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[T] Le fantôme de minuit | Amelia

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L. Bartolomeo Albertini
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L. Bartolomeo Albertini
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[T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 16 Sep - 13:08



Les escaliers comme souvent avaient été fastidieux à monter, mais c'est parce qu'il savait que la vue qui s'offrirait à lui en vaudrait largement la peine, qu'il avait recommencé aujourd'hui à escalader ce qui s'apparentait, pour lui, à l'Everest. Braver les interdits il ne le faisait pas souvent, une fois de temps en temps, lorsque l'envie d'être seul en haut du monde lui vrillait l'estomac sans qu'il ne puisse y résister. Il avait passé la petite sale rapidement, poussant d'un geste presque pressé la porte qui donnait sur ces étoiles qu'il adorait observer. Une fois de plus elles étaient magnifiques, alors il a le sourire qui s'étire un peu et des paillettes dans les yeux. Quelques pas pour approcher le vide, un bras qui s'accoude tandis que l'autre suit son regard vers le ciel et il s'étire, il s'étire si fort la main ouverte pour tenter de l'attraper, lui et les astres brillants qui l'animaient. Nuit silencieuse qui l'apaisait, un rire lâché aussi léger que la brise qui s'engouffrait sous sa cape le faisant frissonner et il relâche la pression en soupirant. Ses doigts bien incapables de toucher les cieux se reposent doucement sur la rambarde à l'instant où les iris se perdent quelque part au loin, là où personne ne saurait les retrouver. Puis c'est la voix qui s'élève après l'inspiration, la voix qui se veut douce et qui résonne dans la nuit.

We are heroes, Heroes in the darkest times,
When there is no light.
We are heroes, Heroes in the darkest times,
but we'll rise above.
We are heroes...


Une voix pour s'évader, une voix pour espérer.
Pour évacuer et se recentrer.



HRP // La chanson love


Dernière édition par Bartolomeo L. Albertini le Sam 13 Oct - 19:41, édité 2 fois
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 16 Sep - 15:17

Dans le monde magique, l'univers de chaque entité se limitait à une baguette en bois. Les performances en accord avec la composition, la résonance de toute une âme. La magie se suffisait à elle-même, et elle éclatait de temps à autres, dans une explosion de merveilles, voilant le monde d'un ciel étoilé. La magie était fascinante ; elle guidait le destin de ma famille depuis des générations et les traditions se transmettaient dans une éducation si profondément enfouie que je ne cherchais pas à les remettre en question.
Nous, les Greengrass, nous étions ainsi ; et c'est cette histoire qui formait le mythe d'un nom résonnant de popularité.
Je portais le futur de ma famille sur mes épaules en m'efforçant d'en appeler à la liberté ; je portais l'image de notre nom, tout en ignorant les conséquences de ma propre personnalité.

Y avait-il une chose à même de stopper ces désirs dont l'étendue ne cessait de grandir ? Pouvais-je trouver une compensation quelque part, la réponse au fond des yeux d'un univers aveugle ?
L'isolation n'était pas la réponse à tous les maux, mais elle permettait d'en comprendre certains. De temps à autres, le passé me rattrapait. De temps à autres, le futur et le passé se liaient dans une immonde concordance, m'oppressant, coupant court à cette infinie liberté.

Dans cette dense liberté, rien ne pouvait m'atteindre ; si je me détournais de tout, le monde m'appartiendrait, mais la malédiction me rattrapait, mon sang en appelait à cette nature profonde, au doute permanent qui m'empêchait de basculer dans un Mal si lointain que je n'étais pas certain de pouvoir m'y retrouver.
Le toit était parfait pour ça, et la proximité des étoiles donnait une impression d'échappatoire, comme l'absence de la si longue distance qui nous séparait de la voûte étoilée.

D'ordinaire, il n'y avait personne, et les échos lointains d'une voix sincère adoucirent mon pas jusqu'à le fondre dans un silence de respect. Quelqu'un était là, quelqu'un chantait ; et sa silhouette m'apparut clairement, assombri par la teinte marine du ciel, brillant sous l'éclat discret des étoiles.
Quelqu'un était là, et je laissais sa voix parcourir les formes d'une chanson si bien maîtrisée, de m'efforcer de comprendre le fondement de son âme au travers de sa voix, des vibrations de sa gorge, des émotions qui se déversaient. Mes mains s'agitaient sous l'attrait d'une musique si proche, sous l'impulsion d'une passion incontrôlée, comme l'écho de nos cœurs - et pourtant, tout semblait si dérisoire devant cet ennui grandissant ; les regrets d'une solitude tant recherchée.

« Les humains disent souvent que la souffrance accentuent leur créativité. Si cette rumeur est fondée, tu serais à l'agonie. »

Une voix adoucie par l'heure tardive, le décor assombri ; mon regard vint trouver le sien à mesure que mes pas me rapprochaient de lui. Mes pupilles émeraudes trouvèrent le creux de ses iris marrons, comme pour en extirper l'instinctive réponse à ma question. Quel dommage que cet univers doive se contenter des mots ; le cœur était muet, tandis qu'il détenait les plus profondes réponses aux questions de toute une éternité.

« Tu as quelque chose de différent. »

Le croisement des instincts, face à son sourire froid.
Comme une réalisation silencieuse.
Le corps monstrueux d'un hybride au cœur d'or,
Le visage angélique d'un démon personnifié.
L. Bartolomeo Albertini
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 16 Sep - 16:17



Il y a ce sursaut un peu fébrile, presque invisible mais pourtant bien présent, qui le prend lorsqu'il comprend au son de cette voix qu'il n'est pas vraiment seul sur ce toit. Une esquisse agréable, quoiqu'un peu gênée, étire ses lèvres tandis qu'il se retourne vers la source de ces mots qui s'approche. Les regards qui s'accrochent, la terre et l'émeraude qui se croisent avant qu'il ne s'y perde un court instant. Ils étaient si beaux à la lueur du soir après tout.

Je ne crois pas l'être, à moins qu'on me l'ait caché. Ce serait quand même vraiment dommage, finit-il avant de laisser s'échapper un petit rire pour ensuite se retourner.

Il n'avait rien dit, cependant quelques fois ces mots lui semblaient bien vrais, sans qu'il n'en comprenne les raisons. Rien de plus que d'étranges sensations, comme des ombres dans le cerveau, quelques choses vraiment flippantes qu'il préférait ne pas dévoiler. C'est parce qu'il se sent divaguer un peu trop qu'il pose à nouveau son regard sur la silhouette, prend le temps cette fois de découvrir peu à peu les traits sous la lumière des étoiles. Rien de super facile en soit, mais du peu qu'il voyait, elle semblait vraiment mignonne pour une inconnue.

Le regard qui s'ouvre un peu plus à la suite de ses mots, il ne la connaissait pas et pourtant elle le surprenait déjà. Tu as quelque chose de différent. Vraiment ?

Parce que je chante bien ?

Il avait envie de rire ce soir alors il ne se prive pas, Bartolomeo est enchanté et amusé, c'est pour ça qu'il se laisse choir tranquillement sur le sol pour l'inviter à en faire de même. C'est qu'il n'avait jamais été du genre méfiant, et il ne voulait pas commencer maintenant.

T'as l'air de l'être pas mal dans ton genre aussi, tu sais. Mais la différence c'est pas quelque chose de mauvais, on est tous atypique après tout. Non ? Enfin bref.

Y a des sujets dont il pourrait parler des heures, des sujets qu'il valait mieux ne pas lancer si l'on était pressés, ou à minuit passé. C'est parce qu'il se rend compte qu'il est déjà beaucoup trop loin qu'il se décide à freiner pour repartir en arrière. Elle est ici avec lui ce soir, alors il ne voudrait pas la perdre en chemin.

J'pensais pas tomber sur quelqu'un à cette heure, tu viens souvent ici ?


Dernière édition par Bartolomeo L. Albertini le Mar 18 Sep - 18:40, édité 1 fois
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 16 Sep - 18:28

La première impression, comme la caresse de la buée qui obstrue toute une vue portée vers l'âme. Les premiers mots, comme la tentation d'un mensonge et la surprenante proximité des cœurs. Les premiers regards, comme un aveu forcé, l'expression de l'intérieur et des sentiments jamais articulés. Pour lui, mes mots étaient une blague sans sourire, un divertissement sans arrière-pensée ; la maladresse humaine d'un premier pas sans réelle animosité.
Pour lui, nous étions deux entités en écho, deux personnes en collision ; deux amoureux de la musique qui y cherchaient la plus profonde solution. À l'entente du rire, au croisement de son regard léger, à la vibration interminable de sa voix dans le silence nocturne.

Parce que je chante bien - et le gloussement cristallin semble amener l'innocence, quand seule l'envie de détruire s'amasse. Et mon regard brille de la curiosité malsaine de celle qui cherche à emprisonner l'âme, quand la sienne s'emballe, laissant jongler le plaisir d'un partage dans l'instant d'une incompréhension salvatrice pour lui.
Parce que tu chantes bien, parce que tu hurles au désespoir ; parce que tu te complais au monde, parce que tu libères ta voix dans la solitude du toit voilé par les étoiles. Parce que j'ai surpris l'intimité d'une âme hachée par le destin, parce que les sourires ne cachent jamais vraiment ce qui définit toute l'existence d'une personne déjà brisée.

« Je viens de temps en temps. J'étais en colère parce que je voulais être seule, mais je suis heureuse de croiser quelqu'un comme toi. Je suis Amelia Greengrass. Et toi, joli monsieur, quel est ton secret ? »

J'étais en colère, parce que la beauté d'une rencontre ne valait pas la solitude que je recherchais. J'étais en colère, mais il brille de cette beauté sauvage, unique, d'un désespoir que je peine à déchiffrer.
Ma main se desserre autour de ma baguette, laissant les étincelles à sa proximité s'éteindre, et je la range dans ma poche. La rage est passée, cédant place à l'infantile envie de comprendre et je m'avance, me penchant vers lui pour observer la proximité de son visage que je ne peux entièrement déceler dans la nuit.

« Parce que tu chantes d'une façon particulière. Les mots ne veulent rien dire, pour comprendre les gens il faut regarder leurs yeux ou écouter le ton de leur voix. Tu as quelque chose au fond de toi qui te rend si spécial. Tu permets que je te fasse pleurer, juste une fois ? »

Quelques pas en avant, les mains nouées dans le dos ;
Les yeux dans une proximité effrayante, les pensées emmêlées ;
Le partage ultime de toute forme d'existence.

« Promis, ce sera très douloureux ! »
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 16 Sep - 19:35



J'étais en colère mais maintenant je suis heureuse, ça avait le mérite d'être honnête et surprenant. Elle avait l'air amusante Amelia, et en plus elle avait un joli prénom. Mais tout était beaucoup trop rose et il n'avait pas fait attention.

Elle s'était présentée et ne lui en avait pas laissé le temps, ces bases là lui semblaient si accessoires qu'il n'avait rien trouvé à y redire, et présentement, il se contentait de l'observer, le coeur oscillant entre surprise, intrigue et amusement. Lui qui adorait parler et plaisanter, il aurait réellement apprécié pouvoir se présenter, néanmoins oser lui proposer de l'appeler Libertà, son véritable prénom. Il aimait qu'on le nomme ainsi, cependant tout restait bien trop étrange à chaque prononciation. C'était comme s'il finissait happé par de drôles d'ombres dans les tréfonds de son esprit, rien d'hyper rassurant ; et l'idée seule d'y retourner encore lui arracha un frisson. Libertà pourtant c'était si beau comme prénom, et tellement significatif aussi. Comme une raison de vivre, un credo implanté à la naissance pour un avenir tout tracé. Par chance, il ne croyait pas à ces choses là. Le destin avait bon dos, sérieusement.

Ils étaient là tous les deux, lui un peu idiot à l'écouter et elle penchée à continuer de parler. Elle avait l'air si sérieuse, c'est pourquoi il ne put empêcher sa surprise.

Quoi ?

Et il se demande s'il a bien compris.

Mais pourquoi me faire pleurer, t'es pas bien ?

L'innocence de la question en aurait fait rire plus d'un, mais c'était l'une de ses manières à lui de masquer la crainte en essayant de comprendre si tout était bien sérieux ou s'il s'agissait d'une vaste blague. C'est pourquoi il ne bouge pas, c'est pourquoi il attend, l'observe du mieux qu'il peut malgré la nuit trop peu éclairée qui les entoure.

Je refuse, j'espère que tu ne t'attendais pas à un oui.

Parce qu'il ne voulait pas revivre ça.
Ses cauchemars et ses pleurs incessants.
Jamais.


Dernière édition par Bartolomeo L. Albertini le Mar 18 Sep - 18:40, édité 1 fois
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Lun 17 Sep - 0:29

Une incompréhension totale, deux esprits déréglés, la rencontre d'une opposition si claire qu'il semblait impossible d'y produire le moindre dialogue censé. Les regards croisés au fond desquels se chuchotaient des vérités, la peur tracée dans ses iris surpris de mes entreprises - le point de rupture était atteint, dévoilant le point faiblesse de l'âme humaine et de toute sa bonté.
Ses iris, son accueil, le tranchant de sa voix. Le cycle de la vie se dessinait au travers de ses émotions changeantes, de cette entité si prévisible qu'elle ne pouvait qu'être humaine.

Le garçon était humain, bien plus que moi, bien plus que la majorité d'un monde tordu où sa spontanéité était parvenue à me surprendre. Il brillait d'un naturel sans égal, d'une force silencieuse, de ceux qui ne savent se battre que pour les autres.
Il était aussi doux qu'une brise d'été, aussi clair qu'une eau de montagne, et sur son corps se sentait le délicieux parfum d'un cœur ouvert aux sourires, sans arrière-pensée. Les mots étaient inutiles devant lui, parce qu'il n'était pas comme moi. Les mots n'avaient pas de sens, et nos natures étaient si opposées que la plus douce torture semblait trop sanglante pour des yeux si purs.

Mon regard s'adoucit, les yeux plissés dans une observation terrifiante et maternelle, et il demeurait immobile, incompréhensif, bercé par l'agonie d'un passé inconnu mais dont l'influence semblait évidente.

Nous étions opposés, et mon instinct destructeur semblait trop affuté pour une âme aussi vierge des plus profonds maux du monde. Le fruit n'était pas mûr, et le goût du sang se laissa submerger devant la douceur d'une peau de nouveau-né.
Mes bras s'enroulèrent autour de son cou, ma tête passa par-dessus son épaule tandis que d'un geste régulier, je berçais son corps immobile. « Shhh. Je rigolais. Ne t'en fais pas. » Le gloussement silencieux du démon au sang glacial, le ronronnement d'un prédateur qui jouait avec une proie déjà condamnée. J'aimais à croire que notre relation s'élevait au-delà de ce rapport, que je pouvais le laisser repartir en liberté sans le traumatisme d'une peur ravivée.

Quelque chose était différent chez lui, je le savais. Il avait une chose en plus, une chose plus réelle, tracée par la peinture du destin.

« Tu ne m'as pas dit ton nom. »

Mon visage s'écartait légèrement pour pouvoir trouver ses yeux tandis que les miens se plissaient en une expression amusée. La proximité physique, à la base d'une influence construite sur l'instinct de danger. Pourtant, il avait beau sembler fragile, je ressentais la force discrète d'une âme altruiste, bienveillante, que cette humanité méprisante que je ne pouvais accepter.

« J'aimerais t'entendre chanter, une fois encore. »
L. Bartolomeo Albertini
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Mar 18 Sep - 19:16



Elle rigolait. Et pourtant elle avait eu l'air si sérieuse que rien ne saurait lui enlever cette idée de la tête. Amelia était si belle, mais néanmoins si étrange. Elle avait dans le geste et dans les mots ces sensations dangereuses qui mettaient tous ses sens en alerte. Pourtant il ne voulait pas croire qu'après à peine quelques minutes elle tenterait quoique ce soit. Il ne pouvait pas. Car dans cette étreinte qu'elle lui offrait, il ne pouvait y voir qu'un élan de gentillesse pas vrai ? Malgré la surprise et le doute, malgré la gêne qui le prit et ce rire à peine maladroit qu'il lâche. Il n'était pas du tout à l'aise, cependant il ne voulait pas déjà la catégoriser.

Il n'était pas comme ça.

Mais il n'est toujours pas à l'aise non plus. Elle ne s'éloigne pas, lui non plus et c'est une grimace bien embêtée qui déforme légèrement à sa simple constatation. Il ne s'était pas présenté, cet idiot manquait à tous ses devoirs décidément. Un soupir qu'il retient avant de lui répondre calmement, détournant son visage à l'opposé de la belle.

Bartolomeo, qu'il marmonne sans oser en dire plus. D-dis... Tu veux pas t'écarter ?

Sérieusement, il se sentait étouffer. C'était comme dans les films, de ceux qu'il avait déjà vu puis revu au moins un million de fois. Il y avait la fille et le garçon, dans une position à peu près similaire à la leur, et en général ils se plaignaient tous avoir chaud tellement c'était gênant. Il avait chaud, Bartolomeo, mais ça restait encore différent. Et puis il avait mal aux mains aussi, à force de s'en servir pour se retenir de tomber en arrière. Au bout d'un moment elle semble l'écouter et il se sent soulagé lorsqu'elle amorce le mouvement, retient encore un soupir qu'il n'aura jamais l'occasion de laisser s'envoler. Elle se stoppe devant ses yeux, à quelques centimètres à peine de son visage toujours plus étonné. Une chanson, elle voulait vraiment une chanson ? Là tout de suite, dans leur position ? Il n'en était pas question, ça ne marcherait pas.

À nouveau le visage qui se détourne, il est incapable d'y arriver.

Éloigne toi un peu, et je te chante quelque chose si tu veux...

Puis il semble réaliser, il sent la curiosité le tirailler alors c'est un peu précipitamment qu'il revient l'observer. Il se savait bien chanter, se savait apprécié pour ses chansons, mais il y avait quelque chose qu'il ne semblait pas comprendre sans pouvoir mettre le mot dessus.

Mais pourquoi d'ailleurs ? Enfin bref, peu importe. Ça va juste être un peu compliqué,... comme ça.

Erm.
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Mar 18 Sep - 22:31

L'univers est gigantesque, merveilleux et irremplaçable. L'univers est une énigme, un terrain géant qui n'a cesse de rétrécir. L'univers est enivrant, unique et sans fin ; l'univers se dessine par cet instant aux frontières tracées par les limites imposées. L'univers se termine aux abords du toit, disparait derrière cette porte fermée ; l'univers se limite à nous, aux regards partagés, à une demande éphémère que mes désirs ne tarderont pas à dissiper.
L'univers se limite à mes désirs égoïstes, à ce qui marque le terme de nos paroles, à mon désir de t'entendre chanter, de renfermer un peu plus ma main sur tes souffrances avouées dans un plaisir solitaire.

Mais pourquoi, Bartolomeo ? Au nom de quoi ? Selon les règles de quel univers, sous l'impulsion de quel désir exprimé ? Mais pourquoi vouloir, pourquoi espérer ; pourquoi répondre au désir d'un inconnu assoiffé d'un plaisir incompris ? Tu as toutes les raisons de refuser, tous les arguments du monde contre cette demande inattendue.
Tu es la logique que mon cœur a depuis longtemps déserté, l'humanité en laquelle j'ai cessé d'espérer. Tu es le début du chemin que j'ai perdu de vue, la pureté en laquelle je n'ai jamais voulu croire.

Mon étreinte se libère, l'espace se dessine comme un interminable trou noir. La distance se créé, notre lien semble disparaître dans le silence d'une distance imposée ; et tout meurt, en un instant, tout meurt dans l'immensité de notre intimité.
Tu es le début, et je suis la fin ; tu es au départ de l'humanité, dans sa simplicité la plus innocente et j'en exprime le terme.

Je suis le point final, l'apocalypse vivant, le désir de détruire ce monde pour mieux en voir les dessous. Je suis la mort, celle qui dessine les craintes des plus simplistes ; je suis le cauchemar qui empêche la paix d'exister, l'inconfort, les malaises, l'impatience, les désirs que chacun cherche à oublier. Je suis la précipitation et la colère, je suis le Mal exprimé dans une vengeance que nul n'accepte d'avouer.

« Il n'y a pas de raison : c'est un coup de foudre, Bartolomeo. Je suis intelligente au point de tout analyser, gourmande au point de tout désirer, libre au point d'essayer durant l'éternité. »

Je trace quelques pas en arrière pour lui offrir cette liberté physique qu'il m'a demandé, pour lui laisser dessiner la bulle d'une solitude tant rêvée. Je me laisse disparaître dans les ombres, un sourire tracé sur les lèvres fines dont l'impulsion reste un mystère ; je me laisse absorber par les décors d'un univers de noir et de blanc qui ne saurait jamais égaler ma lumière.

« Tu as la pureté d'un humain du premier jour. Tu n'envisages pas le mensonge, le faux-semblant, tu te contentes d'exister. Tu es la réponse au "pourquoi" que je ne saurai jamais comprendre. »
L. Bartolomeo Albertini
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Mar 18 Sep - 23:17



Un coup de foudre, rien que ça ? Il n'était pas certain de bien comprendre le sens de ces paroles, parce que lorsqu'il l'écoutait, il n'avait pas cette impression que ses mots veuillent dire ce que lui parvenait à comprendre. Il était tard et Amelia partait beaucoup trop loin pour lui, et bien qu'il puisse saisir un minimum les dires de la jeune fille, il n'était pas sûr de vouloir continuer plus loin. C'est que les discussions philosophiques, lorsqu'elles ne tournaient pas autour du rêve, de l'espoir et de la musique, c'était un peu compliqué. Malgré son caractère il parvenait difficilement à comprendre ce genre de pensées aussi simples que profonde, et à une heure aussi tardive ça n'était même plus la peine. Alors de tout ça, il ne nota, avec un soulagement évident, que son éloignement bienvenu. Enfin il pouvait respirer et il se sentait beaucoup mieux désormais. Moins mal à l'aise, plus apte à l'écouter et à discuter. Enfin presque.

Là, à vrai dire c'est moi qui ne comprend plus rien, haha, un rire moqueur pour lui-même qu'il lâche après des paroles on ne peut plus sincères avant de continuer simplement. Tu sais, je suis capable de mentir Amelia. C'est juste que je n'aime pas ça alors j'évite. Ça fait souvent très mal le mensonge, mais c'est pas le sujet.

Lentement il se redresse, prend le temps d'admirer la nuit et les étoiles pour ensuite retourner se placer au bord du vide, contre la rambarde à laquelle il s'accoude pour fixer l'horizon. Il faisait si noir qu'il ne voyait rien, mais ça n'avait aucune importance. Ça avait toujours eu le don de l'apaiser, ça, et puis la brise fraîche d'un mois de septembre parfait.

Tu voulais une chanson, non ?

La demande est douce, presque un peu trop, parce qu'il est partit loin et que dans ces instants-là il ne saurait penser à autre chose qu'à la beauté de la vie, à tout ce qui le rend heureux. C'est cette joie qu'il désirait partager, et pourtant, la plupart du temps, c'est de la douleur et de la nostalgie qui transparaissait. Incompréhensible pour l'être ignorant qu'il était. Rien d'insurmontable puisqu'il le désirait.

I'm always wondering
If it's ever gonna end
I can feel it in my bones
I can feel it in my bones
Standing in the dust
Of what's left of us
I can see you in my soul
I can see you in my soul...




HRP // Comme c'est un peu un soumis et que du coup il chante : la chanson
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Mer 19 Sep - 0:55

Tout ne semble tenir qu'à une demande, un fil invisible, qu'à l'accord silencieux de nos volontés rencontrées. Tout ne semble provenir que de ce moment unique où ma conscience se déverse, où mon intérêt se transforme, où la réalité se déforme. Tout ne tient qu'à ça, au futur imminent, à ta voix chantée, à la compréhension de ton âme arrachée. Tu chantes, et le monde s'efface ; tu chantes, et le monde recommence une fois encore.
Tu n'es pas capable de mentir, pas capable de changer, pas capable de cacher cette nature fragile. Tu n'es pas capable de transformer la bienveillance d'un cœur, qu'importe le ton de ta voix.

Tes mots peuvent mentir, tes chansons en sont incapables ; et ta sincérité se cache dans cette mélodie passionnée, et pas tes phrases réfléchies. Ton âme s'exprime, étrangère au doute, étrangère à cette peur étrange, étrangère à ces instincts qui faussent la réalité de ce que tu es.
Et dans cet instant unique, une observation étrangère.
Et dans cet instant, la compréhension de toute une âme souillée.
Ton âme résonne dans ces paroles douces, dans cette réalité que ta voix performe ; et toute la création peut bien disparaître que rien ne saurait en remplacer la force. Le silence tient suite à cette créativité, exprime la mélancolie de mes désirs assouvis, la mort qui attend l'accomplissement d'une recherche si longtemps menée.

« Tu viens chanter ici pour dissimuler tes crocs. »

Il n'était pas parfait, au final. Il n'était pas l'expression de l'innocence mais cette d'une culpabilité rendue muette. Il était une âme assez brisée pour en perdre toute lueur, l'espoir perdue dans les brumes écarlates. J'en gardais le sourire amusé, l'expression indéchiffrable, ce jugement interminable. La nature n'était jamais que le calice abstrait d'une entité solitaire ; une partie d'une réponse qui s'étendait bien plus loin.

« Comment ? Depuis quand ? Est-ce que ton désir de sang égale celui que j'ai de te comprendre ? »

S'il suffisait d'une question, s'il suffisait de tes réponses.
S'il suffisait de quelques pas pour nous rapprocher. S'il suffisait de moi pour calmer tes maux, d'un peu de chants pour une éternité. S'il suffisait de toi pour comprendre l'univers, d'une histoire un peu tragique pour faire taire mes désirs d'un mal si longtemps encaissé.
S'il suffisait de nous deux, Bartolomeo.
S'il suffisait de nos voix pour pouvoir exister.
L. Bartolomeo Albertini
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 23 Sep - 12:55



Il s'était laissé surprendre le temps d'un instant, s'était laissé allé le temps d'une chanson, le regard perdu quelque part dans l'horizon il en avait presque oublié qu'il n'était pas seul ce soir. Pour une fois. C'est à sa voix qu'il doit ce retour un peu brutal, à cause de ces mots qu'il ne comprend que trop bien qu'il perd le fil de sa propre mélodie. Elle énonçait les faits comme s'ils étaient une vérité, elle semblait y croire si fort tandis que désormais il l'observait lui, avec ce regard plein d'incompréhension. Parce qu'il ne parvenait pas à saisir le pourquoi de ces mots. Pourquoi penser une telle chose ? C'était totalement faux, en plus.

C'est un sourire qui s'esquisse, les iris qui s'adoucissent lorsque la brise entre en contact avec la peau, se faufilant sous la cape et entre ses mèches brune pour lui attirer un frisson. Le vent chatouille et semble s'amuser à les taquiner, c'était probablement pour ça qu'il l'aimait un peu trop.

Ça n'est pas vrai, Amelia, avait-il prononcé calmement.
Je ne dissimule rien du tout.

Il avait simplement espéré que ces crocs ne se remarqueraient pas si vite, qu'à force de les ignorer tous finiraient par s'en accommoder. Il ne les cachait pas, il ne se reniait pas ; il tentait simplement d'en faire abstraction parfois, pour ne pas attirer l'attention. Quelque part ça revenait au même, tout n'était plus qu'une question de point de vue.

Je suis comme ça de naissance, ça fait bien longtemps que j'ai plus rien à cacher.

Et à nouveau il s'assoit, s'adosse aux pierres près de la porte après avoir étendu ses jambes pour porter à nouveau les yeux sur la belle.

Beaucoup auraient fuis à ta place, avoue-t-il dans un rire un peu moqueur, je ne renie pas ma condition, mais on a tous tendance à finir assez seuls au final. Les autres ont peur de ces crocs. Et de nos yeux aussi, quand on commence à avoir faim. T'as pas peur toi ? Enfin, c'est pas comme si j'avais la dalle actuellement donc t'as pas à t'en faire.
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Dim 23 Sep - 22:00

Les interminables questions, les éphémères émotions, l'adaptation du moment, l'improvisation d'un cerveau confronté au quotidien changeant. Le monde est cruel dans sa manière de fonctionner, le temps impitoyable dans sa perpétuelle avancée.
L'univers glisse entre les doigts de la patience des humains effrayés et les regrets s'installent après la peur de n'avoir pas osé s'avancer.

Je ne veux pas douter, Bartolomeo. Je ne veux pas hésiter, retenir le pas que je ne pourrai rattraper ; je ne veux pas ralentir l'allure de la course effrénée de mon unique existence. Je ne veux pas retenir l'envie d'explorer, le toucher des réponses, le goût de l'acquis, des enseignements mérités.
Le monde n'est pas assez clément pour me laisser le temps ; le monde n'est pas l'innocent déroulement d'un bonheur écrit pour chaque entité. L'existence est un mystère, et je me complais dans une compréhension des instants, dans des pensées hyperactives d'un raisonnement qui ne s'arrête pas de changer.

La vie est unique, éclatante, déterminée. La vie est la fin par sa propre évidence et la raison qui nous pousse à avancer. La vie est la jubilation d'un objectif atteint et le plaisir de cette longue agonie d'efforts.
Devrais-je fuir, écouter la peur ?
Devrais-je attendre l'union des pensées, ressentir la raison qui poussait à l'ennui d'une prudence assumée ?
Je ne pouvais accepter les limites de l'humanité, la simplicité d'un destin déjà tout écrit.
La malédiction s'engageait comme l'image d'une frustration évidente, comme une atteinte à ma liberté ; mais je continuais de vivre sur ce funambule d'un danger reflétant le bonheur de pouvoir respirer.

« Je n'ai pas peur de toi. Je n'ai pas peur d'être mordue ni de la mort, c'est même le contraire. C'est parce que les enfers me craignent que le destin s'efforce de me maintenir en vie. »

La divinité qui maintient l'équilibre, me maintenant loin du supplice d'un enfer que je ne pourrais qu'empirer. Un démon en un lieu de prédilection, les questionnements m'enfonçant dans la plus profonde méchanceté. Je ne connais ni le bien ni le mal, ni les bases de l'équilibre de ma propre personnalité.
Le monde est gris, et c'est l'absolue neutralité de l'univers qui me couvre de la liberté d'agir.
Je veux atteindre le final, l'omniscience, quelques mots d'une raison trop complexe pour nos étroits regards. Je m'assois à côté de lui, lui adresse un sourire amusé, faisant face aux échos de mon cœur régulier, indifférent, au dilemme de mes plaisirs indécis.

« Tu pourrais me mordre, si tu en avais envie. Je ne te laisserai qu'une chance. Tu ne trouveras jamais de sang aussi délicieux que le mien, si longue que puisse être ton éternité. »
L. Bartolomeo Albertini
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Lun 24 Sep - 15:01



Chaque seconde passant lui permettait de comprendre à quel point cette jeune fille pouvait être étrange, elle avait cette vision du monde et d'elle-même si spéciale qu'il n'était pas sûr de pouvoir y comprendre quoique ce soit. Pas sûr de le vouloir non plus, en vérité. Il n'arrivait pas à se faire une idée de ce qu'il pouvait bien ressentir à son égard ; ses émotions en l'espace d'à peine dix minutes avaient été bouleversées tellement de fois qu'il ne les comptait plus. Le mieux restait encore de se laisser surprendre, pas vrai ?

Je pourrais, mais j'en ai pas envie. Alors je vais laisser passer cette unique chance. Dommage, répondit-il en esquissant un sourire amusé.

C'est pour ça qu'il s'était levé, lui qui avait du mal à tenir en place et qui n'arrêtait pas de bouger. Le regard vers le ciel, une douce esquisse à la vue de toutes ces étoiles brillants dans les ténèbres, puis il s'était retourné, une fois encore, vers la belle assise désormais. La toisant d'un œil curieux, l'envie tout à fait réveillée de partir s'évader. Dis Amelia, est-ce que tu le suivrais s'il s'en allait ?

Ou est-ce que tu resterais seule ici, toi qui le voulait ?

C'est la question qu'il se pose, te pose soudain avec un sourire un peu malin. Tranquillement il passe la porte de la salle de classe pour se poser contre l'embrasure et tourner la tête vers toi.

Si tu préfères rester ici je comprendrai, mais c'est une chance unique de te balader avec moi tu sais ?

Il rigole de sa bêtise, bienheureux d'avoir pu placer un humour aussi foireux que celui-là. Puis sans attendre il traverse la pièce pour commencer à descendre les escaliers. Pas la peine de l'attendre, car il avait cru comprendre qu'Amelia ne vivait plus que de ses propres choix. Et il le verrait bien en bas ce choix qu'elle avait fait.
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Lun 24 Sep - 20:51

Le refus laisse la marque indélébile d'un futur que je ne connaitrai jamais, et je ressens la frustration de ces innombrables univers inconnus, de toutes les possibilités, de l'ignorance en perpétuelle évolution. L'omniscience me semble bien lointaine, mais la logique n'a pas plus sa place ici qu'un échec que j'ai depuis longtemps oublié.
Seule la victoire compte, seul le bout du tunnel ; seul l'accomplissement de mes plus vieilles prières. Je suis une conquérante ; et chaque jour sème les graines d'un nouveau mystère, d'une attention troublée par cette humanité insolente qui refuse de me lasser définitivement.

Il n'y a pas qu'eux, et ton hybridité rajoute un intérêt particulier à ta personne comme la cicatrice de naissance apposée à ton cœur qui ne bat qu'à moitié. Ta nature n'est qu'un instinct physique, Bartolomeo, et je ne vis pas de la crainte d'un désir incontrôlé, de quelques morsures impulsives, d'un peu de sang coulé.
Je n'ai pas peur d'affronter l'univers tout entier, quelques gorgées de ma senteur semble être un plaisir à vivre en comparaison avec l'enfer que j'ai choisi d'affronter. Le refus marque le point final d'une séparation, nos corps qui s'éloignent, la douceur envolée.

Le refus, à l'apogée de cette douceur dominante, au point de rupture d'une diplomatie hypocrite, le mal assumé prend doucement les allures d'une colère glacée.

« C'est l'histoire d'un charmant garçon et d'une petite fille dans une balade nocturne. La demoiselle était bien embêtée par sa normalité de corps, mais le garçon avait l'instinct meurtrier du prédateur humain. »

Un gloussement accompagne mon pas musical, et je le rattrape, les mains jointes dans le dos, le sourire aux lèvres. Il a tout entendu, mais je ne me cache pas pour conter la fable absurde du moment présent.
Le Mal s'assume, le Mal s'impose.
Ma colère est contenue depuis trop longtemps pour que je ne contienne mes mots, même au nom de la douce innocence que je voulais lui préserver.
Un regard en biais, l'émeraude vient fendre les sentiments dans tes yeux ; le regard mauvais, le sourire froid d'une entité réveillée. Ma main se plonge dans ma poche pour en sortir ma baguette que je fais tourner en chantonnant, les lèvres fermées, les pensées scellées dans la volonté de punir, la vengeance immature d'une enfant vexée.

« Regarde-moi faire. Je t'interdis de détourner les yeux jusqu'à ce que tu n'en sois plus capable. »

Et le bout de ma baguette s'appuie sur la peau de mon avant bras, et d'un geste sec, violent, le bois enfoncé, je trace le long de mon bras pour m'entailler la peau. Un jet de sang illumine le vert de la serre jusqu'où je l'ai suivi ; l'odeur écarlate s'impose comme le cœur de notre lien, comme la tentation macabre que sa fierté tente de réduire au silence.
Je veux te voir plonger, Bartolomeo. Je veux voir ton humanité disparaître, piétinée, oubliée ; je veux voir le monstre, les limites du bon sens, de ce mensonge que tu tentes de nous imposer.

« Je vais te faire oublier l'espoir. »
L. Bartolomeo Albertini
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia Lun 1 Oct - 12:24



Il avait écouté, un peu curieux, forcé d'entendre puisqu'elle ne s'était pas cachée pour raconter son histoire. Il l'avait écoutée, continuant de marcher tranquillement en direction des serres qu'il adorait contempler la nuit, sans lui donner de réponse, lui qui ne voyait absolument pas quoi ajouter. Son histoire était vraie, alors y avait-il seulement quelque chose à dire à ce propos ? Non, il n'y avait rien, peu importe ce qu'il en pensait il n'y avait rien.

La silhouette de l'homme s'avance tranquillement, le regard levé vers les plantes, voguant de l'une à l'autre avec un émerveillement certain ; les couleurs de la nuit couplées aux reflets de lune contre les vitres apportaient à ces lieux une magies et une sérénité qu'il ne saurait retrouver. Il y avait de la magie, ici, une beauté si pure et simple que l'on ne pouvait contempler ailleurs. Alors il continue encore, avance de quelques pas, les mains d'abord dans les poches, puis glissant ensuite sur quelques herbes, quelques fleurs, avec cette douceur qui n'était commune qu'à lui. Le sourire étirait ses lèvres lorsqu'il s'était retourné vers Amelia, car à elle qui l'avait suivi jusque là, il voulait lui montrer tout cela aussi.

Pourtant, son sang s'était figé, dès que ses iris s'étaient posées sur elle. Parce qu'il y avait quelque chose d'étrange dans l'aura qu'elle dégageait, quelque chose d'effrayant dans son regard, sur son sourire, qu'il n'avait su remarquer plus tôt. Elle ne voulait pas de cette beauté, Amelia. C'est pourquoi elle avait levé sa baguette, pourquoi elle lui avait ordonné de regarder. C'est pourquoi il n'avait su se détourner. Surpris, curieux, inquiet, apeuré. Incompréhensif.

Et puis le bois avait tranché la peau.

M-m-mais qu'est-ce que tu f- !

Le corps immobile n'avait pu réagir avant de voir le sang couler, à la première goutte déjà ensorcelé. La bouche entrouverte, il déglutit difficilement, ses pupilles passants de la terre au rubis étincelant tandis que d'instinct il se lécha les lèvres. Elle sentait si bon Amelia.

Dévore-la, Libertà...

Son sang devait être délicieux.

Elle ne demande que ça.

Mais il ne fallait pas.
Il ne pouvait pas.

Lentement il porte une main devant sa bouche, comme un rempart à cette envie si assassine de vouloir aller y goûter, et il se perdait, balbutiant quelques plaintes puis le souhait de la voir se couvrir, sans être capable pourtant d'en détacher les yeux. Il avait toujours eu du mal à se contrôler, il avait toujours sur que ça finirait par arriver, que quelqu'un en profiterait et qu'il ne pourrait résister. La blessure ne semblait pas profonde malgré la quantité de sang qui en sortait, rien d'inquiétant, et pourtant. Pourtant il ne cessait de s'en préoccuper, de ça, pour ne pas céder à la pression. Il distrayait l'envie pour ne pas aller la dévorer.

Pas tout de suite du moins.

Parce qu'il avait finit par s'avancer, par s'abaisser, le corps tremblant et l'hésitation à son maximum, il luttait encore lorsque ses paupières s'étaient fermées pour mieux humer encore la délicate odeur de ce qu'il désirait par instinct. Et il luttait encore lorsqu'il avait succombé et que sa langue s'était posée contre sa peau, si douce peau, pour en prélever le nectar qui y coulait.

Il est si bon..., avait-il soufflé lentement, la voix éraillée par la torture qu'il s'infligeait.

Dévore-la.
Abreuve-toi.
Détruis-la.
Dévore-la.

B O I S.

Avant d'y planter les crocs.


Dernière édition par Bartolomeo L. Albertini le Mer 10 Oct - 15:51, édité 1 fois
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Re: [T] Le fantôme de minuit | Amelia

[T] Le fantôme de minuit | Amelia
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