Space Oddity Dire que l’utilisation des drones avait été strictement réservée à des fins militaire, il y a seulement quelques années de cela! Aujourd’hui, il s’en produit à la chaîne et s’en vend dans le WalMart le plus près de chez vous. Évidemment, sans être aussi sophistiqués et destructeurs que ceux que peuvent utiliser l’armée. La plupart des gens qui achetaient des drones le faisait pour prendre de jolies photos aériennes, ou faire des vlogs.
Cependant, Virgil avait acheté un drone pour une autre raison. Il avait constaté que les drones commerciaux ne pouvait pas se rendre à plus de 100 ou 150 mètres de distance de leur télécommande. Très peu finalement. Ainsi, comme à son habitude, Virgil avait démonté l’engin volant pour en comprendre le fonctionnement, qui en fin de compte, n’était pas bien plus compliqué que le système de guidage de Dusty, ou des petites voitures-jouets téléguidées. Il suffisait de le booster à fond.
Ensuite, la télécommande eu droit au même traitement. Démonte, remonte, redémonte pour améliorer la portée de la fréquence que suivait le drone.
Après avoir bien bidouiller le drone, Virgil se demanda ce qu’il allait en faire. Il n’avait pas toujours de plan bien défini, quand il commençait un projet. Parfois, ça lui prenait, comme ça, sans crier gare. C’était comme une démangeaison sous le pied; il fallait qu’il démonte quelque chose, n’importe quoi.
Son drone modifié entre les mains, Virgil le reposa au sol. Un coup d’oeil discret dans le salon des Serdaigles lui permis de constater qu’il était seul, et qu’il faisait nuit. Il regarda l’horloge en soupirant. Le temps avait filé d’un seul coup! Mais c’était toujours comme ça quand il était concentré à travailler. Faisant tournoyer son tournevis aux bouts de ses doigts à la manière d’un ballon de basket, Virgil regarda par la fenêtre. Il faisait nuit noire, mais il avait cru apercevoir un mode nuit sur la caméra du drone. En fouillant sur l’interface de la télécommande, il activa le mode nuit. La caméra afficha alors des couleurs vertes et blanches, et des lumières multicolores se mirent à tourner et à clignoter. Tiens tiens, se dit-il, sourire en coin.
Toi, tu vas te balader dehors...
Par habitude, il donna un nom à son drone, qu’il écrit au marqueur noir sur sa coque grise avant d’ouvrir la fenêtre et de l’envoyer dans les ténèbres. Le Nostromo.
Virgil saisit la télécommande et guida le drone vers le lac. Le rouquin siffla, impressionné par la qualité de l’image. Pour un drone commercial, c’était pas mal du tout! Pas étonné que les photographes et les youtubeurs en soit fous. Virgil fit voler le drone à une distance qui dépassait de beaucoup ses capacités normales. À 500, peut-être même 600 mètres de distance. Des idées se manifestèrent alors à lui. Ces bidules volants seraient l’outil idéal pour filmer les matchs de Quidditch, ou encore explorer les endroits les plus dangereux sans quitter son salon. Merde. Il aurait dû y penser avant!
De fut seulement au milieu du lac que le drone ne voulut pas aller plus loin. Virgil le guida alors jusqu'à la fenêtre du salon.
Clay s'était remise de sa crève, tant bien que mal, et avait fini, après avoir bu suffisamment de pimentine pour perdre à tout jamais le sens du goût, par se décider à adopter une série de tenues plus estivales. Bien évidemment, ce changement avait entrainé une série de modifications et de soucis supplémentaires, et c'était pour cela qu'elle était actuellement en train de repriser sa jupe d'uniforme d'occasion, pour ne pas arriver le lendemain en cours avec une jupe trouée.
Elle s'était cachée, au début, pour ne pas avouer à la terre entière qu'elle manquait de fonds pour se racheter des uniformes neufs et à sa taille, mais au fur et à mesure du temps et des rajouts de tissus, elle avait fini par se rendre compte que cela se voyait de toute manière: préférant alors la lumière naturelle des dortoirs à celle des jardins ou des couloirs, elle avait pris l'habitude de repriser ses habits au milieu de celle-ci, confortablement installée sur son lit.
Il faisait nuit tôt, presque anormalement tôt, songea-t'elle en piquant dans le coton de sa jupe avec application, le regard perdu vers les premières étoiles qui commençaient seulement à apparaître. Mais elle aimait la nuit. Elle aimait les étoiles, et cet état étrange ou on avait l'impression que rien ne pouvait nous surprendre. Et c'était aussi la nuit que le paranormal s'éveillait. Elle avait par ailleurs pioché dans ses vidéos d'avance lors de sa maladie, et finirait par en manquer, songea t'elle pensivement. Mais elle avait des textes sur les grands anciens, et un autre sur les petits gris à lire à la caméra, sans compter ses enregistrements audio sur les illuminatis et la skull and bones society. Elle s'en sortirait, et ceux qui voudraient bien l'écouter ne seraient pas déçus.
Alors qu'elle piquait encore avec application, une lueur, par la fenêtre, la surprit. Quelque chose. Elle jeta un regard, autour de la chambre. Personne ne semblait réagir. Elle avait peut-être rêvé. Un autre éclair. Elle se piqua le doigt. Elle n'avait pas rêvé.
Une nouvelle vidéo lui tendit les bras, comprit-elle tout de suite. Elle fouilla dans son placard, fébrile, laissant son ouvrage sur le lit, et sortit de là avec son caméscope usé, et une Cassiopée qui ne se formalisait plus depuis longtemps de ses âneries. Il fallait qu'elle le filme, en extérieur. Mais les serdaigle étaient toujours proche des toits. Elle descendit l'escalier, à toute vitesse, et vit qu'elle n'était pas seule, dans la salle commune. Un garçon, roux, qu'elle connaissait pour faire partie de l'équipe de quidditch. Un sportif. Pfeuh.
Elle songea un instant à sortir sans lui demander son reste, mais elle estima pertinent de lui demander, caméra en main, s'il avait vu quelque chose. Un témoignage renforcerait le sentiment de véracité de sa vidéo.
"Excuse-moi. Tu as vu les lumières, par la fenêtre?"
Pas de suggestion sur les aliens pour le moment. Mais elle viendrait, tôt ou tard. Elle avait un scoop. C'était certain.
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Re: Space Oddity (ft. Clay) Jeu 14 Juin - 20:27
Space Oddity Au moment où il referma la fenêtre, Virgil entendit quelqu’un dévaler les escaliers d’un pas rapide. Merde. Il fourra le drone et sa manette dans leur boîte et s’empressa de ramasser les morceaux de circuits et de boulons éparpillés au sol avant que quelqu’un ne marche dessus. Sans compter qu’il préférait « bricoler » loin des regards en général, question de faire l’effort d’avoir l’air un minimum normal.
Occupé à ranger ses matériaux dans un carton, Virgil ne porta pas immédiatement attention à la nouvelle venue. Il se souvenait l’avoir déjà croisé ici et là entre les murs de Poudlard et dans les tours, mais sans plus.
Lorsqu’elle l’interpella, il leva son nez de son bordel un instant, et l’aperçu, une caméra braquée sur lui. Il figea, ses yeux devenant ronds comme des soucoupes. Virgil préférait de loin être derrière la caméra plutôt que devant, encore plus quand il ne savait pas du tout pourquoi il était soudainement filmé… tout cela pendant qu’il avait les mains pleines de fils électriques, de batteries et de tuyaux. Jetant littéralement tout ce qu’il avait dans les mains dans son carton, Virgil se releva en s’efforçant d’oublier la caméra, et répondit à la reporter en herbe.
Non pas du tout. Enfin, si… mais techniquement non. De quoi est-ce que l’on parle au juste?
Si « lumière » était un code pour signifier « étoile » — ce qui l’aurait surpris — il ne les avait pas vraiment regardé, non. Il se doutait bien que les étoiles étaient là, quelques par dehors s’il regardait par la fenêtre, mais pourquoi lui aurait-elle posé ce genre de question? Non, de toute évidence, elle devait avoir aperçu son drone. La possibilité que quelqu’un ait lancé un drone en même temps que lui était hautement improbable.
Si les lumières que vous avez vu étaient multicolores, je suis désolé d’avance. C’est vrai qu’ils auraient pu mettre quelque chose de plus discret, pour un mode nuit. Pour les épileptiques, ça peut être très dangereux même. Peut-être que des lumières bleues ferait l’affaire. Tiens… je devrais corriger ça la prochaine fois.
Virgil avait fini par oublier non seulement la caméra, mais aussi la caméraman, alors qu’il réfléchissait à ses lumières, les bras croisés sur sa poitrine, l’air pensif. Il décida alors de demander l’opinion de la jeune femme derrière la caméra. Il se détourna un moment pour allumer les lumières du Nostromo et lui fit signe d’approcher.
C’est beaucoup trop voyant n’est-ce pas? Oh, merde… j’espère que vous n’êtes pas épileptique? Je suis vraiment désolé, je voulais simplement le tester pour voir jusqu’où il pouvait aller après les modifications. C’est mon drone, le Nostromo.
Clay comprit directement qu’elle arrivait à un très mauvais moment. Le jeune homme sous sa caméra s’empressa de larguer autre part un genre de gourbi de câbles. Qu’est-ce que c’était que ces patacouecs ? Qu’est-ce que le mystérieux serdaigle avait à cacher ? Est-ce qu’il développait une technologie compatible avec celle des aliens qu’elle avait vus par la fenêtre ? Est-ce qu’il était de mèche ? Le visage de la brune se durcit directement. Elle venait peut-être de mettre le doigt sur quelque chose de critique. Pas question de laisser tomber la caméra maintenant, même si il jouait à l’innocent en se demandant de quoi elle voulait bien parler. Mais elle savait. Et il savait certainement qu’elle savait. Au jeu des imbéciles, ils pouvaient être deux, décida t’elle en fronçant les sourcils.
« Je ne sais pas. De quoi est-ce que vous parlez, vous ? »
Elle ajouterait au montage ses propres réflexions sur le sujet. Mais pour le moment, elle avait un suspect qui devait être cuisinable. De sa main libre, elle toucha sa baguette magique du bout des doigts, comme pour se rassurer. Devait-il attaquer qu’elle serait fine prête à se défendre, même si c’était défendu. Mais elle n’eut même pas le temps de continuer ses questions inquisitrices que le suspect, décidément bien naïf, déballait tout ce qu’il savait de la lumière qu’elle avait aperçu, allant même jusqu’à se rattacher directement à l’étrange phénomène. Cela ne pouvait vouloir dire que deux choses. Soit il était d’une bêtise incroyable, soit il se moquait du fait qu’elle sache. Parce qu’elle ne représentait aucun danger pour sa petite entreprise. Parce qu’il allait l’emmener, et s’assurer que personne n’entende jamais son témoignage.
C’était elle qui était dans de beaux draps, maintenant. Il fallait juste prier pour qu’elle puisse faire retomber la carte SD de sa caméra avant qu’il ne l’emmène, afin de pouvoir en filmer un maximum. Cassiopée et Dorothy reconnaîtraient forcément son équipement, et comprendraient ce qui s’était passé. Mais il fallait filmer, tout filmer pour la postérité, pour que quelqu’un après elle, si elle devait ne jamais revenir de cette rencontre, comprenne le monstre sous l’aspect du jeune homme et le neutralise.
Tout doucement, ellesortit sa baguette magique alors qu’il se retournait, avec ses élucubrations sur les épileptiques. Mais elle savait que les épileptiques n’étaient pas importants pour les aliens. Il cherchait à lui mentir, et à lui retourner la tête. Elle ne se laisserait pas faire. Ses lèvres commencèrent a murmurer un sort d’entrave, lorsqu’elle vit le drone, et comprit directement qu’il y avait erreur sur la personne. Elle eut le temps de détourner sa baguette pour entraver son propre pied, et regarda, stupéfaite, l’engin moldu se poser devant elle. Alors, ce n’était qu’un drone.
« …Je…non. Je ne …bon sang. Je ne suis pas épileptique. J’ai cru… Enfin…rien. J’ai juste vu des lumières et …je..disons que je n’avais pas envisagé l’hypothèse d’un drone. »
Avec un long soupir, elle éteignit sa caméra et la posa a coté d’elle. Ridicule. Elle était ridicule. Elle devrait s’expliquer, à présent, et il se moquerait d’elle. Et on entendrait encore son nom sur le Stupeshit. Encore et toujours. Mais elle avait failli lui lancer un sort, alors elle lui devait bien ça.
« C’est idiot. J’ai pensé que c’était un alien, alors je suis sortie avec ma caméra pour essayer d’avoir des preuves vidéo pour ma chaine Youtube. Midnight Mysteries, si ça te dit quelque chose. Je pensais pas que c’était…juste un drone. »
Et maintenant, elle était condescendante. Fabuleux.
« Enfin, juste un drone, j’en sais rien. Tu me disais que tu l’avais amélioré, c’est ça ? Je sais pas bien comment ça marche, mais j’imagine que c’est compliqué à faire. Tu l’as amélioré pour quoi, du coup ? »
Une pensée glaçante lui traversa l’esprit.
« J’espère que c’était pas pour observer dans les chambres des filles. »
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Re: Space Oddity (ft. Clay) Ven 22 Juin - 21:43
Space Oddity Soulagé de ne pas être la source d’une crise épileptique chez quelqu’un, et que sa camarade Serdaigle éteigne sa caméra, Virgil pu enfin se remettre à respirer. Il espérait seulement que sa brève apparition dans le petit vidéo serait rapidement coupé au montage. D’ailleurs, pourquoi est-ce qu’elle l’avait filmé, au juste?
Virgil écouta la jeune femme aux cheveux noirs. Elle avait pris son drone pour un alien? Pour une technologie extraterrestre largement supérieure à tout ce qui se faisait sur Terre? Virgil regarda la serdaigle d’un air étonné, le sourire au anges. C’était sans doute le plus beau compliment qu’on lui avait jamais fait… juste avant qu’elle ne précise que son drone n’était qu’un drone. Et Virgil perdit son sourire.
Techniquement, c’était vrai de dire « juste un drone ». Le Nostromo était bel et bien un drone. N’empêche, son orgueil venait d’être légèrement écorché. Virgil croisa les bras sur sa poitrine et détourna les yeux. Il aurait bien dû se douter qu’un drone acheté au WallMart du coin ne pouvait pas passer pour autre chose que ce que c’était. En tout cas, certainement pas pour une caméra espion pour reluquer les filles dans leur dortoir, comme l’apprentie chercheuse d’alien insinuait. Il posa à nouveau les yeux sur elle, le nez froncé et les joues en feu.
Certainement pas, se défendit-il avec véhémence. Je faisais seulement quelques tests de comparaison. J’ai modifié son système de guidage et son amplificateur de fréquence pour qu’il se rende plus loin que ce que le fabricant avant prévu normalement. Et non, ce n’était pas très compliqué…
Virgil rembobina la vidéo prise par le drone sur la télécommande et la tendit à sa camarade Serdaigle, pour qu’elle ait bien la preuve qu’il ne s’amusait pas à faire le voyeur en regardant dans les chambres des filles. Sur la vidéo, en effet, il n’y avait que des images de bois, de forêt, ainsi qu’une vue impressionnante de Poudlard et du lac noir. Même de nuit, les images étaient de très bonne qualité. Virgil hocha la tête d’un air satisfait.
Voilà. Je vais peut-être devoir changer l’antenne de la télécommande, pour améliorer la distance du signal, mais c’est un bon début pour… quelque chose.
Il haussa les épaules. Non, il n’avait pas toujours une idée claire de pourquoi il faisait ce qu’il faisait. Il le faisait parce que c’était plus fort que lui. Comme une envie d’éternuer.
Mais non, pas d’aliens. Je t’assure que j’aurais bien aimé que ça soit le cas, moi aussi. S’ils arrivaient à venir jusqu’ici, je les supplierais de me laisser étudier leur vaisseau. Tu imagines un peu combien leur technologie serait avancée?
Question rhétorique, évidemment. Personne n’avait la réponse. D’ailleurs, Virgil disait tout cela de façon hypothétique. Il ne savait pas vraiment si les aliens existaient. Mais pourquoi pas? Ce n’était pas tellement plus fou que des loups-garous et des legilimens. Virgil jeta coup d’oeil à la caméra de la jeune femme, curieux de savoir ce qu’elle avait comme preuves.
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