscure raison, Ene – une fille supposément douée en cours – est dans la même promo que moi. Aux dernières nouvelles, elle a dix-huit ans et devrait donc être en première année de licence. A ce que je sache, il est impossible de prendre une année sabbatique entre la sixième et la septième année. Elle aurait donc redoublé ?
Eh bah. Incroyable. La talentueuse Ene dont certains profs me vantaient les mérites est maintenant dans la même classe que moi. Allez savoir comment elle s’y est prise. Certes les profs nous répètent à longueur de journée que : « la septième année est difficile » et que « les examens ne seront pas une partie de plaisir » mais tout de même. J’ai toujours cru qu’ils disaient cela pour faire peur aux plus craintifs et aux moins enclins à étudier.
Avec le tact et la dextérité qui m’est propre, je me décide à aborder Ene dans les couloirs afin d’en apprendre sur la LEGENDAIRE Serdaigle. « Salutations jeune madame ! TU NE ME CONNAIS PEUT-ETRE PAS MAIS JE TE CONNAIS ! Alors alors … Qu’est-ce qui t’amène ici ? Tu t’es perdue ? Ou bien tu as demandé à retaper une septième année afin de te confronter à moi et à ma grande intelligence ? » C’est possible. Si ça se trouve, elle me lance un défi. Qu’elle est fourbe cette Ene. J’ai toujours su que derrière sa frimousse d’ange de Serdaigle se cache une vil Serpentard aguerrie.
Ene Reiss
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Re: Ceci est un titre [Ene] Sam 19 Jan - 16:57
Elément du passé à oublier — ft. Saleh A. Achraf—
Redoubler. C'est le genre de choses qui arrive aux autres mais jamais à soi. Surtout quand on est une tête qui travaille tous les soirs, qui passent son temps à lire des bouquins et à se cultiver. Surtout quand les professeurs louent les rédactions et complimentent chaque résultat. Redoubler, c'est impensable. Pas pour Ene. Et pourtant, elle se trouve là dans une classe où aucun visage ne lui parle et où les langues de certains ne l'épargnent pas.
D'ordinaire, elle s'en moque bien que Jacques la rabaisse, que Jean lâche une vanne douteuse. D'ordinaire, elle se serait défendue, elle aurait répliqué mais là, en proie aux doutes la concernant, elle ne peut que baisser la tête et fixer la table. Elle n'a pas le coeur à parler, à se justifier, à s'expliquer. Elle n'a pas envie parce qu'elle a peur. Aussi inhabituel que ce soit, elle a peur. Du professeur et de ses regards qu'elle imagine déplacés, des élèves qui la privent d'air. Elle veut respirer, s'en aller, se cacher, se camoufler, se terrer mais en même temps respirer.
Elle suffoque, elle n'aurait pas dû revenir si vite. Les examens ont été une catastrophe, sa tête était vide et elle s'est plantée. Elle n'aurait pas dû revenir même maintenant mais rester seule, chez elle n'était pas une bonne idée. C'est à Poudlard qu'elle est le plus en sécurité. C'est à Poudlard qu'elle est le plus loin de sa mère. Elle a peur, ses jambes tremblent légèrement quand enfin la fin du cours est annoncée. Immédiatement, elle range ses affaires et quitte la pièce. Un endroit calme. Une destination plus paisible. N'importe quoi lui permettant d'organiser ses pensées. N'importe quoi sauf quelqu'un qui l'interpelle.
Sursaut brusque, elle recule. Réaction excessive, elle ravale sa salive et lui jette un regard effrayé. Ah. Ils sont dans la même classe maintenant. Elle inspire profondément, détournant ses yeux pour fixer autre chose. Ce n'est clairement pas le moment et elle n'a pas envie d'en parler avec un parfait inconnu. Bon dieu qu'il est égocentrique. Elle lève les yeux au ciel et répond sur un ton très désagréable. Bien plus que d'ordinaire.
« L'idée de te faire ravaler ta fierté n'est pas mauvaise. » Aucune délicatesse. Elle a juste envie de se débarrasser de lui pour trouver un endroit paisible. Pour se ressourcer. Sur la défensive, elle fait un pas en arrière. Les hommes sont tous les mêmes. Si elle se montre faible, il voudra abuser d'elle. Les hommes sont des ordures sans courage qui aiment abuser de leur force. Sa vision a bien changé à l'aube de cette nouvelle année. Peur et haine se mélangent pour la rendre acerbe. Elle si douce s'est métamorphosée.
« C'est tout ce que tu voulais savoir ? Je peux y aller ? » Sans attendre de réponses, Ene se tourne, reprend sa route pour se diriger vers n'importe où. Tant qu'elle est seule. Code by nutty— color #B12C39 — passe la souris sur le carré blanc ♪—
Dernière édition par Ene Reiss le Sam 2 Fév - 11:17, édité 1 fois
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Re: Ceci est un titre [Ene] Dim 20 Jan - 17:14
Les masques tombent. Comme je le pensais initialement, la soi-disant douce et gentille Ene est en vérité une petite peste à la langue bien pendue. Loin de prendre la mouche pour autant, j’esquisse un large sourire. Me faire ravaler ma fierté ? Qu’elle essaie. La concurrence ne me fait pas peur et c’est justement elle qui me stimule et me pousse à me transcender.
En tout cas sa remarque, aussi agressive soit-elle, ne répond pas vraiment à ma question. La curiosité est un vilain défaut et c’est cette tare qui me pousse à la suivre. « Y aller ? Où ça ? Et pourquoi être si pressée ? Je te dérange ? » Moi, déranger autrui ? Ce serait bien la première fois que ça m’arrive. C’est vrai après tout je suis quelqu’un de très populaire, surtout auprès de la gente féminine – pas du tout. Il est de notoriété publique à Poudlard que les gens aiment être à mon contact. Ma compagnie vaut de l’or. Et c’est un cadeau que je m’apprête à faire à Ene : « Tu sais, maintenant qu’on est dans la même classe, on va devoir se croiser toute l’année ! TOUTE UNE LONGUE ET BELLE ANNÉE ENSEMBLE. Tu ne dois pas connaître grand-monde ici. C’est pourquoi je me propose pour être ton guide dans notre belle promotion ! Me remercie pas, c’est pour moi, c’est cadeau. » Dis comme ça, ça ne vend pas du rêve, je le conçois. Néanmoins je suis sûr qu’elle finira par s’y faire. De toute façon il le faudra bien puisque je ne compte pas la lâcher avant d’avoir obtenu des réponses à mes questions. La curiosité vous dis-je … Un vilain défaut.
« Du coup ! Bien passées tes vacances ? Moi elles étaient géniales, comme toujours. L'Egypte, mes cousins, c'était cool. De quoi faire le plein de motivation pour cette nouvelle année et m’assurer des résultats exceptionnels. » Je ne suis pas certain que parler de mes résultats scolaires soit judicieux. Elle vient de redoubler et mon petit doigt me dit qu’elle ne l’a pas fait afin d’atterrir dans la même classe que moi. Le stress, la perte d’un proche, la difficulté des exams, toutes ces raisons ont pu l’amener à échouer l’année passée. A moins qu’elle soit simplement devenue bête du jour au lendemain. C’est possible ! J’ai lu un article sur une maladie de ce genre qui affecte les moldus. On l’appelle la stupiditrus. D’après la rumeur, elle affecte en priorité les jeunes garçons de quatorze à quinze ans et les rend particulièrement idiot. A moins que ce soit encore une fake news.
Ene Reiss
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Re: Ceci est un titre [Ene] Mar 22 Jan - 11:05
Elément du passé à oublier — ft. Saleh A. Achraf—
Ene lâche un profond soupir d'agacement. Ce n'est pas le moment. Tout indique chez elle qu'elle veut simplement être seule alors pourquoi cet inconnu ne le comprend pas ? Elle a été désagréable au possible, lui a jeté un mauvais regard et cela ne suffit pas à le faire lâcher prise. Il s'obstine, elle se retourne et hésite. Elle ne peut pas lui dire qu'elle se rend à l'infirmerie ou dans le bureau de la psychologue. Si elle le dit, elle aura l'air bien trop suspect. Alors elle réfléchit rapidement puis hausse un sourcil. De toute façon, rien ne l'oblige à parler non ?
« Cela ne te regarde pas et tu me déranges. » Bon dieu qu'il est collant, pire que la glue ! Ene soupire encore, irritée de le voir qui continue de se mêler de ce qui ne le regarde absolument pas. Pourquoi il est ainsi ? Il y a d'autres nanas à aller embêter ! Pas besoin de lui parler à elle ! Il ne saisit pas l'atmosphère ou alors il est juste affreusement curieux et intrusif ? Pourtant, il ne saura rien. Elle ne lui dira rien. Cette réalité ne va pas changer. Reste à ce qu'il en prenne conscience.
De nouveau, elle lève les yeux au ciel. Désespérée, elle en oublie presque à quel point son corps peut se tétaniser si jamais il vient à la toucher de trop. Enfin, à défaut d'être aussi chiant qu'un serpentard, il n'est pas tactile. Elle l'écoute lui vendre du rêve sur cette magnifique année qui va débuter. La première pensée c'est qu'elle veut déjà la terminer cette année pour s'épargner sa compagnie. Une main sur le visage, elle prend le temps de respirer profondément pour se concentrer dans sa réplique.
« Nous sommes certes dans la même classe mais je n'ai pas l'intention de la passer à m'amuser avec toi et je n'ai pas besoin de guide. J'étudie ici depuis plus longtemps que toi je sais comment marche l'école et je sais aussi tous les cours de cette année donc c'est plutôt toi qui devrais te concentrer. » Doucement, elle commence à perdre son calme. Il est irritable, chiant, agaçant. C'est même sans plaisanter le pire garçon qu'elle a rencontré. Cependant, pendant ses quelques minutes, elle avait réussi à oublier son mal-être avant qu'il n'inverse brusquement la tendance en parlant des vacances. Ce mot l'immobilise, elle détourne son regard. Les vacances. Elle est obligée de s'en souvenir aussi brutalement... Ne rien laisser paraître. C'est ce qu'elle se répète en déplaçant une de ses mèches pour la coincer derrière son oreille. Elle garde un visage fermé, le regard voilé par l'inexpression de ses sentiments.
« Je suis contente que tu te sois bien amusé. » Le ton que la demoiselle emploie est toujours aussi insolent. Elle ne pense pas ce qu'elle dit, c'est clair. C'est juste pour faire bonne figure alors qu'elle essaye de le faire abandonner l'idée de s'intéresser à elle. Il n'est pas un poufsouffle pour rien, ce sont de vrais blaireaux ceux-là. Mettre les pattes dans le plat même quand on demande de ne pas le faire... Code by nutty— color #B12C39 — passe la souris sur le carré blanc ♪—
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