Rose Gwion • Quand je pète ça fait des paillettes ! [Terminée]

Rose est la fille ainée de Callum et Jasmine Gwion, née Jasmine Cutekettle. Dans la famille Cutekettle, une famille de sorciers sangs mêlés, il est d’ordinaire de nommer les jeunes filles avec un prénom de fleurs, tradition que Jasmine a hérité de sa mère Iris, et a su préserver, puisque ses deux filles ont été joyeusement baptisées Rosie et Dahlia. Les professeurs de Poudlard qui auraient enseigné à Poudlard peu avant les directeurs Scamander se souviendront peut-être de Jasmine Cutekettle, par ailleurs, élève de la maison Poufsouffle, peu douée, causant souvent des accidents de sortilèges. Ou pas, ce serait d’ailleurs surement mieux qu’eux et les fantômes qui hantent les couloirs de Poudlard ne s’en souviennent pas ! Abrégeons. Tout à fait consciente que son potentiel magique n’était pas des plus forts, Jasmine Cutekettle quitta Poudlard au tournant de sa septième année, au grand désarroi et sous la désapprobation de ses parents. Allons, tu vas t’améliorer, ! lui répétaient-ils souvent, avec des sourires trop condescendants pour être sincères. Que nenni, c’est à l’aube de sa majorité que la demoiselle décida de rejeter la vie magique qu’elle aurait pu avoir. Ou presque.

A peine eût-elle dix-huit ans que Jasmine décida de se plonger dans sa passion : la pâtisserie et les fleurs. Louant une camionnette des temps anciens qu’elle repeint en rose pastel, travaillant nuit et jour, elle ouvrit son magasin mobile, vendant des gâteaux à profusion et des fleurs dont la longévité semblait interminable. Elle n’était peut-être pas une brillante sorcière, mais elle avait au moins le mérite d’être patiente, et surtout, d’être une brillante cuisinière, ne ratant jamais une recette. Sur la camionnette avait sobrement était inscrit Chez Jasmine. Pour renforcer l’image positive et bien-être qu’elle souhaitait renvoyer, et parce qu’elle ne pouvait résister à une adorable bouille, Jasmine adopta également un chiot, un labrador chocolat, qu’elle appela Daisy.

Nul ne saurait savoir si c’était pour les beaux yeux noisette de la vendeuse, ou pour la qualité de sa formule the et petits gâteaux mais, un mois après l’ouverture, un jeune homme ne cessait de fréquenter l’établissement, en trouvant chaque jour l’emplacement. Un jour, alors que Jasmine était garée devant le célèbre château de Cardiff, prête à fermer boutique, ce même jeune homme s’appuya contre le comptoir et demanda timidement :

« Puis-je vous inviter à boire un café ? Il ne vaudra certainement pas le vôtre, alors si vous êtes plus milkshake, ça me va aussi ! »

Elle avait hésité un instant. Ce jeune homme, avec ses airs trop propres, ses lunettes de geek, n’était pas vraiment son style… Mais il avait au moins eu l’audace de faire le premier pas. Un premier pas qui, un an et demi plus tard, donnerait naissance à Rosie.   En effet, Jasmine et Callum devinrent de jeunes parents, à 19 et 21 ans. Il fût décidé, des lors, qu’il n’était pas convenable, pour une enfant, de vivre dans le fond d’une camionnette, quand bien même elle sentirait le gâteau, la vanille et les cupcakes.

Le couple, cependant, ayant dû interrompre ses études pour l’un, et n’ayant pas souhaité en poursuivre pour l’autre, ne disposait pas de moyens financiers à profusion. De ressource, en revanche, ils étaient bénis. Le long de la rivière Taff, à l’orée de Pontcanna Fields, ils construisirent une chaumière à la Charlie et la Chocolaterie, pour y vivre en famille avec Rose et sa fidèle gardienne poilue, Daisy.  On peut donc dire que Rose a grandi dans une cabane au fond des bois, littéralement. Son père étant artiste peintre, et, tout comme sa femme, adorant la vivacité et le bonheur que l’on étale de partout comme de la confiture sur une bonne tartine, il décida par ailleurs de repeindre la bâtisse en vert pistache, et de planter arbres et fleurs tout autour.

C’est dans cette environnement cosy, remplis de papier peint géométrique ou fleuri que Rose coulait des jours heureux, sans se douter une seconde qu’elle possédait une quelconque aptitude pour la magie. En effet, Jasmine s’était bien gardée de mentionner cette partie de son passé à son mari ou sa fille, et interdit à ses parents de le mentionner. La jeune fille a donc été élevée comme une moldue, jusqu’à ses onze ans.
Le jour de sa naissance, le 20 mars, premier jour du printemps, les fleurs bourgeonnaient déjà dans le jardin, jacinthes et marguerites observant leurs propriétaires depuis leurs jolis pots bien décorés. Les parents prirent cela comme un signe d’espoir : leur fille serait une étoile, un soleil, elle guiderait les autres, elle les rendrait heureux. C’était en outre un beau bébé, avec de grands yeux noisette et des joues roses que l’on avait constamment envie de pincer. Aujourd’hui encore, Rose est une petite boule, courte sur pattes et un peu ronde, mais tellement attachante !

Les affaires allaient bon train pour les Gwion, appréciés des locaux. Ils ne roulaient pas sur l’or, toutefois, ils vivaient convenablement, en toute simplicité. Dans cette effusion de bonheur, ils se résolurent à mettre un second enfant en route alors que notre mignonne Rose n’avait que cinq ans. A l’aube de ses cinq ans, ce ne fût pourtant pas l’évènement qui marqua le plus la famille. Quoi de plus important que l’arrivée d’un enfant aurait-il pu se produire, alors ?

Un bel après-midi de mars, Jasmine Gwion fût convoquée par la maitresse de sa fille ainée, Miss Wise, un peu embarrassée :

« Madame Gwion, je dois vous parler… Rose est une adorable petite fille, elle coopère bien avec ses camarades de classe, participe beaucoup, rend son travail en temps et en heure, mais il y a quelque chose à propos duquel j’aimerais m’entretenir. C’est un peu délicat. J’ai l’impression que votre fille créer des jets de lumière et de paillettes avec ses doigts. C’est absurde, je sais, mais je l’ai vue faire…»
Jasmine avait feint la surprise et, tapotant l’épaule de la maitresse, une très élégante jeune femme aux longs cheveux couleur caramel :
« Oh, n’aviez vous pas atelier peinture aujourd’hui ? Notre petite rose est un peu désorganisée, elle met beaucoup de bazar, vous le savez ! Elle aura sans doute mis les doigts dans le pot de peinture pailleté. Elle adore les paillettes, une vraie pie ! avait-elle ricané. Vous avez surement besoin de vacances, Miss Wise. Allons, allons, les enfants ne font pas de paillettes avec leurs doigts, ni de lumière, ça dépasse tout bon sens !
- Oui, vous avez sûrement raison. En avait conclu la maitresse, puisqu’on ne peut pas prouver que les doigts fassent de la lumière ou des étincelles. »  
Et pourtant ! Le soir même, Jasmine, horrifiée, trouva sa fille bondissant joyeusement sur le lit, allumant et éteignant la lumière en un claquement de doigts. Soucieuse de cacher la vérité à son mari, elle s’était écriée : « Oh, ces ampoules alors, elles ne fonctionnent jamais correctement ! ».

Les aptitudes magiques de Rose se révélèrent cependant quelques années plus tard, de manière indéniable.
Dahlia, cinq ans, sa sœur cadette, et Rose jouaient prêts de la rivière, jetant des bâtons à Daisy pour qu’elle aille les chercher, toute heureuse de jouer avec ses propriétaires. Deux adorables petites filles, l’une avec de longs cheveux blond doré, dans son ciré jaune, l’autre dans son ciré rose à pois, les cheveux courts auburn, jouant avec leur chien. Une vision enfantine apaisante. Jusqu’à la bourrasque. Jusqu’à ce que Dahlia, en équilibre sur un rocher, ne bascule et ne tombe dans l’eau, emportée par le courant.

« Rose ! A l’aide ! » appela-t-elle en suffoquant.

Daisy, aboyant alarmée suivit le long de la rivière, talonnée par une Rose en panique, essayant de crier le nom de ses parents qui, dans la maison, ne pouvaient l’entendre. Elle ne sait pas nager ! Elle va se noyer ! se répétait l’enfant, incapable de réagir. Il faut que je trouve une solution ! Vite ! Jetant des regards à droite et à gauche, elle chercha une solution. Une branche, là ! Mais elle était si loin… Rose se concentra et, prenant son souffla bredouilla un mot qu’elle ne comprenait pas. La branche se plia soudainement, en direction de Dahlia.

« Dahlia, la branche ! attrape-la ! »Celle-ci s’exécuta, dans un élan de courage. En un instant, elle se retrouva projetée sur le rivage, détrempée et tremblante. Rose se précipita pour la serrer dans ses bras, tandis que Daisy s’approchait, remuant la queue, pour leur léchouiller le visage.

Un an après ce traumatisant incident, Rose, encore en pleine incompréhension, reçut sa lettre pour Poudlard. Elle était confuse, elle avait déjà décidé de rejoindre l’école publique Saint Mary de Cardiff, comme toutes ses copines. Et voila qu’on lui apprenait qu’elle était une sorcière. Ne pouvant plus reculer devant le fait accompli, sa mère dût lui avouer la vérité. : dans la famille, on était sorcière de mère en fille, sept générations de filles où seule l’ainée était une sorcière. Elle avait elle aussi été à Poudlard, sans grand succès, mais puisqu’il en était ainsi, libre à Rose de s’y rendre à son tour.
L’aspect ‘’ainée de la famille’’ lui échappa complètement et, avant son départ, elle avait promis à sa sœur :

« Tu m’y rejoindras bientôt ! »

Bien entendu, cela n’arriva jamais, au plus grand désarroi des deux sœurs, quasiment inséparables et si proches l’une de l’autre. Rose et Dahlia s’envoient quotidiennement des lettres, des sms ou des cadeaux, passent toutes leurs vacances ensemble. Le plus souvent, Rose lui tricote des pulls, des écharpes ou des vêtements, la couture étant l’un de ses passe-temps favoris.
Dès sa première année, alors qu’elle ne présentait aucune aptitude particulière dans les autres matières, Rose se montra très intéressée et douée pour la botanique, peut-être grâce au lien très étroit que sa famille entretient avec les plantes et la nature. En ce sens, elle est plus proche des druides des temps anciens, et peut lire les runes assez facilement, car certaines sont proches de sa langue natale, le Gallois.
À Poudlard, Rose, si optimiste, s’est facilement fait des amis. Des câlins, des bisous à profusion pour tout le monde !  Youpi ! Youpi est un mot qu’elle adore utiliser, également.

L’été de sa quatrième année, hélas, Daisy, devenue un vieux chien pataud et malade, quitta la famille Gwion, empruntant le chemin sans retour vers le paradis des animaux. Un évènement qui anéantit complétement le moral de Rose pour le reste des vacances. Ce même été, elle reçut son bulletin de notes qui indiquait de nombreux « E » et un «O» en botanique. Jasmine, fière de voir que sa fille ne suivait pas ses traces de sorcière médiocre, lui offert un cadeau inestimable : un adorable chiot que la jeune fille baptisa rapidement Poppy, lui confectionnant un collier orné d’un coquelicot, pour rappeler son prénom.  

A présent en septième année, elle s’inquiète parfois de son avenir, jugeant ses ambitions un peu trop élevées pour ses capacités, mais elle est bien trop fofolle et rêveuse pour étaler ses inquiétudes tout haut.Essayer, c’est le plus important !