Le bal, et pas de cavalier. Faust n'était plus là pour lui sauver la mise et elle n'avait pas pardonné à Blue. Même Ruben avait déjà accepté l'invitation de quelqu'un. Il fallait croire que son charme n'avait plus autant d'effet que les années précédentes. Cette fois, il n'y avait eu personne pour lui demander une danse.
Il était tard, et Fenry s'était dirigée vers la salle reculée du miroir, pensive et le vague à l'âme, pour toutes ces pensées qui ne cessaient de la hanter ; sa mère, les Gaunt, Felix, Blue, Faust, son père et cette autre fille qu'il avait engendré. Le bal aurait été une belle occasion de se changer les esprits, si il ne lui rappelait pas sa profonde solitude.
En poussant la porte, lourdement, Fenry haussa les sourcils. Devant le miroir, il y avait déjà quelqu'un, et elle aurait reconnu entre mille les traits de Waldemar. Un sourire écorcha ses lèvres, et elle se positionna à côté de lui, le regard plongé dans le miroir.
Rien. Il n'y avait jamais rien. Ça la frustrait plus que tout.
Qu'est-ce que tu vois se chuchota dans ses pensées, comme si ça n'avait pas été une question. C'est cruel de voir, à portée de mains, le désir le plus profond qui hante notre existence. Peut-être qu'elle n'était pas si mécontente de ne rien y voir, finalement. C'est cruel de nous faire croire que ça existe.
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Re: we'll be royals // Waldemar Ven 22 Juin - 20:21
Ya des jours comme ça, où t'es pris de nostalgie. Mal du pays, doutes sur le futur, envie de prendre soin de ton frangin, envie de revoir la neige. Et dans ces jours-là, tu sais pas trop quoi faire. À qui parler, où aller glander, comment parler. Alors souvent tu erres un peu au pif, en évitant les autres. C'est comme ça que tu as découvert le Miroir, la première fois, dès tes premiers mois à Poudlard. Et depuis, t'y retourne de temps en temps, des fois totalement par hasard. Tu te perds encore dans les couloirs sinueux de cette école un peu trop grande.
Alors bon, t'es là, devant le Miroir, assis par terre sur les pierres froides. Les jambes tendues devant toi et les mains tapotant du bout des doigts le sol. Est-ce que c'est vraiment ça, que tu désires le plus? Est-ce que ce n'est pas plutôt la vengeance sur la mort de ta mère? La première fois que tu es venu ici, tu te souviens avoir pleuré. Il devrait pourtant apporter une vision heureuse, ce miroir, non? Tu ne comprends pas tout, et tu ne cherches pas forcément à tout comprendre non plus. Quand tu viens ici, c'est parce que tu sais que tu peux la revoir.
Tu sursautes, effrayé par ces paroles soudaines dans ta tête qui vienne assourdir le silence. Parce que tu ne l'avais évidemment pas entendue arriver. Et quand tes yeux captent enfin ce rose familier, tu te détends. Tu avais reconnu sa voix, de toute façon. Tu mimes dans ta langue silencieuse la peur, les doigts de ta main droite crispés contre ton cœur. J'ai eu peur! Tu lui souris ensuite, la saluant d'une main partant de ton menton pour aller vers elle, et tu retournes à ta contemplation. Je vois la Finlande. Et ma mère. Tu croises les bras, légèrement gêné. Mais tu sais qu'à Fenry, tu peux tout lui dire. Sur mes épaules il y a une fille. Je ne sais pas qui c'est. Mais je crois que nous somme mariés. Un autre sourire vient étirer tes lèvres alors que tu passes une main derrière ta nuque, fixant tes orteils. Tu as raison, c'est cruel. C'est alors elle, que tu regardes ensuite. Que vois-tu?
Re: we'll be royals // Waldemar Sam 30 Juin - 0:33
We'll be royals
Les yeux s'étaient à peine croisés, les pensées s'étaient entre-mêlées, et dans un silence consenti, ils s'étaient échangées des images, des sons sourds, des tendresses lourdes de tristesse. Ou l'étaient-elles vraiment ? En regardant au travers du miroir, Fenry se sentit honteuse de constater que malgré les heures qu'elle passait à loger dans l'esprit de Wald, elle n'était pas capable de le connaître plus que ça.
Ça a l'air beau.
Fenry qui s'introduisait dans la vie de tous, qui détruisait toutes les barrières des inhibitions, avait l'impression que le monde lui était inconnu. Waldemar avec qui elle dormait quelques soirs, échangeait ses idées noires, lui semblait inconnu.
Elle baissa la tête, et elle parla à voix haute en même temps que ses pensées heurtaient les siennes.
« Rien. Je suis là, mais rien n'a changé. Je suis là, et c'est tout. »
Qu'est-ce qu'elle voulait vraiment, au plus profond d'elle-même ? Si seulement elle savait. Elle ferma les yeux, et parmi les images qui traversaient son esprit, il y avait quelques étreintes, quelques regards, rien de concret, que des clichés flous et incertains. A l'heure actuelle, elle ne voulait rien. Elle voulait que tout s'arrête et qu'elle puisse respirer quelques secondes. Elle voulait qu'on lui laisse le temps dont elle avait besoin.
Et puis il y avait des images du bal qu'elle redoutait. De l'année passée qui fut désastreuse. Des images d'une robe rouge qu'elle ne porterait jamais.
C'est idiot, mais je crois que ça me fait peur. Tout me fait peur, désormais, Waldemar. Les gens me font peur, la solitude, le bal, le futur. Tout.
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Le bal, et pas de cavalier. 
