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chêne et roseau — ezra

Hennessy M. Tudor
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Hennessy M. Tudor
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chêne et roseau — ezra Mer 31 Juil - 3:15

Il est frêle le roseau,
la tête à moitié dans l’eau.
Et le chêne droit debout,
semble être au dessus
de tout

La journée, si elle n'avait pas eu le meilleur début, avait au moins eu le mérite de relativement bien se dérouler quand tes pieds s'étaient posés hors du domaine familial. Loin de ta chambre et de la conversation de la veille. Le Chemin de Traverse bourdonnait toujours autant, son activité ayant au moins le mérite de te revigorer un peu — tu manques toujours de couleur, tes cernes trop creusés, mais le travail de Dove est impeccable. Si bien que tu sembles à peu près normal.

Et ça dure, le temps de quelques heures, ton sourire plus facile, et le rire aussi ! Mais ah ah ah, si tu avais su ! Qu'en recevant le sms de ta jumelle, t'annonçant qu'elle s'absentait un peu, que la mauvaise nouvelle qui allait te tomber dessus allait être bien pire que de se faire larguer, tu ne serais pas resté là, à faire des emplettes. Sauf que tu restes ignorant, encore un peu. Puis, rien de mieux qu'un peu de matérialisme pour temporairement réparer le mal qui te serrait le coeur. Même si ce serait complètement désuet, un peu plus tard.

Puis, lorsqu'elle ne semble pas prête à revenir, tu lui avais simplement dit de vous rejoindre à Portumna. Les heures s'écoulent doucement, alors qu'une certaine inquiétude t'empêche de fermer l'oeil, même si tu es étalé dans ton lit. Ne pas avoir de nouvelles comme ça, et surtout, de la voir disparaître aussi soudainement, te laisses anxieux. Quand le ping de la notification sur ton téléphone trouble le silence, tu l'attrapes sans hésitation, soulagé de voir qu'il s'agit de ta soeur. Mais ça ne dure qu'une seconde. Le contenu du message, tu le fixes, incapable de faire quoi que ce soit d'autre, alors que, distraitement, tu sens l'appareil glisser entre tes doigts incapables de le retenir.

Sans bouger, alors que les secondes s'égrènent, tu fermes les yeux, t'efforçant de calmer le tremblement qui, jusque-là, n'affectait que tes mains de se propager au reste de ton corps. Mais c'est peine perdue ; tu te laisses submerger, sous les mots, sous le mal, sous l'inquiétude. Elle a beau dire qu'il est à l'hôpital, qu'il est réveillé et qu'il va mieux, t'arrives pas à voir plus loin que la première phrase. Ton meilleur ami était à Sainte-Mangouste. Et tu n'avais pas été là. Et si Dove n'avait pas été là- Ton inspiration est soudaine, s'abîme dans ta gorge trop serrée. Il va bien, que tu essais désespérément de te convaincre, il va bien.

Ça te prend quelques minutes — deux, cinq, dix, quinze, aucune idée, pour que tes membres s'arrêtent de tressauter. Un peu plus pour que ta respiration redevienne égale et que ta trachée ne soit plus comprimée par l'anxiété. Ce n'est qu'à ce moment-là que tu te décides à te lever, puis lorsque tu es suffisamment solide sur tes jambes, tu attrapes ton téléphone traînant encore dans ton lit pour dévaler les escaliers. Si tu avais été secoué par la panique il y a quelques instants, ton visage arbore maintenant une expression neutre.

Elle ne change pas quand tu transplanes, ni lorsque tu demandes à un médicomage où se trouvait Ezra. Si celui-ci se fait insistant quant à l'état de ton ami, qu'il lui faut du calme et du repos, tu hoches la tête mécaniquement sans vraiment l'écouter. Tu veux juste savoir, tu veux juste voir de tes propres yeux que la réalité n'est pas aussi horrible que tous les scénarios que tu avais imaginés. Il ne semble pas convaincu, mais te laisse quand même passer. Une part de toi est ravie, l'autre, déjà prête à piétiner tout ce qui se dresserait sur ton chemin si on te refusait l'accès.

Face à la porte, tu hésites ; observe le bois et ses imperfections avant de chasser tes doutes et ta réserve, il va bien, après tout. C'est ce que tu te répètes encore quand tu tournes la poignée, quand ton regard se pose sur lui. Tu le fixes, les dents serrées — ton masque d'indifférence s'est fissuré, laissant apparaître le tumulte d'émotions qui se fracassent dans ton crâne. Il se reflète dans tes yeux, lorsqu'ils tombent sur ta soeur. Elle se lève, silencieuse, et sa main qui se pose sur ton épaule, tu l'accueilles en t'y appuyant un peu, cherchant le contact pour le temps que ça dure.

Le cliquetis métallique t'indique qu'il n'y a plus que vous deux dans cette pièce trop blanche, aseptisée et morose. Pourtant, tu ne dis rien du tout, toujours en train de fixer Ezra. Ezra et son teint trop clair. Ezra et son air fatigué. Ezra qui ne devrait pas être là. Ezra qui était pourtant infaillible, qui ne pouvait pas être là. Mais visiblement, la vie semble déterminée à te prouver que toutes tes convictions sont fausses.

Finalement, tu t'avances vers la fenêtre, posant ton front contre le verre, pour observer les silhouettes en contrebas. Y'a tes mains qui se serrent et se desserrent au gré des pensées qui te traversent l'esprit, ta poitrine déjà en train de se soulever au rythme de ta respiration qui commence à dérailler. «N'essaies même pas de me dire que tout va bien.» Tu ne te souviens pas avoir été aussi froid avec lui ; ajoutons cela à la liste des premières fois.



Ezra A. Dowlin
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Re: chêne et roseau — ezra Mer 31 Juil - 4:29

Tes yeux ne vont pas vers lui directement. Ils se posent sur la poignée mais jamais dans ses yeux. Tu les évites et tu ne veux pas les voir. Retour à la case départ, ton coeur se serre et tes mains recommencent à trembler. Tu prends une inspiration profonde, ne te rendant même pas compte que Dove était partie, tu ne réalises que lorsque tu entends le bruit de la porte se fermer.

Tu sens son regard figé sur toi, tu attends. Tu attends qu'il ouvre la bouche qu'il dise quelque chose. Tu voulais qu'il brise le silence et il ne le fait pas. Les poings se serrant, la gorge serrée de nouveau, tu voudrais bien mettre le pieds dans la fourmilière aussi mais tu n'y arrives pas. Alors tu attends, fixant le plafond une nouvelle fois, le sentant traverser la pièce pour se coller à la fenêtre. Et finalement il parle et son timbre de voix te glace le sang. Tu aurais trouvé de quoi redire, tu aurais automatiquement trouvé une réplique à lui sortir et probablement sur un ton las. Tu ne te serais pas autant senti affecté. En temps normal.

Et là, tu étais juste là, complètement inerte sur le lit à fixer un plafond déprimant sans savoir quoi lui répondre.

« Je n'essaierai pas. » Ta voix était sortie soudainement après quelques longues secondes de silence complet. « Parce que c'est pas le cas. » Ta voix s'élevais à peine, elle se perdait dans ton manque d'énergie, ton manque d'envie.


Tu voulais te concentrer, tu voulais savoir quoi lui dire. Par où commencer. Si tu devais commencer un jour. Tu hésitais encore plus maintenant qu'il était en face de toi et tu ne savais même pas pourquoi. Finalement après un long soupir tu lâches sans véritablement vouloir qu'il entende ou même sans véritablement savoir ce qui allait sortir de tes lèvres. « Mais je respire et c'est déjà...bien ? » Ton regard n'avait pas bougé d'un centimètre, ton corps non plus et tu espérais pouvoir disparaître dans les draps, t'enfoncer dans le matelas pour ne jamais en ressortir. Pour ne pas avoir à affronter son regard, ses paroles, sa pitié ou même sa colère. Peu importe, tout cela, tu n'en voulais pas.
 
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Hennessy M. Tudor
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Re: chêne et roseau — ezra Mer 31 Juil - 14:43

Il est frêle le roseau,
la tête à moitié dans l’eau.
Et le chêne droit debout,
semble être au dessus
de tout

Tu présumes que si tu ne faisais pas attention, ses mots seraient tombés dans les oreilles d'un sourd, tellement ils sont bas et lacés de fatigue. Au moins, ils te font lâcher un souffle que tu ne savais pas être en train de retenir. Entendre sa voix avait au moins le mérite d'apaiser un peu la tempête. Mais Ezra et son auto-dérision, celle qui gratte sur tes nerfs mais à laquelle tu as toujours souris, jettent de l'huile sur le feu qui vient à peine de se calmer.

Quand tu te retournes, c'est brusquement, ton visage contorsionné par la colère et l'inquiétude, les sourcils froncés et le regard noir. «Arrête ça, tout de suite.» Ta main glisse dans tes cheveux, s'agrippant avec un peu trop de force à ceux-ci. «Tu respires, wow. Merveilleux.» Tu grinces des dents, le sarcasme dégoulinant de ce que tu viens de lui cracher avec une hargne peu familière.

Tu reprends ta contemplation, les lèvres blanches d'être aussi pincées, pour au moins te calmer un peu. Besoin de calme et de repos, que le médecin disait. Il va bien, semblerait. Ah, quel doux mensonge. Tu frottes tes yeux rageusement du revers de la manche, peu affecté par le fait que ta chemise soit maintenant ruinée par le maquillage appliqué quelques heures auparavant.

«Je veux la vérité. Je veux savoir ce qui s'est passé.» Cette fois-ci, tu t'assures au moins de garder tes émotions sous contrôle, ton timbre plus égal. «Parce que si tu me dit que c'est en tombant des escaliers, je me ferai un plaisir de te jeter dans ceux de l'hôpital pour qu'on compare les blessures.» En parlant, tu t'étais appuyé dos au mur, les bras croisés sur ton torse. Y'a plus d'artifices pour dissimuler à quel point tu es crevé, écho au propre épuisement que tu devines chez lui.



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Re: chêne et roseau — ezra Mer 31 Juil - 17:05

Il veut la vérité. Il ne veut pas de fausses excuses et lorsqu'il mentionne les escaliers tu avais presque envie de rire. Il te connaissait bien. Il savait que tu avais probablement l'intention de lui sortir une excuse minable, ridicule pour te défiler et détourner le sujet. Tu soupires sans te relever, tu sens toujours son regard et tu refuses toujours de l'affronter. Tu poses ta main sur ton torse, de nouveau traçant du bout de tes doigts la trace que l'ont t'avait laissé sur la peau. « Je suis pas stupide à ce point. » Avant qu'il ne enclenches sur quoi que ce soit, avant qu'il ne te renvoies la perche que tu venais de lui tendre tu lève ta main comme pour mettre le temps en arrêt, comme pour suspendre le tout quelques instants, les secondes que tu t'accordais pour réfléchir à quoi dire exactement. Mais rien ne venait et tu maudissais ton esprit pour cela.

Profonde inspiration, tu venais poser tes mains sur tes yeux, les massant tout doucement alors que tu te préparais à ouvrir la bouche. Pause dans tes mouvements. « J'ai voulu m'en prendre à un corbeau. Et-» Tes mains redescendent doucement, quittant ton visage pour se remettre sur le matelas, ta gorge se serre, ta voix bloque. Tu y repenses, tu remues les souvenirs encore bien trop frais, bien trop nets. « Et j'ai perdu. » Yeux fermés, tu inspires de nouveau, te sentant essoufflé pour chaque mots sortis parce que tu y repensais, parce que tu entendais sa voix résonner dans ta tête, encore et encore. Tu lèves ton doigts et tu reproduis le geste de sa baguette avec ce dernier, tu tais le nom du sortilège pendant quelques secondes. « Doloris encore et encore. Ça l'amusait. Ça et puis - » Tu te coupes, tu arrêtes, tes gestes s'interrompent brusquement. Tu ne voulais pas continuer de lui dire, tu ne voulais pas donner les détails, tu voulais oublier. Finalement, tu redresses ton corps, toujours assis sur le lit, tu avais juste redressé ton torse pour lui faire face mais sans jamais le regarder. Sans jamais croiser son regard. Tu fixais le sol à ses pieds et c'était tout. «Je suis pas supposé être là, j'étais pas supposé ouvrir de nouveau les yeux. »
 
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Re: chêne et roseau — ezra Sam 10 Aoû - 23:16

Il est frêle le roseau,
la tête à moitié dans l’eau.
Et le chêne droit debout,
semble être au dessus
de tout

Tu fixes la main qu'il venait de soulever suite à l'immense ineptie qu'il avait osé dire à voix haute, d'un air sombre — il te connaît bien après tout. Tu te résous donc à te mordre l'intérieur de la joue pour t'éviter de lui exprimer le fond de ta pensée en ce qui concernait cette déclaration. Considérant tes propres tendances impulsives, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. Mais tu continues de garder le silence, à attendre ce qu'il allait te dire. Et oh, comme tu as envie de hurler quand il commence.

S'attaquer à un corbeau. S'en prendre à un des fidèles du terroriste. Tu repasses en boucle cette phrase dans ton crâne alors que ton regard se perd dans le vide. Ezra, me dit pas que t'as fait ça que t'as envie de dire, sauf que le constat est devant toi ; il est étendu dans un lit avec des bandages que tu devines sous ses vêtements. Et j'ai perdu. Y'a un rire qui t'échappes, nerveux et sec et bref. Puis il continue et tu n'as plus du tout envie de rire. Même d'anxiété. Il ne devait plus ouvrir les yeux, qu'il dit. Parce que celui qui lui avait fait ça escomptait qu'il crève dans une allée. Tes mains, serrées sur tes bras, ne relâchent pas leur pression — tu anticipes déjà les hématomes qui vont se former plus tard.

«Et tu as décidé de faire ça tout seul ?» Ça t'échappes sans que tu arrives à le retenir, interrogation pleine de reproches lancée à ton ami qui a pourtant bien souffert déjà. Mais tu es en colère ; pas seulement contre lui, ou toi, mais contre la terre entière. Et tes mots ne sont plus pesés, trop lacés d'émotions que tu n'arrives pas à contenir. «On est-» Tu tires rageusement ta baguette de ta poche, lance un sortilège à la porte pour que votre discussion reste secrète, entre les quatre murs de la pièce. «On est un groupe, Ezra. Tu pensais pas que ça aurait été une meilleure idée d'en parler plutôt que de faire cavalier seul et presque en-» Ta voix s'était élevée, enflant au fur et à mesure de ta tirade jusqu'à ce qu'elle craque sur la fin. Presque en crever.



Ezra A. Dowlin
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Re: chêne et roseau — ezra Dim 11 Aoû - 1:54

Le reproche sorti du cœur vient pincer le tien avec violence et tu restes silencieux. Tu n'avais rien à dire à ça après tout. Tu sentais la colère qui rongeait sa voix, tu l'entendais. Après tout tu la connaissais bien, cette chose qui venait ronger les cordes au fur et à mesure des mots, cette chose qui rendait douloureuse la moindre parole qui sortait. Tu l'entendais, mais ton regard ne fixait que le néant, tu semblais ailleurs, tu voulais être ailleurs. Tu regrettais presque qu'il soit là, maintenant qu'il l'était. Tu ne voulais pas de cette morale passée, tu ne voulais pas d'inquiétude non plus. Tu ne voulais rien et pourtant tu avais demandé à avoir quelque chose.

Tu le vois sortir sa baguette et ton regard est désormais rivé sur la porte. On est un groupe . Tu aurais mieux fait d'en parler. A quoi bon ? Tu avais agis sur le coup du sang-chaud encore une fois, tu le savais, il le savait aussi probablement. Et tu étais tellement en colère...tu pensais que cela serait si facile de te venger, de te soulager. « crever ? dis-le. Je suis plus à ça près. » Tu finis sa phrase qui avait été étouffée par les craquement de sa voix qui ne te faisaient presque plus réagir. Tu entendais les mots, tu les sentais comme des coups interminables dans ton cerveau et pourtant, ton expression ne bougeait pas. Tu étais immobile, assis sur ce lit si peu confortable dans une pièce froide à fixer une porte qui n'avait aucun détail qui puisse attirer l'attention.

« Il n'était pas supposé avoir de baguette. La sienne a été brisée. » Ta voix ne s'adressait même pas à ton ami. Elle semblait s'échapper de tes lèvres par inadvertance alors que tu te répétais ces mots comme pour chercher à te donner une excuse. Les mots se répètent encore et encore, silencieusement ces fois-ci. Et tu te remémores les images, dès le début. Tu te revois l'attaquer, tu sens encore même la sensation dans ton poing, alors que tes os se fracassaient contre sa mâchoire et la suite qui venait avec cette idée stupide.

Sans te rendre compte, ta jambe s'agitait nerveusement en tapotant le sol de ton talon alors que le bout de tes pieds était collé sur le sol glacial de la chambre et lorsque tu réalises, lorsque tu sembles un peu revenir à toi, à vous. Tu te mords les lèvres sans aucune retenue avant de prendre cette profonde inspiration, te concentrant pour ne pas laisser ta voix dérailler. « Tu voulais que je fasse quoi au juste ? Que je sonne la cloche de la chasse au corbeau ? Que je gueule "Allons buter Bergling pour nous venger" et attendre que les trouillards que j'ai vu à la réunion se décide en priant pour qu'ils le fassent avant qu'il n'essaye de buter quelqu'un d'autre ? »

Tu avais tout déballer, le timbre de ta voix armé d'aucune animosité, il était dénué de quoi que ce soit et cela le rendrait probablement encore plus insupportable, comme si tu ne réalisais pas réellement la gravité des choses alors que tu y étais confronté. Ce manque d'intonation, de sentiments, de vie, frôlait la provocation et tu ne t'en rendais absolument pas compte. Tu ne savais même plus ce que tu avais dis à l'instant où tu avais cessé de parlé, trop essoufflé, trop concentré à vouloir arrêter ce qui avait tout juste commencé car tu en avais déjà assez. « J'ai pas vraiment besoin qu'on me fasse la morale sur ça, Tudor. » Et si ton regard avait, pendant quelques secondes osé affronter celui de ton ami, il était retourné vers le sol très rapidement, continuant à éternellement l'esquiver.
 
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Re: chêne et roseau — ezra Dim 11 Aoû - 20:52

Il est frêle le roseau,
la tête à moitié dans l’eau.
Et le chêne droit debout,
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de tout

«LA FERME !» L'éclat de colère s'échappe de ta gorge déjà ébréchée ; tu ne veux plus l'entendre. Ses paroles, ses excuses, tu les avais accusées dans un silence stupéfait, tétanisé sur place alors que ta fureur ne faisait que gonfler au fur et à mesure, mais quand il avait adopté cette intonation sans vie que tu abhorrais du plus profond de ton être, tu ne pouvais plus retenir l'irritation qui s'agitait et se nourrissait de ce que le Serpentard déblatérait.

Tu quittes ta place près de la fenêtre, traversant la distance qui vous séparait d'un pas rapide alors que tes mains se referment maintenant contre le col de son haut. «La ferme.» C'est sifflé avec la même rage qui se reflète dans tes yeux ; t'avais tiré, un peu, pour le forcer à te regarder, pour l'empêcher de fixer le sol une fois de plus, pour qu'il affronte finalement ton regard. «Tu m'énerves, tu sais ? À toujours tout vouloir régler tout seul alors que putain, Ezra, tu l'es pas. T'es pas seul dans toute cette stupide histoire. Je ne te demande pas d'alerter les renards, ou le monde entier ! Mais y'a des gens qui veulent aider !» Moi, je veux aider, que tu ne dis pas, te mordant désormais la lèvre inférieure alors que tu laisses retomber tes bras le long de ton corps, la tête baissée et tes iris maintenant dissimulés par tes cheveux.

«T'aurais pu cre- crever, ta voix tremble, t'aurais pu mourir et je n'aurais rien pu faire pour empêcher ça.» Le tressaillement n'affecte plus que ton timbre, il s'est communiqué à tes épaules alors que ta vision se brouille. «Je veux pas te perdre. Je ne peux pas te perdre.» Tu notes distraitement l'humidité sur tes joues, puis la larme qui s'écrase contre le carrelage. «Je- T'as pas le droit, ok-» Le reste de ta phrase s'abîme dans un sanglot étranglé.





Dernière édition par Hennessy M. Tudor le Dim 18 Aoû - 21:23, édité 1 fois
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Re: chêne et roseau — ezra Jeu 15 Aoû - 14:32

La voix qui se hausse vient te glisser une autre douleur au cœur, le serrant encore un peu plus, te donnant cette impression d’étouffer, de manquer d'oxygène. La gorge se serre et Ezra, ton regard ne quitte pas le sol, il ne quitte pas le point tu fixais depuis tout à l'heure alors que le Gryffondor quittait sa place. Tu entendais ses pas qui sonnaient comme la fin des temps,, qui sonnaient comme ta propre fin. Tu te disais qu'il allait probablement t'en mettre une au vu de la rage que tu avais entendue au fond de sa gorge. Tu n'avais même pas besoin de le regarder pour comprendre son regard, tu ne connaissais que trop bien l'état dans le quel il était et la seule chose qui te terrifiait à cette idée c'était que pour une fois tu n'étais pas celui qui l'arborait mais c'était lui. Peut-être était-ce la première fois que tu le voyais ainsi. Peut-être était-ce la première fois que tu entendais sa voix trembler autant, que tu sentais ses mains se serrer sur le col de ta tenue alors que tu eu un petit geste de recul comme si tu le craignais. Mais c'était devenu instinctif, même si c'était lui, même si tu savais qu'il ne te ferait rien qui puisse te blesser d'avantage, tu avais tout simplement eu peur de lui pendant quelques secondes. Et le fait d'affronter son regard n'arrangeait rien car tu savais qu'il allait la voir cette once de crainte que tu avais dans le regard. Parce qu'il y n'y avait rien d'autre à y voir.  

Sa voix tremble.
Et une boule vient se nicher dans ta gorge.
Elle tremble encore, elle déraille et il baisse la tête.
Et ta respiration se fait douloureuse, avaler ta salive revenait à avaler milles et unes aiguilles alors que ton regard était figé sur la tignasse de ton ami qui avait étouffé un sanglot.

Et tu réalises encore une fois ce que tu aurais du réaliser bien plus tôt, tu réalises trop tard ce qui était une évidence pour tout le monde sauf toi. Que tu n'es plus seul, qu'il y a des personnes qui tiennent à toi suffisamment pour s'inquiéter, suffisamment pour t'interdire de cesser de respirer. « Je- » Ta voix à du mal à sortir, tu renifles, tentant vainement de ravaler un sanglot. « Je voulais impliquer personne, ça te concernait pas. » Ta voix est déformée, cassée par les sanglots et par la douleur qui était encore présente, qui s'en allait et revenait.

Second reniflement, sanglot moins étouffé, tu viens essuyer tes yeux avec le dos de ta main, chassant l'humidité qui était étrangement abondante. Profonde inspiration, tu essayes de calmer ta voix, de calmer ton coeur alors que tes yeux finissent par se tourner vers la fenêtre. Doigts serrés contre tes cuisses sans te rendre compte de la force que tu exerçais, tu baisses finalement la tête pour avouer honteusement. « Mais au final j'ai fais tout le contraire. Il veut pas s'arrêter là. Toi. Dove. Il me l'a dit avant de- » Tu t'arrêtes en pleine phrase, ne voulant pas répéter une énième fois la suite, ne voulant pas une énième fois te laisser revoir les images alors que ton corps s'était remis à trembler un peu rien qu'à y penser.  
 
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Re: chêne et roseau — ezra Dim 18 Aoû - 22:04

Il est frêle le roseau,
la tête à moitié dans l’eau.
Et le chêne droit debout,
semble être au dessus
de tout

Ton corps s'agite, secoué par les sanglots que tu essayes désespérément de garder silencieux. Y'a ta respiration qui se fait bruyante, sifflée entre les interstices de tes mains plaquées contre ton visage, de tes doigts appuyés presque douloureusement sur tes yeux pour empêcher les larmes de couler. Il va bien, il va bien, il va bien. Mensonge, mensonge, mensonge. Et dans la litanie cacophonique qui résonne dans ton esprit, tu ne captes que difficilement ses mots. Ils suffisent à faire craquer le peu de contrôle qui te restait.

Tes paumes retombent, tu lèves la tête et fixe Ezra avec incrédulité, les yeux rouges, humides et brillants. Vous êtes un tableau assez pathétique à observer ; l'éternel optimiste paré de rouge et d'or et l'immuable serpent vêtu de vert et d'argent, réduits à deux loques larmoyantes.  T'es un désastre, à renifler pitoyablement alors qu'il y a toujours des larmes qui perlent sur tes cils et d'autres qui roulent sur tes joues abîmées, mais y'a encore un brasier qui n'est pas prêt d'être étouffé ; tu brûlerais la terre entière s'il te le demandait. Et pas que, surtout pas à la mention de ta soeur.

«Bergling veut-» que tu croasses difficilement, ta voix enrouée par une fureur renouvelée. Tes mains se serrent, jointures blanchissant à vue d'oeil. Tu ne tressailles plus seulement parce que t'es en train de pleurer, mais parce que tu es à deux doigts de partir commettre un carnage. Cette pathétique excuse d'être humain avait réussi à s'en prendre à ton meilleur ami et comptait désormais atteindre Dove ? Comme s'il allait en avoir la chance.

Tu t'avances un peu, agrippes les doigts d'Ezra pour les séparer, l'empêcher de se faire du mal. Quand c'est fait, tu glisses un peu maladroitement tes bras autour de ses épaules, ne le serrant que légèrement contre toi — tu ne connais pas l'étendue de ses blessures. «Il va payer pour tout ça.» C'est craché, sifflé d'entre tes lèvres pressées l'une contre l'autre ; promesse que tu comptais bien tenir, peu importe le temps que ça prendrait.



Ezra A. Dowlin
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Re: chêne et roseau — ezra Mar 3 Sep - 15:13

je suis désolé, je suis désolé, je suis désolé tu te le répétais sans cesse depuis que tu avais entendu sa voix vriller. c'était de ta faute, tu le savais, c'était à cause de ton impulsivité, de ta connerie, de ton manque de réflexion. tu le savais. c'était toi qui les avait mis en danger, tu le savais. ses doigts contre les tiens te crispent un peu plus sur le coup, pendant quelques instants tu veux reculer, tu veux t'échapper et finalement ses bras autour de toi viennent serrer ton coeur encore plus. tu frôles l'arrêt cardiaque, un sanglot gonflant dans le creux de ta gorge et qui finit par exploser bruyamment sans que tu ne puisses le contrôler, le retenir.

et lorsque finalement tu calmes tes sanglots, tu prends une profonde inspiration tentant de poser ta voix, tentant de calmer ton coeur qui n'avait cessé de s'agiter dans tous les sens depuis que tu t'étais réveillé. « non. » un premier dis à voix basse, un autre sanglot effacé avant de finalement reprendre une seconde fois. « non. » tes mains encore toute tremblantes venaient frotter tes yeux, chassant l'humidité qui s'y était installée. « ne prends pas de risques stupides. » ne fais pas comme moi manques-tu de souffler. autre inspiration, tu poses finalement ton regard sur lui, les yeux gonflés, les yeux rougis, les traits terriblement creusés par la fatigue et par ce sentiment d'impuissance. « je veux pas venir te voir ici ou...pire.» les mots semblent être arrachés, comme si tu avais eu peur de les dire, comme si les prononcer allait pousser les choses à se réaliser ainsi. « c'est un lâche, il la jouera pas à la loyale.» tu en avais suffisamment fais les frais de cette déloyauté, de sa fourberie. ton corps entier s'en souviens, ton esprit aussi et la magie était définitivement devenue amère à tes yeux.

« s'il te plait, hennessy. » tu le suppliais presque. tu le suppliais presque de ne rien tenter, l'envie de le faire promettre te brûlant les lèvres mais dans un élan d'égoïsme tu l'avais étouffée. parce qu'en un sens, tu espérais qu'il fasse quelque chose, qu'il lui fasse payer, qu'il l'empêche de faire quoi que ce soit d'autre.
 
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