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starry night | ft. romeo

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starry night | ft. romeo Mer 7 Fév - 5:13





ft. Romeo


Le corps allongé, il n’y avait que son regard qui s’échouait sur la surface du plafond. Son esprit peinait à osciller, s’étouffant dans la pénombre du dortoir. Entre deux battements, ses poumons rejetèrent ce qui le composait d’oxygène et le décomposait à l’intérieur de lui. Il finit par quitter la lourdeur de ses draps pour rejoindre la fragilité du sol. Ses pieds frôlèrent la sonorité des planches de bois et se hâtèrent vers la porte. Sans y jeter un autre regard, Ambroise contourna le sommeil pour allouer un moindre vide à l’accablement de ses pensées. Entre temps, son corps s’imprégna du froid qu’il captura aussitôt entre les paumes de ses mains pour en peindre quelques traces de son souffle.

Ambroise se caricaturait comme un être de nuit. Il lui arrivait de regrouper ses ennuis pour les combler par différents aliments et différentes saveurs, qui venaient dissoudre la quiétude de son esprit. D’autre fois, il se retrouvait à lire dans la salle commune, où il finissait la plupart du temps la main crispée et le bras vernit du bois sur lequel il s’était appuyé. Cette nuit, il escaladerait à pas de géant les six étages de Poudlard pour se retrouver serein. Il souhaitait tremper le bout de ses doigts sur la tiédeur d’un « do » et dans l’ivresse pour en tomber jusqu’au « sol ».

Le sixième étage sous la clarté du jour s’inondait de rires, de paroles et surtout d’élèves dans l’action de leur propre existence. Pourtant, la nuit se substituait comme une pièce de John Cage. Sa main épousa la forme de la poignée pour induire un vif mouvement pour s’introduire ainsi dans la classe.

Il n’était pas seul. Ambroise tâtait l’obscurité pour tenter d’atteindre l’éloquence de ces notes. Sa gorge se noua, laissant sa voix sous silence avec un arrière-goût tendre. Sous les débris de lumière s’encastraient dans un halo de poussière les prémices de son visage. Ses paupières conservaient le secret du pigment de ses yeux et ses mains domptaient prudemment la moindre parcelle du piano. Dans l’effervescence de la mélodie, Ambroise s’inclina sur le piano en gardant toutefois un recul sur l’œuvre. Une fois finie, sa voix se colorait d’un trait lumineux pour s’adresser à la fille qui venait d’envelopper ses sens dans une tout autre époque. « Aveugle, j’aurais présumé que Chopin ne serait jamais mort après avoir écouté ça », dit-il sous la finesse d’un sourire qui se cambra au charme de la pièce. « Tu es cliente régulière pour cet endroit ? Je ne savais pas que j’étais le seul qui me risquait à vouloir pendant la nuit. »



Romeo I. Pierce
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Re: starry night | ft. romeo Jeu 8 Fév - 23:24


   
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La terre avait tremblé sous les pas dont la légèreté avait fait danser les mèches brunes sous les plis de la cape – cascades d’ombre noircissant les traits tirés d’un visage lassé. Chaque son semblait résonner entre les parois d’un esprit assommé par le poids d’une atonie qui chassait un sommeil qui ne voulait que l’étreindre pour lui offrir la sérénité escompté. Mais les voix avaient continué, les lèvres avaient murmuré et elle n’avait résisté. Elle l’avait caressé avec la délicatesse que l’on réserve à un amant de longue date, sa froideur réchauffant chaque fibre de son corps. La cape avait fini à terre et elle s’était installée à ses côtés, la soie de la chemise de nuit émettant le seul bruit venant distraire le plaisir que du son qui s’éleva au premier frôlement de ses doigts.
Et c’est là qu’elle est – hors de la réalité lorsque la première note retentit et qu’elle retrouve son paradis perdu dans un seul et unique son qui provoque sa perdition. Le touché précis s’égard entre les touches, labyrinthe d’harmonies dont elle connaît la sortie; la seule issue qu’elle trouve à la rationalité et aux vestiges d’une mémoire affligée d’une hymne solennel qu’elle se permet de rejouer.   Les accords ne peuvent ainsi qu’être parfumés de sa la mélancolie, parce qu’elle connaît chaque mouvement, l’effet du frôlement de chaque touche, le son de chaque note, le tempo de chaque portée;  contrôlés à la perfection pour offrir cette cohésion parfaite pour ce qu’elle considère comme un chef d’œuvre.
L’hommage qui lui est rendu se ressent à chaque mouvement élogieux combinant grâce et agilité, posture gracieuse et air raffiné qui se poursuit jusqu’à la dernière touche caressée, pédale relâchée et cœur rasséréné, poignets libérés dans un dernier mouvement élégant qui annonce la fin de l’acte. Et c’est un son qui ferait compétition à la partition réalisée qui entrave sa gorge dans un rire satisfait. Les douces vibrations enfument encore son esprit lorsque le son de la bête leur souffle dessus, pupilles se dilatant pour s’adapter à la lumière après ces minutes d’obscurité – vue retirée le temps de l’extrait, iris se figeant sur le minotaure. Parce que tout labyrinthe a son minotaure.
« Et Beethoven aurait d'avantage apprécié sa surdité s’il avait entendu le son de votre voix. » La lumière éclaire son sourire d’une impertinente politesse, encéphale dérangé par la prise de conscience d’une brume inaccoutumée, une attractivité aux résonnances maléfiques. Et le halo de charme qui infiltre son être en se souciant à peine de ses remparts la fait arquer un sourcil alors qu’elle décide de ne pas l’encrer tout de suite, fascinée par la volupté des traits radieux – frauduleux.
« C’est ici que je viens me repentir. Et vous, quel malheur venez-vous enterrer? »

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Re: starry night | ft. romeo Dim 11 Fév - 6:55





ft. Romeo


Ses propos se canalisèrent à la commissure de ses lèvres, se pliant contre toute volonté à l’honnêteté d’un rictus.  « Touché » , trouva-t-il juste de lui répondre. À présent son regard glissa contre la discrétion des traits de cette inconnue – d’où s’étirait un sourcillement naturellement vertigineux. Avant qu’il ne puisse appliquer un mot contre les murmures du vide, elle s’élança.  « C’est ici que je viens me repentir. Et vous, quel malheur venez-vous enterrer ? » Ses remords lui nouèrent la gorge. Il emprunta la couleur de ses yeux à elle, comme centre de gravité sur ce mince fil qu’incarnait ce qui le consumait.  « Des vicissitudes que j’ai pris l’habitude de manger et dont j’ai appris tout simplement à ne pas m’étouffer avec. Je viens ici pour les transporter à travers une harmonie. » La baigner dans ses souvenirs n’allait que la noyer – de propos inutiles et de cendres qui ne méritent pas de renaître à travers le dialogue entretenu avec une rencontre d’un soir. Ambroise s’appropria une certaine proximité sur le banc sans vouloir pour autant envahir cette bulle qu’elle s’était créée. Il s’était déplacé sous la souplesse de ses paroles qui retombèrent à nouveau sous le dessin d’un sourire – incomplet, timide et serein.

Le paradoxe reposait dans l’anonymat de leur entité et dans ce confort qu’il procurait. Il ne lui devait rien, il n’allait peut-être jamais la recroiser, il ne la connaissait pas et l’addition de ce raisonnement donna naissance à ces propos.  « Je ne suis pas là pour que vous ailliez pitié de ce qui m’amène ici. Juste, avoir la paix du reste du monde. Parlez, criez, frappez, pleurez, je vous écouterai aussi longtemps qu’il le faudra. » Dans la solitude de l’immensité, il se laissa frôler à l’adversité de ce qui lui coupait le souffle. La répugnance de ce monde se dégustait comme un arrière-goût de sang dans la bouche. Il n’avait pas quantifié la moindre ironie ou malhonnêteté dans ses propos – sans sourire. C’était une franchise qui se cristallisait et pétillait dans l’azur de ses pupilles.

De son index, il récolta la poussière contre les parois du piano avant d’attendrir sa vision sur le profil de la demoiselle.  « L’anonymat de ton prénom t’est entièrement de droit… » dit-il au rythme de cette nervosité candide, où sa main droite traversa le blond de sa chevelure,  « mais je dois t’avouer qu’un talent pour communiquer Chopin se glorifie de plus qu’un simple souvenir de ce soir. Comment t’appelles-tu ? »

Romeo I. Pierce
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Re: starry night | ft. romeo Sam 24 Mar - 0:35


   
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La boucle se répète, elle l’a toujours fait, cette réalité qui lui fait rêver de ses cauchemars – des mots qu’elle abrite à jamais et les traces qu’elle continue à arborer. Alors elle a besoin de cette dose qui réussit à la calmer, celle que personne n’a le droit de la priver, ce portail du paradis que personne ne devrait se risquer à profaner. Mais il le fait. Et elle aurait brûlée si ses atomes n’étaient pas euthanasiés par la présence dont les accents accentuent le feu qui brûle dans le néant – flammes rongeant le vert étincelant de ses iris pour leur inspirer un halo d’intensité qui réconforte dans l’idée que continuer sur ce chemin mènerait assurément à des obstacles aussi périlleux les uns que les autres.« Non merci. Certaines personnes ne sont pas faîtes pour être écoutées ou consolées. »
Les traits ne se permettent de révéler aucune perturbation lorsqu’il prend ses aises, taillée dans la pierre qui impose sa présence par la simple posture d’une telle noblesse qu’elle en devient nonchalente. Les ongles qui avaient tellement fait saigner à arracher les cœurs désormais apprivoisés tapotèrent avec timidité sur les touches du clavier tandis que les lèvres de son inconnu tentent de faire presque mieux que tous les autres. Jusqu’à cette simple note qui dure plus longtemps, plus grave, celle qui fait écho au silence. Mais elle se contente d’esquisser un sourire, abolissant l’un de ses privilèges. Son prénom restera sien. « Pour l’instant, apprenez à vous satisfaire du peu qui vous est offert. » Ses doigts glissent sur le piano pour se rapprocher des touches qu’il a décidé de dominer. La mélodie s’accroche à sa voix avec une maîtrise qui la fait glisser le long des accords, légende animée par la même ironie qu’elle aurait utilisé pour poser l’énigme dont la réponse est aussi inespérée qu’attendue.  « Mais devinez par vous-même: je représente tout est ce qui est éternel dans les abysses d’un monde cruel. Le dernier espoir dans le désordre et l’anarchie la plus totale, la vérité qui ne veut être révélée et la désobéiance dans la rivalité la plus ancestrale. Je suis l’entre des condoléances et le personnage de la pièce la plus pseudo-romantique de l’histoire. »
Elle se fige, tout comme chacun des bruits, son perdu dans l’espace et mystère imbibant l’air.
« Qui suis-je? » finit-elle par demander en arborant un léger accent italien. « Ou plutôt pourquoi suis-je qui je suis, » compléta t’elle avec un simple mouvement des lèvres, amusée.
Hilarant.
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