Tissu perlée enserrant les arabesques d’un chatoiement féerique, tissu rutilant s’amalgamant à l’éclat opalin de son épiderme ; une atmosphère éthérée drapait sa silhouette à la manière d’une étoffe précieuse, du ruissellement serein de ses torsades au miroitement insolent de ses opalescences ambrées. Mais malgré la proéminence de cette facade lustrée, minutieusement ciselée de ses doigts longilignes, le flamboiement impétueux de Summer pulsait toujours sous son poitrail, logé au creux de sa cage thoracique ; apparence fallacieuse peinant à éclipser le naturel sanguin, apparence fallacieuse gangrenée par la malice suintant de ses pores, et le fleuve d’injures s’égouttant de sa trachée. L’enfant solaire s’ornait d’allures aristocratiques, simplement pour mieux sidérer ses comparses ; lorsque les craquelures dans sa mascarade s’éventreraient suffisamment pour entrevoir sa véritable nature, leur minois effarés instilleront certainement une hilarité limpide. La nymphe insolente savourait d’avance ses gerbes de rire, frisson sillonnant ses épines dorsales.
Le fait qu’une gamine sculptée par les viscères de la Terre enracina sa carcasse au coeur d’un bal exsudait d’une ironie palpable ; tableau risible dépeignant la collision de mondes antithétiques. Traits légers se froissant perceptiblement à la vue de cette opulence impunément exhibée, encéphale spéculant l’envergure du monceau de billets employé à ces fins ridicules ; Summer ne concevait guère l’intérêt de tout ce faste, si ce n’était un étalage grotesque du pactole scolaire, et l’appétence irrépressible de pavaner ses plus belles étoffes et ses plus somptueuses pierreries le temps d’une soirée. Cette superficialité déterrait la nature vaine de l’homme du plus profond de ses entrailles, un trait tout aussi protubérant dans ces ruelles sordides où Summer cracha ses premières grossièretés ; finalement, la prétention de l’homme demeurait intact qu’importe le statut, et cette pensée funèbre engendra un soupir bruyant.
L’ondoiement d’une crinière corbeau assécha le fleuve de réflexions intenses, prunelles mordorées s’agrafant au faciès familier avec célérité ; ondine ténébreuse frayant son passage à travers les simples mortels, aura assassine semant terreur et ravissement dans son sillage. Et pourtant Summer la trouvait délicieuse, dans sa démarche imperturbable et terriblement élégante, tel l’astre lunaire régissant la pénombre constellée ; Selene portait son prénom mieux qu’aucune autre. Risette espiègle ondulant ses lippes vermillons, Summer lui jeta un regard complice.
« Ah, la belle du bal me gratifie de son honorable présence. »
De longues enjambées avala l’espace logé entre elles.
« Je commençais à m’ennuyer d’observer la crème de Poudlard se branler mutuellement et ce d’une vitesse incroyable. J’ai déjà vu la meilleure des putes à l’oeuvre et elle serait incapable d’égaler leur rapidité à déblatérer des compliments tout faits. »
Clin d’oeil cocasse ponctuant ses syllabes fleuries.
Accueil
