Cats & Dogs & Bookworms ♦ Alcyone

Grisaille. C’était le mot qui convenait le mieux à cette journée. A part peut-être « déluge », « mousson » ou « pluie », tout simplement. Une parfaite journée d’automne perdue au cœur de l’été. Une chose que le jeune Ollivander déplorait passablement, ayant oublié son parapluie en sortant.

Il était sorti faire un tour dans le Londres moldu, prendre une pause dans ses recherches magiques, arpenter les rues de la City sans trop se préoccuper des détails ou problèmes qui composaient ses journées. Mais c’était la pluie qui l’avait trouvée la première et il courrait désormais à travers une rue commerçante en quête d’un endroit où s’abriter.

C’est alors qu’il la vit, cette boutique dont la devanture n’aurait pas vraiment détonné sur le Chemin de Traverse. « Hatchards », une librairie qui semblait afficher un certain standing. Néanmoins, il n’avait pas le temps de se mettre sur son trente-et-un. Tant pis, les vendeurs se contenteraient de son style décontracté.

Sans plus attendre, il entra. Quel meilleur endroit au monde où patienter qu’une librairie ? L’élégance de la façade n’était pas atténuée par l’intérieur, mais on y trouvait un soupçon de décontraction également. Ce ne devait pas être l’établissement le plus policé de la ville et la sélection de livres semblait plutôt variée.

Curieux, il se mit à déambuler entre les étagères, parcourant les titres du regard, à la recherche d’une chose qui retiendrait son attention.

C’est à ce moment qu’elle fit son entrée.

Elle était blonde, à peu près de l’âge de sa sœur et il semblait émaner quelque chose d’elle. Comme si elle était le personnage principal d’une pièce qui se serait situé au milieu d’une foule de figurants, la lumière des projecteurs braquée sur elle pour la démarquer du reste. Comme si sa simple entrée dans la boutique avait provoqué une éclaircie dans le ciel si gris de cette après-midi.
Un instant, Edwyn resta là, immobile, souriant comme on le ferait en retrouvant une vieille connaissance ou en ayant affaire à une personne qui regorgeait de bonne humeur. Puis, il secoua la tête et l’effet s’estompa quelque peu. C’était toujours là, présent, mais comprendre avait comme diminué le charme, lui avait rendu un certain degré de réalité.

Il ne pouvait vraiment détourner le regard, au contraire, il la fixait. D’un regard plus intrigué que charmé, comme pour lui dire « je sais ce que tu es », une sorte de message dans cette pièce pleine de moldus plus fascinés encore qu’il ne l’était. Devait-il aller lui parler ? Attendre qu’elle vienne d’elle-même ?
Dans le silence relatif de la boutique une seconde passa, puis une autre...