Achèvement. Journée longue et bien remplie, finition d'une semaine chargée, ayant déjà fatigué les élèves constamment turbulents. L'hiver se déchainant au-delà des fenêtres, la concentration était absente à l'appel quotidien, et les cours semblaient être une torture, autant pour eux que pour toi. Liberté. Abandon de la salle renfermée pour aller explorer le septième étage et découvrir un balcon abandonné de toute vie où tu te glissa, ne lui apportant guère de chaleur humaine, renforçant juste une température que tu ne pouvais que deviner glaciale. Le regard se perd sur l'horizon mis à nu par le temps sec, obligeant la brume à s'absenter du paysage. Hiver. Couverture blanche immaculée couvrant les cimes des arbres dominant les forêts, le monde a l'air pur et innocent, masque mensonger de la saison polaire glissé sur son insipide malveillance habituelle. Les yeux explorent les rares tâches plus sombres, contemplent la cour remplie de batailles déjà bien avancées, regrettant les hivers que tu pouvais autrefois ressentir, où la neige avait un goût de fêtes, et où le froid était synonyme de la tendresse du feu de cheminée. Souvenirs. Disputes dans le jardin pour savoir qui, entre ton frère et toi, ferait la tête de votre monstre de neige. Cris déchirants et rires ahurissants des enfants couverts de boue et d'humidité, s'engouffrant sur des tapis épais interdits d'accès pour les bottes trempées. Lassitude dans le regard paternel alors qu'il ne pouvait se retenir de rire, incapable de distribuer les punitions pourtant bien méritées. Le sourire glisse lentement sur tes lèvres immatérielles alors que tu te remémores la candeur de la jeunesse et l'impudence que tu portais autrefois. Rupture. Pensées interrompues par un léger bruit survenant derrière toi, pas et mouvement d'un être bien plus vivant que toi. Un soupir s'éclipse discrètement de tes lèvres alors que ta solitude est brisée, mais lorsque les yeux découvrent l'importun, un sourire léger remplace la grimace portée sur les lippes fugaces. Ephraim. Je ne pensais pas te voir ici en ce froid.
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Re: Sound of Silence || Ephraim Pendragon Dim 4 Fév - 1:02
sweet dreams are made of this hurry up now, who am I to disagree ? i travel the world - and the seven seas, everybody's looking for something some of them want to use you, some of them want to get used by you
Quelle idée surprenante, roi des étoiles, de s'aventurer en plein jour au milieu du vent froid, fils de l'hiver. Lui même n'a pas la réponse, cette envie soudaine l'avait prit, et il s'était alors élancé hors de ses draps chauds et de ses pensées assommantes pour découvrir un peu la clarté du soleil. Soleil qui par ailleurs, était bien caché derrière une masse impressionnante de nuage gris pâle. Déception palpable sur son visage, il avançait tout de même parmi les couloirs de l'école, saluant de temps en temps des anciens élèves, ou des nouveaux, dans quelques années il oubliera leurs noms, mais qu'importe. Cigarette coincée entre ses lèvres, regard ailleurs, mains dans les poches, une décision encore flou sur le coin de ses pensées, Ephraim n'aspirait à rien. Ses cours se déroulent le soir, alors en journée, soit il se repose, soit il procrastine et se balade, embêtant ses collègues. Patrick était occupé, et Yaroslav trop en rogne pour être approchable. Journée de merde qui s'annonce, ennuie écrasant, il ne le supporte pas.
Puis une ombre vint attirer son attention. Une ombre millénaire, damnée, qui est destinée à rester ici, à observer ce triste spectacle. Son dévolu tomba alors sur cette dame d'un autre temps, sourire mauvais qui coupe, fait couler le sang, animosité toute particulière. La demoiselle de ses hommes, la femme fatale, celle qui se faisait courtiser par de grands noms. Maintenant ? Simple image translucide qui attire l’œil. Vipère d'or, Ephraim la suivait, ombre d'une ombre, tout amusé, comme un enfant qui cherche le trésor d'un pirate. Car au final, c'est ce qu'est Pendragon, un sale mioche qui mérite des claques. Sa belle chevelure qui même d'un autre monde semble sentir horriblement bon, sa taille qu'on désire secrètement posséder, son cou que d'une gourmandise pécheresse on voudrait goûter. Même morte elle reste hot, heureusement que le blond n'est pas une femme, il en serait jaloux.
Balcons, dose d'adrénaline, vertige tentateur, c'est donc ici qu'Hina venait soupirer ses dernières pensées ? Le paysage offrait un peu de nostalgie il est vrai. Cette voix. Le professeur arqua un sourcil, et souffle un petit rire, s'approchant de la dame de l'au delà, posant une main sur le bord du balcon de pierre, tout proche de cette brume glaciale aux formes humaines.
« Et oui, incroyable mais vrai, je sors parfois de ma tour. » léger clin d’œil et sourire charmeur, comme à son habitude ; faux. « C'est dangereux de se pencher au dessus du vide ainsi, je ne voudrai pas te voir mourir une deuxième fois. » Sarcasme non retenu, ce fut plus fort que lui. « oh ! Je me demandai d'ailleurs l'autre jour … as-tu besoin de prendre des bains … ? »
Surprise. Avais-tu dit quelque chose de drôle Hina, pour obtenir une telle expression sur ce visage sombre mais charmeur ? Les oreilles se délectent des quelques notes amusées offertes, alors que tes yeux contemplent la silhouette masculine s'avançant vers toi. La tête se penche de côté alors que la main de Ephraim caresse la bordure de pierre froide, main aux doigts déjà épris par le froid, s'ornant d'une teinte rosée. Voix. Profonde et rauque, la voix s'échappe des lèvres de l'enseignant, alors qu'il lance déjà une remarque qui te fait sourire, Hina, car au final, c'est cela qui rend cet homme là si spécifique, cette ironie et amertume dont il est doté et qui l'anime. N'a-t-il donc jamais cessé de se rire du néant environnant, plutôt que de s'épanouir devant son immensité ? Tu détournes tes yeux vers les cieux alors qu'il t'envoie un sourire qui n'est guère amical, mais qui se veut charmeur. Après tout, aucun homme n'est parfait. Sarcasme. Humour sombre et amer se déversant comme un fiel goudronneux sur la neige blanche et tes yeux retournent retrouver les siens dans une moue qui se veut excessivement blessée. Je crains que ce ne soit pas une possibilité que je cesse de hanter ce château... Navrée. Et le buste se penche encore plus par-dessus la rambarde, les coudes posés contre les roches sans les sentir ni sans en avoir réellement besoin pour te retenir. Toutes ces actions ne sont que comédie, déguisement face à cette impossibilité charnelle qui te sépare d'un voile trop épais de la réalité physique. Sourire. Ta tête se tourne vers lui, sourire condescendant se dessinant sur les lèvres légèrement translucides. Un sourcil se hausse, interrogation intérieure sur l'origine de la question. La silhouette se redresse un peu alors que les visages se rapprochent, bien que ne pourront jamais se toucher. La solitude dans les grands bains t'effraie Pendragon ? Rire. Carillons éclatants alors que tu te recules pour le contempler dans toute sa splendeur. Tes souvenirs permettent de combler les vides, mais Ephraim n'est plus le garçon qu'il était, tout comme tu n'es plus la douce et innocente jeune femme, née à une époque bien plus prude que l'actuelle. Si tu demandes gentiment, je pourrais t'y faire la conversation... Après tout, pourquoi ne pas saisir la perche quand elle est aussi joliement tendue.
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