— sourire porphyre (aristotle)

novembre — Une bouteille d'alcool qui éclate, des mots qui se fracassent, les morceaux de verres par terre ; et t'apprends à dire je t'aime. Le coin de l’œil rivé sur ses larmes, l'incompréhension sur ton visage à chercher quelles étoiles avaient embrasser ses bras, tu tends une main ; Non ne t'approche pas !


janvier — Des allers, des retour, des je m'en fiche, ta sœur qui tape du poing, toi qui ne comprend rien. Tu ne vois qu'à moitié car t'as décidé d'oublier. Maman qui pleure encore, en cachette, consolée par la fumée de sa cigarette. Énième amant, mais leurs gestes n'ont rien d'aimant. Demain peut-être il neige.


mai — Fleur à la main, beau matin, elle était tout sourire. Vos grands yeux malicieux parlaient sans rire. Et peut-être que demain sera mieux. A l'aubes des étés tu croyais presque mourir. Peut-être tu le voulais, pour renaître de plus belle, pour te libérer toi, eux surtout, car ta hantise n'est rien face  à leur gouffre.


juillet — T'as décidé de pas vouloir, t'as décidé de plus vouloir. Est-ce que c'est pour ça que t'as mal ? Tes problèmes sont absurdes, tout comme un pied écrasant ta cage thoracique. Tout comme des mains pour ôter la vie. A t'en demander quand ça allait se finir, tu finis à te croire immortel. Le massacre cesse et ce sont tes sanglots qui blessent.  Tête basse, cœur qui bat, tout ce que tu veux c'est retrouver ses bras, étreinte estivale parsemée de tournesols. Tu pries le pardon pour des raisons fictives. Ton vice, lui, est fautif.


septembre —  Bruit battant et flagrance du tabacs. La musique gronde et tes oreilles se percent, assis sur le bar, inséparables, vous l'étiez ; et y'a des choses que tu veux pas  voir, elle non plus sans doute. Alors y'avait cette présence à deux pas de toi, un peu paternelle sans réellement l'être. Car vous n'avez pas de père. Mille fois t'aurais voulu le remercier, même si c'est sa fumée qui t'embrasse.


mars — Nouvelle danse. Les allures fatalistes, encore et toujours des cris, ça a duré toute ta vie - instants éphémères, instants éternels - ça sonne comme un ras-de-bol à tes oreilles. Ça chante et ça résonne; les échos pareilles aux malédictions t’écœurent mais peut-être que toi aussi tu voudrais maudire. Alors tout éclate, non ce n'est pas toi, c'est elle, ça sera toujours elle, car elle est toi mais un peu plus, car elle a le courage que tu n'as pas et qu'elle est bien plus brave. Tout éclate, littéralement, les murs tremblent tout autant que toi et la source du mal s'échappe.


août — Un mot d'adieu et un baiser. D'un geste lent tu serres les mains fragiles qui t'ont bercé. Quelques berceuses comme paroles, tout ira bien, tout ira mieux. Des promesses murmurées car t'as été au-delà des je t'aime. Aujourd'hui vous partez, à la découverte de nouveaux mondes ; à nouveau tu crois au contes. Et c'est sans doutes parce que les étoiles te fixent que tu ne sais plus où les limites de l'univers se définissent. L'été touche sans doute à sa fin mais il brille encore dans son regard. Dans un rire, tu souris.


décembre — Aujourd'hui encore, t'as tapé un élève. Aujourd'hui encore, t'as écris une lettre. C'est bientôt Noël, mais tu veux plus être sage. T'as encore fais des promesses. Parce que t'as pas besoin du reste. Et que c'est épuisant d'aimer si c'est pour le faire qu'à moitié, t'as observé sans comprendre alors t'as opté pour la haine. Car t'avais pas assez de rage auparavant, car t'as peur que ton bonheur de nouveau vous soit arracher. Pour d'autre raison, et aucune. T'as opté pour la solitude et t'as plume. Message à ta mère, demain il neigera peut-être.