Ils étaient venus de Dublin jusqu’à Londres. Ils, c’est Salvador, sa petite sœur et leur mère. Leur père était occupé au travail et leurs autres sœurs étaient toutes soit au travail soit à l’université. Ils étaient quasiment jamais tous sortis ensemble, trop d’années de différence, trop peu de temps. Mais peu importe. C’est vachement loin des préoccupations de Sally.
C’est son premier contact avec le monde sorcier. La première fois qu’il allait voir des sorcières avec des chapeaux pointus qui volent sur des balais, la première fois qu’il va voir des gens avec des hiboux de compagnie, des gens qui bougent des baguettes pour lancer des sorts en disant des incantations ! C’est ça le monde magique, non ?
Peut-être pas.
Ouais non sûrement pas.
C’est quand même un peu trop cliché.
Sa mère lui dit d’arrêter de dire n’importe quoi alors qu’ils marchent dans les rues de Londres. Phrase qui veut dire "
Tais-toi Salvador je suis fatiguée et tu parles beaucoup trop franchement je t’ai entendu faire de la merde dans ta chambre jusqu’à 2h du matin comment ça se fait que t’es pas fatigué est-ce que tu draines mon énergie ?". A peu près.
Ils arrivent au chemin de traverse, que Sally aurait jamais trouvé tout seul. Et ils rentrent dans la rue. Et les yeux du garçon s’illuminent d’un coup.
Des hiboux.
Des chapeaux noirs pointus.
Des baguettes magiques.
Et ça c’est quoi ? C’est ?
Bah c’est un magasin de balais tiens !
Il regarde sa mère avec un grand sourire un peu trop fier de lui. Un sourire qui dit "HAH !", mais sa mère le regarde d’un air qui lui dit qu’elle a pas franchement la patience de subir une remarque de sa part. Pourquoi est-ce que c’était le quatrième gosse qui était sorti aussi actif et bavard ? Pourquoi ça pouvait pas être la première. Quand elle est née, leurs parents avaient encore toute la patience du monde. Pour Salvador ? Plus tellement. Mais bon il était quand même sympa ce gamin.
Leur premier arrêt est à la banque, où ils sont servis pas des gobelins. Des. Gobelins. Punaise ils auraient dû leur fournir un pamphlet pour les prévenir du choc culturel quand même !
Ils échangent de l’argent avant de sortir et regarder les boutiques.
A force qu’il court partout sans que sa mère et sa sœur arrivent à suivre ou à lui dire qu’ils devaient aller à certaines boutiques, bah il finit par être lâché seul dans la rue avec quelques pièces de monnaie totalement inconnues dans la poche, son casque sur les oreilles et l’instruction
"on t’enverra un message quand on aura fini et on se retrouve devant la banque" dans la tête.
Et Salvador pourrait pas être plus content.
Sa première destination c’est celle qui le rend le plus curieux : le magasin de balais. Articles de sports, apparemment.
Il court vers la boutique pour s’arrêter devant la vitrine et regarder les modèles d’exposition.
Des balais clairement designés spécifiquement pour le sport. Pas le genre de balais qui passerait inaperçu dans un placard, contrairement à ce que les sorcière utilisent dans Hocus Pocus. Punaise si seulement il pouvait en essayer un.