[T] Je peux avoir un autographe ? (amy)

Il s'était réveillé la tête dans l'arrière train après une nuit passée à composer. Ça lui prenait des fois, comme une envie de pisser qui ne partirait pas avant de l'avoir assouvie, alors il avait passé des heures à gratter sur le papier des tas de notes et de paroles qui, à vrai dire, n'avaient pour l'instant pas grand sens du tout. Mais c'était déjà un bon début, bien qu'il soit légèrement agacé de n'avoir quasiment pas dormit pour obtenir ce genre de résultat. Ah, la journée promettait d'être longue... En plus il avait entraînement de Quidditch tout à l'heure, la poisse. Fallait être au top pour ne pas freiner toute l'équipe, quelle était dure cette vie d'étudiant.

La Grande Salle est déjà bondée lorsqu'il monte prendre de quoi se requinquer, l'estomac grognant depuis l'aube la faim qui le tiraillait. Le petit-dej se transforme en un véritable festin avec tous ces croissants, ces verres de jus d'orange qu'il aligne un part un et, oui ça vire au grand n'importe quoi, ces œufs brouillés déposés sur une pile de tranches de jambon qu'il avale comme si de rien était. Il avait faim, il n'avait pas menti. Et puis de bondée elle était passée à quasiment vide en quelques minutes. Lui n'avait pas terminé alors il avait pressé ses amis de ne pas arriver en retard en cours à cause de lui. Il n'aurait rien puisqu'il n'avait pas encore cours à cette heure, du coup il était plutôt content de pouvoir prendre son temps.

Son regard endormi se posa distraitement sur le courrier gentiment apporté par Oslo. Il n'y avait pas grand chose aujourd'hui non plus, la seule lettre digne d'intérêt semblait être celle de son père qu'il ouvrit rapidement après avoir attrapé un énième croissant dans sa bouche.

Salut fiston,
Comment tu vas ? Alors raconte-moi, ta rentrée ? De notre côté je n'ai rien à te raconter, ça va faire à peine une semaine mais c'est vide sans toi à la maison tu sais. Les chatons s'ennuient et ton oncle passe la journée à râler. Enfin, rien qui change de d'habitude. Profite bien de ton année fiston et profite pour te trouver une copine ça te fera du bien tu verras !

Hors sujet d'ailleurs, mais les voix ce sont calmées ? Avec Dino on s'inquiète vraiment, tiens-nous au co-

C'est un cri qui le tire hors de sa lecture, beaucoup trop enjoué et surprenant pour qu'il ne puisse l'ignorer. Il s'était tourné vers elle, les yeux ronds comme des soucoupes sans vraiment comprendre la tornade qui venait de lui tomber dessus. Je te demande pardon ? C'est qu'il fallait lui laisser le temps de percuter ; quelque chose comme cinq petites secondes devraient faire l'affaire. Mais elle attend et en attendant lui la toise, toujours aussi étonné. Elle avait une drôle de coiffure, et portait l'uniforme de Serdaigle. Alors comme ça il avait des fans aussi à Poudlard ? Ça y est, il capte. Euh... Si si il capte, c'est seulement qu'il est un poil gêné quand même, on lui avait encore jamais fait le coup en plein petit-dèj. Désolé, tu m'as un peu pris d'cour haha. Amy c'est ça ? Tu as un papier sur toi ? Parce que lui, à part son courrier il n'avait pas grand chose malheureusement.

Elle avait l'air heureuse, terriblement heureuse à vrai dire. C'est qu'elle parlait super fort et vraiment vite, il ne comprenait pas tout mais il était bien obligé de lui sourire, parce qu'elle était heureuse et pleine de vie. Il avait retenue qu'elle s'appelait Amy, Amy Witehouse, et qu'elle l'aimait bien. Beaucoup en fait, allant jusqu'à déchirer son bel uniforme pour avoir un autographe. Elle en faisait sans doute un peu trop, mais ça restait quand même réellement vivifiant une telle personnalité. Tu veux devenir célèbre ? c'était une question toute simple qu'il s'était posé en l'écoutant parler -crier-, tandis qu'il prenait dans ses mains le morceaux de chemise puis sortit un feutre de la poche intérieure de sa cape. Il préférait de loin la plume, mais sur un tissu, ça restait le plus plus pratique. Et tout en l'écoutant il lui écrivit quelques mots : "à l'énergique Amy, ne cesse jamais de demeurer qui tu es. Bartolomeo" avant de lui retourner l'autographe.

Elle voudrait qu'il fasse un concert ? Ici ? Lui ?
Oh euh. Je pourrais.

C'était beaucoup trop d'honneur.
Il aimerait vraiment en réalité, mais pour ça il fallait encore aller en parler aux directeurs, et s'il ne doutait pas que la sœur soit d'accord, il avait un peu plus de mal à croire que le frangin pouvait accepter. Ça n'était pas une mince affaire, et il ne pouvait pas s'en confier à la demoiselle étant donné qu'elle était déjà partie sur autre chose. Un sourire vint étirer ses lèvres, au moins elle ne lui laissait pas le temps de se focaliser sur le négatif. Il aurait vachement de mal à la suivre autrement. Je crois que je saisi oui, avait-il répondu à la suite, tout réfléchissant quelques instants au fait qu'effectivement il y avait la base, mais celle-ci pouvait être vachement différente d'une personne à une autre. Enfin bon, ça n'était pas le plus important.

Elle s'éclate de rire soudain et il rit avec elle, le sourire aux lèvres et la joie dans les yeux tout en rangeant son feutre préalablement refermé. Elle avait réellement ce quelque chose de vivifiant, et en plus de ça elle semblait drôlement sympa. Ça lui donnait envie de lui faire plaisir. Des fans comme Amy, il n'y en avait pas tous les jours en plus.

Des fans qui vous accostaient en plein petit-déjeuner non plus.

Dis voir, tu veux que je te chante un truc ? Pour te remercier de ta gentillesse.

Et de ta gaieté aussi.

Ce que tu veux, pour peu que je connaisse !

Parfois, il faudrait qu’il arrête d’être aussi gentil, parce qu’un jour cette pauvre Amy finira vraiment par lui faire un arrêt. Il n’est pas habitué à autant de joie à vrai dire, c’était assez surprenant, quelque peu effrayant lorsqu’il y pensait. L’expressivité de la demoiselle avait du mal à le rassurer, lui qui ne se retrouvait déchaîné que lorsqu’il était sur une scène face à des centaines de gens, mais elle lui faisait chaud au coeur et c’est peut-être bien pour ça qu’il ne pouvait s’empêcher de vouloir la remercier. Elle lui donnait envie de chanter, encore et encore, jusqu’à ne plus s’arrêter. Amy, lorsqu’elle lui parlait avec ces étoiles dans les yeux, lui prouvait qu’il avait raison de faire tout ça. De chanter sans ne plus s’arrêter.

Il a le regard bien trop doux, et le visage qui affirme avec ce sourire amusé sur les lèvres lorsqu’elle redit son amour pour les chansons moldues, puis les mirettes qui pétillent soudain lorsqu’elle prononce le nom de cet artiste que lui aimait tant. Alors elle aussi, hein ? Ça leur faisait un point commun, et puis il les connaissait toutes par coeur ses chansons, alors il comprenait parfaitement où elle voulait en venir. Zayde avait le don de joliment mener le peuple à la révolution, plein d’espoir et de hardiesse -quelque chose qu’il ne commenterait pas, se sentant un peu trop honteux d’être encore plus fleur bleue qu’il ne le laissait paraître.

Un rire qui s’échappe tandis qu’il lui avoue tout de même être content de voir qu’ils pensaient à la même chose, puis il l’invite à s’asseoir avec lui, juste eux deux. Une inspiration alors qu’il clôt ses yeux avant de commencer à tapoter doucement le rythme de la mélodie du bout de ses doigts sur la grande table en bois. Quelques secondes s’écoulent avant qu’il ne commence enfin à chanter, laissant le ton grave de sa voix envahir doucement l’espace environnant. Il n’était pas si concentré, simplement heureux et ça se voyait, se ressentait lorsque ses mots franchissaient la barrière de ses lèvres enchantées. Il y avait du coeur dans ses paroles, quelque chose d’assez magnifique, d’une tendresse presque impossible.

La passion d’un amoureux transi,
qui chantait comme si en dépendait sa vie.




Feat @Amy Whitehouse

Il ne se demande pas à quoi les autres pourraient penser s’ils les voyaient ainsi s’emporter, se contentant d’oublier les peines pour retranscrire à voix hautes ses plus belles émotions. Lui se sentait vibrer, à peine étonné lorsqu’elle le rejoignit, accueillant avec plaisir celle qu’il considérait comme une nouvelle amie. Il avait eu cette chance d’avoir une communauté qui le suivait sur les réseaux sociaux, une adorable communauté qui se déplaçait, parfois, lorsqu’il se présentait ça et là en Italie, lui permettant ainsi les rencontres et les moments inoubliables dont il rêvait. Il avait cette chance, Bartolomeo, de pouvoir s’exprimer et d’avoir le droit d’aimer, d’être aimé en retour aussi, pour ce qu’il était. C’est pour cela qu’il la remerciait du plus profond de son coeur, même une fois la chanson terminée.

Doux sourire qui ne quitte plus ses lèvres, il se laisse surprendre par l’étreinte, sursaute même un peu, se tend puis se détend une fois l’étonnement passé. Il est gêné, parce qu’il ne s’y attendait pas vraiment, alors il rougit un peu comme un enfant. Mais il est content Bartolomeo, content d’avoir pu la rencontrer, et d’être certain de la recroiser. Les bras se croisent dans le dos de la belle, furtive étreinte comme pour lui dire qu’elle n’avait pas à le remercier, après tout, lui pouvait vivre sa passion grâce à ces personnes comme elle qui le soutenaient. Elle n’avait pas à le remercier de ce qu’il faisait pour lui dire merci, à elle et à tous les autres.

Puis ils s’écartent, rougit plus encore lorsqu’elle lui ébouriffe les cheveux, et ne semble pas pouvoir retenir ce rire pour accompagner le sien. Voilà qui l’aura mit de très bonne humeur pour affronter cette journée, elle avait l’air vraiment drôle la gentille Amy.

Je suis pas prêt d’oublier ce moment, merci à toi Amy.

Un regard à son portable avant qu’il ne se lève tranquillement, récupère ses quelques affaires rapidement avant de se tourner une dernière fois vers elle, le sourire si grand sur ses lèvres.

Va falloir que j’aille en cours, mais on se revoit vite ! À bientôt !

Un clin d’oeil enjoué et le voilà déjà qui disparaissait derrière les hautes portes de la grande salle pour rejoindre son premier cours de la journée.


Feat @Amy Whitehouse