grand méchant + lou

Tu es né dans une famille de sorciers de bas étages (d’après tes dires), rien de bien affolant. Tu es né dans une famille qui ne s’était jamais mêlé aux moldus jusqu’à ce que ta mère passe par là, divine femme qui possédait la magie au bout de ses doigts à défaut de pouvoir la manier véritablement. Et étrangement, Lou, c’est elle qui tu admires le plus, lorsqu’elle hausse la voix, lorsqu’elle fait encore trembler ton père, incapable de se défendre, lui qui aurait dû avoir le monde à ses pieds. L’ambition, tu la connais, elle te l’a donné lorsque ton père te fit don de son monde. Et tu aurais très bien vécu sans. Tu te serais trouvé d’autres rêves, d’autres passions alors, tu le méprises.

Ta mère le suivit, elle. Ta mère y a renoncé elle, à sa vie, lorsqu’encore elle t’a pris dans ses bras. Sans doute, elle aussi admire ce que tu es devenu, ce que tu deviendras (elle ne connaît pas ta véritable nature, arrive encore si mal à voir sous le sourire qui éventre ton visage.). Mais voilà, toi, tu es tombé amoureux. Toi, tu admires l’étrangeté du bois mêlés à un cœur puissant. Toi, tu admires, oui, la chose qui habite ce qui canalise ton pouvoir, la baguette que tout sorcier tiens entre ses doigts. Tu aimes encore admirer les formes diverses qu’elles y prennent. Alors, tu te laisses glisser dans l’autre monde, priant seulement pour pouvoir en caresser les bords que tu aimes plus que tout.

Tes pouvoirs arrivèrent lors de ton adolescence, mais enfant, tu aimes lire. Tu aimes déjà te perfectionner pour ce qui, tu sais, sera lié à ton métier. Ton père y est lié et il espère encore se raccrocher à toi. Mais toi ? Toi, tu ne lui laisses aucune place dans ton cœur si vide. Il n’y entrera pas, jamais. Il n’en a pas la carrure, pas la force. Tu prends en horreur la douceur qu’il t’offre, les regards attentions et encore cette étincelle de fierté qui naît dans ses yeux lorsqu’il sait que toi aussi, tu seras un sorcier. Mais jamais, tu ne le seras pour lui. Tu ne connais pourtant pas l’âge rebelle ou encore le caches-tu si bien. Aucun cri ne résonnera dans la maison (on te pense enfant si sage, Lou, là ou encore, tu n’obéis qu’à tes propres règles.). La vérité, Lou, c’est que leur faire penser qu’ils t’ont bien éduqué te remplis de joie, oui, à la perspective de pouvoir un jour leur prouver le contraire, juste comme ça. Tu finis par mal grandir, piégé dans tes propres illusions, piégés dans ton ego se resserrant autour de toi (mais tu ne ressens plus son étreinte, il fait partit de toi.).

Tu fus brillant à l’école, brillant dans tes relations (personnes ne sait) et encore une fois brillant pour obtenir ce que tu désirais. Il y eut la magie et le savoir que tu absorba pour mieux t’en éloigner : elle te répugne aussi, sans doute. Le conflit règne encore sans que tu ne saches quel camp prendre. Pourtant, tu as encore là, entre tes doigts, les délicates attentions portés à ton bois, le frêne touchant ta peau. Tu pourrais presque sentir ton cœur, son cœur, battre. Et c’est sans doute cela qui te laisse encore un pied dans l’enchantement sans que tu ne t’y laisses bercer. Tu demandes à être épaté.

Alors, oui, ils furent fiers, encore. Tu y vois là la simple normalité de tes parents (rien d’étonnant). La lettre arriva comme si tu t’y attendais (tu t’y attendais, n’est-ce pas ?). Et tu finis là, encore épris des artifices, des dessins que tu pourrais tailler dans quelques baguettes. Tu les rendras uniques, elles. Tu les aimeras.