aspiring beam of light ++ hazel

hazel est douce. hazel est gentille. hazel est polie. on a généralement tous une bonne première impression d'elle, avec son air calme et son sourire serein. ++ à la base, elle s'est inscrit au club de boxe pour se défouler. extérioriser toute la rage et la rancoeur qu'elle avait en elle en tapant sur un sac de sable. aujourd'hui, c'est plus par habitude et par intérêt. ++ elle ne dissimule pas son ambition. elle vise haut et trime dur pour y arriver. au point où il faut parfois la forcer à se reposer pour lui éviter un burn out. ++ elle n'hésite pas à stand up et à défendre farouchement et parfois bruyamment ses principes, même si on la regarde drôlement. ++ hazel n'a pas peur de l'opinion des autres et elle est vraiment fière d'elle ━ sans toutefois être prétentieuse. elle reste modeste dans sa confiance en soit. connaître sa valeur est probablement la chose qui lui a rendu le plus service. ++ elle n'est pas spécialement extravagante au niveau de son apparence. ses vêtements sont toujours sobres et son maquillage est léger. la seule excentricité qu'elle se permet, c'est la coloration de ses cheveux. ++ elle a un côté protecteur assez prononcé et il est fortement conseillé de ne pas toucher à un seul cheveux des personnes qui lui sont chères. elle te démonte soit verbalement, avec ses poings ou à coup de sortilèges. parfois les trois, ça devient vite messy. ++ hazel ne cherche pas ouvertement à provoquer, mais ne se cache pas non plus. elle évite de heurter les valeurs d'autrui, même si elles diffèrent des siennes. il y a toujours des exceptions à la règle et toutes remarques sexistes, homophobes et racistes se voient vite accueillies par une mine déterminée et prête à en découdre.

août 2018 —
«chérie, tu peux aller chercher le courrier ?» demande sa grand-mère sans détourner le regard du téléviseur.

c'est une toute petite hazel aux yeux noisette qui s'empresse de délaisser ses coloriages ━ il ne faut pas contrarier la mère de son père, trottinant jusqu'à la porte pour prendre les lettres sur le tapis. elle les observe une à une, jusqu'à tomber sur une enveloppe jaunie scellée par un drôle de sigle. c'est par curiosité qu'elle la retourne, s'attendant à voir le nom de ses parents, mais c'est plutôt le sien qui s'y trouve, encré dans le papier dans une jolie calligraphie.

«mamiiiiie, j'ai reçu une lettre ? elle est bizarre un peu et je sais pas qui l'a envoyée. sinon, euh...» elle compte rapidement les autres qu'elle tient entre ses doigts fins, retournant au salon pour les déposer sur la table. «papa en a reçu tout plein, comme d'habitude.»

à peine a-t-elle commencée à décacheter sa lettre que sa grand-mère la lui arrache des mains, faisant sursauter la gamine qui rentre un peu sa tête entre ses épaules. elle observe attentivement le visage ridé et dur qui oscille entre incompréhension et dégoût au fur et à mesure que ses yeux de vautour parcourent les lignes.

«as-tu donné l'adresse à des inconnus ?» à son ton accusateur, hazel secoue vivement la tête à la négative.
«non, maman me dit toujours d'être prudente.»
«je ne sais pas comment ils ont fait pour envoyer une lettre à ton nom, mais ce ne sont que des conneries. jette ça à la poubelle.»
«oui mamie.»

elle reprend délicatement le parchemin, le lisant qu'une fois à l'abri du regard de la vieille femme et son coeur s'emballe dans sa poitrine. une école de magie ? et on lui proposait d'y étudier ? c'est avec un sourire s'étirant jusqu'à ses oreilles qu'elle file cacher l'enveloppe sous son oreille. une fois de retour à la cuisine, elle reprend ses crayons. ses dessins de maisons se transforment en château entouré d'arbres, avec elle portant une longue cape et un chapeau pointu.

septembre 2018 —
«maman, on en a déjà parlé.» pause. on entend presque les paroles véhémentes à l'autre bout du fil. «mam- écoute. hazel ira à cette école, pour son bien et pour celui des autres.» le père de la jeune fille grimace, se massant la tempe de sa main libre. «elle a fait exploser un vase quand elle avait cinq ans, puis a fait léviter ses peluches. je préfère, non, nous préférons qu'elle apprenne à maîtriser sa magie, fin de la discussion.» éloignant le téléphone crachant encore la voix distordue de son oreille, il coupe court à l'appel. un soupir énième soupir las lui échappe.

«ta grand-mère n'était pas très contente.»
«on pouvait même l'entendre parler...»
«depuis quand est-ce qu'elle est contente de toute façon.»
«ce n'était pas très gentil ça mon amour...»

hazel rigole doucement, observant le paysage défilant de l'autre côté de la vitre de la voiture familiale. ses parents l'accompagnaient à la gare, un peu nerveux à l'idée de voir des sorciers, mais pas autant qu'elle. ils avaient été au chemin de traverse pour se procurer tous les objets se trouvant sur la liste et ça avait été une expérience pour le moins enrichissante — et un poil terrifiante. la gamine avait été intenable et s'élançait à gauche et à droite, le nez collé aux vitrines les plus farfelues. tout était tellement merveilleux ! et coloré ! et et et magique ! le miaulement de son chaton la tire de sa contemplation. «j'ai tellement hâte d'y être, j'espère que toi aussi jasmin.» un petit miou aigu lui répond, suivi d'un ronronnement digne d'un moteur lorsqu'elle commence à lui gratter les oreilles.

avril 2025 —
«bonjour mes petits parents préférés ! c'est votre unique fille à l'appareil. je voulais seulement vous dire que je ne serai pas présente pour pâques, je dois étudier pour mes aspics si je veux faire ma licence. je vous enverrai un hibou avec des chocolats d'honeydukes. promis, ce ne seront pas les chocogrenouilles. je vous aime !» raccrochant, elle laisse tomber le téléphone à ses côtés. inspirant profondément, hazel lève une main pour frotter ses paupières lourdes. ça fait déjà plusieurs heures qu'elle est penchée sur ses bouquins et elle avait besoin d'une pause.

c'est donc étalée en étoile dans son lit, entourée de livres ouverts, de parchemins plein de notes et de gribouillis, que ses compagnes de chambre la trouvent.

«encore en date avec tes bouquins hazel ? t'en as pas marre ?»
«si, mais si je veux me permettre de viser haut, il faut bien bosser. et puis, j'ai pas envie d'avoir un T en potions.»
«savaaaaaage.»
«ah ah, très drôle...»
«pas la peine de faire la tête, tu sais que je rigole.»

juin 2025 —
«tu es bien sûre de vouloir aller dans ce domaine ?»
«c'est pas trop dangereux ?»
«ça fait plusieurs années que je vous en parle. je veux aider les gens...»
«mais il y a d'autres métiers où tu serais plus en sécurité. pourquoi pas médecin ?»
«j'ai besoin que ça bouge papa. et j'aurais plus peur de lui faire plus de mal que de bien, à mon patient...»

cette conversation, la famille johansson l'a depuis les buses d'hazel. ça n'avait pas été si problématique à l'époque, vu son hésitation entre quelques licences. mais comme les examens ont été passés avec brio et qu'elle avait été officiellement acceptée en défense magique et occultisme, leur inquiétude avait atteint un niveau assez impressionnant. alors elle les rassure, pour la énième fois que tout va bien se passer, que la formation est très complète, que non, elle n'irait pas à la traque de mages noirs, que c'était le boulot des aurors et pas de la brigade de police magique, que oui il y avait une différence entre les deux. elle s'applique à les informer patiemment des nuances du ministère et du département de justice magique jusqu'à ce qu'ils soient un peu plus rassurés.


septembre 2027 —
«maman ?» sa voix est hésitante, peu assurée, alors qu'elle regarde la route en face d'elle.
«oui mon poussin ?»
«papa... il le vit comment ?»

le silence qui suit est évocateur. sa grand-mère est décédée, et elle avait refusé de voir hazel et sa mère à l'hôpital. son humeur déjà particulièrement exécrable ne s'était pas améliorée avec la maladie et leur relation n'avait fait qu'empirer à partir du moment où la jeune femme avait fini par lui tenir tête, lorsqu'elle avait insultée sa copine de l'époque.

«pas très bien. ils n'étaient plus très proches, mais c'est le seul qu'elle tolérait à son chevet...»

elle acquiesce doucement, ne cherchant pas à s'étaler sur le sujet. elle ne sait pas si elle regrette cette vieille altercation, sauf que le passé est malheureusement immuable. et comme on dit, inutile de s'attarder, il faut avancer.