Je te tiens.
Il franchit le seuil de la 'salle au piano' (on pouvait en trouver une bonne dizaine comme ça, dans les bons jours. Seulement deux d'autres fois. Et jusqu'à cinq lorsqu'il pleuvait. Mais il soupçonnait la salle sur demande et les facéties du vieux château d'y être pour quelque chose), lançant en même temps :
Atlas, il faut que je te parl...
Merde. C'était pas Atlas. En fait, il aurait été plutôt difficile de les confondre. L'occupant actuel des lieux, qui tirait une somptueuse mélodie de l'instrument au centre de la pièce ne pouvait pas moins ressembler à son ami. Avec sa chevelure d'un rouge plutôt voyant et son éternelle écharpe, il le reconnut immédiatement.
Edelstein. Toutes mes excuses.
Il y avait erreur sur la personne, mais Adrian ne bougea pas d'un iota. Il resta à attendre que l'autre termine son morceau ou décide de l'interrompre. S'adossant au chambranle pour plus de confort, il passa instinctivement en revue ce qu'il savait à son sujet.
C'était un amateur d'art issu d'une famille autrichienne qui était branchée musique et plutôt célèbre pour cela également. C'était le même nom de famille que Johnas Edelstein, dont il se souvenait comme le créateur des premières versions du Pineapple. Merci l'Histoire de la magie.
Il ne sortait jamais sans cette sempiternelle écharpe, jouait aux échecs et faisait partie du club et son uniforme le présentait comme un membre de la maison des curieux, des studieux et des fêlés.
Il ne savait pas grand-chose, en somme...