[Bal 2028] party hard ••• Béring

O n rigole bien aux dépends de nos amis blaireaux. Je sais, c’est mal, ce sont des victimes si faciles, presque consentantes ...mais ça a le mérite d’alléger l’atmosphère quand on parle de la misère sentimentale de deux serdaigles. J’ajoute alors, en pensant sérieusement mes mots :

Si jamais ….dans  ma vie...je sors avec un blaireau, t’as l’autorisation de me tabasser aussi.

Comme ça le pacte était scellé entre nous - avec un peu de chance on pourrait compter l’un sur l’autre pour éviter les pièges de la vie sentimentale. Béring et Bertram, B&B unis face à l’adversité. Damn, on devrait ouvrir un bed & breakfast. Si jamais la carrière au ministère ne fonctionne pas j’y penserai. Mon capitaine me raconte ses déboires avec le capitaine de l’équipe d’hippoball

Mouais bizarre tout ça. Je veux dire, il peut pas comprendre un “non merci” ?

Oui bon, c’était peut-être pas très réglo de l’allumer pour rien mais et alors? Un peu de classe, un peu de dignité. Il pouvait pas prendre sur lui Atherton ? Puis je fais des liens, bizarres, des liens à la con dans ma tête. Et alors je me mets à rire, stupidement, parce que les bulles du mousseux sont probablement remontées jusqu’au cerveau. Rire jusqu’à en avoir mal aux côtes tellement c’est absurde, mais  par Merlin, si c’était vrai ça serait tout autant à hurler de rire.

 Peut-être….pfffrt. Peut-être qu’il est amoureux de toi..

Pauvre chou. Prends un ticket et fais la queue à la section “ coeurs brisés”. Et le reste me laisse tout aussi hilare, j’arrive pas à m’en remettre. J’ai envie d’hocher vivement la tête et de lui dire “ oui, t’es vraiment un aimant à tocards” mais je rigole trop. Honnêtement je crois que j’ai jamais autant rigolé de ma vie. C’est nerveux je sais pas. On a mis des substance dans le champagne ? J’en ai les larmes les yeux mais après des longues minutes de rire, j’essuie mes larmes du bout des doigts avant de lancer d’une petite voix :

 Oui, promis.

Et ensuite :

 J’en achèterai deux et j’en offrirai un à Soleil.

Avant de réaliser :

 Par Merlin, non seulement on a tout perdu au quidditch, mais la vie sentimentale de toute l’équipe c’est de la merde….tu crois qu’on nous a maudit ?

Béring, il faut qu’il arrête parce que je n’en peux plus, j’ai super mal aux côtes à force de rigoler. Il est là, avec ses grands yeux de hibou qui vient de découvrir l’électricité, à rebondir sur toutes les demi-conneries que je peux dire. Ouais c’est vrai qu’on est beaux,  intelligents et talentueux. Alors pourquoi est-ce qu’on est encore célibataire ?! Qu’est-ce qu’il manque dans l’équation ? Ben les jaloux voilà.

Par Merlin….cette théorie tient vraiment la route ! On doit absolument en informer le monde magique !

Et je le vois déjà avec son visage en couverture en train de coller des affiches pour un récit de ses déboires amoureux et les choses à ne pas faire ( par exemple à tout prix éviter les poufsouffles). Je me sens dégonfler un peu comme un ballon, alors que les idées remontent à la surface. Je suis pas sûr d’avoir assez d’énergie pour aller placarder des affiches en fait. Je serre mon oreiller contre moi. C’est vrai qu’on a eu une année de merde et un peu d’optimisme ne pouvait pas me faire de mal. Je souris un peu

...Tu pourrais avoir ta propre rubrique dans le stupéshit ça serait pareil. Tu pourrais écrire sur les gens qui te courent après en changeant les noms histoire d’avertir les autres.

Il avait raison, il y avait trop de possibilités. L’idée de devoir allumer une cierge pour prier à je ne sais quelle divinité de nous rendre notre mojo provoque un éclat de rire qui s’essouffle ensuite.

 J’ai pas juste envie de quelqu’un avec qui baiser...

Evidemment que je veux une relation, une vraie. Je veux qu’on me regarde, je veux qu’on puisse m’aimer. Pour l’instant je pourrais être en manque de plaisirs charnels quand je n’en ai jamais eu. Ce qui me manque c’est l’affection quelqu’un avec qui...bref je pense que j’ai pas besoin d’expliquer la longue liste des activités que j’aimerai faire avec un éventuel petit-ami. Béring soulève néanmoins un point intéressant.

C’est parce qu’on est très fonctionnels tout seuls, on n’a pas vraiment besoin des autres. On se suffit à nous-même. Et puis ouais...notre intellect, ça intimide. Les gryffons sont trop cons, les pouffy sont trop ennuyeux, les serpys sont généralement des plaies...il reste quoi au final ?

Je pousse un râle d’agonie.

Peut-être que c’est mieux aux USA...

Travailler pour le stupéshit c’est hors de question pour Béring. Moi non plus je ne tiens pas particulièrement à ce torchon qui avait déjà sali mon nom par le passé.

Mais justement ! Avoir un pied dans le stupéshit, c’est pouvoir contrôler cette diarrhée qui s’en échappe ! Tu pourrais t’en servir pour régler des comptes !

Et botter des culs. Ca avait du sens, même si j’avoue que même moi j’hésiterai avant de me salir les mains dans ce genre de travail. Même si, les rumeurs du stupéshit naissaient souvent d’un fond de vérité désarticulé pour correspondre aux yeux curieux et concupiscent des lecteurs qui avaient la bave aux lèvres en voulant savoir qui se tapait qui. Mais soit. Je vais pas lui tordre le bras non plus. Passer une annonce dans le stupéshit? Utiliser Witcher ? Il est pas sérieux quand même, je ne cherche pas un plan cul - juste un petit ami. Et puis...il l’ignore mais évidemment que j’ai des vues sur quelqu’un. Qu’il me laisse soigner un peu mon coeur brisé.

...Je ne vois pas trop - mais non merci quand même.

Ouais je vais passer, hein.

 Je préfère être seul que mal accompagné

Une véritable pépite de sagesse. Les réflexions décousues de Béring me font éclater de rire, Rester sectaire ? C’était carrément incestueux. Et je me voyais mal jeter mon dévolu sur un serdaigle - encore moins quelqu’un qui avait vécu dans le même dortoir que moi pendant si longtemps. Genre Béring et moi par exemple, ça serait juste bizarre. Comme rouler des pelles à son cousin.

Ouais mais je peux pas sortir avec toi, Béring ça serait bizarre.

Et s’ensuivit tout un tas de circonvolutions de conversations qui se perdent dans des méandres étranges, d’éclats de rire avant qu’on retrouve chacun notre lit pour faire toute une série de rêve bizarres. C’était le bal, pour nous.