Toute la mâtiné. Ça l’avait travaillé toute la matinée. Torturé, même. Au début, les disparitions lui semblaient liées à sa propre incapacité à veiller sur ses affaires. Puis de simples coïncidences. Mais maintenant, Hécate en était certaine : il y avait bien un voleur chez les Serdaigle !
Voilà de quoi entacher la brillante réputation de sa maison. Et accessoirement, de quoi titiller la curiosité de la jeune fille. Pourquoi voler des dessins ? Si quelqu’un voulait une griffe d’Hécate, il suffisait de le lui demander ! Jamais elle n’oserait vous dire non, de toute façon. Peut-être même qu’avec un chouilla d’intimidation, elle ne vous demanderait rien en retour. Plusieurs choses l'inquiétait en réalité dans ces disparitions : la première, ce que l’on pourrait faire de ses réalisations. Elle avait d’abord pensé à Envy, avec terreur. Peut-être une autre de ses “plaisanteries” pour tenter de la décoincer un peu ? Elle aurait subtilisé les dessins pour les laisser sur une scène de ses propres crimes et faire accuser Hécate ? A la longue, ce genre de coups fourrés finiraient par la rendre totalement parano. Si ce n’était pas déjà fait.
L’autre sujet de son anxiété résidait dans les dessins en eux-mêmes. Hécate n’était pas du genre à se moquer. A juger. Alors pourquoi avait-elle décidé de tirer le portrait d’un de ses camarades ? N’aimant pas beaucoup la promiscuité de sa propre chambre (et les sous-vêtements d’Envy répandus partout), elle passait beaucoup de temps dans la salle commune des Serdaigle. Bien souvent seule, à observer les autres travailler, discuter, rire, ou vaquer à toutes sortes d’activités. Et puis son regard s’était posé sur lui. Ce petit bonhomme étrange qui traversait la pièce tel un fantôme, pressé de se rendre ailleurs. La première fois, elle ne l’avait suivi que du regard. La seconde, c’était littéralement. Il s’était rendu à la bibliothèque, à une heure où personne ne se fatiguait plus à tenter de se cultiver. Il s’était isolé et Hécate l’avait observé de loin, cachée derrière les rayonnages.
C’était à ce moment-là que son étrange lubie avait commencé. Elle s’était retrouvée devant sa feuille blanche, un feutre à la main, et les lignes s’étaient tracées d’elles-mêmes. Des traits fins, des formes douces, des couleurs chatoyantes … inconsciemment, Noah se retrouvait couché sur le papier. Un peu différent, certes. Ses oreilles étaient plus longues, il n’avait plus de bouche, et pêchait dans une petite rivière, entouré de cerfs et de fées. Absolument pas le style habituel d’Hécate. Mais le rendu lui plaisait. Elle partit se coucher en laissant tout son matériel sur place, et le lendemain il ne restait plus que ses outils, dans le même état bordélique que la veille. Elle n’y avait pas prêté attention. A partir de là, elle s’était mise à dessiner Noah à chaque fois qu’elle parvenait à l’apercevoir, ce qui était relativement complexe. Elle avait finit par apprendre que “le petit bonhomme” n’était en réalité plus jeune que d’un an. Ce qui ne changea rien à sa propre vision de son jeune héros.
Et puis le second disparut. Et le troisième. Puis le quatrième. D’abord furieuse contre elle-même, une étrange idée avait finit par germer dans l’esprit de Miss Sinclair : et si quelqu’un volait ses croquis ? La théorie selon laquelle Envy était derrière tout ça s’était vite dissoute. Hécate avait fait l’expérience. Le dessin qu’elle avait laissé traîner dans sa chambre était resté une semaine complète à prendre la poussière. Donc il ne pouvait s’agir que d’une fille trop peu courageuse pour venir fouiner dans une autre chambre, soit d’un garçon. N’y tenant plus, Hécate quitta la grande salle en courant, bien décidée à mettre un nom sur ce voleur. Il lui restait une heure de repos avant de reprendre son programme de la journée, et elle comptait bien la mettre à profit !
C’est donc ainsi qu’elle débarqua à la volée dans la salle commune qu’elle pensait déserte, les poings sur les hanches, l’air triomphant. Oui, elle éluciderait le mystère ! Elle laissa son regard glisser sur chaque parcelle de la pièce, en quête du moindre indice. Avant de tomber sur Noah. Le Noah. Elle sentit ses joues prendre une couleur vive, et ses jambes se dérober sous elle. Et si c’était à lui que l’on souhaitait nuire ? Si l’on y parvenait par sa faute ? Hécate savait que le garçon était considéré comme “étrange”, tout comme elle, peut-être lui préparait-on un mauvais coup ? Et elle y aurait contribué, bien malgré elle. Elle devait prendre contact, peut-être savait-il quelque chose ?
“Excuse-moi, Noah c’est bien ça ? Désolée de te déranger.”, elle l’avait fait. Elle s’était déplacée, et elle avait pris la parole. Cet acte simple aurait pu suffire pour la journée, elle pourrait s’enfuir en courant ? Non, il risquait d’avoir des ennuis par sa faute, elle devait se débrouiller pour retrouver le voleur. “Tu n’aurais pas … perdu des affaires récemment ? J’ai pour habitude de laisser traîner les miennes dans la salle commune et certaines … choses m’ont été dérobées.”. Pourquoi rester si mystérieuse ? Hécate avait honte. Elle avait dessiné un camarade sans son accord, et ses petits ajouts personnels pourraient peut-être blesser Noah. C’est pas bien. Tu ne t'es même pas présentée, Hécate.
Depuis quelques temps Noah s’était trouvé une nouvelle obsession passagère. Rien de spécialement important, ni quelque chose qui -en apparence- prenait énormément de temps. Mais il avait trouvé quelque chose pour le passionné durant au moins quelques semaines. Un soir, en rentrant de la bibliothèque, il avait trouvé un dessin. Celui-ci représentait un être humanoïde, mais sans bouche et avec de longues oreilles. Il portait des vêtements semblables à ceux que pouvait porter parfois Noah. Il pratiquait la pêche dans un endroit qui semblait tranquille. Si Noah ne comprenait pas toujours l’art, le dessin lui plus. Il représentait un personnage qui semblait se sentir bien, en plus de lui ressembler. De plus, celui ci se trouvait dans la nature, lieu que Noah aimait particulièrement. Alors il décida de prendre le dessin, simplement parce qu’il lui plaisait. Et puis, si quelqu’un voulait le garder il n’avait qu’à pas l’abandonner. Voilà quelles avaient été les pensées du jeune homme quand il déroba un premier dessin, puis un deuxième, et tout pleins d’autres. Ils avaient tous une ambiance que Noah aimait, et leur personnage le faisait se sentir bien en plus de ne pas dégager d’aura.
Cela dura quelques semaines, sans que l’empathe ne se doute de quoi que ce soit. Il prenait simplement ce qu’il appréciait et qui ne semblait appartenir à personne. C’était tout à fait logique à ses yeux. D’ailleurs, parmis les comportements étranges du garçon, on pouvait en remarqué deux nouveaux suite à ses petites découvertes artistiques quotidiennes. La première fut remarquable uniquement pour ses camarades de chambre. Au lieu de fixer sa lampe ou son écran d’ordinateur, il fixait à présent les dessins qu’il trouvait. Il en mémorait chaque détail, chaque rature, jusqu’à s’en faire mal aux yeux. Le second comportement hors norme fut sa nouvelle lubie de coller lesdits dessins sur ses couvertures de cahiers. C’était l’endroit le plus logique à ses yeux : ainsi il pouvait les voir le plus clair de son temps. Ils lui donnaient un sentiment de satisfaction, et même parfois un peu de courage, quand il les regardait.
Un jour, une journée comme les autres en apparence, il mangeait dans la salle commune, afin de pouvoir être tranquille et se sentir à l’aise alors qu’il se requinquer. Il relisait un cours tout en mangeant, il le faisait toujours, parce qu’autrement il avait l’impression de perdre du temps. Mais alors qu’il était dans sa bulle de tranquillité, la porte de la salle commune s’ouvrit brusquement et fit sursauter le garçon qui se tourna vers celle-ci avec un regard apeuré.
Là se trouvait une jeune fille. Il l’avait déjà croisé, il avait particulièrement remarqué de l’encre sur ses doigts, ou les racines atypiques de ses cheveux. Il se remémorait toujours des détails qui le marquaient en premier. Mais il ne connaissait pas son nom, il savait juste par expérience qu’elle était à Serdaigle. Alors, qu’il allait se reconcentrer sur ses révisions, ne se préoccupant pas des tracas des autres, il remarqua que la jeune fille se dirigeait vers lui. Il était surpris, et il eut peur qu’elle vienne pour s’en prendre à lui elle aussi. Mais son aura n’était pas de la même couleur que ceux qui se moquaient de lui. Elle était d’un turquoise foncé puissant, avec quelques touches ici et là de orange. Noah avait remarqué que c’était souvent le genre de personne à agir craintivement ou aussi rapidement qu’elle l’avait fait en rentrant qui avaient la couleur turquoise. Il associait cela à des problèmes ou des craintes, et c’était la seule “émotion” qu’il arrivait parfois à comprendre. Il la regarda avec incompréhension, jusqu’à ce qu’elle ouvre la bouche.
“Excuse-moi, Noah c’est bien ça ? Désolée de te déranger.”, commença-t-elle.
Noah répondit : “Oui”, comme ci sa question en était réellement une. Mais on ne savait jamais. Apparement elle ne posait pas vraiment la question, mais au moins Noah était sur qu’elle avait comprit. Il essayait de palier à tout les soucis de communications. Pour les excuses qu’elle lui fournit, il se contenta d’hausser les épaules. Oui, elle le dérangeait, mais maintenant c’était trop tard alors autant qu’elle dise ce qu’elle avait à dire. Pour une fois qu’on ne lui parlait pas avec du rouge ou du noir dans l’aura.
“Tu n’aurais pas … perdu des affaires récemment ? J’ai pour habitude de laisser traîner les miennes dans la salle commune et certaines … choses m’ont été dérobées.”.
Noah haussa un sourcil. Il était certain de n’avoir rien perdu, il ne perdait jamais ses affaires : ce n’était pas dans ses habitudes. Ce qui le questionnait, plus que le vol des affaires de cette jeune fille ou encore le fait qu’elle connaisse son nom -il était assez réputé pour ses bizarreries- c’était qu’elle lui demande à lui en particulier. Qu’avait-il à faire avec la perte de ses affaires à elle. Il prit son sac et le vida soigneusement, il sortit un à un cahiers et trousses, également ceux où des dessins étaient collés ou même certains qui ne l’étaient pas. Il les comptait dans sa tête pour être certain d’avoir tout. Il les comptait chaque matin et soir.
“J’ai toutes mes affaires. Je n’ai rien avoir avec ton problème.”, normalement il se serait arrêté là, puis son objectif de l’année lui revint en tête. “Tu es turquoise, quel est le soucis que tu rencontre ?”
Il avait dit cela par simple observation, pour lui c’était clair et net … mais pour les autres…
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Re: Le Serdaigle cleptomane ☾ Noah Mer 20 Fév - 19:33
feat Noah Miller
Le Serdaigle cleptomane
Tout compte fait, ce bonhomme était un peu étrange. Un peu … mécanique. Cette façon de lui répondre à l’affirmative, comme s’il n’était pas certain qu’une réponse était attendue. Son haussement d’épaules … si Hécate avait l’habitude d’être jugée comme mauvaise communicante, Noah semblait être encore moins doué qu’elle. Elle ne lui en tint cependant pas rigueur. De toute façon, elle était persuadée d’être en tort. Elle n’avait donc aucun droit de le juger de quelque façon que ce soit. Il lui faisait simplement une drôle d’impression.
Hécate sursauta quand le Serdaigle se mit à renverser ses affaires sur la table. Que comptait-il faire au juste ? Utiliser son sac vide pour l’étouffer et se venger ? Ou peut-être incruster son visage sur chacun de ses cahiers personnels. Elle s’était permise de reproduire le sien, pourquoi ne ferait-il pas de même ? Bien que sa technique à lui aurait été plutôt douloureuse. Au lieu de quoi, il sembla perdu dans un examen oculaire méticuleux de chaque élément sortit du sac. Un inventaire ? Visiblement, il n’avait pas compris son problème. Au moins il n’avait pas imaginé qu’elle l’accusait de quoi que ce soit. Alors qu’elle réfléchissait à la façon la plus cohérente d’exprimer son tracas, Noah enchaîna avec une question qui la laissa silencieuse un certain moment.
La jeune fille se mit à cogiter, tentant de comprendre le sens caché de la phrase. Il n’y en avait pourtant pas. Elle ne comprenait pas. Si elle avait été seule, Hécate se serait sûrement mise à s’arracher des touffes de cheveux en se reprochant sa stupidité. Les vêtements peut-être ? Non, elle avait son uniforme de Poudlard, classique. Un peu de bleu, certes, mais pas du turquoise. En réalité, c’était surtout la seconde partie qui la travaillait. Peut-être que Noah était daltonien ? Il y a tellement de spécificités à cette maladie … “Je suis désolée … turquoise ? Que veux-tu dire ?” autant poser la question. Comme on dit, mieux vaut avoir l’air idiot le temps d’une question, que se taire et l’être toute sa vie.
Quant à son soucis … elle avait bien tenté de lui expliquer, mais visiblement le message n’était pas passé. Ignorant le lien possible avec cette histoire de teinte bleutée, Hécate tenta de reprendre sa version précédente. Valait-il mieux arracher le pansement d’un coup sec et lui révéler ce qui se trouvait sur ses fameux croquis, ou taire le sujet et se concentrer sur leur valeur matérielle ? A ce rythme-là, la Sherlock Holmes leader price allait bientôt suer à grosse goutte. Pour la première fois de sa vie elle aurait aimé pouvoir se changer en loup et prendre ses pattes à son cou. “En fait ce sont des affaires précises. Je dessine beaucoup. Et j’ai remarqué que certains de mes dessins disparaissent quand je les laisse dans la salle commune. J’imagine que c’est un garçon par-” est-ce que ça l’intéresse ? Sérieusement, à quoi bon lui déballer tout un raisonnement probablement foireux ? Sans compter qu’il semblait effectivement occupé avant son intervention.
Elle réfléchit un instant. Comment Noah pourrait-il l’aider s’il ne savait pas en détail de quoi étaient composés ces dessins ? Car finalement si Envy ne les avait pas volés pour lui nuire, … quel était le motif du vol ? Hécate en aurait pleuré du sang. Finalement elle décida de rester assez vague. “Ce sont souvent des décors un peu … des scènes idéales, paisibles. Ça change de mon style habituel mais visiblement ça ne dérange pas quelqu’un.”. Petite pause, grande inspiration. “Il y a un personnage principal dessus. Il est brun, il a un chapeau pointu rouge …” elle se sentit rougir. Vas-y Hécate, montre-lui bien du regard que c’est lui que tu détailles ! “Heu … des grandes oreilles. Il a des grandes oreilles ! Et les tiennes semblent normales.” voila une démonstration de l’expression : les pieds dans le plat.
A bout d’effort, Miss Sinclair commence à envisager sérieusement de se laisser tomber par terre. Elle a soif aussi, à force de tant parler. De tant réfléchir. Ce serait tellement plus simple d’aller droit au but. “Enfin voilà … comme tu es plutôt discret, si jamais tu vois quelqu’un avec ce genre de croquis, tu pourrais m’avertir ?” et le s’il te plait, il est passé où ? Son cerveau semblait en ébullition. Si Hécate était réellement concentrée sur cette affaire de vol, les paroles mystérieuses de Noah lui revenaient en tête à chaque instant. Elle était certaine qu’il y avait un sens. Que ce garçon aux manières un peu brusques n’était pas aussi étrange qu’on le prétendait. Qu’il n’était pas dérangé. Et visiblement, il était le plus intelligent des deux dans cette pièce. Elle laissa enfin couler son regard ailleurs que sur son interlocuteur, remarquant enfin qu’il était occupé à se sustenter avant son arrivée éclair.
Là, elle se sentait au fond du gouffre. “Je suis désolée, je t’ai interrompu pendant ton repas. Je vais te laisser finir. Merci d’avoir fait …” comment on appelle ça, un retournement-brutal-de-sac-à-dos ? “Enfin de m’avoir accordé du temps. Bon appé-” STOOOOP. C’est quoi ça ? Hécate délaisse enfin le rose de ses joues pour se sentir blanchir en quelques secondes. Le doigt tremblant, elle pointe l’un des cahiers renversé du jeune homme. Pas de doute possible. C’est SON dessin ! Vile créature ! “MAIS C’EST TOI LE VOLEUR ?!”, la voix est empreinte de victoire, mais aussi de colère. Sans qu’elle ne puisse se l’expliquer. Si quelques secondes auparavant elle considérait Noah comme sa victime non intentionnelle, elle le désignait désormais comme un vilain cleptomane !
“Je suis désolée … turquoise ? Que veux-tu dire ?”, demanda la jeune fille.
Noah fixait la jeune fille. Il était vrai qu’elle ne pouvait pas voir les couleurs et les auras, elle. Mais était-il judicieux de lui parler de cela ? Peut-être deviendrait-elle noir et se moquerait-elle de lui ? Il ne souhaitait pas cela. De plus, la jeune fille semblait dans un état de panique particulier. De cette façon, le petit brun décida de ne rien dire quant à cela, pas tant que cette dernière n’aurait pas réglé son soucis en tout cas.
Elle semblait de plus en plus agitée, alors que le temps passait. Noah se demandait s’il avait dit quelque chose qui l’avait stressée ou mise mal à l’aise. Cependant, il n’en demanda rien, car elle reprit la parole.
“En fait ce sont des affaires précises. Je dessine beaucoup. Et j’ai remarqué que certains de mes dessins disparaissent quand je les laisse dans la salle commune. J’imagine que c’est un garçon par-”, elle s’interrompit dans ses dires. Cependant, ce qu’elle avait dit avait intéressé le jeune Noah. Il avait développé depuis peu un intérêt tout particulier pour le dessin. Alors il continua de l’écouter. “Ce sont souvent des décors un peu … des scènes idéales, paisibles. Ça change de mon style habituel mais visiblement ça ne dérange pas quelqu’un.”; les joues de Noah rosirent alors qu’il s’imaginait les jolis paysages. Ah, il aimait vraiment cela.
“Il y a un personnage principal dessus. Il est brun, il a un chapeau pointu rouge … Heu … des grandes oreilles. Il a des grandes oreilles ! Et les tiennes semblent normales.”
L’attention de Noah en fut d’autant plus piquée puisque la jeune femme décrivait exactement les dessins qu’il aimait. Pendant quelques instants, il se demandait même si ce n’était pas lui qui lui dérobait ses affaires. Pourtant, quand il avait prit ces dessins, ils semblaient à l’abandon et personne ne lui réclamait. Cependant, ses pensées dévièrent sur la remarque qu’avait fait la jeune fille à la fin. Il se toucha les oreilles en clignant des yeux. Pourquoi parlait-elle de ses oreilles ? Etaient-elles hors normes elles aussi ? Etait-ce une moquerie ? Elles semblaient normales pourtant.
“Enfin voilà … comme tu es plutôt discret, si jamais tu vois quelqu’un avec ce genre de croquis, tu pourrais m’avertir ?”, continua-t-elle en détournant les yeux.
Noah hocha positivement la tête. Si il la croisait il le lui dirait. Cependant, il était en pleine réflexion. Devait-il lui montrer ses dessins qui étaient semblables à ceux qu’on lui avait possiblement volé ?
“Je suis désolée, je t’ai interrompu pendant ton repas. Je vais te laisser finir. Merci d’avoir fait …Enfin de m’avoir accordé du temps. Bon appé-”
Noah hocha la tête, sans la remercier, parce qu’il ne comprenait toujours pas à quoi cela servait. Cependant, il remarqua que on aura s’agitait à présent, elle avait également une expression que l’on attribuait souvent à la surprise dans les livres.
“MAIS C’EST TOI LE VOLEUR ?!”, cria-t-elle.
Noah perçut un peu de noir dans son aura à cet instant. Il sentit son coeur s'accélérer et il se recula en lâchant son assiette. Allait-elle s’en prendre à lui ? Il comprenait à présent que ces dessins qu’il aimait tant étaient bien ceux de la jeune fille. Cependant, il ne pensait pas les voler quand il le prenait, il pensait qu’ils étaient simplement abandonnés car ils ne plaisaient à personne...comme à peu près tout ce qu’il aimait. Il baissa les yeux, il se mit à serrer sa cape, nerveusement, en respirant plus fort. Le ton fort qu’elle avait employé et son aura l’effrayait. Pourtant il n’était pas désolé pour ce qu’il avait fait, car il ne l’avait pas fait méchamment et qu’il n’avait fait que prendre quelque chose qu’il aimait. Il ne savait pas quoi répondre et se mettait à butter sur les mots.
“J-Je...Je l-les ai prit en pensant qu-....abandonnés...J…”, il se leva, prêt à fuir. “T...tu peux les reprendre mais….j’...j’aimais juste….Je….te laisse !”
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Re: Le Serdaigle cleptomane ☾ Noah Sam 23 Fév - 18:34
feat Noah Miller
Le Serdaigle cleptomane
La colère qu’elle avait éprouvé quelque minutes auparavant disparut presque aussi vite qu’elle était apparue. Non pas qu’elle venait de lui pardonner. Mais de toute manière, même face à ce petit bonhomme, elle était incapable de s’enflammer. Un très bon ami à elle lui aurait sûrement dit “Pose tes couilles Hécate”. Ce à quoi elle aurait murmuré qu’elle n’en avait pas. Non, ce qui était à l’origine de cette retombée quasi instantanée de colère, c’était l’état de son interlocuteur. Noah n’allait quand même pas lui faire une crise d’angoisse, hein ? Ni lui balancer son assiette au visage ?! Elle aurait voulu le rasseoir sur sa chaise, et lui conseiller de respirer calmement, de ne pas s’en faire. Il n’ira pas à Azkaban pour ça, tout de même. En voilà une idée, se mettre dans tous ses états. Face à Hécate, en plus.
Et voici maintenant qu’il bégayait. La jeune fille n’avait pourtant pas noté ce détail lors des quelques rares mots qu’il lui avait adressé. Ce qui la fit revenir sur cette histoire de teinte, encore et toujours. Mais ce n’était pas le plus urgent. Elle inspira profondément, “D’accord ça va, on se calme ! Tu vois bien que je ne suis pas une menace, que veux-tu que je te fasse ?”. C’est vrai, à part les soirs de pleine lune, difficile d’imaginer Hécate s’en prendre à qui que ce soit. Même verbalement. A moins que le grand méchant loup en elle finisse par se réveiller, mais sa personnalité “animale” comme aurait dit Olympe … Hécate la croyait partie aux îles Canaries, un cocktail entre les mains. “Attend, comment ça tu “aimais” ?”, la remarque stoppa toute pensée de la jeune fille.
Même si elle appartenait au club d’art, même si ses tatouages se vendaient plutôt bien, et même si Béring reconnaissait son talent, son style était loin de faire l’unanimité. Et voilà que le garçon qu’elle avait reproduit, quelques changements gribouillés ça et là, trouvait le résultat plaisant ! Elle resta là, un sourire étrange sur le visage. “Vraiment … tu aimes ? Tu ne trouves pas qu’il ressemble … hum … à quelqu’un ?”, approche assez peu subtile, mais au point où ils en étaient. Hécate en profita pour observer plus en détail les affaires toujours étalées sur la table. Effectivement, plusieurs cahiers arboraient fièrement ses propres croquis. “Tu sais, si ça te plait, je peux en faire d’autres.”, après tout, elle faisait ça tous les jours. Et puis au moins elle se sentirait moins coupable que de crayonner dans son dos.
Néanmoins elle décida tout de même de lui faire passer l’envie. Après tout, elle aimait bien laisser ses affaires étalées quand elle était trop fatiguée, et visiblement ce Noah n’avait aucune conscience de la propriété des gens. Elle remarqua l’emploi du temps du jeune homme, au beau milieu du capharnaüm de ses affaires. Elle s’en empara vivement, sans intention de le garder, évidemment. “Tu vois, si je te prends ton emploi du temps, tu n’apprécies pas, si ? Ça me fait à peu près cette sensation quand on me prend mes affaires sans demander.”. Elle ignorait si le résultat escompté serait le bon, mais elle préférait tenter tout de même. Au mieux, Noah était ce qu’il semblait être : un garçon méthodique, soigné, organisé. Et dans ce cas la perte de son emploi du temps (qui d’ailleurs commençait très tôt) serait sûrement amère. Au pire, elle prendrait une assiette au visage.
Après quelques instants, elle reposa le papier informatif sur la table, sans avoir pris la peine de consulter les différentes activités planifiées par son comparse Serdaigle. Après tout, elle venait de lui faire la morale sur le respect des autres, autant s’y tenir également. Elle changea presque aussitôt de sujet, pour revenir à un thème qui lui parlait davantage. “Du coup … tu as des paysages qui t’inspirent plus que d’autres ? Des scènes où tu aimerais que … ce personnage se retrouve ?” ah oui, on ne peut pas appeler “ce personnage” Noah. “Lequel te plait le plus ? Ça pourrait m’aider à en faire d’autres qui t’intéresseraient ?”
La jeune fille tenta de le rassurer en lui disant qu’elle n’était pas une menace. Noah la voyait perdre les quelques taches de mauvaises couleurs qui étaient apparus. Il déglutit et tenta tant bien que mal de se calmer lui aussi. Mais c’était difficile, cette fille passait si vite d’une émotion à l’autre. Pour un jeune empathe comme le petit sorcier, tant d’émotions étaient dures à gérer. Il aimait la stabilité lui.
Elle lui demanda ensuite dans quel sens il disait qu’il aimait. Pour lui c’était logique alors il l’observa avec incompréhension un instant. Il se souvint que les personnes dans la ‘norme’ ne comprenaient souvent pas ses phrases raccourcies. Il disait souvent quelque chose en pensant être clair, mais souvent il ne l’était également pas du tout.
“Tes dessins, j’aime”, répondit-il simplement, mais avec une petite voix. Il reprenait doucement un souffle décent.
Elle fit un sourire à cet instant, son aura faisait de belles vagues derrière elle. Noah se demandait si elle avait apprécié sa remarque, ou si elle se sentait ‘flattée’. Il savait que l’on se sentait parfois bien quand on nous montrait que l’on était doué en quelque chose ou que l’on avait bien réussi quelque chose, alors cela devait-être cela. Noah sourit à son tour, mais c’était certainement car elle se sentait comme ça qu’il agissait de la même façon.
“Vraiment … tu aimes ? Tu ne trouves pas qu’il ressemble … hum … à quelqu’un ? Tu sais, si ça te plait, je peux en faire d’autres.”, continua-t-elle.
Noah ne sentit pas le besoin de la rassurer de nouveau qu’il appréciait. Cependant il réfléchit avec sérieux à la seconde question. Il était vrai qu’il s’était un peu vu en ce personnage, à cause des vêtements, de la taille et des cheveux. Mais il était tout de même bien différent de lui, alors le petit se demandait si c’était réellement à lui qu’Hécate faisait référence.
“Nous sommes semblables. Mais il a quelques différences avec moi, il a de grandes oreilles et il semble vraiment paisible.”, il ne se sentit pas obligé de préciser que lui ne l’était pas. Pour lui cela valait de soi.
Il réfléchit ensuite à son autre proposition, fixant son assiette sans cligner des yeux -quasiment-. Il appréciait cette idée. A force de fixer ces dessins, il finissait par les connaître sur le bout des doigts au point de les imaginer presque facilement dans sa propre caboche. Avoir régulièrement de nouveaux dessins devant lesquels s’émerveiller était une idée qui ne pouvait que lui plaire. Du moins le temps qu’il en était obsédé. Il hocha donc positivement la tête à cette proposition. Mais c’était bien après qu’elle fut posée, alors c’était peut-être incompréhensible pour la louve.
Il fut tiré de ses pensée en voyant la jeune fille attraper son précieux emploi du temps qu’il avait prit tant de temps à perfectionner. Certainement que l’aura de Noah s’agita à cette constatation. Il fronça les sourcils et retroussa son petit nez, il n’aimait pas que l’on touche à ses affaires. Etait-ce pour cela qu’elle s’était énervée car il avait prit ses affaires ? Si c’était le cas, il comprenait mieux à présent. Il n’en était pas désolé, mais il comprenait un peu mieux. Cependant, il n’était pas très serein. Voulait-elle se venger en lui prenant ses affaires ? Il ne le supporterait pas.
“Tu vois, si je te prends ton emploi du temps, tu n’apprécies pas, si ? Ça me fait à peu près cette sensation quand on me prend mes affaires sans demander.”, expliqua-t-elle son geste, reposant un peu plus tard l’objet où elle l’avait prit.
Noah répondit presque directement après un faible “O-oui, j-je ne recommencerais pas.” Il avait en effet comprit la leçon, et à vrai dire il ne voulait plus ressentir tout un flot d’émotions différentes d’un seul coup comme un peu plus tôt. Ce n’était pas très agréable. De plus, si l’on suivait la logique, il n’avait pas vraiment besoin de prendre ces dessins sans le demander à présent. La louve semblait bien vouloir lui en donner. Cependant, il se demandait si elle n’allait pas lui réclamer quelque chose en échange. Il avait pu remarquer que la générosité véritable était bien moins présente qu’il n’y paraissait.
“Du coup … tu as des paysages qui t’inspirent plus que d’autres ? Des scènes où tu aimerais que … ce personnage se retrouve ? Lequel te plait le plus ? Ça pourrait m’aider à en faire d’autres qui t’intéresseraient ?”
Noah ne savait jamais dire en notion de goût ce qu’il préférait. Il aimait trop de choses pour choisir à chaque fois. Il sortit chaque dessin récupéré et les étala devant lui en jouant nerveusement avec sa cravate. Il voulait lui donner la réponse la plus honnête possible, mais il ne savait vraiment pas quoi choisir. Laissant refroidir son repas, il se concentra sur la question avec un sérieux presque consternant. Finalement, après un temps, il choisit le tout premier dessin qu’il avait trouvé et le tendit à la demoiselle.
“Je les aime tous, mais celui là est celui qui a révélé mon intérêt.”, commença-t-il.
Il avait tout aimé dans ce dessin, l’ambiance, le personnage, les couleurs et l’humeur. Il aurait tant voulu voir l’aura de cette scène...Mais elle n’était pas réelle. Quel dommage. Quant aux autres questions qu’elle avait posé, il savait déjà quoi répondre.
“J’aime la nature. Il a l’air si heureux loin des gens et de leurs auras écrasantes. Ca semble confortable. Je l’envie un peu, je crois.”
Après cela, il finit son assiette en silence, observant d’un oeil les dessins qu’il aimait tant. Il avait les joues roses, quand il les regardait.
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Re: Le Serdaigle cleptomane ☾ Noah Ven 8 Mar - 21:44
feat Noah Miller
Le Serdaigle cleptomane
Noah ne rédigerait probablement jamais de grand discours sur les courants artistiques, sur le sens des couleurs (et pourtant), la profondeur des sentiments relatés par une oeuvre. Il ne serait certainement jamais un critique loquasse, Hécate décida de s’en accommoder. En soit cette réponse raccourcie restait sympathique : on apprécie toujours quand quelqu’un manifeste son attachement à l’une de ses créations. Noah s’exprimait simplement comme les enfants : franchement, sans détour et sans fioritures. Au moins il ne lui faudrait pas des heures pour tenter de comprendre le sens d’une phrase de cinq cent mots dictés par une personne pédante. #clubd’art.
Heureusement pour elle, Noah semblait avoir fait un léger rapprochement avec son personnage, sans que cela ne paraisse l’affecter. Effectivement, celui qu’elle gribouillait avait la mine satisfaite, calme, reposé. Tandis qu’en face d’elle, le petit lutin semblait en proie à de puissants combats internes, prêt à détaler à la moindre occasion. En cet instant précis, Hécate se l’imagina tout autrement. Des cernes bien plus tirés, de façon satirique, des boîtes de pilules étiquetées un peu partout dans les poches, les yeux plus vifs qu’une boule de flipper … au fond à l’intérieur du petit bonhomme, ce ne devait pas être bien différent de sa vision. Et encore, il n’était qu’en face d’Hécate, le Loup-Garou le moins crédible de l’histoire. Qu’est-ce que ce serait face à un certain Serpentard, ou même face à Payne ? Inutile de lui mettre davantage la pression.
La jeune fille ne s’était pas rendue compte qu’elle avait griffonné Noah aussi souvent : quelqu’un d’équilibré la prendrait sûrement pour une folle. Elle fixa chacun des dessins récupérés précieusement par son comparse. Hécate récupéra l’un des croquis qu’il lui tendit. Un vieux dessin, mais elle se souvenait du soir où elle l’avait commencé. Elle s’était acharnée sur les couleurs, avant de subitement décider de tout adoucir ! Effectivement, il émanait quelque chose de particulier de celui-ci. “Va pour la nature alors ! Ça me change de ce que j’ai l’habitude de faire !” elle réfléchit quelques instants, l’observant reprendre son repas. “Il faudrait lui trouver un nom, à ce personnage. Ça m’aiderait à lui inventer d’autres scènes, à mémoriser son caractère. Peut-être que tu pourrais essayer d’en trouver un ? Ce serait un peu ta contribution ?”, après tout, pourquoi pas ?
Hécate finit par s’asseoir. “Ça ne me dérange pas que tu prennes ces dessins-là” et encore heureux, ce serait légitime ! “Par contre j’avoue que je tiens à certains gribouillages, et comme je suis plutôt tête en l’air … il faudrait qu’on se trouve un code, dans le cas où je n’aurai pas pensé ou pas eu le temps de te remettre ton personnage !” voilà une bonne idée pour respecter la notion de propriété qu’elle avait tenté de lui inculquer (apparemment, avec succès). “Hum … disons que quand j’ai terminé, je laisse un petit mot derrière, pour te dire que tu peux le prendre ?” elle se ferait un post-it, pour ne pas oublier ça non plus. Hécate retomba dans ses songes. Elle aussi, elle comprenait. Elle comprenait que l’on puisse vouloir s’échapper de tout, vivre paisiblement, loin des secrets ou de la pression. Celle des autres, mais aussi celle que l’on s’impose.
Et puis un mot lui explosa en pleine figure. “auras écrasantes” ? Que voulait-il dire par là ? Était-il question d’une sorte de présence, de charisme que peuvent imposer certaines personnes ? Si Hécate avait fait l’effort de partager ses dessins, peut-être pourrait-il tenter d’en faire de même avec ses mystères. “Que veux-tu dire par “auras écrasantes” ? C’est lié à ce turquoise dont tu as parlé toute à l’heure ?”. Une autre question lui brûlait les lèvres : à quoi ça correspond le turquoise ? Aux monstres ? Elle sentit son cœur chavirer : jamais elle ne pourrait entendre ça de vive voix, pas même d’un petit être comme Noah. Sa curiosité et sa crainte s’entremêlaient dans un ballet des plus désagréables, lui tordant les boyaux et ouvrant la porte à de multiples suggestions. Et si … et si Noah avait la faculté de voir les gens ? Autrement que leur façade, mais tout au fond de leur être ? De percevoir les hybrides ? Et si Noah se mettait à crier sa vraie nature sur tous les toits ? Elle partait loin, Hécate.
Ce fut rude de la ramener sur Terre. Elle tenta de calmer sa respiration en rebifurquant sur le sujet des dessins. “Si j’avais su … je t’aurai offert un beau classeur à Noël, pour ranger tout ça …” quoi qu’en soit, rien ne l’empêchait de lui offrir ce présent un peu plus tard, après une visite à Pré-Au-Lard. Encore qu’il fallait mieux connaître Noah pour être sûr de lui faire plaisir. Ou alors elle pourrait lui confectionner un classeur personnalisé au club d’art ? Comme ça elle serait sûre du résultat ?
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