[SPEED DATING] Pretty Woman - Lisbeth & Dorothy ♥

Tes talons claquent contre le sol tandis que tu trottines vers la grande salle, un œil désapprobateur sur ton téléphone. Et merde, t'es à la bourre, t'avais totalement zappé le paramètre « talons » dans ta gestion du temps. Bah, oui, c'est bête quand on y pense, mais entre sprinter pieds nus et sprinter avec dix centimètres en plus sur des chaussures à l'équilibre discutables y a un monde. Ça faisait partie des petites nuances de la vie quotidienne avec talons que tu n'avais pas encore captée et t'étais d'avis que ce n'était pas la dernière fois que tu aurais ce genre de mauvaise surprise.

T'arrives dans la grande salle, la population est présente. T'en diras rien à voix haute, mais t'es légèrement stressée, Bertram avait eu beau te rassurer sur ton apparence physique, t'appréhendais les regards que t'allais te recevoir. Fallait voir cette expérience comme un test. C'était angoissant, mais nécessaire. Tu détailles la foule du regard histoire de voir si tu n'es pas la seule à avoir mis le paquet niveau look, respire un grand coup et pénètre dans la salle. Tes yeux noisettes cherchent deux visages en particulier. Deux visages que tu trouves rapidement.

- « Hé ! Ethan, Argus ! »

T'angoisses, t'as montré la robe à Argus, mais il n'a pas vu l'ensemble. Et si c'était trop ? On t'a dit que non mais Bertram, c'est un papa Seredaigle, ce n'est jamais très objectif les papas Serdaigle. Roh puis zut après tout, c'est @Argus I. Catwright et @Ethan Stoker. Si Cascouillus (petit surnom affectif) te dit quelque chose, tu lui feras tâter de ton second degré comme d'habitude et si c'est Ethan bah… T'iras sûrement gonfler les joues comme une cruche parce que t'as aucune répartie face à Ethan. C'est le grand malheur de ta vie. Mais qu'est-ce que tu veux lui dire, aussi, avec sa bouille d'ange à celui-là ? Rien. Bah voilà. Bref, tu te plantes devant les deux comparses en tachant de sourire et d'exagérer un peu ta fierté pour masquer l'inquiétude.

- « Parait-il que je suis sublime ! Vos avis messieurs ? » Tu prends même le temps de tourner sur toi-même (quitte à faire la parade, fais la bien) « J’en connais un qui va devoir faire le deuil de sa carte bleue. Je dis ça, je ne dis rien. » Et t’es fière de ta connerie en plus. Tu complimentes rapidement tes deux amis puis avec un dernier clin d’œil et un « Bonne chance ! » Tu t’éloignes d’eux pour rejoindre ton poste.

Quelques tours s'enchaînent. Au bout d'un certain temps, tu surprends le regard de @Tadhgán Payne dans ton dos. Ça fait un moment que tu le sens. Ça te t'enchante pas. Qu'est-ce qu'il veut, celui-là ? Ça lui a pas suffi de te pourrir la vie y a quatre ans ? C'était peut-être légèrement agressif comme réaction, mais y a des gens qui, chez toi, te vont réagir violemment, Payne en fait partie. Tu ne peux pas ignorer ses regards, son sourire moqueur et toutes les choses horribles qu'il s'est amusé à te dire que t'étais au plus bas. T'es fière d'avoir pu traverser tout ça. Y a quelques années, t'aurais probablement baissée les yeux et t'aurais fui aux toilettes pour gérer l'angoisse, les pleurs, la panique. Aujourd'hui t'es suffisamment forte pour le défier du regard et te dire que t'iras lui toucher quelques mots en fin de tour. Des mots comme « Fiche moi la paix ».

Tu fronces les sourcils une dernière fois en sa direction avant de tourner sèchement la tête et passer au tour suivant. La personne que tu rencontres à présent est une demoiselle, une jolie demoiselle. Cheveux bruns, visage avenant. Le genre de personne qui, rien que physiquement, inspire la confiance. Tu te forces à faire abstraction de l’agacement de l’autre chauve mal habillé et à te plonger plus sérieusement dans ce nouveau rendez-vous.

- « Hé, enchantée, moi c’est Dorothy, et toi ? »

Tenue + coupe:

HRP:

Jolie, gentille et avec un petit sens de l'humour que ne te déplaît pas. C'est une surprise pour le moins agréable. La plus belle de la soirée pour l'instant. Entre les demoiselles se donnant un genre et les bellâtres avec deux neurones disponibles, tu commençais sérieusement à croire que t'allais finir par demander à boire à la sortie. Ouaip, la pêche n'avait pas été très fructueuse, mais le petit côté décomplexé de ta camarade arrive à t'arracher momentanément du regard déplaisant de Payne et de la pression que tu t'es involontairement mise en venant ici. Ouais, on se reprend Dorothy, t'es là pour passer une bonne soirée. Tout est dans l'attitude comme dirait Bertram, mais les paroles d'Ethan résonnent encore dans ton esprit… Ce n'est pas le masque que les gens aiment, mais la personne derrière. T'as envie d'y croire, au-delà de la perspective de te marrer un bon coup avec Argus et ton semi-vampire préféré, t'étais aussi là pour le vérifier.

- « Merci Liz. » Commences-tu avec un léger sourire. « Non, j'ai déjà eu l'immense plaisir de croiser jolies mèches blondes de Gryffondor et Mister, j'ai les dents trop blanches de Serpentard. Gentils, hein, mais pas trop mon style. »

Tu ne le diras jamais assez, t'aimes pas les gens trop propres sur eux, qui se prennent trop au sérieux. C'est peut-être paradoxal vu comment tu as soigné ton apparence, ce soir, mais le stéréotype du beau gosse du lycée, c'est juste… Non. Idem, quelqu'un avec qui tu ne peux pas avoir un minimum de conversation et un minimum de fun, c'est, comme qui dirait, mort pour toi également. T'as besoin de vivre, pas de jouer une pièce trop bien écrite. En arrivant ici t'avais d'office écarté les coups d'un soir parce que tu n'étais clairement pas assez à l'aise avec ton corps pour te dévoiler au premier joli sourire venu. Du coup, meh, t'avais très vite compris que ton champ d'action allait être limité. M'enfin, ça ne faisait rien, ce n'est pas comme-ci tu t'attendais à quelque chose de spécifique ce soir. Les rencontres à faire étaient de l'ordre du bonus et tu n'attends jamais après les bonus. Tu prendrais ce qui devait arriver avec le sourire, après tout t'étais là pour t'amuser. Aussi, t'adresses un sourire rayonnant à ta camarade en posant ta joue contre ton poing.

- « Pour être honnête je n’en sais trop rien… Je me suis inscrite avec deux amis, plus pour le fun de l’expérience qu’autre chose. » Fis-tu en désignant du doigt tes deux comparses pouffy disperser dans la salle. « Du coup, eh bien, disons que je suis ouverte à tout mais surtout si ça implique un petit brin de folie. »

Parce qu'après tout, pourquoi se priver ? La Dorothy sage qui ne vit qu'en fonction de ce qu'on dit d'elle, tu veux la voir crever en enfer, loin, très loin. Tu ne veux plus te priver, être une simple spectatrice de ton existence. On a qu'une vie, t'as perdu dix-sept longues années à te chercher des excuses pour ne pas oser, t'as tout à rattraper, tout à découvrir. C'était le moment ou jamais.

- « Et toi ? T’attends quelque chose de particulier ? »

Un petit peu de malice se dessine dans ton regard noisette, Dorothy. De la malice pour contrer le regard de Payne que tu sens brûler dans ton dos, de la malice pour réveiller la femme en devenir et l’ado.

Ces quatre dernières années ne t'avaient pas encouragé à explorer l'art subtil de la farce. Pourtant, beaucoup seraient surpris d'apprendre que Dorothy Martin pouvait-être une véritable petite chipie lorsqu'on lui en donnait les moyens. Il y avait cette petite fille rieuse qui sommeillait, encore, quelque part au fond de toi. Il y avait toujours cet éclat de malice dans tes yeux, ce sourire joueur sur tes lèvres, ces petites expressions qui trahissaient une envie de rire, de faire des bêtises, de laisser sortir l'adolescente sans prise de tête que tu voulais être. Tu n'aurais jamais cru, en passant les portes de la grande salle, trouver l'occasion de laisser parler cette petite fille de nouveau. Mais ce n'est pas pour te déplaire.

Ton sourire redouble lorsque Lisbeth sort de sa poche une étrange petite sphère. Unes de ses inventions. C'est la curiosité Serdaigle qui parle (ou plutôt hurle) mais tu ne peux pas t'empêcher de pousser un léger sifflement admiratif lorsqu'elle t'explique son utilité. C'était… Foutrement pratique. C'est le genre de petit bijou qui pourrait te permettre de faire tellement de… Non, ce n'était peut-être pas une bonne idée. Déjà que te laisser avec des jouets pour enfant te transformais en James bond girl qui espionnait et faisait des prank pendant les vacances pour tromper l'ennui… Si tu devais entrer en possession d'objets plus sérieux. Brrr. Dieu seul sait ce que tu serais capable d'en faire. Mieux vaut ne pas savoir. Néanmoins, si tu retiens ta curiosité maladive, tu ne peux réfréner un léger trépignement d'excitation en entendant la suite. On te donnait la possibilité de t'amuser et surtout de rendre le cours de cette soirée légèrement plus intéressante qu'initialement espérée. Ton regard parcourt rapidement la foule pour jauger le niveau de contentement des uns et des autres et tu t'aperçois qu'il y a plus d'une table où pimenter un peu le jeu ne serait pas une si mauvaise idée. Tes yeux noisettes se parent d'une lueur espiègle lorsque tu reviens à Lisbeth.

- « De combien de secondes aurais-tu besoin pour mettre ton plan à exécution ? »

Il n'était même plus question de savoir si tu en étais ou pas… ÉVIDEMMENT QUE TU EN ÉTAIS. La question, maintenant, c'était de trouver comment détourner l'intention du reste de la salle. Hm. Entre ta fourberie et ton côté Pouffy (que tu n'assumes pas, hein, il ne faut pas déconner) tu allais sûrement réussir à trouver quelque chose d'assez spectaculaire pour faire en sorte que le regard de la foule se pose ailleurs que sur vos outils de travail. Tu te tournes alors sur les tables à proximités de la vôtre. Hm. Oui. Oui… Tu sens doucement l'ébauche d'un plan machiavélique se dessiner dans ton esprit. Jolies mèches blondes de Gryffondor à l'air de refaire son petit show avec la demoiselle en face de lui. Il suffirait d'un tout petit sort de rien du tout et…

- « J’ai peut-être une idée… Tu vois le garçon sur ta droite. » Fis-tu en te penchant un peu plus sur la table. « Je l’ai eu, il n’y a pas très longtemps et il est plutôt… Fantasque. Je suis sûre que si on utilise un peu de magie pour renverser la table ou le pot de fleurs, il serait capable d’alarmer la salle suffisamment longtemps pour qu’on distribue nos petits cadeaux. Qu’est-ce que t’en dis ? »

Un sourire joueur orne le coin de tes lèvres tandis que tu vois Lisbeth quitter discrètement la table. Bon. À toi de jouer, il semblerait. Tu laisses ton regard dériver vers ta proie du moment. La demoiselle en face de lui à l'air de s'ennuyer ferme, en plus, de quoi renforcer ton envie de pimenter un peu leur rendez-vous si mal parti. Tu pointes discrètement ta baguette en direction de la table, tu as un soubresaut de culpabilité en te disant que tu vas porter tous les regards vers ce blondinet innocent mais t'arrives à te convaincre que c'est pour la bonne cause, t'iras même lui glisser une pâtisserie de Lisbeth dans son assiette pour te faire pardonner. Puis, avec un peu de chance, ça fera rire la demoiselle et comme on dit : femme qui rit à moitié dans son lit (c'est faux).

Un dernier regard vers ta camarade pour s'assurer qu'elle est bien en place, un tout dernier regard vers la salle pour s'assurer qu'on ne te voit pas, toi, et… Une table de renverser, une ! Il y a un cri strident, celui de la demoiselle, puis une voix affolée, celle du blondinet. Tu ranges ta baguette et, comme pas mal de monde, tu te lèves et tu fais semblant d'aller voir si tout va bien. Ton petit stratagème a rameuté pas mal de monde, t'en est très fière, en plus, le blondinet a pu en profiter pour relever la demoiselle et tu jurerais avoir vu un petit sourire timide se dessiner sur ses lèvres. Ohohoh. Jackpot. Tu regagnes ta propre table, un petit sourire victorieux vers Lisbeth alors qu'elle-même glisse son butin. Le tout est maintenant de distribuer votre formidable petit stock, le tout avec discrétion s'il vous plaît.

- « Hmmm, il faut agir vite si on veut glisser tes pâtisseries sans se faire prendre. Seulement est-ce qu’on aura le temps de viser tout le monde ? »

Avec la magie (c’est bien pratique) la table retrouve très vite sa place et les dégâts sont rapidement réparés. Ce qui signifie que la foule va petit à petit se disperser pour reprendre là où étaient restés leurs activités. Bon, il y avait toujours l’option d’aller voir directement les gens pour leur proposer des pâtisseries funs, mais ce serait bien moins drôle que de leur faire avaler ces petites merveilles à leur insu. Alors, meh, vous ne viserez peut-être pas tout le monde ce soir, mais tu comptes au moins donner un petit coup de pouce au blondinet en lui refourguant une petite douceur.  

- « Ça a l'air de mieux se passer pour le blondinet de Gryffondor. Je vais lui donner un autre petit coup de pouce, attends. » Tu farfouilles dans le sac de ta camarade pour en sortir une espèce de cupcake blanc saupoudré de rose. C'est un Kiss Kiss Love Love de ce que tu comprends, une petite merveille visant à dire des mots d'amour en guise de ponctuation. Tu souris en hochant la tête, c'est parfait. « Et tu dis que ce machin remplace la ponctuation par des mots doux ? Génial ! Testons-ça. »

De nouveau, t'empoignes ta baguette pour discrètement placer la pâtisserie ensorcelée sur la table du blondinet. Ni vu, ni connu, la petite douceur se place entre d'autres friandises et c'est la demoiselle qui la pioche avant de la porter à ses lèvres. Tu donnerais chère pour savoir ce qu'ils vont se dire mais t'espères secrètement que ça va aboutir sur quelque chose de sympa. Ton regard se tourne alors vers Lisbeth.

- « Hm, une autre heureuse victime en vue ? »

Oh, t'espères bien que le blondinet va repartir d'ici avec un numéro et un second rendez-vous. Après tous les efforts que tu as déployés pour sabo-heu arranger son tour, ça te ferait bien chier de ne pas voir ton petit stratagème fourbe porter ses fruits. C'est d'ailleurs assez grisant comme sensation, ces petits coups en douce t’amusent beaucoup trop pour ne pas te poser des questions. Tu te savais farceuse à tes heures perdues, essentiellement pour énerver ta douce maman, mais depuis quelques semaines, tu découvres une facette de toi qui, franchement, te plais de plus en plus. Monter des plans, manigancer, exécuter, observer le résultat, faire des choses que la plupart jugerait débiles et ou indignes. Ouais, c'était marrant, plaisant, beaucoup trop pour ne pas réaliser que tu mourrais d'envie d'en faire plus, là, tout de suite. Après tout, il vous restait un peu de temps, suffisamment pour mettre en place vos armes de crimes en place et observer le résultat. Il te restait un peu de temps pour t'amuser, pour profiter de cette soirée que tu allais amèrement regretter d'ici quelques heures. Il te restait un peu de temps pour sourire et te laisser aller avant de faire ressortir le pire de toi-même, avant, d'une fois de plus, plonger dans les ténèbres de ton être. Juste encore un peu de temps, tu n'en as pas encore conscience, Dorothy, mais tu veux profiter de ce temps qu'il te reste, il est beaucoup plus précieux que tu ne le penses.

Ton sourire espiègle ne faiblit pas lorsque Lisbeth te dévoile son plan. Tu hoches discrètement la tête pour lui signifier que tu es d’accord avant de préparer ta baguette pour l’envoi express de pâtisserie qui t’attend. Ton aînée lance son sort, laissant une nuée d’oiseaux gracieux et enchanteurs voler dans la salle. Les têtes se lèvent, c’est le signal pour commencer vos méfaits. D’un coup ferme de baguette magique, tu envoies les bijoux sucrés de Lisbeth au hasard sur les tables. Histoire que tout le monde en profite, tu vises des endroits éloignés avec plus ou moins de succès. Certaines sucreries se retrouvent à leur juste place, d’autres dans des endroits un peu plus exotiques comme les genoux d’un garçon, ou au milieu du pot d’un pot de fleurs. Dans l’ensemble, tu es plutôt satisfaite du résultat. Alors que les regards se concentrent de nouveau sur les tables et les partenaires qui y ont places, vos pâtisseries ont déjà envahi la plupart des tablées.

- « Et voilà le travail. »  

Tu observes, l’œil rieur, vos innocentes victimes retourner à leur tête-à-tête. Certains semblent s’interroger, cherchant à comprendre s’ils avaient déjà vu ou non cette pâtisserie dans leur assiette. D’autres, moins observateurs, piochait sans se poser de question pour engloutir de nouvelle sucrerie. Le reste, malheureusement, ne dépend plus trop de vous. Il fallait laisser le temps faire son œuvre. Aussi, tu te retournes vers ta camarade, quelques questions te brûlant les lèvres.

- « Dis-moi, tu fais souvent ce genre de chose ? » Commences-tu en te servant un bonbon qui traînait près de toi. « Parce que ça m’intéresse. »

Tu manques de partenaire de crime dans ta vie, Dorothy, et Lisbeth est d’une compagnie très agréable. Tu ne serais pas contre la revoir, essayer de faire connaissance. Tu n’es pas vraiment du genre à donner suite à des entrevues comme celle-ci, par peur, par pudeur envers beaucoup de choses qui te bloquent encore. Les plaies sont encore loin d’être toutes cicatrices, mais il fallait que tu apprennes à prendre des risques. Te lier avec d’autres personnes, t’affirmer, devenir cette femme que tu avais trop peur de voir sortir. Après tout, ça n’engage à rien. Tu ne signes pas de contrat ou quoi que ce soit. L’amitié ça va et ça vient, les gens aussi. Tu n’as rien à perdre à faire le premier pas. C’était un travail que tu devais faire sur toi-même, oser aller vers les autres, oser prendre soin des autres. Tu ne devais pas attendre qu’on change les choses pour toi, Dorothy, cette vie, c’est la tienne, c’était à toi de la façonner pour qu’elle te convienne.

- « Est-ce que je peux prendre ton numéro ? Fin, navrée, ça fait peut-être un peu bizarre dit comme ça. Mais c’était vraiment marrant de… Fin, faire ça tu vois. Du coup je me disais qu’on pourrait peut-être se revoir ? Monter d’autres méfaits… Ce genre de truc, tu vois ? »

Agir à l'instinct ? Voilà un mode de vie intéressant. On ne peut pas dire que ce soit ton fort, cependant. Oh, bien sûr, il t'arrive d'être impulsive, de laisser le cœur prendre le pas sur la tête. Il t'arrive de voir ton corps se mouvoir sans lui en avoir donné l'ordre, il t'arrive d'ouvrir la bouche sans avoir insufflé à tes mots la moindre contenance. Il t'arrive de laisser le flot incontrôlable de tes sentiments balayer tout le reste. Une seconde, rien qu'une seconde, devenir une petite bombe rose qui ne se soucie guère des conséquences de ses actes. Mais c'est quelque chose que tu as du mal à assumer. Ne pas se contrôler, ne pas réfléchir, c'est se donner l'opportunité de tomber, de souffrir. Ne pas agir avec logique et réflexion, c'est prendre le risque de voir les choses arrivées à une tournure non désirée. Ton passé et ton rapport aux gens, en général, t'ont appris qu'il était plus prudent de tout contrôler, de non seulement ne faire confiance à personne, mais de ne surtout pas se faire confiance soi-même. L'être humain est de nature peu fiable et tu ne faisais pas exception. Mais… Parce qu'il y a toujours un, mais, parce que si l'être humain est peu fiable, il est également contradictoire. Mais… 4 ans à évoluer sur ce chemin et le constat était toujours le même : si prudence était mère de sûreté ce n'était pas ce qui te donnait envie de te lever. Il y avait en toi cette envie de tout envoyer balader, ce besoin de ne plus te sentir enchaînée, étriquée. Tu es à l'étroit dans ta propre tête, dans ton propre corps Dorothy. Ces derniers mois, t'avaient également appris qu'il était parfois bénéfique de lâcher du lest, de laisser l'ivresse du moment vous prendre et de ne juste… Plus rien planifier. Bien sûr, c'était quelque chose d'effrayant qui réveillait pas mal de vieux démons. Prendre des risques inutiles, ce n'était pas quelque chose de naturel pour toi. Et pourtant, tu n'avais jamais été aussi imprudente ces derniers mois et tu n'avais jamais autant évolué en quatre ans. Tu n'avais pas réfléchi avec Argus aux trois balais, tu n'avais pas réfléchi face à Ethan. Tu ne sais pas si le mot « naturel » était approprié, mais, ouais, tu n'avais pas porté le masque dans ces moments-là. Aujourd'hui toujours pleine de contradiction, toujours incertaine, toujours belle mais pleine d'imperfection, tu en étais arrivé à faire quelque chose que tu n'avais plus fait en quatre ans, prévoir une sortie, un évènement avec des proches. Tu laissais l'amusement te gagner et ce qui devait être une blague envers Ethan s'était transformé en une véritable bonne soirée. Dans le fond, c'est probablement Lisbeth qui avait raison. Ne pas réfléchir et agir à l'instinct… C'était peut-être ça la clé du bonheur, au final.

- « Ça semble être une stratégie plutôt plaisante. » laisses-tu échapper dans un sourire.

Oh oui. Plaisante et risquée. Mais n'était-ce pas là, la meilleure chose à faire ? C'est ce qu'avait dit Ethan, après tout. En prenant des risques, on se prend souvent le mur, mais parfois, on trouve des choses merveilleuses au bout du chemin. Le monde ne changerait pas pour toi. C'était donc, peut-être, à toi de changer. C'était peut-être à toi de faire ces premiers pas interdits, peut-être à toi d'expérimenter, de risquer de te prendre le mur pour ensuite avancer. Pour ne plus jamais perdre contre toi-même, pour ne plus jamais te laisser gagner par la faiblesse. Ton regard dérive légèrement sur le reste de la salle. T'aperçois Argus, Ethan… Payne. Que se passerait-il, ce soir, si tu laissais entièrement tes sentiments prendre le dessus ? Que se passerait-il, si, ce soir, tu prenais LE risque ? Oh, ce serait probablement une grosse bêtise. Une grossière erreur. Mais c'était quelque chose que tu ne savais que trop bien, Dorothy : si tu t'imposais autant de rigueur, c'était parce que la force de ton ressentit était trop forte. Trop incontrôlable. Trop malsaine. Oh… Que se passerait-il si, tu laissais l'instinct parler ? Juste ce soir. Juste avec lui. Après tout, tu avais un certain nombre de compte à régler.

T’abordes un sourire rassuré en la voyant sortir son téléphone. Tu n’as jamais été très confiante, trop habituée au rejet. Tu es fière Dorothy, fière de te dire que tu seras probablement la seule du trio à partir avec un numéro. Oh, bien sûr, c’est très innocent comme demande, mais tu as un sentiment d’accomplissement qui ne te déplaît pas. Tu notes consciencieusement les chiffres qui apparaissent sur l’écran avant d’hocher la tête pour lui signifier que tu as bien pris en note tout ce qu’elle t’a dit.

- « C’est noté ! J’ai quelques gros cerveaux dans ma liste de contact, je suis sûre qu’il y a moyen de faire quelque chose de fun. Merci pour les pâtisseries, pour une fois qu’un bleu ramène autre chose qu’un bouquin dans la salle commune. » Tu laisses un rire léger s’échapper d’entre tes lèvres mais déjà la fin du tour sonne et avec elle la fin de votre rendez-vous. « Eh bien, ce fut un plaisir de pimenter un peu ce speed-dating avec toi, Lisbeth. J’ai ton numéro, je te recontacte bientôt ! »

Merciiii ♥: