bring me down — BartolomeoっAntigone

Il y avait des rires dans ce couloir, beaucoup de monde et de conversations différentes que Bartolomeo écoutait d'une oreille distraite tandis qu'il quittait une salle de classe pour en rejoindre une autre, suivant les vagues qui avançaient tantôt doucement tantôt le pas plus pressé. Quelques mots échangés, des sourires partagés puis les bruits peu à peu s'estompaient. Les salles se remplissaient une nouvelle fois, pour une nouvelle heure avant la prochaine qui n'arriverait que trop vite. Ses journées lui semblaient monotones sans pourtant être vraiment tristes, elles étaient simplement... Fades, sans trop qu'il ne sache pourquoi. Ponctuée quelques fois par des trous de mémoires plus ou moins longs, ponctuée par ces passages réguliers à l'infirmerie et ce temps passé loin de tous à prier qu'une nouvelle catastrophe n'arrive pas. Qu'il ne craque pas, pas déjà. Pas maintenant non. Et ces soixante minutes qui arrivaient lentement, il ne les redoutait pas vraiment, pourtant il les détestait. Elles agissaient en préavis de ces moments de la journée où il voudrait ne jamais avoir existé. Ça lui arrivait souvent, en ce moment.

De traîner les pieds.
Et peut-être qu'aujourd'hui il n'aurait pas dû, parce qu'il y avait eu ta voix pour l'interpeller et il ne te connaît ni d'Eve ni d'Adam pourtant il se sent obligé de se retourner. Il avait senti ta présence bien avant que tu ne t'adresse à lui, et il avait espéré ne pas être le dernier élève du couloir parce qu'il ne se sentait pas si bien. Tu avais quelque chose d'étrange jolie gryffondor, quelque chose d'attirant, quelque chose d'inexorablement attirant. Il t'avait adressé un sourire légèrement crispé, un peu surprit tout de même, mais surtout étonnamment crispé.

Parce que tu attises les hommes et déchaîne les passions, jolie gryffondor.

« Euh..., avait-il hésité. »

C'était effrayant, de ne plus savoir comment penser.
Déboussolé.

(le risque est grand)
« On est au quatrième ici..., mais attends. »

Sur la fin son expression avait changée, le ton de sa voix était plus rauque et sa mine bien plus sombre. Passé d'un simple garçon gêné à un adolescent méfiant. Libertà avait ce regard effrayant qu'ont les prédateurs, jolie gryffondor, alors tu ne devrais pas rester. Tu devrais fuir.

Fuir.

Fu--- ah.

(trop tard)
Il t'avait attrapé.
D'abord par le poignet qu'il avait soulevé rapidement et bien trop brusquement pour te rapprocher de lui. Il avait envie de te toucher, et à cette seule pensée ses doigts serraient ton poignet si fort qu'il aurait pu t'en briser les os.

« Tu pues l'danger.., grogna-t-il sous l'impulsion de tous ses sens qui le lui hurlaient, t'es qui pourquoi tu viens m'parler ?! »

Pourquoi voulait-il toujours s'approcher ?
Ça avait le don de l'énerver, lui qui détestait être manipulé.

Il n'avait pas souvenir d'avoir un jour pu ressentir une telle panique dans son coeur, alors face à l'incompréhension de cette étrange situation il n'avait fait que ce qu'il savait faire le mieux. Être violent, détester, rejeter. Ses doigts sur ton poignet et les mots brutaux qu'il te disait, c'était par peur simple et pure. Parce qu'il ne comprenait pas pourquoi malgré tout ça, son corps te réclamait. Il ne pensait à rien de bien avancé, simplement il ressentait cette attirance, pour toi qu'il n'avait jamais vu. Il la ressentait bien plus forte quelle devrait l'être pour quelqu'un d'inconnue et puis. C'était bizarre, c'était juste bizarre.

« Que je te lâche ? te demanda-t-il brusquement. »

Il devrait.
Il devrait te lâcher.
Il a envie de te frapper.
Il veut que tu t'éloignes pour le laisser en paix.

Mais il te tient, encore.
Pourquoi ?

Soudain il ne te tenait plus, son instinct lui criant plus fort qu'il valait mieux te lâcher, non pas à cause de ta colère grandissante mais de tout ce qui s'en dégageait, il t'avait sauvagement projetée contre le mur juste à côté. Peu importe que tu sois une femme ou non, il avait l'habitude de réagir au fil de ses émotions. Lui voulait t'éviter et pourtant, pourtant il restait là. Il s'énervait lui aussi, incapable de comprendre qui tu étais. Sa baguette pointée sur toi, il avait reculé.

« Dis-moi qu'est-ce que t'es. C'est bizarre, t'es bizarre ! »

Il n'avait pas peur de toi, seulement de lui. Il avait peur de ce qu'il devenait à ton contact, pour la première fois. Et puis tu lui semblais différente des sorciers normaux, aucun d'eux ne seraient capables de le faire paniquer à ce point.

« T'as l'air d'un monstre... Qu'est-ce que tu veux ? »

Au moins vous seriez deux.

Il n'avait pas rangé sa baguette, la laissant toujours pointée sur ta personne tandis que tu lui répondis. Un frisson qui le prit au corps, il avait faillit perdre le contrôle et commettre une bêtise, le genre qu'il saurait amèrement regretter plus tard si elle avait vraiment eue lieue. Il était prêt à te jeter des sorts pour ne plus te voir ni t'entendre, toi le monstre qui l'effrayait.

« Va t'faire voir. T'es pas assez grande pour te repérer toute seule ? »

La question avait été crachée avec tant de colère qu'il s'en surprendrait lui-même s'il n'était pas si occupé à tenter, encore, de comprendre ce qu'il se passait. Sa réaction était disproportionnée et il le savait, seulement il n'arrivait plus à penser correctement. Et les ordres que tu lui posais avaient le don de l'agacer. Libertà n'aimait pas recevoir d'ordres, surtout venant de quelqu'un qu'il n'aimait pas, et toi, il te détestait sans même te connaître, jeune gryffondor.

Il ne te quittait pas des yeux, toujours aussi méfiant et froid.

« Et puis c'est quoi ton problème d'abord hein ? »

Il s'était avancé.
D'un tout petit pas, d'un pas bien lourd vers toi.

« Si t'es pas un monstre t'es quoi ? Tu peux pas être normale, les gens normaux m'font rien du tout ! »

Et toi tu m'effraies.
Sans oser l'avouer.