Roxanne E. Forbes
Tu sens le jugement dans le regard et l’attitude d’Aelys. Si tu es blessée dans ton orgueil, tu n’en montres rien, te contentant de soupirer d’exaspération en constatant votre inefficacité,
ton inefficacité à ouvrir une porte à l’aide d’un sort qui était pourtant simple. Décidément, ta baguette t’en fait voir de toutes les couleurs, elle a bien choisi sa journée la vilaine. Maintenant, tu sembles être de nouveau une élève de première année qui découvre la magie. Sentiment tout sauf glorifiant, surtout quand t’es… en neuvième année et préfète en chef. Youppi.
T’es presque heureuse de constater que ta coéquipière n’a pas plus de succès que toi pour déverrouiller la dite porte du bureau du professeur Blane. Au moins, si tu n’y arrivais pas, elle non plus.
Tu hausses un sourcil, un peu surprise par le ridicule de la situation, et resserre ta prise sur Hector le saucisson qui bouge.
« Ce serait pas impossible, même si j’en doute fort. »
Tu réessaies le sort et constate, à nouveau, ton incapacité à faire obéir ta baguette lorsque le sort fait s’ouvrir quelques boutons de ta chemise. À moins que tu ne sois trop déstabilisée par tes récents échecs. Ou par ton manque de contrôle sur la situation. Dans tous les cas, elle te faisait définitivement défaut ou tu étais certainement tombée dans un état qui t’interdisait d’employer la magie.
Ce n’est pas comme si vous aviez réellement le choix, de toute façon. La porte ne s’ouvrirait pas autrement.
Tu agrippes Hector sous un bras, retenant un gémissement face à son poids énorme qui était désormais maintenu uniquement d’une main, et reboutonne le vêtement correctement.
T’étais complètement larguée, toutes les théories du monde ne suffiraient pas à redorer ton blason si ta baguette ne sympathisait pas à ta cause.
« J’comprends pas pourquoi rien ne marche, c’est un sort facile en plus. Et sans sort, pas de porte ouverte. On va être prises avec Hector et la déception de mademoiselle France. »
Tu ne reviendrais pas les mains pleines. T’oserais jamais affronter la déception de votre directrice de maison, tu l’appréciais trop pour la contrarier ou la laisser tomber. Surtout quand la mission est aussi simple.