alors que le soleil se couche — renard (fb) Dim 30 Juin - 0:06
le soleil se couche aslan & renard
oh, aslan ne fumait pas souvent. jamais, en réalité. aujourd'hui, la soirée avait été morne, fatigante et trop difficile pour lui. il se retrouvait épris de la même spirale d'angoisse qu'il avait finalement réussie à laisser derrière lui ces derniers mois. il fallait croire quand on lui a dit que le naturel revenait au galop.
alors, il avait trouvé une cigarette et une allumette. sans savoir vraiment où il se retrouverait, il avait marché dans les extérieurs de poudlard. il s'était finalement arrêté devant le saule, après avoir été ramené à la réalité par le bruit de ses branches alors qui s'approchait d'un peu trop près. il avait reculé et l'avait allumé.
à la première taffe, il a toussé. à la seconde, aussi. à la troisième taffe, il s'était habitué. on ne pouvait pas vraiment dire qu'il fumait. ça ressemblait plus à du crapotage, mais le méfait était fait.
quelques pas, il se retourne. lui. il jette la cigarette dans l'herbe, réalise son erreur et cours la chercher avant qu'elle ne prenne feu.
renard.
une épaule sur qui se reposer, un ami sur qui il pouvait compter... un allié, un camarade. lui aussi avait succombé au corbeau. il n'en avait pas été surpris.
pourtant, lui, ne craquait pas. renard était plus solide que lui, ou moins sensible? seulement, voir son visage ainsi éclairé par l'orangé du soleil qui s'en va dormir, lui rappela tous ces moments de sérénité qui semblait aujourd'hui bien trop loin. le temps où tout était plus simple.
je crois qu'il pleut.
mais il n'y avait pas une goutte qui tombait, contrairement à celles qui roulaient déjà sur ses joues.
Renard A. Leroy
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Dim 30 Juin - 1:40
alors que nos remords se réveillent
le soleil bien timide ces jours ci bâclait sa journée avec romantisme il offrait aux plus amoureux son orange vermeille, celui qui plait lors des pique-niques
celui qui plait lorsque partagé. pas celui qui couve les tracas les angoisses les bêtises et les meurtres.
renard tu étais en forêt aujourd’hui comme hier traintrain quotidien, si l’on te demandait la couleur de ce beau ciel tu diras seulement « je ne sais pas, je n’ai pas levé la tête. »
car les cadavres sont au sol. papillons. fourmis. sauterelles. scarabées. punaises. escargots.
tes yeux fixent cette hécatombe insensée. ces corps inertes. un long silence.
tu entends les branches se craquer, ne craignant subitement plus que l’arrivée d’un professeur
comment justifier cet amas macabre ? tes talons se tournent, tu n’aperçois qu’une silhouette au cheveux dorés
aslan
chuchote ta voix dans un soupire rassuré, quelque peu mal à l’aise
tu t’approches pour t’éloigner de ton cimetière braver tes sombres immondices trouver en lui une aubaine, un petit temps – éphémère où la douceur sait braver la raison et le cœur
aslan fumer ce n’est pas une bonne chose, tu sais…
tu le regardes ramasser sa bêtise sans relever intervention un peu scriptée dans les mœurs tes pieds s’arrêtent pour ne pas être trop proche
aslan…
renard tu n’as pas levé la tête tu n’as pas vu les nuages tu n’as pas vu le ciel tu n’as pas vu la pluie ni même l’étendue ensoleillée
tu ne sais pas et tu l’écoutes le crois si aslan te dit qu’il pleut alors renard c’est qu’il y a averse
sur ces arbres ou dans vos cœurs.
qu’est-ce qui ne va pas ? tout.
tu voudrais répondre à sa place lui voler ses larmes
tu voudrais t’effondrer toute une vie et contempler avec lui ce torrent de peine, caché aux creux des nuages
tu fais quelques pas. renard tu t’approches pour tenir ses frêles épaules une étreinte si rare.
aslan dis-moi. dis-moi pourquoi il pleut. pourquoi tu t’avances seul ici,
on devrait rentrer… on devrait rentrer aslan, mais dis-moi ce qui ne va pas.
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Dim 30 Juin - 13:17
le soleil se couche aslan & renard
rien ne va, renard.
et effectivement : rien n'allait. alors qu'il sanglotait, il essayait de se faire violence pour s'arrêter. il n'avait pas envie d'être faible alors qu'il avait décidé de se montrer fort... et convaincu? était-il convaincu? de son choix? de ses idéaux? renard le prend dans ses bras, alors il lui rend son étreinte et pendant quelques secondes, tout le mal semblait avoir disparu. il n'y avait plus qu'eux.
il y a trop de choses, renard. trop, trop, trop. c'est un tout. le corbeau, mes parents, harry... la peur de le perdre, la peur de vous perdre vous... toi, rachel... la peur de me perdre moi?
si, au fond, il n'avait perdu personne autour de lui, mais il s'était perdu lui-même à la place? et s'il s'était laissé aveugler par ses réflexions et qu'il s'était oublié dans le procédé? renard était-il seulement capable de lui apporter des réponses à ces questions? il ne savait pas. mais il était si heureux qu'il soit là.
je ne veux pas rentrer. renard, et si on ne rentrait jamais? qui nous attendrait?
il aimerait fuir, comme avant, quand il ne savait rien faire d'autre que fuir. maintenant, s'il fuyait, on le rattraperait sûrement... ses amis, le corbeau? tous viendraient à sa rencontre alors qu'il ne voudrait plus...
je me sens... coincé, forcé d'être là. à une époque, personne ne savait que j'étais, alors j'avais l'impression d'être libre, de pouvoir m'évader quand tout devenait trop compliqué, sans inquiéter personne, sans rien devoir aux autres. je ne peux plus faire ça.
le soleil disparaît et tu aurais aimé le suivre, au fond de la mer, derrière les collines, les montagnes. aslan aurait aimé laisser sa place à la lune.
c'est dans mon coeur qu'il pleut, renard.
Renard A. Leroy
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Dim 30 Juin - 14:15
alors que nos remords se réveillent
rien ne va. jamais des mots n’avaient-ils prit autant de sens en un rien de temps.
c’est vrai que rien ne va. c’est si vrai ça en fait mal.
harry. rachel. papa maman. tu l’écoutes d’une oreille attentive sans y chercher la moindre faiblesse (renard tu passais tant de temps à vouloir démonter les autres dans ton inconscient mais tu sais quand même écouter) aslan a peur, comme toi, comme beaucoup.
aslan a peur mais aslan a les mots pour le dire tandis que toi tu t’es toujours trop caché dans l’absence, le silence, le trop plein de rien
pas un bruit pas un synonyme tu n’as jamais craqué, jusque-là.
dieu merci car aujourd’hui c’est aslan qui craque pour toi.
tu ne perdras jamais ni harry ni moi, ni même rachel. parce qu’il t’aime surement trop, parce que je tiens à toi, même si je disparaissais, parce qu’elle incapable de faire du mal à ceux qu’elle aime.
parce qu’il est amoureux, parce que tu vas mourir parce qu’elle n’a pas pu tuer orphan.
aslan croit que son monde se dissipe alors qu’il n’a jamais été aussi stable présent, gros d’affection. mais il a raison de s’inquiéter pour lui-même,
car c’est à lui de choisir ce que ça vaut de « perdre ».
pas grand monde…
tu ne peux pas nier
…mais ça les tuera de savoir qu’on existe plus.
que ce peu de gens t’aime sans compter.
tu saisis le visage de ton ami pour qu’il voit en tes pupilles peut être un reflet de raison, de positivité fragile, toute craquelée un bateau à la renverse qui s’efforce de ne pas couler, rien que pour toi
car ce soir renard en rentrant te coucher tu sais pertinemment que tes pleurs, en avalanche, te mèneront au fond de l’océan.
pourquoi tu pleures aslan.
que peut-il craindre de plus que la mort ?
tu n’as pas à pleurer ?
reproche déguisé.
évades toi.
tu veux vivre à travers lui.
fonces. pars. et puis après ?
mais renard tu n’as jamais voulu fuir.
il faut rester. quitte l’organisation, on te volera les souvenirs qui y sont liés. mais quitte le corbeau. tu n’as jamais eu la moindre intention d’être mauvais, aslan… tu ne peux pas, ça ne te ressemble pas…
tu veux seulement sauver un ami sauver son cœur ses larmes sa vie et ton image
et si harry l’apprenait.
car tu crains qu’on se souvienne de toi toi, qui demandait l’oubli.
tu avais peur qu’on cauchemarde sur ton sort, tes bêtises, toi qui ne demandais qu’à disparaître dans l’ignorance.
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Dim 30 Juin - 18:35
le soleil se couche aslan & renard
est-ce comme ça que tu te vois, renard? comme quelqu'un de mauvais? avait-il alors répondu.
il n'avait pas réalisé que, par la même occasion, il esquivait ce qu'il lui avait dit. non, il est vrai, aslan n'avait jamais eu volonté d'être méchant. mais comment savoir où était le bien et où était le mal dans un contexte comme celui-là? renard devrait être d'accord avec lui s'il considérait orphan comme un ennemi, alors le corbeau devenait le bien.
tout est une question de point de vue. je ne pense pas faire le mal en l'ayant rejoint.
et pourtant, combien de fois se l'était-il demandé? est-ce la bonne décision? la bonne conclusion? à quoi cela lui servirait-il? comment se sentiront amis et famille une fois qu'ils auront découvert qu'il les a trahis? peut-on considérer tout ça comme une trahison? il n'avait pas l'impression de se trahir lui-même, alors comment les autres pouvaient se sentir trahis à sa place?
toi qui me connait bien, qu'est-ce qui me ressemble, alors, si ce n'est pas ça?
et soudain, il s'énerve. il sert les poings et il les lève. contre renard, contre lui même, contre le monde, parce qu'il en a marre qu'on lui dise quoi faire. tu n'es pas comme ça, aslan, ce n'est pas toi. ça ne te ressemble pas. mais qui sont-ils, tous autant qu'ils sont, à savoir ce qui est mieux pour toi? à savoir mieux que toi qui tu es? ce n'est pas à eux de paver ton chemin.
j'ai toutes les raisons de pleurer, renard, tu n'as pas ton mot à dire là dessus.
alors, il s'écrase dans l'herbe et ne bouge plus. il est là et il sanglote, comme si tout ce qu'il avait vécu ces derniers temps ne lui avait rien appris. il avait beau avoir arrêté d'être transparent, il n'avait pas changé, au fond.
harry m'en voudrait, s'il l'apprenait. il comprendrait peut-être mes raisons, mais il ne me pardonnerait jamais de lui avoir menti.
il laisse passer quelques secondes et une bourrasque soudaine qui balaye ses mèches blondes.
j'aimerais tellement pouvoir lui dire.
Renard A. Leroy
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Lun 1 Juil - 0:54
alors que nos remords se réveillent
il est hargneux il est blessé il est à bout le petit aslan à qui on voulait voler l’existence ne semblait pas supporter d’être en vie
à la vue de tous.
ses poings entre vous tu penses à ton tour pouvoir t’effondrer cependant
ses mots t’ont frappé, et ils te tiennent debout, loin des chagrins
le jeune aslan pensait-il trouver du bien là où ses pieds peinaient à le traîner ?
il s’entasse, rejoint le sol, il s’épuise à éclore, jolie fleur éphémère dont les pétales peuvent à peine s’épanouir…
tes yeux se lèvent, ils voyagent à travers l’atmosphère. nostalgie obsolète.
tu voudrais fondre dans les bras de judy.
aslan…
tes genoux creusent dans la terre, prêt de lui en tête à tête, tu tripotais tes doigts, las de toi.
tu as raison… tu as toutes les raisons de pleurer… je suis juste jaloux que tu ne te l’interdises pas.
si tu penses qu’harry t’en voudra tellement, pourquoi tu continues de te dire que cette cause est juste…
mais c’est pas comme si on avait fait des mauvais choix, après tout. on a juste été dupé. on a juste cru que l’herbe serait plus verte de ce côté…
moi j’y ai cru. j’y ai cru une nuit… en me réveillant j’ai compris ma bêtise.
comment pourrais-je vivre sur une herbe gorgée de sang…
le monde se désagrège sous des pressions qui t’indiffèrent que pouvais-tu avoir à dire sur la présence ou non de tous ces moldus ? la jalousie toute simplette ne demandait pas à se changer en haine, non, toi tu avais déposé ces plumes sur ton dos, simplement pour qu’on te libère de tes maux.
tu regardes ton ami et ses tourments. tu voudrais lui avouer,
« moi je dois tuer o_xh-n. »
déposer sur ses épaules un peu frêles une partie de tes supplices. seulement tu n’y laisses qu’une main un peu lourde.
viens aslan, on ne rentre pas ce soir.
belles étoiles sans solution.
je crois qu’on doit se dire des choses.
elles t’ont fait succomber aux traditions de bons amis. l'honnêteté pas très jolie et tes doigts dansent à nouveau entre eux.
oui, aslan, je suis quelqu’un de mauvais… parce que je n’ai pas réussi à disparaître dans les couloirs.
j’ai honte, tu sais. d’être ton ami alors qu’il se trame quelque chose de si horrible.
j’ai honte d’être prêt à gâcher nos souvenirs, nos rires étouffés nos sourires un peu crispés.
j’ai honte d’avoir profité d’être heureux, tout en étant conscient que je serai prêt à tout détruire…
pas tout, bien sûr, seulement nos souvenirs. ils deviendront si ternes...
je ne te dirai pas pourquoi, exactement parce que c’est trop tôt pour tout gâcher. alors s’il te plait ne m’en veux pas…
tes yeux rouges grondés par le ciel qui s’assombri, cessent de regarder tes doigts s'entremêlaient, et ils se relèvent, une fois de plus aujourd’hui, pour regarder ton ami et tes chagrins
mais je veux que tu comprennes que ce chemin est sombre, étroit, malin, néfaste, odieux, cruel…
que cet oiseau n’apporte que la torpeur.
aslan, il t’a demandé de faire des choses ? des requêtes ou des conseils anormaux ?
Aslan Icare Kaur
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Lun 1 Juil - 2:28
le soleil se couche aslan & renard
pourquoi t'empêches-tu de pleurer? tu sais, ça fait du bien, renard.
chaque fois que son prénom sortait de sa bouche, c'était une pétale de plus que l'on arrachait à la rose de son coeur. chaque fois qu'il le prononçait, il avait l'impression qu'il s'éloignait, et chaque fois qu'il croisait son regard, il était déjà loin. que pouvait-il bien faire pour le ramener là, avec lui? reviens, renard. ne rentrons pas.
oui, bonne idée.
il ne fit qu'écouter le poufsouffle parler et parfois, il le sentait prêt à s'ouvrir, puis se refermer aussi rapidement. avait-il peur de trop dévoiler? que lui cachait-il?
tu dis tout ça comme si tu allais partir, renard.
il avait continué à parler et il n'avait pas insisté. encore une fois, il avait tendu l'oreille sans plus de cérémonie.
il a fouillé mes souvenirs, c'est tout. rien de bien extraordinaire, c'est le seul service que je lui ai rendu et je doute qu'il me fasse assez confiance pour m'en demander plus.
alors, aslan avait hoché la tête. le corbeau avait raison, il ne fallait rien lui confier. ses épaules le supporterait-il alors que déjà il s'écroulait? que deviendrait l'aslan que le monde a connu cette année, s'il était amené à exécuter la tâche que tout le monde considère comme l'ennemi, à part eux? ah, il ne savait plus.
tu vas partir, renard? c'est lui qui te la demandé?
si peu de personnes arrivaient à saisir la psyché labyrinthique de renard leroy, aslan arrivait pourtant à s'y frayer un chemin. il avait compris que quelque chose se tramait. il avait compris, que ses mots sonnaient déjà comme des adieux. il n'était pas prêt à se séparer de lui.
qui me restera-t-il, si tu t'en vas?
son menton s'était abaissé, comme si sa réalisation silencieuse l'avait frappée. renard, reste avec moi, ne le fais pas, ne t'en vas pas, par pitié, prends ma main et ... et quoi? que pouvaient-ils faire à présent que de suivre le chemin qu'ils avaient empruntés? échec et mac, dommage, il aurait fallu y penser avant. ses larmes avaient disparues.
quand?
quand est-ce que tu t'en vas, leroy.
Renard A. Leroy
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Lun 1 Juil - 3:05
alors que nos remords se réveillent
parce que j’ai peur de résister.
paradoxe en oxymore comme une métaphore décadente ni allusion pas même un « comme » non juste
la peur, simplette et dénue qui s’avoue, fragile et craintive.
décontenancé par ce monde qui t’a vu naître pour te tuer renard tu regardes aslan te parler en espérant que ses mots si justes ne soient pas plus aiguisés qu’un couteau.
et pourtant. délicat l’ami comme un jardin chétif où naissent les plus beaux bourgeons pour vivre chaque printemps de plus belle il laissait aujourd’hui régner l’hiver où toi comme lui vous sombriez sous une neige chagrinée qui se fond se fond se fond en un océan de larmes prêtes à découler
pour toi comme pour lui, peut-être.
écris tout sur du papier, aslan. tous tes souvenirs. garde les scriptés pour qu’on ne les vole pas. on ne sait jamais, perfide comme sont les adultes qui pensent pouvoir gouverner
tu arraches un peu d’herbe humide par tes mains salis de morts insecte en tout genre, tous te regardaient du ciel pour te cribler de reproches tu penses sentir le poids de leur vie sur ton dos et tu te roules, doucement, un peu, recroquevillé tu t’approches un peu plus du sol
car au-delà de ces assassinats si puérils il y a aslan qui t’ajoute un crime tu vas partir renard.
de toutes les façons qui soient.
tu vas partir mais tu ne veux pas.
il te restera harry, romeo, lillie, lohann, cassiopée rachel…
compte compte renard compte ces âmes qui l’aiment pour ce qu’il est compte ces têtes qui resteront à ses côtés
car toi dans ta cellule tu te sentiras si gelé perdu dans une vie pas vécue et tout ces sanglots qui ne finiront que par bâtir l’amer désir celui d’une mort rapide et sans appel.
compte, renard, comme tu te sens seul dans ce cœur qui ne parle pas aphasique, léthargique.
et que reste-t-il du garçon à qui on n’avait pas donné la liberté ? que reste-t-il du goupil domestique, à qui on a volé ses foulées enfantines ?
que reste-t-il finalement, si on n’a jamais rien donné.
je sais pas. sans plus oser mentir.
le renard va partir il ne sait pas quand car cela fait dix ans qu’il attend qu’on vienne le chercher. il attend, attend, attend, on le lui rappelle et il dit « oui, je sais » puis il attend
(jusqu’à ce que le corbeau lui dise d’y aller et il ira monter les marches comme un supplicié bravant les élèves et leur habitus décrypté il gravira les étages en songeant à ce temps qui s’allonge et s’extirpe pour revenir le hâter, appressé, qu’il dégaine enfin la baguette ! et il lancera l’effort, un sort interdit pas efficace le renard en chanterait plus d’un, peut-être une dizaine pourvu que tout cela soit un crime)
je sais pas aslan. mais j’ai pas envie non plus. ça m’aurait moins dérangé, il y a trois ans. j’avais goûté à rien, j’étais comme une petite âme vierge à qui on avait inculqué que le crime, c’est le bien. y’a trois ans j’aurai dû essayer, au lieu d’attendre d’être prêt. j’aurai peut-être eu moins de regret.
tes pupilles se noient dans les siennes. si seulement les abysses y étaient aussi apaisants tu voudrais mourir ce soir.
ça va aller aslan. parce que tout ça… j’aurai pas pu l’éviter. et ça va aller, car tu sais comme c’est douloureux de ne pas exister. tu sais comme c’est dur de vivre dans l’absence.
alors tu sais que je serai plus heureux à l’avenir une fois ma bêtise faite. pas vrai ? aslan, dis-moi que tu sais, car si toi tu ne me soutiens pas je
perlent les gouttes. pluie fine ruisselante sur tes joues porcelaines.
aslan je veux pas mourir mais je peux pas vivre comme ça aslan, aslan…
Dernière édition par Renard A. Leroy le Mar 2 Juil - 15:15, édité 1 fois
Aslan Icare Kaur
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Lun 1 Juil - 16:32
le soleil se couche aslan & renard
des regrets. ah, ça, il en avait, lui aussi. une liste non-exhaustive de tout ce qu'il aurait aimé refaire. pourtant, moins ou plus, ils seront toujours là, les regrets. on ne peut pas y échapper. renard ne peut pas y échapper. il regrettera, oui, mais il partira plus heureux qu'il ne l'aurait été trois ans auparavant. c'est ce qu'aslan avait pensé, sans jamais osé l'articuler.
et il avait pleuré. au début, le serdaigle n'avait pas su quoi faire. renard n'avait jamais pleuré, avant. peut-être, enfin, cette fois-ci, c'en était trop. peut-être, enfin, cette fois-ci, s'autorisait-il à se briser pour mieux avancer.
renard, renard, renard. je sais, bien sûr que je sais.
il avait peint un sourire sur la triste toile de son visage. il avait tendu les bras et avait posé renard contre sa poitrine, son menton posé dans ses cheveux.
shh, shhh, je suis là, renard.
une inspiration.
je serai toujours là, où que tu sois, quoique tu décides de faire. si tu t'en vas, je penserai à toi. si tu nous quittes, je ne t’oublierai pas. et si tu meurs... j'honorerai ta mémoire.
il avait dégluti. bien sûr, lui non plus, n'avait pas envie que renard soit tué ou se tue, pourtant, il ne s'agissait pas de sa décision à prendre. il n'avait plus aucun pouvoir, ni son mot à dire, sur le chemin que l'animal avait décidé de prendre. quoiqu'il fasse, il respectera son choix. c'est cela, l'amitié, après tout, non?
il entreprit de jouer avec les mèches de son ami.
et tu sais, je ne serai pas le seul qui se souviendra de toi. oh, renard, évidemment, il y en aura d'autres.
il voulait les nommer, mais de peur que chaque nom ne le blesse un peu plus, il s'était tut. il valait mieux le silence que des lames aiguisées.
pars la conscience tranquille. si tu ne vis plus dans ce monde, tu vivras pour toujours dans nos coeurs.
Renard A. Leroy
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Mar 2 Juil - 18:11
alors que nos remords se réveillent
loin d’un lit douillé renard c’était comme si « pleurer » s’autorisait d’autres lieux pour faire son spectacle doucement mais avec récurrence.
tu sentais tes larmes couler mais pas d’oreiller pour les cacher. c’était chaud, consolant, l’étreinte de quelqu’un qui ne te demandera jamais de tuer.
ta mémoire, simplette mémoire bientôt (peut-être) honorée
et de quelle manière ? tu revois ta vie s’écrouler sans pouvoir rattraper ne serait-ce qu’un fragment de soleil
que des torrents et leurs mers en violence, que des orages et ces nuages si gris qu’ils virent au noir…
qu’un garçon à qui on n’a pas offert d’être heureux.
quoi qu’un peu. un tout petit peu, et quel grand bonheur, ce fut.
tu te réconforte épuisé d’être un monstre, tandis qu’aslan et ses mots justes s’occupent de tes maux et de tes cheveux secs
merci…
c’est comme s’il t’avait volé l’inquiétude pour l’enterrer avec innocence.
tu lèves ta tête après un temps, rejoignant en trainant tes genoux les côtés de ton ami
épaule contre épaule tu regardes l’horizon vous dévorer sans la moindre crainte,
puis-ce que tu peux partir léger.
qu’est-ce que tu faisais ici une clope au bec…
…dis, aslan.
on s’évade pour ce soir mais, ça ira mieux ? toi, je veux dire. tu n’auras plus peur de nous perdre ? dis-moi que t’auras plus peur de nous perdre…
j’ai besoin que tu sois fort pour tout le bordel à venir.
Aslan Icare Kaur
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Mar 9 Juil - 20:50
le soleil se couche aslan & renard
j'essayais de me changer les idées. je sais que ce n'est pas une solution, la cigarette.
il avait insisté sur le dernier mot comme s'il corrigeait le poufsouffle. une vieille habitude, des vestiges d'après-midi plus calmes sur l'herbe, une brise, de la musique, des visages lointains dont les traits lui reviennent par moment... et tout avait été balayé, d'un coup. l'innocence envolée, la quiétude arrachée.
tu ne peux pas me demander de ne pas avoir peur de te perdre, renard. tu ne peux pas.
c'était inimaginable. il ne se percevait pas sans une boule au ventre et les joues humides. il s'était fait une raison, il s'était convaincu qu'il allait partir ; ça ne rendait pas la chose moins douloureuse, pourtant, ça ne rendait pas l'espoir qu'il vive malgré tout obsolète. il avait souri. après la pluie, le beau temps.
je ferais de mon mieux, ok? tu sais que ce n'est pas trop mon truc, être fort.
il ne mentait pas. il avait cette tendance à se casser rapidement, à laisser tomber les murailles et se faire battre à nu par les aléas de la vie. pourtant, renard le lui avait demandé, alors, il renforcerait ses défenses, et placerait des arbalètes aux meurtrières. il avait sorti son téléphone et avait lancé l'instrumental d'une chanson qu'il aimait bien en le posant dans l'herbe. il appréciait de se bercer dans cette illusion qu'ils avaient réglé leurs problèmes et que tout serait comme avant demain.
il est joli, le ciel, renard.
Renard A. Leroy
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Ven 12 Juil - 15:04
alors que nos remords se réveillent
je sais que je peux pas. mais c’est mieux que de te demander d’oublier tout ça.
tes yeux harassés se perdent sur l’univers bleu du ciel la musique t’emporte un peu mais pas très loin.
silencieux pour savourer cette dernière soirée riche en rien, tu penses à elle
et tu veux parler d’elle.
tu sais, judy. je lui ai demandé,
d’oublier
tout. parce que j’ai pas envie qu’elle se souvienne de moi et ma bêtise.
j’ai pas envie qu’elle se torture l’esprit en songeant qu’elle a pas pu m’aider et que tout avait pourtant l’air « bien » avant cette espèce de descente aux enfers.
tu remontes tes genoux pour y déposer cacher ton visage.
le regret. essence de tous tes maux.
le ciel est beau c’est sûr, c’est plus beau à regarder le cœur léger.
tu tournes un peu ta frimousse pour regarder ton ami
tu devrais parler à harry. il te comprendrait. il voudra t’aider à trouver une solution. tu ne peux pas fuir éternellement…
Aslan Icare Kaur
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Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Mar 23 Juil - 15:15
le soleil se couche aslan & renard
je devrais, oui. mais tu sais, je me pose plein de questions. comment va-t-il réagir? m'aimera-t-il encore par la suite? se sentira-t-il trahi que je lui ai menti? c'est difficile, renard. ça avait l'air si simple, entre judy et toi.
il avait baissé la tête et l'avait relevé. non, ça n'avait sûrement pas été aussi simple pour eux non plus. renard avait beaucoup à abandonner, et contrairement à aslan, lui ne reviendrait pas. il laissait sa belle derrière lui, tandis que lui pouvait encore protéger son beau.
il lui dirai. rassuré, il avait sorti une pièce de sa poche, et l'avait laissée briller contre le coucher du soleil, comme si elle aussi faisait partie du paysage.
tu as toujours le tien?
il avait obtenu 5 de ces gallions magiques. il avait distribué trois d'entre eux, hormis le sien. romeo, ceres et renard. voilà qu'ils s'éloignaient les uns les autres, alors que tout était si bon lorsqu'ils étaient ensemble. il devrait abandonner tout cela.
tu l'emporteras avec toi, hein, renard? tu me promets?
il avait tendu son petit doigt. un moyen discutable de sceller une promesse, mais c'était ce qu'il avait trouvé de plus significatif sur l'instant.
puis, ses pensées avaient dérivés vers d'autres horizons et il s'était de nouveau retrouvé perdu dans le soleil qui disparaissait enfin, alors que le vent de la nuit s'installait dans le paysage.
et si j'oubliais, vraiment? m'en voudrais-tu de t'effacer des mes pensées? m'en voudrais-tu de penser mes plaies en les supprimant définitivement?
de plus en plus, il s'interrogeait sur la possibilité de cette solution. ne serait-il pas plus simple de supprimer ce qui le blessait pour faire de lui quelqu'un de plus fort afin d'affronter la suite? voulait-il seulement faire table rase sur tout ce qui l'avait fait sourire?
Renard A. Leroy
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En couple avec : dernier amour - m. judy jenkins
Re: alors que le soleil se couche — renard (fb) Dim 28 Juil - 22:31
alors que nos remords se réveillent
l’air si simple. comme un refrain qui se souffle de lui-même, le matin réveillé.
si simple… si simple,
et pourtant si contrefait ?
l’épier d’un couloir à l’autre, recenser la moindre interaction, sourire un temps alors que tes yeux coupables regrettent chacune des photos volées. la contraindre avec de beaux mots et lui partager l’atrocité de tes bêtises à venir,
regarde comme tu as pourtant l’air si beau !
comme un ange au sourire d’enfant faisant face à un monde trop fade,
mais ton dos est si noir, tu ne le remarque même pas.
le mien est sous mon oreiller. je… ne me balade pas tant avec, d’autant plus… …lorsque je vais en forêt.
tu regardes l’ami trop sage.
il y a des choses précieuses qu’on préfère cacher. aux autres, et puis parfois même à soi-même.
et les promesses voudraient perler, lourdes de sens
toi qui t’étais pourtant bien souvent dérobé face aux serments.
tu n’hésites pas. mais l’admettre te prends du temps. il te manquera. lui. elle. eux. tu regretteras. en redoutant chaque matin.
je le jure. le geste accompagne le vœu.
puis ton corps s’étend, allongé, harassé presque reposé, caché contre le sol qui vous couve, tu regardes l’immensité qui vous console, écoutant le jeune aslan sans trahir les émotions qui grondent.
qui pourrait t’en vouloir de t’essayer au bonheur.
toi.
jaloux. amer. mais le sourire (un peu triste) aux joues
une belle et douce nuit bercée d’aveux et de remords
et de ces étoiles heureuses, pour deux enfants couchés sur leurs souvenirs.