Zen Hooper | une recherche de lumière

En lisant cette phrase dans un livre, j'ai ris. J'ai beaucoup ris, tellement que j'ai eu envie de pleurer. Ceux qui disent ça en voyant parfaitement bien tout ce qui se trouve autour d'eux ne peuvent pas comprendre la chance qu'ils ont. Ils ne peuvent pas comprendre qu'en disant cela, il en blesse d'autre qui tienne a ce soi-disant sens 'surfait' pour moi, il est important, tellement important que aujourd'hui j'essaie de faire travailler ma mémoire pour me rappeler des agréables choses que j'aurais vu avant de tomber dans les ténèbres.

Quand depuis petit, vous êtes toujours à la traîne, toujours celui qui court derrière les autres dans les courses organisées en sport. Toujours dernier à franchir la ligne rouge, toujours premier à trébucher. Au début on soigne les mauvaises blessures gentiment, ça arrive à tous les enfants après tout. Puis, quand on se rend compte que ça revient régulièrement, on commence à s'inquiéter, on engueule en croyant a une bagarre puis en me voyant pleurer on se dit que non, ce n'est pas une bagarre mais autre chose. Alors, en tant que parents, ils se sentent obligés de chercher, de penser à d'autre possibilité. Je ne comprends pas bien ce qui m'arrive, mais rapidement, on m'impose ces espèces de mini vitre sur le nez. Des lunettes en somme, mais pour un gamin pour moi c'est gênant. Enfin, je dois bien le reconnaître, a l'époque, c'est la découverte de nouvelle chose, une vue plus nette, des horizons que je n'arrivais pas à distinguer avant. Toujours est-il que je courais beaucoup à l'époque et là, d'un coup, je devais faire attention à ne pas les casser.

En vrai, je vais en faire payer des paires de lunettes à mes parents, à force de jouer les casses-cou. Enfin, eux, ils disent rien, ils sont contents que je m'amuse.

Le temps passe, les corrections des lunettes se renforcent et moi, a côté, je me calme, je deviens un adolescent, un ados normal parmi, un moldu qui ne se rend pas encore compte qu'il va bientôt avoir la chance de voir sa vie changer, de voir un nouvel espoir. Toujours premier à l'école, toujours en train de s'ennuyer, je profite à fond de la vie, jusqu’à que l'idée de rentrer dans l'école de sorcier fasse son bout de chemin. Au début, c'est un refus, maman disait que de toute façon, ce n'était pas pour moi, là-bas, ils étaient différents. Comme dit, à cette époque, c'était genre, on ne mélange pas les torchons et les serviettes pour ma mère … limite.


On en ris, on essaie de se dire que de toute façon qu'est-ce qu'on aurait pu foutre à fréquenter une école de sorcier ? Non mais franchement, au début, c'est le jugement, puis, après, c'est la jalousie, puis l'envie. Je connaissais depuis un petit moment l'école de Poudlard, notamment parce que mon père, c'était un moldus sorcier qui avait fait son bout de chemin là-bas lui il avait la chance d'avoir la vécu cette expérience, ma mère en tant que moldus n'y pensais pas trop. Deux esprits opposé et pourtant si complémentaire. Ils étaient d'accord sur presque tout, car je l'avoue, quand j'ai piqué ma crise, ils étaient un peu moins d'accord.

« Mon fils ??! Handicapé comme il est ! Dans une école de sorcier !! Tu as perdu la tête !! » et mon père répliquait par un « non mais ils vont l'intégré, et puis, franchement, s'il le veut ? Il demande pas grand-chose, je suis sûr qu'il a réfléchie et puis les sorciers ne sont pas si méchants entre eux voyons ! »

Mouais.  Début adolescence à l'époque, je m'ennuyais à mourir et j'avais besoin de changement à l'époque. Je savais que ce ne serait pas aussi que les autres établissements de primaires que j'avais fréquenté mais je voulais voir des choses incroyables avant de sombrer. En vrai je vous ai pas encore raconté le moment où j'ai  appris pour ma ''maladie'' mais en vrai, je suis sûr que vous devez vous en douter, ça a été assez … dur. Ils ont mené le sujet doucement, mais ils m'ont annoncé ça juste à la fin de mes années de primaire, donc c'était assez récent ? Ouais c'est ça, récent. Alors pour le coup il ne fallait pas s'attendre a une réaction positive d'un ados en plein début de crise. Enfin, finalement, j'ai encaissé et me re-voilà à 11 ans à leur réclamer le défis de ma vie.

Je ne voulais qu'une chose, qu'on me laisse ma chance de répondre positivement a ce message qui m'invitait à rentrer dans cette nouvelle école, oui, parce que je me rappelle que tout est partie de ce simple message venant de l'école.

Au final, maman a cédé parce que elle voyait que je lui faisais la gueule et elle aime pas voir son fils chéri faire la gueule. Du coup, hop, candidature partie, on rassure bien l'école avec des documents médicaux pour montrer que le handicap est gérable et pas encore trop développé. Alors, j'imagine bien que si j'ai été accepté aujourd'hui c'est probablement parce que j'étais un bon dans mes classes précédentes et que mon cousin est passé par cette école en tant que sorcier-moldus, merci la famille de mon père, mais aussi et surtout parce que au fond, accueillir un handicapé moldu, ca peut apporter une bonne réputation auprès de l'opinion publique. « voyez, pas de discrimination, même les handicapés moldus ont leur chance ! » enfin, un truc du genre je suppose.

Bon après je râle mais en vrai je suis méga trop heureux parce que tout ce que j'ai entrepris a réussi jusqu'ici. J'ai réussi a intégré cette école en en vrai, je peux m'estimer heureux car il y a pas marqué « handicapé » sur mon front, donc on me capte pas vraiment pour l'instant, du coup j'ai pas trop de mal à m'intégrer, en tout cas, je fais tout pour. J'ai beau avoir les nerfs à cause de cette 'maladie' je sais que cela ne vaut pas la peine de se morfondre, alors malgré mes discours un peu pessimiste sur ma propre vie, je suis plutôt positif en vrai, car finalement, l'intérêt maintenant c'est de profiter des derniers rayons de lumière non ?