Le plafond de la grande salle est vraiment plaisant à regarder ; tu ne t’en lasses pas. En fait, tu aimes le lieu en général. Sauf quand il y a vraiment trop de monde, il te donne envie d’y aller. Parfois simplement pour t’y asseoir et siroter une tasse de thé ou de chocolat chaud, parfois pour te sustenter. Tu es du genre à arriver à la fin des repas, après ton entraînement, quand il n’y a presque plus personne. Il ne te reste plus grand-chose à manger non plus, mais ça te suffit, au contraire. Ça t’empêche de trop t’empiffrer, pour garder une belle ligne. Un danseur bedonnant ça ne le fait pas trop. Ce serait un sketch. Pas forcément marrant pour tes parents et toi.
Aujourd’hui, l’entraînement fut particulièrement rude. Si rude que tu t’es un peu fait mal. Oh, ce n’est pas grave ! Ça arrive à tout le monde de se blesser pendant la pratique d’un sport, le contraire serait peut-être même étrange, mais ça te fait bien chier. Car tu sais que demain tu vas devoir te reposer et donner des explications à ton coach qui attend de tes nouvelles à des centaines de kilomètres de là.
Tu l’entends déjà râler « Tu ne t’entraînes pas beaucoup mais tu pousses trop, alors bien sûr tu te fais mal ! Tu n’écoutes jamais ce qu’on te dit ! » ; tu sauras te faire pardonner, mais tu ne sais pas si tu en as vraiment envie.
Toujours est-il que tu retardes ce moment le plus possible. Pour l’instant, tu meurs de faim et la grande salle précédemment citée est parfaite pour s’occuper de tes petits tracas. Tu vas noyer ton embarras dans la nourriture.
Sans même y prêter attention, tu t’avances vers la table des Poufsouffle. Ce n’est pas la première fois. Tu adores cette maison. En fait, quand on t’a parlé des différentes maisons de Poudlard, tu étais sûr de te retrouver là. Quelle ne fut pas ta déception lorsque le Choixpeau s’est gravement foutu de ta gueule en t’envoyant dans celle des érudits – ce que tu n’es pas du tout bien entendu.
Têtu, depuis quelques années maintenant, tu te permets, de temps à autres, de t’installer avec ceux que tu préfères, boudant ta table bleue.
Ce geste instinctif, tu le regrettes dès que ton fessier se pose sur le banc et que tu relèves les yeux de ton pineapple – parfois, tu aimes le fixer plutôt que de regarder autour, tu as l’air occupé, c’est bien, c’est moins gênant – car tu constates avec effroi que tu t’es assis en face d’elle.
Elle, c’est une jeune fille que tu as remarquée il y a bien longtemps, quand tu étais toujours un étudiant qui ne cachait pas autant de choses aux autres. Tu n’as jamais demandé à savoir son nom, mais tu l’as souvent observée du coin de l’œil avec une certaine envie. Elle est tellement jolie ! Pourquoi tu ne peux pas être comme elle ? Elle doit avoir tous les garçons à ses pieds – peut-être même les filles aussi – et à tes yeux, elle pourrait même surpasser les vélanes – parce qu’elles, elles trichent en plus.
Non, tu n’es pas amoureux, loin de là. Tu t’es parfois fustigé sur tes sentiments à son égard, tu n’as jamais su ce dont il s’agissait.
Et te voilà maintenant juste en face d’elle. Le gueux près de la princesse. Quel con tu fais. À tous les coups elle va te lancer un petit regard dédaigneux et te demander de t’en aller illico car tu pollues son air – et tu ne pourrais lui donner tort.
Trop tard toutefois pour t’en aller de toi-même. Alors, un petit four fourré aux légumes dans la main, tu tentes une approche, signant ainsi ton arrêt de mort – car tu es bien trop malpoli de la regarder comme ça avec tes grands yeux verts pleins de cils.
« Salut ! Tu t’appelles comment ? »
Rien de plus banal, rien de plus cliché. Elle va très certainement faire le choix de t’ignorer, pourquoi pas après tout, mais toi, tu lui as tendu une perche. Tu n’iras pas plus loin. Tu n’as pas envie de forcer aujourd’hui.
Ce ne sera jamais comme dans ton ancienne école… Mais cette grande salle, tu lui trouves un charme certain. Même si la magie coule dans tes veines, même si de ta baguette tu fais des prouesses, tu n’en restes pas moins sensible à ce genre de petites choses que la raison ne peut expliquer. Le plafond de cette salle est un sanctuaire des rêves, un moyens de s’échapper pour quelques minutes loin de la réalité. Tu aimerais vraiment le montrer à ton père et ton frère. Tu voudrais qu’il partage ce petit moment de bonheur éphémère. Observer la magie pour ceux qui ne peuvent l'exercer. C’est perdue dans ce genre de pensée, admirant le plafond plutôt que le monde environnant que tu loupes l’arrivée d’un nouvel invité. Ton regard se pose sur lui le temps d’un instant, tu ne voudrais pas être indiscrète.
Légèrement surprise par sa présence. Pourquoi de toutes les places vides et disponibles, il est venu se poser devant tes yeux ? Juste devant tes yeux, fixant son téléphone comme s’il était le plus précieux des trésors. Le meilleur rempart contre le monde, oui. Tu ne dis rien, mais cela fait naître ce petit sourire attendri au coin de tes lèvres. Tu hésites à le saluer, lui faire savoir que tu l’as remarqué mais il semble si absorbé que le silence devient ton allié. Tu ne dis rien, tu te contentes d’attendre un signe ou une réaction. Curieuse de savoir la raison de son apparition sous ton nez. Tu attrapes le cookie que tu voulais manger quelques minutes avant de t’envoler dans les rêveries de ce plafond, tu le coupes en deux et c’est là que tu attends sa voix.
Des politesses, ce ne sont que des politesses… Mais tu n’y vois aucune animosité, alors pourquoi le repousser ? Curiosité quand tu nous tiens. Tu relèves doucement tes grands yeux bleus en amande vers les siens, tu le dévisages une seconde avant de lui sourire. Un sourire très avenant, très doux… C’est tout toi. Tu souffles un léger « Bonjour… » Puis tu replaces tes cheveux correctement derrière ton oreille pour dégager tes boucles et gagner quelques minute pour te redresser plus poliment, tu ne portes pas tes gants comme tu étais entrain de manger, tu dois faire attention à ne surtout pas le toucher, mais pour le moment, tu es bien loin de cette pensée. Tu penches un peu la tête et ton sourire devient un léger rire quand tu lui réponds enfin :
« Et bien… Je suis Moera Sweetlove et toi ? »
C’est assez amusant, tu croises tes mains sous ton menton pour t’appuyer dessus. Ainsi installée sur tes coudes, toute attentive que tu es, tu plonges dans ses grands yeux verts pour pouvoir rajouter sans lui avoir réellement laisser le temps de répondre à ta question précédente, sans lui laisser la possibilité d’inviter un mensonge en guise de réponse :
« Veux-tu me demander quelque chose en particulier ? »
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Re: ładne serce | z Moera Sam 4 Mai - 20:01
ładne serce
Contre toute attente, son regard ne semble pas te mépriser, te juger. Peut-être ne te connaît-elle juste pas ? Tu sais que des bruits courent sur ta personne, parfois tu les ignores, souvent ils te transpercent. Parce que ça n’est pas vraiment vrai et qu’ils ne disent pas que du bien. Vexant, simplement. Mais quelques fois un peu mérité tout de même. Tu peux être un ange de politesse, de gentille et d’affection, mais tu as un côté emmerdeur que les gens connaissent bien quand ils sont dans ta ligne de mire.
Tu es étonné, agréablement surpris.
Même, elle te répond. Sweetlove ? On ne se moque pas, mais c’est un peu particulier comme nom de famille. Est-ce que ça en dit long sur sa personne ? Tu n’en sais rien du tout. Tu t’en fiches au fond, on ne choisit pas les siens, et ce genre de choses est dur à changer. Tu le sais car tu as cassé les pieds à tout le monde pour rajouter un prénom qui n’était pas le tien, quand tu étais jeune et con. Erreur qui t’empoisonne la vie.
Tu décides de ne pas trop cogiter à ce genre d’idioties inutiles et réponds simplement à la jeune fille qui t’a renvoyé la question :
« Je m’appelle Inocenty ! »
Comme appellation ridicule, tu as d’ailleurs la palme d’or. Bon, déjà appeler son gosse « innocent » c’est un peu débile, mais quand ce dit gosse ne l’est pas vraiment, voire pas du tout, ça devient complètement absurde.
Tu remercieras ta mère une autre fois.
Fort logiquement, la jeune femme enchaîne sur la raison de ta présence ici. Tu te sens rougir – très légèrement – parce qu’au fond, c’est tout bête. Et tu ne sais pas trop quoi dire. Qu’est-ce que tu fous là ? Aucune idée. Tu es venu te sustenter, mais étais-tu vraiment obligé de rejoindre une table qui n’est pas la tienne ? Elle doit sûrement déjà le savoir que tu ne fais pas partie de sa jolie maison. Alors tu hausses les épaules, parce qu’il n’y a pas vingt-cinq explications possibles dans ton cas.
« Non, pas vraiment, je ne t’avais pas vue. Je suis juste venu m’asseoir pour manger – je suis à Serdaigle mais ça me plaît de changer de table. Mais si je te dérange, n’hésite pas à me le dire et je m’en irai ! »
C’est fort tout de même ! Il n’y a quasiment personne et toi, comme par enchantement, tu te poses devant l’une des seules personnes présentes. Y’a de quoi s’interroger sérieusement. Elle doit certainement se dire que tu es un emmerdeur collant – c’est pas tout à fait faux, mais tu te soignes parfois – et que ta présence ici n’est pas du tout le fruit du hasard.
« Je m’appelle Inocenty ! » En voilà un très beau prénom. Il n’est pas commun, un peu comme la douleur de ton nom de famille qui fut à l’origine de bon nombre de moquerie dans ton jeune âge. Tu n’ajoutes rien de plus qu’un sourire, curieuse d’en apprendre plus sur les raisons qu’il pousse donc cet innocent à venir t’adresser la parole. Ce n’est pas réellement de la méfiance, juste une question d’habitude. Une triste habitude. La tête toujours posée sur les mains, tu admires le rose de ses joues avec intérêt. C’est aussi surprenant que mignon, un garçon qui s’empourpre, penses-tu sur l’instant. Puis il t’explique avec simplicité qu’il n’a pas fait exprès ? Oui voilà, c’est ce que tu comprends. Tu plisses un peu les yeux, amusée par sa prévenance quand il te dit qu’à la moindre gêne, il s’en ira. Pourquoi serait-il une gêne d’ailleurs ? Cette pensée te fait légèrement rire. Un petit et très discret rire, que tu étouffes dans ta main en te redressant un peu. Tu reprends la parole sans le regarder dans les yeux que tu détailles ton cookies brisé en deux :
- « Oh je vois… Ce n’est donc qu’un hasard. »
Tu viens doucement prendre une des moitiés pour la déposer sur ta serviette toute bien pliée. Puis avec délicatesse et lenteur tu viens la pousser vers lui tout en continuant ta phrase. « Je trouve que c’est bien plus agréable de partager un repas que de manger seule, alors non, tu ne me dérange pas… Inocenty. »
Voilà, le morceau de cookie est presque à côté de ses doigts, tu n’éternises pas ta main puisqu’elle est dénudée, ça serait vraiment dommage qui lui prenne la mauvaise idée de la toucher pour te remercier. Cela arrive parfois, non ? Avec les gens tactiles, tu serais la première à le faire alors. Un petit sourire, tu penches la tête précisant tout de même :
- « Tu n’es pas obligé de le manger, si tu n’en veux pas. » Juste pour être aussi polie que lui, puis tu relèves la tête pour pouvoir retourner te noyer dans ses yeux, tu ne veux pas le forcer à dire la vérité mais pour faire la conversation, il faut parfois poser des question. Tu reprends cependant avec ce sourire aussi doux que polie :
« Alors tu viens souvent manger avec nous ? Tu as beaucoup d’amis chez nous ? Est-ce-que tu fais cela avec les autres maisons? Dis-moi tout… Je suis curieuse, maintenant. » En espérant qu’il ne s’emporte pas à devoir te dire toute la vérité.
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Re: ładne serce | z Moera Mer 15 Mai - 1:49
ładne serce
Pourquoi cette jeune femme t’intimide-t-elle tant ? Ce n’est qu’une fille comme toutes les autres – même si tu la trouves très jolie – et d’habitude, tu n’as aucun mal à parler avec la gent féminine ! Tu prends sur toi, même si ce n’est pas facile, pour approcher les gens qui t’intéressent et leur adresser la parole. Pour tenter un rapprochement, même simplement amical. Parfois ça marche, parfois pas du tout, les échecs te font mal et te laissent souvent triste et un peu désespéré, mais tu es sûr qu’un jour la chance tournera et que toi aussi tu trouveras quelqu’un que tu mériteras. Sans doute pas aujourd’hui, malheureusement.
Elle coupe un cookie en deux délicatement et fort élégamment le pousse vers toi. Toi, tu suis ses mains du regard, comme fasciné. Par ta pratique, tu n’es pas quelqu’un de brusque toi-même et tentes de mettre de la douceur dans tous tes gestes – ce qui te rend un peu effémine mais tu t’en fiches, n’est-ce pas ?
Tu balaies ce qu’elle dit d’un geste et d’un sourire. Comment ça tu n’en veux pas ? Elle ne t’a pas servi un morceau de saucisson alors tout va bien. Tu peux manger sans risque. Tu l’attrapes et croques un petit bout, te refusant à le fourrer en entier dans ta bouche comme un malpropre pressé. Tu vas rester un peu vu que ça ne semble pas l’ennuyer tant que cela. Mais encore une fois, si tu sens que tu es de trop, tu plieras bagage aussitôt.
Tout concentré à la dégustation de ton biscuit, tu l’écoutes cependant te poser les prochaines questions. Et honnêtement, une petite grimace t’échappe alors que tu te sens brusquement mal à l’aise. Pour la peine, tu fixes ta serviette car tu ne veux pas croiser son regard quand tu lui diras ce qui te fait si honte. Ce serait pire encore. Tu bégayerais sans doute et voudrais disparaître.
C’est un peu le cas maintenant. Mais moins. Tu décides de jouer la carte de l’honnêteté alors que tu aplatis au mieux ta serviette comme si elle te posait un problème personnel.
« Des amis chez Poufsouffle ? Pas vraiment. Enfin je connais pas si bien les membres de ta maison que ça, c’est juste que je m’y sens plus proche. Serdaigle c’est… je sais pas, moins coloré ? Je sais pas comment m’expliquer. Sinon, non, je ne fais pas ça avec les autres maisons, je n’irai sans doute jamais m’asseoir chez Serpentard, ils me font un peu peur. »
Oh, ce n’était pas si pire, finalement ? Tu n’as rien dit de bien compromettant.
Visiblement tu as posé une question délicate. Dans un sens, tu es soulagée qu'il ne te regarde pas dans les yeux au moment de ta question quand tu vois combien il est mal à l'aise après l'avoir entendu. Tu réalises rapidement tu viens, une fois encore, de taper dans un sujet délicat et il aurait été peut-être un peu mal à l'aise de t'en balancer la vérité sans pouvoir la tempérer ou le choisir tout simplement alors tu lui laisses le temps d'une grimace, tu vois ses mains qui viennent délicatement replacer la serviette. Cela lui donne un côté raffiné et un peu féminin, c'est élégant et surprenant, ça te plait. Ton regard s'égare sur ses traits, tu l'écoutes attentivement te confier une chose qui sonne comme une vérité et tu as ce petit sourire. Sincère avec un visage d'Ange, quel beau garçon énigmatique, voilà ce que tu te dis.
Tu lui laisses le temps de s'en remettre. C'est qu'il semble être une personne vraiment sensible, surtout quand il te fait part de son a priori sur les personnes de Serpentard. Cela te fait sourire car tu ne trouves pas tes connaissances dans cette maison vraiment effrayantes mais tu peux comprendre que certains semblent peut aimables. Tu ne t'y frotterais pas non plus. Tu as ce petit rire complice et secret quand tu viens commencer ta réponse par :
« Moi non plus, je n'oserais pas m'installer à la table des Serpentards même si j'y aie quelques amis... Je te comprends. »
Sans perdre ce joli sourire, c'est à ton tour de manger un petit bout de ton cookies, puis tu prends ta tasse pour boire quelques gorgées avant de reposer ton attention sur ton nouvel ami, juste le temps d'un chocolat chaud ou peut-être pour plus de temps s'il le désire ? Tu lui lances alors avec un petit signe de la main :
- « Nous avons qu'à dire que tu as désormais une amie chez nous, comme ça tu pourras venir t'installer à la table sans crainte, ça te va ? »
Tellement gentille, tellement douce. Tu hausses les épaules avec son petit sourire avant de revenir à ton cookies après avoir relancer la conversation avec :
- « Donc tu es à Serdaigle ? Tu es ici à Poudlard depuis longtemps ? Tu es en quelle année d'ailleurs ? Parles-moi de toi, je suis curieuse... »
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