and they lived happily ever after ✧ (evan&noora)

« Comment tu vas ma chérie ?
— Bien Papa, et toi ?
— À merveille ! J’ai quelque chose d’important à te dire, as-tu le temps de discuter ?
— Oui, je t’écoute !
— Oncle Orion a pris sa décision te concernant.
— …
— Tout a été arrangé, tu épouseras Evan Greengrass quand le temps sera venu, tu te rappelle de lui non ?
— …Oui.
— …Tout va bien ma puce ? Tu as l’air déçue, il ne te plaît pas ? »

Noora se mordit la lèvre inférieure.

« Je dois y aller en fait, à la prochaine Papa. »

Elle avait éloigné le téléphone de son oreille avant même qu’il ne lui retourne ses salutations et raccrocha aussitôt.
Dans toute l’effervescence de Poudlard et des problèmes qui s’y agitaient, elle en aurait presque oublié que la vieille promesse qu’elle avait faite reviendrais assurément la surprendre un jour ou l’autre.
Ce jour était arrivé.


Noora avait voulu fuir ses responsabilité. Orion avait mis tant de temps à lui trouver un fiancé qu’elle avait eu le temps d’entretenir le fantasme secret que ce mariage arrangé d’arriverait jamais, qu’elle serait libre de tout contrat et n’aurait pas à honorer la lourde promesse que son père lui avait légué comme un fardeau dont il avait voulu se débarrasser.
Dans la journée qui avait suivi l’annonce, elle s’était vautrée dans l’oubli des bras d’Archibald qui avait cette qualité de l’aider à ne pas penser, dans l’espoir de voir sa frustration évaporée, dans l’idée de se rassurer du fait qu’elle restait Noora Blackwell et qu’aucun contrat ne l’empêcherait de faire ce qu’elle voudrait. Ça avait marché, pendant quelques jours.
Et puis la frustration était revenue froncer son visage de poupée.

Elle en avait déduit qu’elle n’aurait pas la paix tant qu’elle n’en n’aurait pas discuté avec celui à qui elle était censée dire oui devant l’autel. Autant crever l’abcès rapidement et ne pas s’embourber dans d’autres promesses non-dites et des attentes inatteignables. Ainsi, dans son habituelle façon de s’imposer gracieusement aux autres et les forcer avec le sourire à lui porter l’attention qu’elle désirait, elle s’étaient glissée entre le petit rassemblement de garçons au milieu duquel elle avait repéré Evan Greengrass au bout de la cour.

« Bonjour les garçons, fit-elle avec un sourire qui changeait de sincère à hypocrite à chaque battement de cil, désolée de vous interrompre mais j’aurais besoin de discuter seule à seul avec Evan, c’est assez urgent. »

Elle posa une main amicale sur le bras du jeune homme et conserva une attitude chaleureuse jusqu’au départ des inconnus superflus ; sitôt seuls, elle retira sa main et un froid pincé s’installa au creux de ses yeux.

« Viens, sa voix aussi s’était durcie. On serait plus tranquille par là. »

Elle l’entraîna vers le grand pont en songeant sans sérieux que s’il n’agissait pas comme elle le voulait, elle pourrait toujours le pousser dans le vide et ne plus avoir à y penser.
Quoique ; peut-être qu’elle y croyait un peu.