Do not fall | EZRA

« Maddox m'a dit que tu étais tombé malade, je t'ai fais parvenir par courier de quoi te soigner. Repose toi bien, je t'aime. Maman. » La jeune femme resta figée plusieurs heures devant ce message. Il ne pouvait pas se taire. Grand-frère un peu trop envahissant, Mikhal n'avait pas pu cacher à ce dernier des nausées présentes et des maux de tête de plus en plus fréquent. Rien de grave, ce n'était qu'un virus de passage. Elle aurait pu se soigner seule, ou bien laisser faire le temps, et d'ici quelques jours tout aurait été oublié. Le téléphone sous ses doigts il fallait maintenant répondre. « Merci maman. » Ce n'était finalement pas si difficile, mais pourtant le bout de ses doigts semblait désormais lui brûler. C'est ridicule.

A ce moment là elle en voulait à Maddox. De devoir fouiner dans la vie de sa petite soeur, sous prétexte qu'ils sont du même sang, et qu'elle aurait besoin de lui. Foutaise. Depuis quand Mikhal avait-elle besoin de quelqu'un ? Et qui avait bien besoin d'elle ? Les questions fusaient. Pourquoi. Pourquoi avait-il fallut que ce soit sa mère qui soit ainsi. Ce n'était pas juste. Ce n'était pas la suite logique des choses. Mikhal n'a jamais compris ce qu'avait pu ressentir son père face à elle. Ils n'avaient rien en aucun si ce n'est l'amour de la magie. L'un d'une grande famille de sang-pur américaine, l'autre une moldue japonaise, seule sorcière de sa famille. Infâmie de la vie, c'était ensemble qu'ils s'étaient liés. Laissant place à sept enfants, sang-mêlés. Et derrière eux une famille qui leur a inévitablement tourné le dos.

Ses cheveux immaculés, le corps balançant sur les bords du grand-pont. L'adrénaline était présente. Le vent n'était malheureusement pas avec Mikhal aujourd'hui, les bourrasques violentes lui faisaient de temps à autre perdre son équilibre, qu'elle rattrapait toujours de justesse. Hors-de-question de tomber ou même de mourir aujourd'hui. Il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir, de rêves à réaliser, de boucher à se faire fermer, et d'autres à ouvrir. Après une montée difficile, la voilà au sommet du monde. Fermant les yeux la jeune femme laissa s'échapper d'entre ses lèvres un long gémissement. Son hermine blanche sur les genoux, ses pieds se balançant dans le vide. L'air y était pur. L'espace gigantesque. La vue dégagée sur le monde et bien plus encore. Sa main se mélangent à la fourure neigeuse de Jackpot, elle se laissa tomber sur le dos, les cheveux éparpiller sur le sol, un sourire niais sur les lèvres.

Jackpot se roulla dans ses cheveux laissant de petits cris briser le silence. Ricanant doucement, la jeune femme s'étira de tout son long avant de rapidement se redresser, les cheveux ébouriffés. Son hermine sifflant légèrement. Décidement Mikhal ne pouvait être seule plus de minutes. « Qui es là ? » Son hermine derrière elle, la jeune femme attendait que son interlocuteur sorte de l'ombre.

Mikhal avait espérait pouvoir se retrouver ici, seule, et se reposer loin du vacarme à l’intérieur de Poudlard. Mais même ici, il fallait qu’on vienne perturber son repos, et il fallait évidemment qu’il s’agisse d’une des pires sous-espèces de ce bas monde. « Mon rat de luxe est allergique au nuisible. » Elle n’allait sûrement pas s’excuser pour ce qu’elle pensait de lui, et Ezra devrait probablement savoir à quel point la jeune femme le portait dans son cœur. Leur relation était de base compliqué au vu du prénom du jeune homme qui, malheureusement, ne rappelait rien de bon à la jeune femme.

La gryffondor attacha sa tignasse en une longue queue de cheval, laissant une mèche tomber sur le derrière de son oreille et le devant de son visage. « Ton espèce n’est toujours pas éteinte ? » Insolente et colérique. Ce genre de personne n’inspirait que de la colère et de la haine, sans réelle raison. Mais c’est une chose à laquelle Mikhal se fichait éperdument.

Raclant sa gorge Mikhal soupira longuement avant de regarder sur le devant d’elle, du leur hauteur la vue était magnifique et une sensation de grandeur l’envahissait petit à petit. « Sinon. Comment vas-tu ? » Il fallait bien combler ce vide, ce silence pesant qui régner dans l’atmosphère. Elle n’aimait pas ce genre de sensation qui vous fait vous sentir lourd, comme si quelqu’un faisait tenir sur vos épaules des poids en appuyant dessus. Fait chier. « Il y a de la place pour s’asseoir. Sauf si tu comptes continuer ta croissance debout. » Elle n’était pas foncièrement méchante ni désagréable par plaisir. « Ou partir. Je ne sais pas. »

C’était quelque chose de censé pour elle. Comme une raison valable pour Mikhal. Comme si ces personnes apportaient ne serait-ce que quelque chose de bien ou positif à l’humanité et à son monde magique. Poudlard et ses environs n’ont jamais demandé à ce qu’ils foulent leurs planchers anciens de tant d’années. Elle avait une aversion un tantinet moins prononcé pour les cracmols, qui d’une certaine manière, sont tout de même issu d’un milieu magique. Mais les moldus, non. C’était une chose qui dépassait son raisonnement.

Pourquoi fallait-il que ça ne fonctionne jamais comme elle l'aurait voulu ? Ce petit coin de paradis calme, loin de toute l'agitation des couloirs de Poudlard n'était en réalité jamais visité. Les sorciers avaient en règle général peur du faux pas et de la mort assurée suite à la chute. Et pourtant ça n'effrayait ni Mikhal, et encore moins Ezra. Il n'était pas du genre à se laisser faire, que ce soit verbalement ou physiquement, alors avoir peur du vide, sûrement très peu pour lui.

« C'est toujours mieux que de ne pas pouvoir en faire. » Elle n'a pas choisi d'être comme ça. De trouver ça répugnant, ignoble, inutile. Mikhal n'a pas choisi d'être répugnée par sa propre mère, la chair qui l'a porté pendant neuf mois, et qui continue de la chérir comme si son âme fébrile valait mieux que celle de sa génitrice. Et pourtant, elle ne peut s'empêcher de lui en vouloir, tout aurait été si facile sans cette tâche sur ce tableau aux allures si parfaite. Une tâche indélébile qui a marqué Mikhal jusqu'à son propre sang.

« Désolée que monsieur ne comprenne pas ce qu'est la politesse. On ne vous enseigne pas ce genre de chose ? » Désolée. C'était le mot exact pour qualifier ce sentiment qui rongeait sa poitrine sans qu'elle ne puisse rien faire. Mikhal n'éprouvait aucune pitié pour Ezra, ce qu'il lui arrivait était horrible, une véritable tragédie, et pourtant, elle n'éprouvait ce sentiment presque empathique pour sa mère. « J'essayais simplement de faire la discussion. » Pour une rare fois en compagnie d'Ezra, Mikhal était sincère. Peut-être avait-elle besoin de parler à quelqu'un, même un cracmol, ou peut-être avait-elle sentie un vide et une peine si profonde en Ezra qu’inconsciemment, elle se sentait forcée de lui venir en aide. De ramener cette pauvre âme égarée sur le droit chemin.

Il était le premier à avoir été désagréable avec elle à son arrivée, et pourtant, elle semblait apprécier ou du moins accepter sa présence non loin de son espace vitale. Comme si son hermine, devenue bien plus calme enroulée autour de son bras, mais qui ne lâchait pas du regard son interlocuteur, avait approuvé Ezra à ses côtés. Baissant doucement ses yeux vers le jeune homme, Mikhal ne pu s'empêcher de remarquer des brûlures et des ecchymoses sur ses phalanges, et un soupire quitta longuement ses lèvres. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait ses mains dans cet état là, Monsieur appréciait tout bonnement évacuer un trop plein de colère dans d'énormes sacs remplis de sable. Quoi de plus agréable à cogner ? Rien.

« Je doute que tu ais envie de parler de ce genre de problème avec moi. » Ils ne s'aimaient guerre, ils se supportaient, et là était toute la différence. Une acceptation de l'autre dans une certaine mesure, et il faut croire que cela fonctionnait correctement, malgré des phrases aux allures de coup de fouet. « Mais si tu permets, j'aimerai régler ce problème là. » Désignant ses mains du bout de ses doigts, elle ne pouvait décidément pas le laisser dans un sale état, au risque d'avoir des séquelles avec le temps.

En réalité elle ne savait pas vraiment pas pourquoi il n'était toujours pas parti. Pourquoi il avait même fini par s'asseoir à ses côtés en lui crachant continuellement son venin au visage. Alors, il est évidemment que Mikhal n'avait jamais été réellement tendre avec Ezra, il faut tout simplement dire qu'il cumulait malheureusement les défauts. Cela avait un don pour mettre sur les nerfs la jeune femme, et son tempérament toujours plus court et difficile à gérer. Elle continuait cependant à travailler sur sa sociabilité, et sa capacité à s'enflammer en un quart de seconde. Partie au plus profond de sa conscience, Mikhal se réveilla lorsqu'un "princesse" vint se heurter à sa poitrine. Pardon ? Clignant fébrilement des yeux d'un air intérogateur, elle lui lança un regard noir. Son sarcasme n'était pas des plus beaux à voir, et après tout, il ne cachait pas ni ne faisait aténuer la tension qui rêgnait entre la sorcière et l'enfant perdu qu'il était.

« Je comprends. » L'éducation était quelque chose qui n'était pas inné, chez les parents, et d'autant plus chez les enfants. Un léger sourire se dessina sur son visage. Sa mère était peut-être une moldue, mais elle avait su élever certains de ses enfants. D'autres s'étaient perdu on ne sait où, à cotoyer on ne sait quelle type de personne au sein de Poudlard.

Regardant une nouvelle fois ses mains, la jeune femme rétorqua. « Répulsif ? Vraiment ? » Ca n'avait malheureusement pas cet effet là sur la jeune femme qui avait tendance à le regarder de loin déchainer sa rage contre de lourd sac de sable sans rien dire. Les autres ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Compréhensible ? Sûrement.

Mikhal regarda ses mains et ses bras silencieusement avant de reprendre. « Il y a d'autres moyens de se défouler. Des moyens peut-être où les conséquences sont invisibles sur le corps. » Se raclant doucement la gorge, elle reprit rapidement. « Si le problème vient du fait que c'est moi qui désire te soigner, là tout de suite, ma mère fait une pommade à appliquer sur les plaies, et tout disparaît en moins de temps qu'il n'y parait. » En temps normal peut-être qu'elle ne l'aurait jamais proposé, à personne. Mais la situation était compliquée. Mikhal savait réellement la douleur que pouvait ressentir Ezra, et son plus faible instant d'empathie la poussait à ne pas le laisser tomber. Pas maintenant.

Caressant la tête de son hermine aux yeux rivés sur le cracmol, elle plongea son regard dans ceux du jeune homme. « Je ne te laisse pas le temps de parler. » Fichue manie.
 

Mikhal ne savait que trop de quoi les deux jeunes sorciers parlaient. Les blessures sur ses bras, et d'autres parties de son corps parlaient d'elles-mêmes. Voulait-elle les cacher ou les assumer ? La jeune femme y réfléchissait encore. Inconsciemment elle porta sa main droite à son bras gauche le serrant légèrement contre elle. Mikhal ne pourrait jamais oublier, et le voulait-elle aussi ? Peut-être que chacune de ses cicatrices lui rappelle qui est elle, qui sont les auteurs de ses immondes choses défigurant son corps, la raison pour laquelle ils ont fait ça, et surtout pourquoi d'autres n'ont rien dit.

Son regard toujours porté sur celui d'Ezra, Mikhal se résigna à baisser les yeux et changer son visage de direction. Ses iris étaient bien trop profonde, et sa question bien trop stupide pour qu'elle continue de garder un contact visuel. Stupide cracmol. « De quel jeu tu parles ? » Elle soupira longuement avant de reprendre. « Si ne pas être désagréable avec toi plus de cinq secondes est un jeu à tes yeux, je n'y suis pour rien. » Haussant les épaules elle se contenta de lever ses iris azur vers l'horizon. Silencieuse. Le bruit du vent était une douce mélodie qu'elle aurait pu écouter pendant des heures sans jamais sans lasser.

« Et toi, à quoi joues-tu lorsque tu rejettes la seule bienveillance que je t'offre ? » Secouant la tête d'un air désabusé, la jeune femme se retourna une fois de plus vers lui, essayant cette fois-ci de tenir le contact plus longtemps qu'au dernier essai. « C'est ridicule. » Il ne pouvait définitivement pas savoir à quoi elle jouait ni pourquoi. A quoi est-ce que cela lui servirait ? Si ce n'est continuer de la rejetter et d'être monsieur colère ?

Ses long cheveux dansant au gré du vent, elle garda ce visage si fermé. Celui qui en temps normal fait fuir ou empêche les sorciers, ou non, d'entamer une conversation qui sera perdu d'avance. « Je voulais juste te proposer de te faire moins mal, ou que ce soit moins visible du moins. » Ou était le mal ? De vouloir être bienveillante quelques minutes dans une journée. Peut-être était-ce avec la mauvaise personne. Peut-être fallait-il garder ce quart d'heure de gentillesse pour quelqu'un qui ne lui fermerait pas la porte au nez. Mais comment savoir qui ? Et quand ? Elle devrait le savoir pourtant, Mikhal. Qu'on ne peut définitivement pas faire confiance à un cracmol.
 

Elle ne pouvait pas vraiment se souvenir si son énervement constant pour Ezra était là depuis le début, depuis que son regard avait croisé le siens, ou si cela était venu après la nouvelle de son handicap. Qu'est-ce que cela aurait changé ? Pas grand chose en réalité. Et pourtant, Mikhal y réfléchissait. Ils n'étaient pourtant pas si différent que ça l'un de l'autre, peut-être même qu'Ezra et la jeune gryffondor aurait pu s'entendre s'il avait été quelqu'un d'autre. « Je voulais simplement voir ce que ça faisait d'être agréable. » Mikhal haussa les épaules et détourna son regard. Vouloir être agréable ne fonctionnait, heureusement, pas avec tout le monde. Peut-être toute cette race était-elle comme cela : con.

« C'est donnant donnant, Ezra. » Ils se cherchaient et ce depuis le début, à s'en vouloir, se haïr, se cracher un venin innofensif aux visages à chaque fois qu'ils se croisent. Et pourtant, ils sont là, à se parler assis côte à côte sans avoir qu'ils aient l'un ou l'autre leurs mains autour du cou de leur interlocuteur.

« Pourquoi si soudainement ? Je ne sais pas. Voilà. » Assise en tailleur face au jeune homme, elle soupira longuement avant de reprendre, ses yeux azur transperçant ses iris. « Je voulais savoir si tu étais comme ça, stupide, juste parce que je l'étais aussi. Ou bien si c'était de nature chez toi. » Haussant les bras d'un air désabusé, elle arqua les sourcils et pinça ses lèvres. Tristesse. « Ca m'apprendra à ranger ma fierté pour ... je ne sais trop qui. » Touché dans le coeur.  

Douce Mikhal aurait pu déplacer des montagnes, affronter des Magyar enragés, plonger au plus profond de l'océan sans branchiflore pour ce qui accepter de saisir sa main, et de la sortir de l'ombre. C'est dommage que personne ne le sache. Ou que personne ne veuille prendre le risque de s'y frotter. Fautive ou pas, Ezra lui prouvait bien que cela n'en valait aucunement la peine. « Tu sais au lieu de repousser tout ceux qui essaye d'être bien mieux qu'un ennemi pour toi, tu peux tout aussi bien sauter droit devant toi sans ton balais. Plus rapide. Cent pour cent de réussite au crash test. Et tu fais chier personne. » Ses yeux étaient remplis de hargne, une colère rare qui était justifié par ce rejet. Elle n'aimait pas cela. Ô non.

 

Les deux jeunes personnes jouaient à jeu dangereux, celui de vivre. Vivre meurtris, loin d'une vie trépidante. Loin d'un idéal qui nous parait impossible à atteindre. Comme s'il n'était pas mérité. Voir même refusé par une vie bien trop chienne avec certains, et clémente avec d'autres. « Qui est-ce qui a voulu que je parle de la sorte, Ezra ? J'ai essayé. » Et c'était plus que vrai. Un court instant la jeune femme avait essayé de ranger une rancune qui grandissait chaque instant de plus passé à ses côtés.

Mikhal ne réagis pas à la suite des choses et laissa le jeune homme la relevait brutalement pour venir la postait au plus proche du vide. Comme si la mort lui ouvrait les portes. Comme si il pouvait lui, jeune cracmol inconscient, décider de sa vie ou de sa mort. La princesse n'a pas peur de la mort. Elle l'attends. Pauvre petite chose qui en veut au monde entier d'être né différent, d'avoir eu le parfait handicap pour être le vilain petit canard de Poudlard. « Sans baguette je serai comme toi. Banal. » Il n'y avait aucune raison valable pour qu'elle se retienne. Il n'aurait tout simplement pas du la rejeter. Pas aujourd'hui.

Le talon dans le vide, et la pointe des pieds bien accrochés au sol elle laissa se dessiner sur son visage une expression perdue. Comme s'il fallait qu'elle soit étonnée de la situation, comme si il attendait d'elle qu'elle se mette à pleurer ou on ne sait quoi.  Levant ses bras horizontalement, elle ferma les yeux un court instant avant de rouvrir son regard océan sur Ezra. « Tu penses que je me sent forte, c'est ça ? Tu es énervé parce que tu penses que je me suis au dessus de toi ?  »

Plissant les yeux elle tourna son regard vers l'horizon derrière elle, paisible. « Personne ni rien ne me sauvera si j'ai à tomber, d'ici ou d'autre part d'ailleurs. Et je n'attends pas qu'on le fasse si c'est ce que tu veux entendre. Crois-tu être le plus brisé de nous deux ? » Mikhal, toujours en équilibre et prête à tomber, laissa ses cheveux danser au gré du vent un court instant. « Je n'ai pas peur de la mort, je l'attends depuis bien trop longtemps déjà. » La sorcière secoua la tête avant de faire un pas en avant, se rapprochant alors dangereusement du jeune homme. « Quel est ton putain de problème, Ezra ? »

Son problème ? Elle-même ? Mikhal roula des yeux presque dépitée par ce genre de réflexion. Il n'était pas encore au bout du rouleau, son regard en disait bien long sur son énervement et la situation dans laquelle elle l'avait mise, sans le vouloir. « Tu crois sincèrement que je prend malin plaisir à critiquer les autres ? Mais Ezra, je ne passe pas mon temps à râler sur les autres, ni même à leurs parler. Je préfère rester seule dans mon coin, à réviser, plutôt qu'à me mélanger et devenir désagréable. Tu vois, il y a les gens qui vont de leur plein grès faire du mal aux autres, et ceux comme moi qui préfère éviter les problèmes. »  Haussant les épaules, avec son air arrogant elle détourna le regard. Elle n'aimait pas ce genre de situation délicate. Celle qui lui font dire des choses blessantes. Mikhal n'a jamais aimé cela en réalité. C'est juste une stupide carapace qui réponds du tac au tac à des agressions vulgaires et sans aucun intérêt. « Tu ne sais pas plus de chose que moi, au final. »  Sur les gens. Sur leurs raisons d'être. Sur les raisons multiples ou non qui les pousse à être ce qu'ils sont. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

Et alors que le jeune homme se rapproche encore plus d'elle, Mikhal ne bronche pas. Droite face à un Ezra qui bouillonne intérieurement. Mais elle a l'habitude, de voir un Ezra en colère. De voir un Ezra qui cogne car c'est plus facile de parler avec ses poings, plutôt que faire des phrases. C'était peut-être le nom qui voulait ça, après tout. Mais son discourt était douloureux. Plissant les yeux, la jeune femme crispa ses doigts contre le tissu de son t-shirt mais ne baissa ne aucun cas le regard. Oh non elle ne pliera pas. « Les gens comme toi ? Tu crois que tout s'arrête à être cracmol ou autre ? Arrête donc ton cinéma Ezra, ma propre mère est comme toi.  »  C'était dit. La douloureuse vérité. Celle qui la torturait. Celle qui n'avait jamais vraiment de réponse à diverses pourquoi. « Tu crois que savoir manier une baguette pour faire de la magie résolue tout les maux ? Pouf on se sent bien, joie de vivre, et tout ce qui s'en suis ? Ce que tu peux être naïf mon pauvre. »  

Son regard a changé. Elle ne rigole plus, du moins ce n'est pas comme si elle rigolait auparavant. Il est blessant, mais la vérité qui déchire ses lèvres l'est tout autant. « Tu veux vraiment savoir ? »  Glissant sa baguette dans l'une de ses poches, la jeune femme releva ses manches jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus tenir seule, et tandis ses bras vers lui. « Voilà pourquoi personne ne viendra pleurer. Car est-ce qu'on inflige de telles souffrances à quelqu'un qu'on ne veut pas perdre ? Hein, Ezra ? »  Le regard vide, et légèrement humide elle garda ses bras mutilés à découvert. Il était le premier et sûrement le dernier à voir une telle chose. Mikhal qui d'habitude se tue à cacher ces cicatrices si bavardes. « Alors peut-être que je fais pitié, comme tu aimes le crier. Mais, quand les autres essaient de montrer un minimum de bonté envers moi, je ne les envoie pas chier comme tu le fais si bien. »  Tu es stupide, Ezra. Vraiment trop stupide.