[SPEED DATING] boy I've been down before — Judy & Charlie

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Pourquoi tu t'étais inscrite à cette soirée stupide ? Qu'est-ce que tu attendais ? A rencontrer le prince charmant ? Faux. Tu ne le connaitras pas, et encore moins ce soir.
Pourtant tu te mentais à toi même Judy, tu t'étais faite jolie avec Jordan. Tu ne voulais pas paraitre pour une pouilleuse ou une perdante. Tu t'assumeras et advienne que pourra.
Lorsque tu arrives au bras de ta meilleure amie devant la grande salle, tu ouvres la bouche, un peu hébétée du monde présent. Jay vous rejoint aussi. C'est de sa faute si tu étais là ! En réalité, c'était aussi de la tienne s'il était là. Quelle idée aussi... C'était la saint-valentin, en réalité c'était la soirée des célibataires. Tu croises Archibald dans le couloir et hausses un sourcil avec un rictus qui voulait dire "oh la la me juge pas hein". Surtout pas par le cousin célibatard de la famille.

Jay est appelé en premier, il te fait signe que son date est déjà sur place et te dit à tout à l'heure. L'esprit noué, tu lui fais un signe de la main et tu donnes ensuite ton prénom à la plume à papote qui s'occupait du registre des inscrits et tu grimaces en voyant qu'elle note "Judespair" au lieu de juste Judy. Saleté de plume.

— « Non, c'est juste J- »

Mais on t'interpelle pour te signaler que ton date était déjà assis à sa petite table. Ton coeur loupe un battement et tu lâches le bras de Jordan qui pestait sur "Jorham" qu'avait écrit la plume. Saleté de plume.

— « Bonsoir ! »

Tu souris, un peu gênée. Il s'était levé pour te saluer et tu avais presque failli trébucher sur son pied, tant il était grand. Un peu déboussolée par l'impression d'être une fourmi face à une tarentule, tu t'assois en face de lui et jette des petits regards inquiets autour de toi. Tu ne connaissais absolument pas ce garçon. Il ressemblait de très très loin à plusieurs asiatiques de Serpentard, mais tu ne saurais dire si tu lui as déjà parlé. Il fallait dire que tu n'avais pas vraiment beaucoup d'amis dans cette maison.

— « Je.. Je suis Judy. Judy Jenkins. Ravi de faire ta connaissance. » Après un petit silence, tu t'empresses d'ajouter. « Tu es venu tout seul à cet évènement ou on t'a forcé? »

Puis tu te jettes sur la bierraubeure qu'on vous avait servi sur chaque table, évitant son regard en priant pour qu'il ne s'attarde pas sur tes iris bicolores.

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ft. judy jenkins
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Sous le faux ciel de la grande salle illuminée de douceurs et les jambes pliées sous la petite table que l’on lui avait attribué, Charlie tentait tant bien que mal de se défaire se la tension qui durcissait ses traits. La bièraubeurre, il le savait, finirait par s’en charger à sa place. Il en avala une gorgée avant de déverrouiller son pineapple.

[ C’est bon, j’y suis. ]
[ J’oublie pas ce que tu as dit Romeo. ]

Dans un froncement de nez, il reposa le téléphone. Il était arrivé en avance.
Sur le chemin, il avait croisé Jules - Jules et les étincelles moqueuses de son regard et son sourire en coin. Il y avait eu quelque chose de particulier. Peut-être était-ce le jour, peut-être était-ce lui, mais Charlie avait senti ses doigts lui piquer. C’était nouveau, ce n’était pas banal, Charle Foster ne se mettait pas en colère. Il réprimait toujours les fourmis qui remontaient le long de ses bras, et pourtant - un seul mot et il lui aurait collé la tête contre les briques du couloir.
Mais rien n’avait été dit, ça n’avait duré qu’une seconde, le temps d’un croisement. Il avait gagné les grandes portes et c’était terminé.
(Imaginer le « Fancy Charlie » que la plume avait déclaré de son plus beau ton monocorde sortir de la coupe de feu eut le mérite de l’adoucir un peu.)

La Saint-Valentin.
Ce n’était pas important.
Pourquoi y avait-il de l’alcool dans la grande salle ?
Sa vision fut envahie d’une petite nuée de chauve-souris.

« Bonsoir ! » Le nez levé vers lui (il s'était redressé) et sous les lumières tamisées pour l'occasion, elle avait l'air plus petite que ce qu'elle devait être en vérité. Mais avec sa petite stature, sa voix enjouée encore inconnue et son sourire un peu crispé, elle avait ramené ce qui lui permit d'estomper ce qui restait d’austère sur son visage, le reflet de ce que cette soirée devait être : insouciante.
« Bonsoir. »
(En deux pas, il avait gagné l'autre côté de la table pour tirer sa chaise avant qu'elle ne s'asseye.)

« Charles Foster, mais appelle-moi Charlie. Enchanté, Judy. » C’est que Charlie ne savait pas vraiment faire autrement : il fixait les gens - alors il la fixait. La petite chauve-souris qui ornait son cou allait de paire avec celle qui ornait son poignet. Distinctif. C’est ce genre de choses qui rendaient une personne attachante.

Il fit bien attention à poser sa chope avant de lever les yeux au ciel et de s’adosser au dossier de la chaise. « Un ami m’a inscrit et entre nous, je préférerais être ailleurs. C’est pas trop mon truc, la Saint Valentin. Mais bon, tu n’y es pour rien. Et toi ? »
Sans vraiment changer de position, il leva son verre comme pour essayer de voir à travers la condensation qui rendait le liquide plus opaque encore. « Ce qui m’étonne, c’est qu’on nous serve ça. »
Le regard de nouveau porté sur elle, il se pencha légèrement en avant. « Ça va ? Tu as l’air un peu nerveuse. »

BY CΔLΙGULΔ ☾

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Tu étais intimidée, c'était normal. Toi qui pétillait... qui souriait toujours avec bonne humeur et entrain, te retrouvait face à une tête froide au ton solennel. Il s'était levé si vite que tu n'avais pas eu le temps de réagir alors qu'il tirait déjà ta chaise pour te permettre de t'asseoir. Tu rougis un peu, t'installant donc en faisant comme si c'était juste normal.

Charles. Il s'appelait Charles. Tu le regardes un peu de manière intense, quelques secondes, happée par son prénom. Mais une fois que tu te rendis compte que tu le fixais un peu, tu détournas les yeux rapidement. Ton grand sourire s'estompe avec morosité quand il affirme ne pas vouloir être là. Tu te reprends cependant rapidement, lui octroyant un regard cette fois ampli de douceur.

— « Je vois. Je vais tâcher de te rendre alors la tâche agréable. Moi j'ai fait un pari avec mon meilleur ami. »

Tu glousses légèrement, mais avec politesse, ce qui rendait presque le son mélodieux.
Tu inspectes alors à ton tour le contenu de la boisson que tu avais failli renverser, te posant alors la question.

— « C'est peut-être exceptionnel. Il n'y a pas beaucoup d'alcool dans la bière au beurre et les élèves en dessous de seize ans ne sont pas autorisés à participer. Si personne n'excède une cannette, on ne devrait pas retrouver de camarades sur les tables haha ! »

Tu souris avec sincérité et tressailles quand il perçoit le ton subtilement tremblant de ta voix. Percée à jour. Tu ne sais pas trop ou te mettre, remuant péniblement sur ta chaise.

— « À vrai dire, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas retrouvé avec un garçon sans avoir d'attentes ou d'aprioris. J'espère que tu ne me trouveras pas trop neuneu ou légère, j'aimerai faire ta connaissance sans aucune exigence. »

Tes yeux luisaient d'un sérieux presque en décalage avec tes minauderies d'il y a quelques instants. Comme si tu avais quelque chose à te prouver à toi, avant de lui prouver à lui.

— « Tu es en quelle classe ? »

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La courbe timide de son sourire traçait une douceur affirmée, et si Charlie n'avait pas eu l'esprit un peu embrumé de doutes il la lui aurait sûrement vaguement rendue. C'est le coin de ses yeux qui le fit à la place (ils étaient en tête à tête pour les mêmes raisons.) « Je suis pas sûr que les habitants de ce château soient connus pour être raisonnables. »
La suite, en revanche, était inattendue ; peut-être parce que ça le toucha plus que ça n'aurait dû. « Pas d'attentes. » Cette fois, il s’attarda un peu plus sur son visage. Elle avait un regard décidé, très distinct aussi, ah. Il venait de le remarquer « Tu n’es rien de tout ça, et ce serait avec plaisir. » Elle avait l’air sincère, et c’était plutôt agréable. Visage de marbre et verbe de glace - pourtant, Charlie lui était reconnaissant de l’avoir verbalisé. Pas d’attentes.

« Huitième année, droit et politique. » Il aurait été dommage de gâcher cette bière de toute façon. « Serpentard, » précisa-t-il.
Sur le côté de la table, là où le pineapple de Charlie gisait dans l’ignorance la plus totale malgré ses appels de LED, se trouvait une assiette. Avait-elle toujours été là ? Charles n’en avait aucune idée, mais les gâteaux qui s’y trouvaient avait l’air appétissants. Roses, en forme de cœur, au glaçage mauve pastel. Il craqua la pointe de l’un d’eux entre son pouce et son index. « Et toi ? » Ils avaient un goût de violette avec une touche d'étincelles.

« Non, laisse-moi deviner, trésor. Poufs- hein ? » Pardon, quoi ? « Euh- » Enfin, pour la première fois de la soirée, une expression distincte pris place sur son visage. Sourcils arqués et yeux un peu arrondis - les mots étaient sortis tous seuls. « Excuse-moi mon cœur, ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Mais enfin ? » C’est que c’était très embarrassant, et ses lèvres se pincèrent autant qu’il se mit à prier pour ne pas rougir. Heureusement il était encore trop mortifié pour ça.

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Tu ne savais pas vraiment à qui tu avais à faire Judy. Était-il mauvais ? Etait-il au contraire cet homme bon et moral que tu attendais désespérément dans ta vie ? En réalité, tu ne voulais pas vraiment le savoir. Car comme tu l'avais répété, tu n'avais pas d'attentes. Charlie serait ce garçon sympathique avec qui tu passerais une bonne soirée.

Tu ris doucement à sa remarque, acquiesçant d'un léger mouvement de tête à sa remarque. Tu faisais parti des gens raisonnables, non ironiquement. Mais tu savais que la majorité des élèves se laissaient tenter par l'interdit. Toi, tu préferais trahir les règles pour la justice et le combat du crime, comme Batman.

— « Oh, donc tu es âgé d'un an de plus seulement ! C'est bien le droit et la politique? J'ai l'impression que vous êtes beaucoup de serpentard dans cette licence. »

Tu as un gloussement presque trop doux pour ce monde Judy. Mais surtout il est loin d'être moqueur, il est innocent et bienveillant. Presque trop qu'on pourrait dire qu'il est calculé. Tu avais en réalité remarqué les gâteaux depuis qu'une fille de sa promo les avait posé sur la table en passant. Mais en bonne fille polie, tu avais attendu que le garçon se serve en premier pour se jeter dessus juste après, afin de ne pas paraitre pour la grosse dalleuse.
A peine croqua t-il dans le gâteau que tu fis de même. Ch'était délichieux dis donc.
Alors que tu voulais répondre à sa question, il t'interrompit et ... et là le bug était total. Tu t'empourpres immédiatement, manquant de t'étouffer avec ta bouchée. Tu bus une gorgée de bière au beurre pour te décoincer et reprendre ton souffle.

— « C'est quoi chéri, c'est le gâteau ? Gloups ! »

Ok, tu voulais même plus parler. Tu poses le reste du cupcake dans l'assiette que tu repousses les larmes aux yeux et sourcils froncés. C'était trop embarrassant. Tu remarquerais presque ton camarade Charlie rougir aussi, et ce fut trop pour que tu ne détournes pas le regard à nouveau. Tendue, tu essayas de retenter le coup.

— « Je... je crois que c'est une mauvaise idée de continuer à parler mon amour. »

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C’est d’un simple haussement d’épaule qu’il traduisit : oui, on est beaucoup trop de serpentard en politique, c’est un cliché. Et peut-être, sans qu’il ne l’avoue réellement : non, c’est pas très bien. Mais c’était une histoire pour un autre jour, et ceux qui inquiétaient ses lèvres et qui faisait courir la nervosité jusqu’au bout de ses doigts étaient d’une toute autre nature. C’est là que Judy entrait en scène.
Judy avec ses manières qu’il trouvait déjà amusantes. A eux deux, ils étaient un autre genre de lieu commun - avec ses yeux pétillants qu’elle ne plongeait que très brièvement dans les siens, sombres et plus froids. Avec lui qui était grand, si bien qu’elle en avait tantôt manqué de trébucher. Avec elle et son petit air solaire, et lui qui ressemblait plus au vide autour. Elle lui plaisait, parce qu'elle le rassurait (pour les mauvaises raisons).
Il comprenait plutôt bien son élan d’enthousiasme, après tout ces pâtisseries avaient eu l’air délicieuses. Elles l’étaient, en soi.
Et puis il y avait eu ça.

Charlie était rarement gêné, ou alors au dépend des autres. Quant à lui, était un maître de la retenue ! Ce n’était pas qu'il jouait des masques, pourtant il se mesurait si bien que même sous le flux des émotions il rougissait peu. Il avait appris très tôt.
Alors que Judy avalait de grandes gorgées de bière, il sentit ses oreilles s’échauffer un peu en même temps qu’il voyait le rose peindre les siennes. Ah non, c’était interdit.
Il garda les lèvres pincées. Le pire, c’était le silence.

Du coin de l’oeil il repéra ces mouvements qu’il connaissait bien, c’est que la silhouette de Zohra lui était familière. C’était un homme fier, Charlie. Il était hors de question que cela tombe dans ses oreilles probablement grandes ouvertes.
Avec Romeo ils en auraient ri. Mais sous les bougies de la Saint-Valentin, les yeux de Judy étaient un peu trop brillants. Ce n’était pas un jour à pleurer de souci.

« Est-ce que tu préférerais qu’on aille ailleurs, ma belle ? »

Il se laissa un peu aller en arrière pour lever les yeux au ciel. Ca sonnait vraiment très mal.

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La situation était risible. On aurait dit deux enfants qui se seraient embrassés par accident alors qu'ils cherchaient à ramasser le même jouet. Et non.. en vrai en fait les enfants s'en fichent généralement. Ils sont décomplexés. C'est justement à votre âge que la gêne s'installait comme un parasite.
On voudrait paraitre parfaitement comme on se reflète, face à l'autre. Et malheureusement il n'était plus le bad boy distant et cool, et toi tu n'étais plus la fille calme et mesurée, qui ne se goinfre pas de gâteaux.

Tu serres tes petits poings, retenant un rot à cause de la demi pinte que tu venais d'engloutir sans ménagement. Charlie était mignon, et ce genre de surnoms te faisaient clairement défaillir. Il fallait rester digne et surtout continuer de le faire rire.
Alors quand il propose d'aller dehors, tu remercies le Dieu tout puissant car tu avais été trop mortifiée pour lui demander toi même.

Sans attendre, tu te lèves brusquement et saisit ta veste en laine.

— « Avec plaisir, mon coeur! »

Raaah insupportable, maudit soit Lisbeth et ses expériences pourries. Tu grinces des dents, puis lui offre un sourire du style l'air de rien "ni vu ni connu je t'embrouille".
Tu te rapproches de lui, la tête un peu dans le tournis à cause de la différence de taille.

— « C'est pas possible chaton, tu es tombé dans une marmite de poussos petit ou quoi ? Oh attention, ce n'est pas du tout méchant, tu es très bien comme ça. »

Ouai ouai attrape toi Judy-je-fais-la-maligne-mais-cest-pour-paraitre-intelligente. Sans plus attendre, tu l'entraines vers le couloir ouvert sur les jardins, afin d'entamer une ballade dans le silence et la complicité. Vous étiez beaucoup mieux ici, loin du bruit et des effluves d'amour forcées.

— « Je suis désolée qu'on t'ait imposé ma présence, chéri. Si tu veux retourner à ton dortoir en douce, je ne t'en voudrais pas. »

Maudite Lisbeth, maudite.
Et idiote Judy, idiote.