[défi poufsouffle] arya et seraphina ✽ fruit à coque

La perspective de multiples confiseries instilla un crépitement délicat au bord de sa langue ; gourmandise parasitant lentement les toiles de l’encéphale, cerveau envisageant le velouté d’une sucrerie ingérée. Seraphina cultivait un gout prononcé pour les arômes sucrés, et Arya partageait l’ampleur de sa piété gourmande ; tant si bien qu’une simple oeillade suffit à communiquer l’entièreté du plan. Ponctuant son hochement de tête d’une risette ravie, Seraphina s’empressa vers son prochain cours, enflée d’un entrain suspect.

La pénombre farda le ciel après quelques heures pénibles ; trépidation grondant incessamment sous l’épiderme crémeux. Leurs pas les menèrent à la rive du lac, ce lac opaque où trônait une atmosphère glauque, afin de pouvoir ébaucher leur dessein. Drapée d’un legging noir et d’un t-shirt ample, Seraphina remua perceptiblement ; étirant ses membres afin de prévenir les contusions, mouvements mesurés remontant à ses entrainements de ballets. Ses doigts agrippèrent sa baguette, la glissant au creux de sa brassière ; technique désagréable lui permettant néanmoins d’assurer sa presence à tout instants. Fin prête, ses prunelles azurées trouvèrent celles d’Arya ; malice et bravoure zébrant son regard.

On y va ?

Un éclat cristallin ronronna au creux de sa trachée, tandis que les octaves longèrent sa gorge avec célérité.

On y va !

La caresse givrée des flots engendra un frisson sous sa peau. Cependant, son crawl effréné lui permit d’exalter ses muscles, acquérant un semblant de chaleur. Tout semblait se dérouler pour le mieux, et cette pensée arqua un sourire sur ses lippes framboises ; esprit concevant d’hors et déjà les obscénités à graver sur la baie vitrée.

Mais il ne fallait jamais s’accommoder aux eaux troubles. Encore moins durant la nuit, au beau milieu d’un lac douteux.

Une matière non-identifiée, particulièrement visqueuse et gluante, lui chatouilla les pieds.

Putain de-

Les syllabes périrent dans sa gorge à l’instant où cette chose, fortement semblable à une tentacule, agrippa sa cheville.

Il ne lui en fallut pas plus pour déguerpir à toute vitesse, priant mentalement pour son bien être, nageant d’un empressement stupéfiant. Ce ne fut qu’une fois les pieds fermement ancrée sur terre que ses inspirations laborieuses se tempérèrent, tout comme le chaos dispersant ses pensées. Cependant, un effroi considérable roula le long de son échine.

Arya ?

Gorgées d’air lancinantes labourant sa trachée avec célérité ; chaque contorsions effectuées instillaient une sensation désagréable sous son derme, tandis qu’une bile saumâtre titillait dangereusement ses papilles gustatives. Ses doigts leptosomes entravèrent sa bouche, prévenant ainsi un rejet imminent des aliments enflant son abdomen. Mais l’heure n’était point à tergiverser sur l’affliction enserrant sa propre carcasse ; une zébrure rougeâtre fêla le ciel, indiquant la détresse de sa camarade.

S’hissant péniblement sur ses deux jambes, Seraphina jaugea la situation d’un coup d’oeil circulaire ; Arya martelait de confringo une masse obscure serpentant sous l’eau, tandis que des rictus dentelés bourgeonnaient de part et d’autres du lac, encerclant son amie. Son hémoglobine se pétrifia l’espace de quelques instants ; des Strangulots. Une injure tremblante fleurit entre ses lippes pastels ; l’encéphale stimula précipitamment sa matière grise, cherchant comment repousser ces saletés à l’appétit cyclopéen.

Pense pense pense.

Deux minutes suffirent à dénicher la réponse ; deux minutes de trop, deux minutes galvaudées. Un Têtenbulle roula au creux de sa gorge, tandis qu’une impulsion hâtive la propulsa parmi les eaux nébuleuses. Instinctivement, les rouages de sa carcasse s’enclenchèrent, l’entrainant dans un crawl frénétique. Les Strangulots fourmillant ces flots fétides décelèrent aisément sa présence ; prunelles globuleuses dardant la frêle silhouette infiltrant leur domaine. Freinant progressivement sa course, Seraphina se logea à une distance suffisamment proche pour perpétuer son dessein, et suffisamment espacée afin d’assurer sa sécurité. Empoignant sa baguette, les syllabes jaillirent de sa trachée avec force.

Lashlaback !

Jets bouillants cisaillant les flots, heurtant certaines bestioles et effleurant d’autres. Seraphina ne savait guère viser, mais l’action suffit à faire déguerpir la horde de Strangulots.

Arya ! Tu vas bien ?

Crinière safranée retrouvant la surface, faciès humide de son amie lui faisant à nouveau face ; respiration logée au creux de sa trachée parvenant finalement à véhiculer, anxiété se corrodant progressivement en l’observant mouvoir avec aise. Une risette rassurée ourla ses lippes framboises, tandis que ses bras lui intimèrent de nager vers Arya.

Oui, ça va, grâce à toi.

Le son soulageant de sa voix lapa ses tympans, permettant à ses muscles crispés de finalement se décontracter. Rythme cardiaque se tempérant progressivement, palpitant endiguant sa valse effréné ; se trouver aux côtés d’Arya lui suffisait à acquérir une quiétude apaisante, asséchant le fleuve de pensées pessimistes. Cependant, le soulagement fut promptement écourter ; la baie vitrée des serpentards se trouvait non loin, et leur objectif originel fut loin d’être accompli. Sourire espiègle cisaillant son faciès, un entrain mesquin vivifia ses gestes, conférant à sa nage une certaine célérité.

Château lugubre et patibulaire trônant parmi la pénombre, ornementé d’un mauvais goût effarant ; saccade de frissons sillonnant sa chair albâtre. L’exclamation de son amie l’arracha à ses réflexions anarchiques.

Sera je viens de penser à un truc. Pourquoi on a pas utilisé NOS BALAIS ?!

Éclat cristallin ronronnant au creux de sa gorge, force fut d’admettre qu’elles ne furent guère brillantes en s’aventurant parmi les eaux nébuleuses du lac.

Parce qu’on est des aventurières, et qu’on a peur de rien.

Clin d’oeil ponctuant la palabre, un Têtenbulle acheva sa phrase. Une fois sous l’eau, la baguette émana une faible incandescence afin de les guider parmi les flots troubles ; silhouette pratiquement collée à celle d’Arya, afin de ne pas la perdre parmi la noirceur du lac. Finalement, ses prunelles cobalts parvinrent à discerner la baie vitrée, et Seraphina se tourna précipitamment vers sa comparse ; espièglerie nappant le regard.