talkless // waldemar

Fenry D. Williams
Captain Queenie Bitch
Captain Queenie Bitch
Fenry D. Williams
Messages : 1586
Points : 1728
talkless // waldemar Mar 24 Avr - 17:37


Talkless
Sa mère était morte. Croyance avait disparu, était revenu, avait tenté l'impensable. Faust était parti, sans un regard en arrière, sans un murmure à son oreille. Blue l'avait trahie. Felix lui avait fait mettre un genou à terre. Bertram l'avait surprise.
Fenry grande, Fenry forte, Fenry était morte, peu à peu, à chaque nouvelle perte, à chaque nouvelle entaille en son ego malmené.
Tout allait trop vite pour Fenry qui n'avait plus de repères. Tout faisait trop mal, le monde était devenu hostile ; dangereux. Ses nuits étaient hantées de cauchemars, elle qui avait toujours bien dormi. Sa conscience déchirée pleurait de ne plus être vaillante.
Elle se sentait sombrer vers les chemins sinueux – vers le destin des Williams, Fenry devenait folle.

La lune avait lancé ses premiers éclats dans les tissus d'ombre que le soleil avait laissé derrière lui et les dortoirs étaient plongés dans un silence vaste, dérangé par quelques craquements de sommiers et des mouvements de draps.
Cela faisait des heures qu'elle n'avait pas trouvé le sommeil et que ses oreillers, chaque minute, étaient un peu plus trempés. Dans un souffle désespéré, elle s'était levée, avait enfilé le premier pyjama-short qu'elle avait trouvé dans son tiroir et avait quitté la chambre.

En quelques enjambées, elle s'était retrouvée face à une autre porte, qu'elle ouvrit sans trop de difficultés, dans un craquement sourd et quelques crissements contre le bois. Et sans s'annoncer, sans aucun mot prononcé, Fenry ferma derrière elle, s'invita en poussant le corps allongé dans le lit.
Quelques pensées échangées avec l'esprit encore embrumé de son ami suffirent à le faire se déplacer.

Fais-moi une place, qu'elle lui murmura au creux de l'âme, le corps lâchement abandonné au sien et à ses draps.
Je ne dors plus, qu'elle lui confessa par des sensations fatiguées et lasses.
Et j'ai besoin de toi, qu'elle lui avoua tendrement en partageant son regard confident.
Des démons me hantent et j'ai besoin de ta lumière étaient les mots qui se décortiquèrent, disloqués au bord de ses larmes.
Invité
Invité
avatar
Re: talkless // waldemar Mar 24 Avr - 21:23




Tes rêves d'aurore boréale et de plaines enneigées sont perturbés par une voix distante, qui te sort du sommeil. Les yeux embués et la tête à l'envers, tu ne comprends pas tout de suite ce qu'on te demande. Mais bien rapidement, tu reconnais la voix de ton amie, la seule que tu entends aussi distinctement. Alors tu lui laisses une place, tout en te retournant pour la voir. Trouvant ses yeux, tu portes la main à ton menton et ouvres le geste vers elle, l'air curieux de la voir ici. Bonsoir. Que fais-tu- son esprit troublé résonne dans ta tête. Tu clignes des yeux, essayant de te réveiller, et poses lourdement la main sur son épaule. Calme toi. Tu remontes les draps sur ses jambes et, comme tu es assis, en profites pour allumer une bougie, bien qu'elle soit déjà bien consumée. Tes pupilles s’accommodent très rapidement à la lumière, puis tu retournes vers Fenry. Tu te désignes. Je. Puis elle. Tu. Puis tu encadres ton oreille de l'index et du pouce. Écouter. Je t'écoute.

À Londres, c'est ta sœur qui vient de temps en temps te réveiller au milieu de la nuit, faute de cauchemars. Même si c'est elle la plus grande, c'est une véritable petite fille une fois au lit. Il n'y a donc rien de plus normal à prendre soin de Fenry, alors qu'elle aussi prend le soin de t'écouter quand tu as besoin d'une oreille attentive. Peu importe l'heure de la nuit.

Tu ressens sa fatigue et sa détresse comme si elles étaient ancrées dans ton propre cœur. Alors tu cherches à la rassurer en lui laissant voir les images apaisantes du rêve que tu viens de quitter. La neige qui tombe sans un bruit, l'haleine chaude des rennes qui forment de petits nuages dans l'air glacial, le bonheur de rentrer dans la yourte aux couleurs vives. Tu ne fais rien contre ses larmes que tu vois naissantes, car tu penses qu'il est toujours mieux qu'elles coulent. Elles emporteront avec elle un peu de douleur. Ferme les yeux Tu guides sa tête jusqu'à ton épaule et lui laisses la liberté de s'installer. Respire lentement. Sécurisant, tu tentes de lui insuffler ton calme somnolent, celui de ton cœur qui bat encore trop lentement après le réveil, celui de ta respiration silencieuse qui voudrait retomber dans le sommeil. Et raconte-moi. Tes doigts passent dans ses cheveux comme par automatisme, démêlant doucement les nœuds qui se dressent sur leur chemin.

« no need for words »






Fenry D. Williams
Captain Queenie Bitch
Captain Queenie Bitch
Fenry D. Williams
Messages : 1586
Points : 1728
Re: talkless // waldemar Mer 25 Avr - 23:11


Talkless
Quand il s'agissait de Waldemar, Fenry ne se posait plus les mêmes questions. Il n'y avait plus de raisons d'avoir peur, il n'y avait plus de raisons de se sentir de trop – coupable, malade. Il n'y avait plus les sentiments dérangés qui prenaient d'assaut sa poitrine serrée. Il n'y avait plus que la douleur, simple, sans aucune pensée, il n'y avait plus que ses maux qu'il laissait couler. Il la libérait parce qu'il ne s'attendait à rien. Il la libérait parce qu'il n'avait aucune exigence, seulement qu'elle continue d'exister – d'être. Seulement qu'elle soit Fenry et rien d'autre.

Ses larmes n'avaient cessé de noyer ses yeux, et les sanglots qu'elle avait retenu pour ne pas inquiéter ses colocataires avaient fini par lui échapper. Au creux des chaleurs de ses draps, Fenry se sentait aussi dévastée qu'apaisée.

Ma mère me hante, les mots lui sont durs. Sa mère était si douce, tendre. Depuis qu'elle était morte, elle était devenue un monstre – une menace – dans l'esprit torturé de sa fille.
J'entends sa voix qui me reproche de ne pas l'avoir honorée les sensations lui sont partagées, la culpabilité la ronge et sa conscience la détruit.
J'ai essayé de tuer Felix, Wald. J'étais à deux doigts.

La honte s'empara d'elle. Même de l'avouer à Waldemar était difficile. Même de lui confier ces sentiments-là était une torture. Comment pouvait-elle encore se regarder dans un miroir, après ça ? Comment pouvait-elle encore se montrer en public, après tout ce qu'elle avait fait subir ? La culpabilité de ne pas avoir vengé sa mère était aussi terrible que celle d'avoir attenté à la vie de Felix ; la culpabilité qui rongeait ses sangs allait finir par assassiner son esprit.

« Je crois que je deviens folle »

Elle avait murmuré, cette fois, parce que la parole était plutôt adressée à elle qu'à lui, et elle se blottit un peu plus contre son ami, trouvant l'une de ses mains pour aller s'y attacher, mêlant ses doigts aux siens. Et quelques douceurs échangées, son souffle se perdit contre sa peau.

Colères et quelques images de brûlures morales, quelques images de sa haine – toutes ces émotions qui la rendaient faible.
Je ne sais plus ce que je dois faire, venger sa mère ou pardonner aux Gaunt, les détruire ou se ranger. Fenry n'était pas du genre à se taire, encore moins à obéir. Un incendie s'annonçait pour la famille qui l'avait détruite.
Je suis fatiguée de me battre.
Invité
Invité
avatar
Re: talkless // waldemar Ven 22 Juin - 21:28




Tu ressens une profonde tristesse en entendant ses sanglots, en sentant ses larmes mouiller ta peau. Et en entendant ses mots apparaître dans tes oreilles, et les sentiments qui les escortent, tu comprends qu'à voix haute sa gorge se serrait serrée, qu'elle n'aurait pas pu parler. Alors tu ouvres entièrement ton esprit, ne laissant pas une seule porte fermée, et acceptes de te prendre ce raz-de-marrée qui la tourmente, qui la noie. Elle ne traverse pas un moment facile, ta Fenry. Tu sens ce poids qui t'écrase, la culpabilité. Et il te faut prendre une soudaine et grande inspiration, comme si tu avais du mal à respirer, comme si ce poids t'étouffait. Et ton cœur bat plus vite, sous ce flot d'émotions. Mais ça tu t'y attendait.

Étrange sensation que d'entendre sa véritable voix moins fort et moins clairement que celle qu'elle projetait dans ton esprit. Tu lui embrasses le front et la serres quelque secondes un peu plus fort contre toi. Tu ne peux pas la laisser dire ça. ▬ Ce n'est pas vrai Fenry. Ta voix est grave, rauque et teintée de cet accent nordique. Tu ne deviens pas folle. C'est normal, ce que tu ressens. Tu reçois ses images de colère, de souffrance et de haine sans broncher. Car elles ne te rapprochent que plus d'elle. Tu les connais, ces images. Vous vivez la même chose.

Alors ne te bat plus. Mais ça ne veut pas dire que tu dois pardonner. Le souvenir déchirant de la mort de ta propre mère se défile dans ta tête, emportée par un loup-garou à tes yeux en tous points fautif. Tu serres les dents. Toi, jamais tu ne pardonneras. Et la faute sera impunément rejetée sur toutes ces autres créatures que tu rencontreras, une faute commune, une faute d'existence. Une faute impardonnable. Ne pardonne pas. Mais ça ne doit pas te faire souffrir. Nos mères, elles ne doivent pas hanter nos esprits. Il ne faut pas les laisser faire. Tes doigts se serrent autour des siens en éprouvant cette douleur de la perte d'un être aimé. La mienne, elle est là. Tu lâches sa main et ferme ton poing à demi, venant frapper deux petits coups au centre de ta poitrine. Cœur. Regarde. Tu prends délicatement sa main et reproduis le signe, au cœur de sa propre poitrine. Cœur. Tu voudrais lui faire comprendre, sans savoir quoi lui dire, que la douleur renforce l'amour et qu'elle permet de ne jamais oublier. Mais la tienne, elle est ici. Tu viens lier tes deux mains devant son front et doucement, tu les sépares, dessinant un mot avec tes doigts. Esprit. Dans ta tête. C'est ça qui doit changer. Tu lui montres des souvenirs intimes, secrets, desquels tu n'aimes parler avec personne d'autre que tes frères et ta sœur. Mais Fenry, lentement, tu sens qu'elle rentre dans ce cercle fermé. Celui des personnes qui comptent et qui compteront toujours, peu importe leurs actions. Alors elle peut voir des moments doux, de partage entre une mère et son enfant, de cet amour maternel immortel. Celui qu'il ne faut pas oublier. Le seul qui doit compter.

« no need for words »






Fenry D. Williams
Captain Queenie Bitch
Captain Queenie Bitch
Fenry D. Williams
Messages : 1586
Points : 1728
Re: talkless // waldemar Lun 17 Sep - 16:29


Talkless
Les amours échangées étaient bien plus précieuses que n'importe quels mots, n'importe quels sons. Les sensations et les souvenirs qui envahissaient leurs esprits à tous les deux étaient quelque chose de fort; de puissant. Même pour Fenry qui avait l'habitude de voyager avec sa legilimancie ne connaissait que peu de contact de ce genre ; intimes ; personnels ; émotionnels.

Ainsi elle avait fermé les yeux, et s'était laissée bercer par ce que Waldemar lui offrait, ce panel infini d'émotions vraies et grandes. Ce qu'elle aimait, Fenry, c'est que ça lui appartenait sans lui appartenir. Elle ressentait sans que ça lui soit gravé dessus. Elle expérimentait sans avoir besoin d'en souffrir.

En rouvrant ses paupières, elle suivit du regard ses gestes, et approuva chacun d'eux d'un léger mouvement de tête. Il avait raison, bien sûr. Sa mère, la vraie, ne lui aurait jamais rien reproché. Ce n'étaient que des idées, des images. Ce n'étaient que des mots, des personnifications injustes et incontrôlées. Sa mère n'aurait jamais voulu faire naître de la colère.

Merci se déclina de mille façons dans leur univers étoilé, et elle referma les yeux, se blottissant contre lui, et s'apprêtant à dormir. Il lui fallut une seconde avant que son esprit ne s'éteigne, et s'enfuie.

Bonne nuit.
Contenu sponsorisé
Re: talkless // waldemar

talkless // waldemar
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Dabberblimp ::  :: Sous-sols :: Serpentards :: Dortoirs-
Sauter vers: