brouillard intégré à la lueur de nos regards hagards
elles sont belles ces colères exsangues, ces belles jalousies qui résonnent dans un éclat quotidien ; ces compères sont soulagées par la simplicité de l'insulte sans réponse. au lieu de cesser jules se dit alors, qu'ainsi, en participant au crime d'une discrimination terrible, il permet d'assouvir de terribles choses. cela fait taire alors tous ses remous qui lui crient que tu es trop parfait et qu'il t'en veut d'être toi. puisque tu es droit. puisque tu as une carrure qui fait tourner les regards, une richesse simple qui fait trembler les faibles âmes et qui agace ; ça pue l'amertume tout autour de lui.
mais voilà, cela va mieux quand il ricane pour se soulager. il se dit que tu as peur et que toutes les montres qui valent trente fois le loyer de chez lui n'achèteront pas la fierté d'un homme et son courage. que même si tu es fort c'est bien factuel puisque tu ne lui adresses jamais un regard. ah la belle peur ! les oisillons dorées craignent les corbeaux boiteux... n'est-ce pas..? c'est eux que les parents disent de fuir car ils ont de vilains rires et un équilibre branlant. un jour ils vont bien et l'autre ils déposent un couteau à la jugulaire. en réalité c'est faux. jules ne croit pas avoir un jour dégainé une lame contre quelqu'un. il se galvanise de ces fausses idées pour une fois au lieu de les pleurer. puisque ça lui permet de se convaincre que tu le crains.
quand il passe dans le couloir où traîne quelques autres élèves, avec ses sales airs de roi d'un empire infondé, et qu'il te croise... il se dit tout simplement que c'est son moment. qu'il n'a qu'à faire comme d'habitude, et alors cracher son faible venin. ah la pédale... ce n'est pas vicieux, ça lui ressemble. c'est les bons chiens qui se la jouent grand méchant loup pour une fois, pour voir ce que ça fait. jules te regarde du coin de l'oeil pour examiner une quelconque réaction à la provocation. il en tire une satisfaction quiète, étire un sourire serein parce qu'il se persuade que cela se passera exactement comme d'habitude : toi qui te tais et lui qui continue son chemin tranquille.
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Re: tristes émois + charlie Jeu 28 Fév - 1:09
tristes émois
ft. jules
La fête des amoures était aujourd’hui passée. On avait remballé les cœur en papiers et les enveloppes scellées, les mots en sucres et candeurs, les doigts parfois timides qui s’effleurent et on était passé passé à autre chose. C’est que ça lui restait en travers de la gorge - en ce moment Charlie, c’était singulier, avait du mal à se concentrer. En ce moment, il avait tout le loisir de regarder les constellations faire leur ronde dans le ciel, il avait tout le temps de s’attarder sur le rocher anomique qui rebondissait dans son estomac aussitôt qu’il y pensait un peu trop. Le bruit de ses pas qui résonnaient dans les couloirs du château se faisait chaque heure plus pressants alors que le Vésuve tremblait en retenant ses nuées. Ah la pédale… Charlie, Charles Foster, était un garçon doré. Il était sertis de diamants et de perles, l’on aurait trouvé de l’opale en craquant la gangue de son crâne, de la poudre merveilleuse en lui brisant les os, la source même de l’ambroisie en le vidant de son sang. Peut-être bien qu’il en était une. Une pédale. La nausée s’empara de sa gorge et Charlie aurait pu vomir. Ses deux pieds s’alignèrent dans un arrêt soudain.
Il ne se souvenait même plus de son nom. Il avait un sourire suffisant, de ceux qui d’habitude glissaient sur lui comme de la mauvaise soie. C’est que d’habitude il s’en fichait. Parce qu’avant il y avait encore cette cape d’insouciance, d’innocence même, qui s’en est allée lorsque le rideau est tombé pour le laisser à vif sur la scène. Ce sourire, ce visage.
« Répète ça. »
Et il a dans le regard cette malice parasite qui remonte le long de ses muscles et de ses tendons, qui s’introduit dans son cœur comme une maladie rouge, gagne ses mains ses bras ses épaules sa mâchoire, son regard qui se creuse lorsqu'il tombe sur ce visage et c’est fort, si fort. Charlie ne sait pas ce que c’est. Mais ça n’atteint qu’à peine le ton de sa voix. Il ne bouge pas.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: tristes émois + charlie Jeu 28 Fév - 2:13
brouillard intégré à la lueur de nos regards hagards
une fois figées, ta stature et ta simple existence lui semblent encore plus terribles : elles le poussent à l'émulation. à braver les interdits sociaux et à arracher tes diamants - du moins tenter parce qu'il n'est pas persuadé d'atteindre ta couronne. il se dit bien que les titans aient la force, quand ils ont les doigts recouverts d'émeraudes et de rubis, ils ne s'abaissent pas à frapper une roche nette. une roche sans noblesse et qui n'inspire qu'une simplicité banale. celle de tous les jours. cette réponse-là, que tu lui accordes, a aussi le goût quotidien : n'importe qui aurait pu lui répondre comme ça mais que ce soit toi, ça ne lui fait pas peur. tu l'as toujours ignoré alors là, une petite phrase de rien du tout, sans qu'aucun de tes muscles ne se crispe : qu'a-t-il à craindre ! tout naturellement alors, avec sa voix pleine d'une nonchalance préfabriquée rien que pour toi, il fronce les sourcils. tout est une évidence. j'ai dit que tu étais une pédale. ce naturel le tuera, ce naturel qui ne l'appartient d'ailleurs pas puisqu'il crèvera de son idiotie hypocrite. il n'y a rien qu'il pense là-dedans, juste un grain de jalousie qu'il ne sait pas comment exprimer autrement. deux fleurs différentes auraient pu naître de ce bulbe - l'admiration ou la haine. il est difficile pour jules d'effectuer le second cas dès les premiers instants mais les premières pétales s'approchent davantage d'un rouge carmin qui appelle au vrai sang. il ne t'en croit pas capable, c'est bien pour cela que tout semble si facile - sinon il serait déjà loin pour échapper ton courroux, à déraper dans les couloirs pour te semer.
il n'y a rien à craindre d'un lion tant qu'il est sous cage mais il ne perçoit pas que l'entrée de la tienne a été ouverte et qu'à jouer au plus malin à travers les barreaux, il pourrait en laisser des vilaines plumes.
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