our hero claims a warrior's heart — Antigone

Ses longs cheveux d'argent avaient cascadé sur son visage mort. Aucun cri ni d'effroi ni de stupeur ne s'était échappé d'elle. La Vélane était restée fière face aux intrus, aux Chasseurs. Elle était partie la tête haute, elle s'était jurée de mourir Belle. Son corps s'effondrait dans un bruit sourd.

Des sueurs froides le long de la nuque, ses cheveux imbibés avaient fait imprégner l'oreiller d'humidité. Elle s'était réveillée alors que son cœur lui sembla manquer un battement. Ses membres tremblaient et des sillons avaient dessiné la tristesse le long de ses joues froides. Antigone s'était levée de son lit, ses pieds timides traversant les couloirs étroits de la maison. Le plancher craquait sous son poids et dans les escaliers on pouvait entendre ses minuscules pas. Elle s'était installée dans l'immense bibliothèque de ses papas, dans un fauteuil beaucoup trop large, après s'être enquis du livre d'hier soir.

Puis Papa était arrivé en peignoir, ses yeux étaient tout petits parce qu'il venait de se réveiller. Il avait l'air inquiet, aussi, et sa voix cassée s'était levée dans le silence. Antigone avait levé la tête vers lui, surprise, car elle ne l'avait pas entendu entrer.

« Que se passe-t-il ? » il lui avait demandé.
« J'ai fait un cauchemar. » elle lui avait répondu.

C'était encore celui-là où la grande dame aux longs cheveux d'argent allait rejoindre la terre et l'herbe. Elle n'avait jamais su d'où cela venait, parce qu'ils avaient jugé qu'elle était trop jeune, mais ils ne se doutaient pas que ses nuits étaient hantées.

« Tu me fais une place ? » il s'était invité à côté d'elle. « Encore cette histoire ? »

Elle avait hoché la tête rapidement. En haut de sa tour, la princesse était en sécurité, et aucun homme ne viendrait l'abattre car le dragon gardait l'entrée. Les chasseurs craignaient le feu, elle en était sûre. C'était pour ça que ses papas racontaient l'histoire seulement jusqu'à la dixième page ; elle ne voulait pas savoir que le chevalier avait fini par monter le long escalier, elle ne voulait pas penser que le gardien avait succombé. Antigone s'était rendormie, et il l'avait portée jusqu'à son lit.

Ses papas avaient murmuré jusqu'à très tard dans la nuit, et le lendemain il n'y en avait qu'un qui partageait les cornflakes. Antigone avait versé la moitié du lait à côté et le reste avait fini sur ses joues plutôt que dans sa bouche.

« Papou est pas là ? » elle parlait la bouche pleine.
« Il va bientôt être de retour. » il lui avait adressé un sourire complice.
« Il est parti où ? »

Et sur ce la porte d'entrée s'ouvrit et Antigone pleine de joie lui souhaita la bienvenue, mais sa voix se stoppa net lorsqu'elle constata que Papou portait une cage en verre habitée de plantes et de pierres. Elle l'avait inspecté de tous les côtés, et pendant plusieurs heures.

A l'intérieur, il y avait un dragon (un caméléon) qui regardait sa princesse (amie) s'extasier tout autour de lui.