Ils avaient grimpé les escaliers avec tant d’aisance qu’il avait l’impression de les avoir avalés, comme s’il aspirait tout autour de lui. Il avait à peine cillé lorsqu’elle l’avait suivi plutôt que de rejoindre dortoir et colocataires, mettant en sourdine les possibles questionnements, significations. Le bouillonnement était toujours là, contre l’arrière de son crâne, drainant et excitant à la fois. L'instinct s'était tu, si bien qu'il ignorait quelle attitude adopter, se murant dans le silence. Lorsque le sixième étage fut atteint, l'heure était à l'arrêt, à l'hésitation d'Arya dont le regard fébrile voyageait entre lui et le couloir. Jusqu'à qu'une de ses mains vienne arpenter son visage, réveil de la tension, réincarnation d'une douleur jusqu'alors fantomatique. Elle y mit fin au même moment qu'il se relâchait, se désistant de l'habitude ancrée dans ses nerfs. Un sourire étriqué naquit sur ses lèvres, une lueur d'amusement perçant le trouble sourd qui résidait dans ses pupilles ; alors qu'il répondait : « L'inaugurer. Comme on veut — bombabouses, détecteur d'mouvements à faux cris d'mandragores, spray à peinture collante, ou. » Léger rire rêche qui s'échappe par le nez, il baisse le menton quelques instants ; le relève en la fixant, se mordant légèrement la lèvre. « Scrabble. » L'intonation et la figure sont claires ; il empoigne son sac plus fort, le fait valser jusqu'à son épaule, et souffle, la figure de nouveau neutre, le bourdonnement ayant repris son cours : « J'te laisse le chemin pour décider. » Et il reprend route vers la tour d'astronomie d'un pas décidé, dévalant escaliers et arpentant couloirs ; dévoilant quelques passages secrets pour éviter personnel et préfets. Le silence règne encore, troublés uniquement par le claquement des pas ; mais l'activité le soulage, la tension se dégage par l'action. Et c'est plus rapidement qu'il ne l'attendait qu'ils atteignent la destination, le bureau de Pendragon. Il lâche aussitôt son sac contre le bois de l'objet central, s'y appuie silencieusement, et son regard redécouvre la silhouette accompagnatrice, la parcoure tranquillement jusqu'à ce qu'elle s'approche suffisamment. Et il se redresse, arpente sa mâchoire de ses phalanges avant de se perdre dans ses cheveux, le geste tendu et erratique malgré le calme apparent, le questionnement muet dans les yeux ; la distance maintenue en cas de refus.
Elle n'avait pas prononcé un mot ; ses idées se débattaient au travers de ses yeux et n'importe qui qui pouvait déceler son langage aurait compris. Il avait compris, et son pas s'était dirigé vers la tour d'astronomie. Ils avaient grimpé les escaliers, et dans un silence feint, avaient rejoint le bureau. Arya était restée paralysée, immobile devant la porte, refusant d'entrer les premières secondes. L'hésitation était forte, et les étoiles dans le ciel de la pièce la rendaient triste. Mais il y avait ces rumeurs et ces non-dits, ces pulsions à l'intérieur d'elle qui l'empêchaient de repartir, cette chaleur au bas de son ventre qui remuaient ses sens.
Arya avait franchi la porte, et l'avait refermée. Arya s'était avancée et avait fermé les yeux au contact de ses doigts contre sa peau, penche la tête lorsqu'ils scindent sa chevelure. Elle rouvre les paupières, et dans un battement de cils, elle finit de dévorer la distance qui les sépare. Ses mains s'accrochèrent à ses hanches et, dans un mouvement bref – brusque -, elle échangea leurs places et recula suffisamment pour pouvoir prendre place sur le bureau en ébène, se hissant légèrement et faisant tomber tout un tas de paperasses au sol.
Elle avait entouré ses hanches de ses jambes et une de ses mains glissa jusqu'à sa nuque tandis que l'autre rejoignait sa ceinture. Durant tout cet échange, Arya avait maintenu son regard, fiévreuse et tendre, les lèvres entre-ouvertes appelant sa débauche ; Et ses pensées annihilées, les sentiments usurpés, elle avait murmuré au creux de son cou embrassé ;
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