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broken girls blossom into warriors. (solo) [Été 2028 ; RDC Afrique]

Olympe N. Errol
Louve Alpha
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broken girls blossom into warriors. (solo) [Été 2028 ; RDC Afrique] Mer 25 Juil - 14:31

Chap 1 : JEUNE LOUVE
"I will always remember that first day, our first smiles, our looks. From that day when everything started."
Plus de trente-six heures d’avion.
Bien plus de 7 023 miles à vol d’oiseau à cause des escales.
Tu te promets que plus jamais tu ne feras ça, c’était un enfer.
L’avantage, c’est que tu as pu visiter le Caire durant les vingt-deux heures d’escales en Égypte. Charmant, peut-être un peu trop désertique pour toi… le sable c’est la merde, heureusement, tu allais dans une forêt.
Dans une forêt qui ne ressemblerait à rien de tout ce que tu as connu. Une part de toi est terrorisée et l’autre est plus qu’impatiente.
Tu as eu aussi droit à la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba, mais en deux heures, tu n’as rien pu faire. Au vu de ton billet de retour, tu auras cinq heures à glaner là-bas, ça sera l’occasion de te rattraper.
Complètement déphasée, tu regardes autour de toi.
Tu n’as jamais quitté le Royaume-Uni jusqu’ici et heureusement, ton père t’avais fais un passeport il y a longtemps, encore valable, une chance.
L’air est différent ici, la chaleur est étouffante.
Tu te sens si prêt du but.
Enfin… encore 200 miles à faire quasiment.
Visiblement, tu n’avais pas beaucoup d’options face à toi : trouver quelqu’un pour t’y amener en voiture ou le tenter à pieds.
Quand tu étais petite, avant qu’elle ne débloque, ta mère t’avais appris un peu sa langue de naissance. Tu as été intelligente Olympe pour continuer à l’apprendre seule, bien que beaucoup de choses soient traduites en anglais, ta langue maternelle.
Au vu du dépliant qu’on t’a fourni, tu en aurais pour approximativement soixante heures à pieds, contre plus de quatre en voiture.
Il faut vraiment que tu trouves quelqu’un pour le début au moins, te doutant bien que tu n’atteindras pas ton grand-père avec une voiture. La curiosité te ronge depuis que tu as vu ta mère, elle n’a jamais parlé de sa famille avant… tu trouve même étrange qu’elle t’envoie vers eux alors qu’elle a été mordue.
La paranoïa refait son retour.
Il faut que t’assoies.
C’est quelques minutes plus tard qu’elle t’apparus pour la première fois.
Les cheveux bruns, mais pas noirs, des reflets miel dedans et ils étaient étrangement lisses avec des petites tresses. Elle était élancée, mais pas d’ici, aucun trait africain sur son visage… plus amérindienne, bien que sa peau fut trop foncée à cause du soleil pour que tu en sois certaine. Ses yeux étaient bleus, d’un bleu profond, mais brillant.
Elle s’approcha et c’est sa voix qui te fit lever la tête.
« Salut, t’es perdue ? »
Rapidement, tu te redressas, mais elle était plus grande que toi. Son anglais était bien, presque sans accent, mais tu captais une ressemblance avec certains à l’école et surtout, il te rappela Avera. Américaine donc, du moins, à la base. « Euh… ouais, je dois me rendre dans la réserve à okapis et... » Elle te coupa sans gêne. « J’y vais, si tu veux, je peux te déposer. » Son hospitalité te faisait tiquer, mais tu acceptas d’un mouvement de tête et elle t’emboîta le pas. Trouvant quand même que tu avais beaucoup trop de chance de tomber sur cette fille...
L’esprit embrouillé, tu la suis, t’essayes de réfléchir et vous êtes déjà à sa voiture. Un vieux modèle qui doit bien polluer et pleins d’éraflures. Un de tes sourcils se lève, de plus en plus intriguée.
« Je devine à ton accent que tu es anglaise, c’est pas commun, mais j’adore ! » Voilà qu’elle engage la conversation… « On me dit souvent que je n’ai plus trop d’accent, mais je suis originaire des USA, Dakota du Nord, réserve indienne de Spirit Lake et toi ? » « Londres. » Simple et concis. Elle trouve ça cool et elle ouvre le coffre de sa voiture, sûrement pour que tu y déposes ton sac. « Oh ! J’oubliais les présentations... » Elle se retourne et l’odeur de l’intérieur de sa caisse te chatouille les narines. « Nokomis Sóba, enchantée ! » Sa main se tend vers la tienne et soudain, ton instinct sauvage réagit : saisissant son poignet, tu lui tord le bras et presque tu l’obliges à se mettre à terre.
Cette odeur, si semblable à la tienne.
Depuis le début, elle sait.
C’est peut-être une chasseuse.
Pourtant, tu n’as pas le temps de grogner que déjà elle s’explique. « Éh ! Tranquille jeune louve ! C’est pas parce que je sais ce que tu es, que je vais te faire du mal. Je suis de ton côté. » Tu jauges les battements de son cœur, l’éclat de sincérité dans son regard et tu la relâches. Nokomis se redresse en se massant le poignet. « Wouah, t’es pas une native pour rien. » « Pardon ? » A cran.
Comment sait-elle ?
Un rire s’échappe de ses lèvres et tu te retiens de lui arracher la tête. « Les natifs ont toujours les yeux ambrés, dorés, un peu jaunes, voire, carrément orangés… mon père en est un. » Ce coup-ci, tu en perds la mâchoire. T’es claqué Olympe, alors un rien semble t’étonner.
Mais d’où sort cette fille par Merlin ?!
Tu inspires un grand coup, reniflant son odeur.
Elle en porte plusieurs, beaucoup de loups, mais elle… elle n’en est pas un. C’est juste une fille, enfin, certainement une sorcière, quoique, tout n’est que supposition, tes sens sont carrément hors services.
« Allez, donne moi ton sac et vas t’installer dans la voiture. » Tu lui obéis, trop jet laguée pour le lui refuser uniquement pour la forme. Seulement quelques secondes s’écoulent avant qu’elle ne s’assoit derrière le volant. « Prête ? » Tu lèves un pouce en l’air, sourire forcé et elle démarre.

* * *

La plus grande partie du trajet fut silencieuse.
Tu avais pleins de questions, mais pas la force de les poser, tu devais d’abord te reposer Olympe, remettre ton cerveau en place.
Quand tes paupières se sont relevées, cela faisait plus de deux heures que tu dormais. Nokomis t’accueillit avec un salut amical, comme si vous étiez amies de longue date. Baillant et t’étirant comme tu le pouvais, tu fini par lui demander : « Il nous reste encore beaucoup de chemin ? » L’indienne calcula avant de donner sa réponse. « Un peu plus d’une heure en voiture, après il faudra marcher, un moment. » Tu acquiesces encore la tête dans le cul, mais ça va mieux.
Le silence s’installe à nouveau.
Presque une demi-heure.
Tu pensais qu’elle était bavarde, mais en fait non… enfin, peut-être qu’elle te laisse surtout récupérer.
« Olympe. » Elle tourne la tête dans ta direction et tu grimaces. « Regarde la route ! » Un large sourire étire ses lèvres en même temps que son regard se repose sur… le chemin, parce que clairement l’asphalte était inexistant. « Olympe Nasha Errol. Enchantée. » « C’est super beau, je pense que tout le monde aura plus tendance à t’appeler Nasha pour le coup… au fait, tu peux m’appeler Komi. » Tu jettes un coup d’œil dans sa direction. « Ok. »
Doucement, tu te redresses Olympe.
« Dis… pourquoi les natifs ont les yeux euh… facilement reconnaissables ? » Nokomis pourrait se moquer, mais elle n’en fait rien, comme si c’était un plaisir pour elle de combler ton ignorance. « Parce qu’ils naissent avec le loup en eux, contrairement aux mordus. Vous êtes si… ah, je pense qu’on aura cette conversation plus tard Nash. » Tu écarquilles les yeux. Déjà, parce qu’elle t’affuble d’un nouveau surnom et aussi parce qu’elle coupe cette conversation qui semblait si… intéressante.
Ce n’est pas pour si peu que tu te laisses abattre Olympe.
« Donc… ton père est natif et… pas toi ? » Une ombre passe sur ses traits. « C’est ça, mais ça ne m’empêche pas d’être une redoutable sorcière et un puits de sagesse pour les égarés comme toi. » Tu accuses la pique, acceptant pour la première fois que tu es perdu.
Plus pour longtemps.
C’est facile de t’en convaincre.
« Mais… tu n’es pas du tout une louve ? » Nokomis fait non de la tête. « Ma mère est chamane dans ma tribu, mais à cause de mon père nous avons dû partir. » Elle marque une pause. « Tu verras, dans une meute, il y a des règles et certaines quand elles sont enfreintes ont des conséquences redoutables. » Cela ne te surprend pas, par contre, tu es un peu dérangée par ce sentiment de jalousie qui t’envahis Olympe. Tu aurais voulu connaître ce qu’elle a connu, vivre avec les tiens et apprendre leurs règles. « Je ne suis pas une louve, mais un jour, j’en serais une. » Tes sourcils se froncent et tu la fixes, plus curieuse qu’incrédule. « Je cherche, ou plutôt, j’attends l’alpha que je choisirais de suivre. » Cette fois-ci, tu te tournes vers elle. « Pour lui demander de te transformer ? » Elle acquiesce énergiquement. « Tu as grandi dans une culture qui t’as appris à voir ce qu’il y a en toi comme une malédiction, j’ai évolué dans une culture qui m’a appris que c’était un cadeau, un don du Grand Esprit. » C’est bien la première fois que tu entends ça, tu es complètement choquée, les yeux exorbités et la bouche entrouverte. Nokomis ne semble pas pouvoir retenir un rire. « Crois-moi Olympe, tu ne te rends pas compte de la chance que tu as. »
Non ça, c’est clair !
Délicatement, tu te rassois droite dans le siège.
Les miles filent.
« Je suis la petite fille de Tayib Siaré. »
Nokomis manque de vous envoyer dans le décor.
Tu n’as pas le temps de bondir de rage que déjà elle rebondit : « T’es la fille de Rubi ?! » De plus en plus choquée Olympe, de plus en plus. « Oui, mais… stop. Tu connais ma mè... » « Non ! J’étais pas encore ici quand elle est partie, mais ton grand-père est Conteur de la meute et c’est aussi un natif. » « Hein ? Mais ma mère est une mordue. » « Oui je sais, mais regarde… moi aussi, enfin, je le serais. Tu sais, c’est ultra rare d’être natif avec un seul parent loup. » Toutes ces informations commencent à t’agiter. « Et moi ? » Nokomis hausse des épaules. « Du moment qu’on a un parent loup, il nous transmet forcément des gênes, même s’ils ne sont pas actifs et qu’ils ne s’activent pas plus tard, pourtant, c’est la… la nature de fille de natif de ta mère, puis de mordue qui a dû activé un truc. » Un soupire t’échappe. « La génétique... » Vos regards se croisent et vous explosez toutes les deux de rire.
Soudainement, le chemin devient limite praticable et tu es obligée de t’accrocher pour ne pas chavirer.
Au bout de plusieurs mètres, ta camarade de route lance un sort avec ses mains et la barrière de roches et de végétaux qui vous faisait face disparaît pour laisser place à une cavité où elle gare et éteint la voiture.
Tu la suis à l’extérieur du véhicule et tu vas récupérer ton sac Olympe. Nokomis elle aussi en a un et lentement vous sortez de la grotte. La magie de protection et de dissimulation se remet en place. Vous voilà au milieu de nul part.
« On va devoir continuer à pied. » Tu fais signe à Nokomis que tu n’as aucun problème avec ça et que tu es prêtes à la suivre sans problèmes. Elle décide de rapidement t’expliquer deux trois trucs. « Bon… on va suivre la rivière Lindi, tu dois l’entendre. » Effectivement, en contre bas, mais elle est un peu loin. Nokomis ne doit pas la percevoir, elle te le dit parce qu’elle sait, que tu peux l’entendre Olympe. Tu hoches de la tête. « Il y a pleins de bestioles ici, beaucoup que tu ne connais pas, ça peut devenir rapidement dangereux… alors, soyons prudentes. »
Tu n’as pas l’habitude qu’on te dirige, surtout en forêt, mais tu ne connais rien à l’Afrique et aux créatures exotiques magiques qu’il peut y avoir et puis même… tu n’as pas envie de te battre contre une panthère aujourd’hui.
« T’inquiètes, je suis pas suicidaire. Je te suis. »
Tu lui souris et elle aussi.
Juste avant de vous enfoncer dans la forêt.
©️ ASHLING POUR EPICODE


Olympe N. Errol
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Re: broken girls blossom into warriors. (solo) [Été 2028 ; RDC Afrique] Mer 25 Juil - 17:04

Chap 2 : RACINES
"Change your opinions, keep to your principles ; change your leaves, keep intact your roots."
La marche fut longue, mais sans encombres.
Le soleil allait bientôt laisser place à la nuit.
Vous arriviez au village.
Il était protégé par une barrière magique, Nokomis t’aida à la passer grâce à son contact, puisque tu n’avais pas la marque te le permettant.
Tu fus étonnée par l’étrange architecture.
C’était une clairière, plutôt grande, avec en son centre le foyer d’un feu, qui ne semblait jamais s’éteindre. Il y avait des cases qui bordait le cercle d’arbres, de différent styles, tailles et couleurs ; mais ce qui t’étonnas le plus, ce furent les cabanes dans les arbres. Elles n’étaient pas spécialement hautes pour le coup, il fallait grimper aux échelles oui, mais elles étaient situées bien en dessous de l’épais feuillage.
« Les cases servent surtout pour la vie en communauté. » Tu braques ton regard sur Nokomis, qui désigne une des habitations peinte en bleu, avec divers motifs dessinés dessus. « C’est cliché, mais c’est dans cette case que tu trouveras du poisson et que se réunissent ceux qui vont pêcher le matin, ou la nuit. » Doucement tu te mets à saisir et tu t’amuses presque Olympe, à essayer de deviner quelle case correspond à quoi. « La majorité d’entre nous vit en hauteur, pour les attaques possibles de nuisibles, bien que cela soit rare… très rare. C’est plus pour se protéger de nous-même. » Tu fais plus que comprendre. Oui, les soirs de pleine lune, si jamais un loup fait demi-tour et retourne au village, si l’un d’entre eux se transforme avant… il est plus simple de le pousser de la cabane en haut. C’est ainsi que tu constatas que pour un loup-garou, cette chute n’est en rien mortelle et surtout, qu’il lui est impossible de remonter. Tout avait été parfaitement pensé. Il y avait même des ponts en cordes reliant les cabanes entre-elles. « Il n’y a que les plus vieux qui ont des cases pour vivres, ceux qui ne trouve plus la force de monter dans les arbres. » Tu reconnais les cases correspondantes, elles sont plus petites et bien moins colorées ; elles font plus personnelles.
Sentant des regards sur toi, tu frissonnas.
« Avant de t’amener trouver ton grand-père, je dois te montrer à l’alpha. » A ces mots, ton stress doubla et ton cœur s’emballa. Ce qui était gênant, sachant qu’ici presque tout le monde était capable des mêmes prouesses que toi. Ta nouvelle amie te tapota l’épaule. « Ne t’inquiète pas, Ismaïl Chaalal est uniquement celui qui fait régner la paix ici… il est le grand alpha si tu préfères et en plus, c’est un mordu. » Elle accompagna cette dernière information d’un petit clin d’œil, tu lui tiras la langue et la suivie jusqu’à une case de superficie importante, pile en face de la porte du village avec une autre case toute aussi grande.
Nokomis entra et ne tarda pas à te présenter.
« Bonsoir, Ismaïl, je t’amène une égarée, fille de Rubi Siaré et petite fille de Tayib, puisses-tu l’accueillir. »
Tu allais tomber dans les pommes.
Il y avait quelques personnes, mais l’intéressait semblait être un homme à peine plus vieux que ton père, des cheveux étrangement clair et les yeux verts, un kabyle. C’était Ismaïl Chaalal, l’alpha. Il sourit à tous ceux étant là et ils sortirent, sauf un homme. Un vieux monsieur à la peau brune qui semblait si dure. Il avait des yeux dorés, des yeux qui te semblait si familier… « Grand-père ? » Tu hésitas et l’homme sourit.
« Komi, tu peux y aller. » La voix de l’alpha te fit bondir et tu regardas ta sauveuse s’en aller, elle te fit un au revoir de la main et quitta la case. Ismaïl s’approcha et posa une main sur ton épaule. Il avait une telle prestance que s’en était terriblement gênant. « Je te laisse avec ta famille, jeune louve. » Il sortit lui aussi, te laissant avec ton aïeul.
Tu ne savais pas quoi dire et plus où te mettre.
Tayib approcha, lentement, mais sûrement, tout en restant à distance, comme pour mieux t’observer et te détailler.
« Je suis heureux qu’elle s’en soit sortie et qu’elle ait eu une fille. » Tu fais passer ton poids d’un pied sur l’autre. « Elle… je ne dirais pas qu’elle s’en est sortie. » « Ah. » Son regard devint plus triste et bien que la gêne te bloquait beaucoup Olympe, tu ne pus t’empêcher de demander : « Mais elle ne vous a jamais dit qu’elle avait eu une fille, qu’elle avait trouvé un homme aimant ? » Tayib n’eut pas besoin d’esquisser le moindre mouvement, tu pu lire sa douleur dans son regard. Il s’approcha pour caresser ta joue. « Comment t’appelles-tu mon enfant ? » Il était bien trop touchant. « Olympe Nasha Errol. » Un sourire étira ses lèvres. « Je constate tout de même qu’elle t’as donné un nom d’ici. » Tu lui rendis son sourire.
Soudainement, il te prit dans ses bras.
Te serrant fort.
Tu ne pus que lui rendre son étreinte Olympe.
Il te relâcha, mais ne cessa pas un instant de te regarder.
« Je suis si heureux d’apprendre ton existence et de te rencontrer. » Tu ne réussis pas à souffler le « Moi aussi », que tu avais en travers de la gorge, mais tes yeux parlaient pour toi. « Dis-moi… ton père est un... » « Non, un simple sorcier écossais. » Il eu l’air un peu surpris. « Oh bien, très bien ! » Et tu souris. Doucement, il tapota ton bras. « Suis-moi, je vais te montrer où je vis. »
Tu le suivis sans attendre.

* * *

Tayib vivait dans une petite case pas très loin de celle des chamans, qui était celle juste à côté de celle d’Ismaïl, l’alpha. Ton grand-père n’avait plus l’âge de vivre dans les arbres. C’était charmant chez lui, très cosy à vrai dire. Il t’offrit le thé. Visiblement un moulin à paroles et il te raconta tout sur son poste de Conteur. Tayib était celui qui le soir autour du feu contait les légendes de divers peuples et surtout, il mettait en scène les mythes sur les loups-garous. D’où est-ce qu’ils venaient et ce qu’ils pouvaient signifier au travers de différentes cultures. C’était une source de savoir inégalable.
Tu ne sais pas combien de temps s’est écoulé.
Combien vous avez pu parler.
Tu avais l’étrange et agréable sensation de toujours l’avoir connu. Il a été si sincère avec toi, à aucun moment il n’a essayé de te préserver de la vérité et grâce à lui, tu as mieux compris. L’histoire de sa vie, celle de ta mère et pas extension, la tienne.
« Elle aurait tellement souhaité te rencontrer… j’en suis certain. » Il tenait dans ses mains une photo de ta grand-mère. Tu sentais l’émotion dans sa voix, la douleur mêlée à la joie : la nostalgie qui régnait en lui. « Malaika était une sans-magie, moldue comme tu les appelles chez toi, pourtant, elle fut la femme la plus ouverte d’esprit qu’il me fut donné de rencontrer. » « C’est pour ça que tu l’as épousé ? » Il rit doucement. « Oui et non, elle était aussi très forte, pleine de courage et de vie, mais surtout, elle ne craignait pas qui j’étais et cela, c’est très important. » Tu acquiesces, cela fait bien longtemps que tu as conscience que c’est d’une importance capitale. « Ta grand-mère était comme une fleur et elle ne s’est vraiment épanouie qu’après la naissance de ta mère. » Tu te penches un peu en avant Olympe, captivée par ses mots et par le désir d’en savoir plus sur ta génitrice. « Rubi était comme tout les enfants qui grandissent ici sans être des loups de naissance ; envieuse, désireuse de pouvoir un jour devenir l’une des nôtres. Elle s’est préparée et elle voulait faire les choses bien, si bien qu’elle a attendu d’être diplômée d’Uagadou pour demander devant le grand alpha. » Tayib baisse les yeux. « J’étais heureux et ta grand-mère aussi. Tu sais que les moldus peuvent devenir comme nous, mais elle n’a jamais souhaité, disant que ce n’était pas pour elle, mais que ça nous allait bien. » Il secoue la tête, comme pour ce remettre les idées en place. « Ta mère s’est fait mordre et elle est devenue une louve de la meute, mais tout ne s’est pas bien passé par la suite. » Ton grand-père se redresse pour remplir à nouveau vos verres de thé. « Tu te souviens des premières fois ? Cette impression que l’on a à son réveil de ne plus savoir qui l’on est et surtout de ne pas se rappeler de ce que l’ont à fait. » Tes yeux se baissent Olympe et tu finis par approuver. « Oui… que trop bien. » « Lors des pleines lunes, ta mère devenait le monstre de légende, celui qui terrorise les enfants en occident. » Un frisson te parcourt Oly. « Au début, on ne s’en est pas trop inquiété, mais les mois passaient et elle… elle s’était préparé Olympe, elle a subi les initiations de la tribu, elle été prête, mais sous cette forme, plus rien n’avait d’emprise sur elle. Rubi n’était plus qu’un animal sauvage enragé, ne répondant même plus aux hurlements de l’alpha. » Tu comprends la gravité et surtout, tu décèles la tristesse qui creuse les traits de son visage. « Un soir de pleine lune, elle a fait demi-tour alors que la lune été haute et que la meute était déjà partie courir dans les bois. Elle est revenue au village. » Ton cœur bat fort dans ta poitrine Olympe, tu stresse que soudainement il s’arrête. « Malaika avait trop de courage et d’amour pour sa fille, c’est ce qui l’a perdu. Rubi était en train de tout ravager, elle a voulu s’interposer, résonner le loup fou en elle et… elle s’est fait dévorer. » Tu manques d’air. Ta mère a tué ta grand-mère, sa propre mère. Tu ne sais pas comment gérer cette nouvelle information, mais Tayib reprend et tu te contentes de serrer le verre en terre entre tes mains ; le regard pendu à ses lèvres qui s’agitent. « J’étais dévasté, mais ta mère l’été encore plus à son réveil. Elle a été inconsolable. Nous devions trouver une solution, ce n’était pas une chose aisée, surtout au vu de la douleur qu’elle ressentait d’avoir assassinée sa mère. Ainsi… ça a traîné jusqu’à la première Lune de Naissance, la suivante, celle où nous célébrons. » Il marque une pause et tu sens dans son aura que lui suite de son récit sera tragique. « Lors de la cérémonie, elle a massacré ceux qui devaient être mordu, nous avons dû nous y mettre à plusieurs pour la mettre en position de faiblesse… certains loups ont même été blessés dans l’action. » Tu es sous le choc Olympe et ton grand-père à les larmes aux yeux, mais il trouve la force de poursuivre. « Deux jours plus tard, j’ai pris la décision que je devais prendre en tant que père, mais aussi en tant qu’alpha à l’époque. » Cette nouvelle te laisse complètement sur le cul. Ton grand-père avait été alpha. Soudainement, alors que tu avais déjà beaucoup de respect pour cet homme, tu en eux encore plus. « J’ai fait sortir Rubi du village, sa conscience revenue, elle avait les idées bien sombres. Je l’ai amené à Kisangani, à l’aéroport. Pendant qu’elle été aux toilettes, j’ai demandé à une hôtesse de caisse de me donner un billet d’allée simple pour une personne dans le premier avions qui partait pour l’étranger, je ne voulais pas en connaître la destination. Quand ta mère est revenue, je lui ai dit de venir avec moi dans un recoin et je lui ai donné le billet. Je me souviens encore de l’expression pantoise qu’elle avait et de sa bouche qui s’est ouverte pour répliquer. Elle n’en a pas eu le temps. Je l’ai oublietté. Je lui ai fait oublier sa douleur et j’ai scellé son esprit, ainsi que masquer sa morsure pour que plus jamais elle ne souffre. » Il lève les yeux peinés vers toi Olympe. « Je comprends avec ton histoire, que j’ai échoué et j’en suis terriblement désolé. » Tu poses une main sur la sienne. Tu comprends ce qu’il a fait et pourquoi il l’a fait, il voulait que sa fille ne souffre plus et tu l’acceptes. Tu lui pardonnes en un simple regard ce qu’il n’arrive pas à s’excuser. « Après cela, elle est partie et je n’ai plus jamais entendu parlé d’elle. Je suis retourné au village et j’ai abandonné mon statu d’alpha. »
Son histoire te broie le cœur Olympe.
Elle t’assassine et à la fois, te réconforte dans le fait que ce qui est arrivé à ta mère, n’était pas de ta faute et surtout, pas uniquement à cause de toi. C’est égoïste et tu le sais, d’avoir ce genre de pensée, mais tu sais à la fois que Tayib ne t’en voudrait pas.
Il se redresse et tu fais de même, un petit sourire étire ses lèvres et tu le vois s’essayer les yeux avant que les larmes ne coulent sur ses joues.
« Bien. Tu dois être fatiguée et en haut, tu trouveras tout ce qu’il te faut. » Il parlait bien sûr de la cabane dans l’arbre. « J’espère juste que Komi sera aller prévenir Ocha que tu viendrais, je ne voudrais pas que tout soit en bordel pour ton arrivée. » Tu lèves un sourcil Olympe. « Ocha ?? » Un large sourire fend le visage en deux de ton grand-père qui t’entraîne jusqu’à l’échelle au dos de sa case pour monter. « Ochako est une gamine de neuf ans que j’ai recueillie après que ses parents l’aient abandonnée quand elle avait trois ans. » Il tapote ton épaule. « Vous allez très bien vous entendre, c’est certain. »
Tu es un peu septique.
Toi et les enfants… tu n’es pas sûre que vous fassiez bon ménage, mais bon, ton grand-père semble confiant et il te fait confiance : pas question de le décevoir. Tu lui renvoies son sourire avant d’escalader l’échelle fixée au tronc et de le laisser retourner dans son véritable chez lui.
©️ ASHLING POUR EPICODE


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