mess™ // aubrey

les yeux rivés sur ses notes de cours, il se tient le front pour tenter de faire sens à ce qu'il a écrit. mais rien à faire, il n'y arrive pas. c'est bien une première fois, pour le serdaigle, habituellement si à l'aise dans tout ce qu'il entreprend scolairement - excepté la botanique dans laquelle il peine à tenir le rythme, et à comprendre en général, tout simplement. pour ce qui est de la biologie magique, il n'avait jamais eu de problèmes, jusqu'à maintenant. les chapitres sont très différents de ceux de l'année dernière, et c'est normal puisqu'il s'agit cette fois du programme des aspics, mais ça ne change pas l'incompréhension du blond. et ça l'énerve, il faut l'avouer, ça le frustre même. il serre les poings, un coude maintenant posé sur la table basse de la salle commune, une lippe pincée comme si ça allait l'aider.
il ne tient plus. il prend sa feuille dans la main et remonte vite fait dans son dortoir chercher son sac. il y glisse un carnet, son stylo fétiche et la fameuse feuille cause de ses torments. et il quitte la tour des serdaigle sans demander son reste.

quoi de mieux pour avoir des explications qu'aller demander directement à celui qui a donné le cours?
c'est quelque chose qu'il n'aurait pas vraiment osé faire il y a quelques temps, mais au vu des récents évènements, ça semblait beaucoup moins effrayant de poser des questions à un professeur, plutôt que de se faire aborder à chaque recoin de poudlard pour répondre à une question qu'il ne veut plus jamais entendre. alors, il embrasse comment, ruben damon? il a des frissons d'angoisse rien que de penser aux regards et aux sourires peints sur leur visage à tous. il se rend compte qu'il s'est trompé de chemin au bout de quelques instants, n'ayant pas fait attention à la direction dans laquelle les escaliers l'avait envoyé. il retourne sur ses pas et cette fois se retrouve bien au deuxième étage. plus qu'à trouver la salle de classe. il ne met pas longtemps pour ça, habitué d'y courir à chaque fois qu'il doit rejoindre sa chaise et qu'il pense être en retard. il toque à la porte, qu'il trouve légèrement entrouverte. « professeur mackenzie? » il pousse le panneau de bois, le rythme de son palpitant augmentant légèrement - toujours un peu fébrile, tout de même. « je peux rentrer? je ne vous dérange pas? c'est une question de cours. »

il s'invite alors à l'intérieur de la pièce quand son professeur l'invite à le faire. son premier réflexe est de poser son regard sur son bureau, qu'il voit au coin du premier rang. oui, il était le genre d'élève à se jeter sur la place la plus proche du bureau et du tableau, parce qu'il avait besoin du minimum de personnes dans son champ de vision entre lui et la connaissance. il finit par reporter son attention sur monsieur mackenzie avec un petit sursaut et trottine presque jusqu'à lui.

« en fait... je révisais pour le prochain contrôle de connaissances et... il se trouve que j'ai du mal à comprendre certaines choses? »

sa voix était fluctuente, comme s'il avait honte de demander de l'aide ; et c'était peut-être un peu vrai, parce que d'habitude il y arrivait bien tout seul. il se sentait bête qu'on lui réexplique... mais il ne voulait pas non plus avoir une mauvaise note, alors il se forçait un peu.
il dépose maladroitement ses notes sur le bureau et les éparpille un peu pour qu'aubrey y voit plus clair dans ses demandes. il pointe du doigt le cours sur les différences entre les maladies moldues et sorcières.

« j'ai dû mal à saisir le concept de la varicelle chez les moldus. enfin, surtout de comprendre la différence avec la dragoncelle... je veux dire, c'est la même chose, sur le principe? »

il penche la tête légèrement... comme s'il allait l'exploser sur le bois du bureau, consterné par son manque de discernement. c'était pourtant simple... il n'y avait rien de sorcier à comprendre... ou plutôt rien de moldu? il s'embrouillait tout seul. il se permet de prendre une chaise pour s'asseoir en face du professeur de biologie magique.

« je suis désolé de vous faire perdre du temps comme ça! »

le professeur mackenzie avait le talent de le mettre à l'aise. jamais s'était-il senti jugé, mis en difficulté ou perturbé par ses paroles ou son cours qui se voulait toujours bienveillant et accessible à tous - autant scolairement et caractériellement. le vous abandonné aux oubliettes, le tutoiement qu'il reçoit lui provoque un faible sourire. il se dit alors que, oui, il ne lui fait pas perdre son temps et il comprend qu'il ne gêne aucunement l'adulte dans son travail ; justement, il lui en rajoute.

d'accord ! je vois. les sorciers ont quelque chose en plus dans leur système... oserais-je parler d'adn directement? qui les empêche d'attraper certaines maladies moldues. c'est un avantage en soi.

d'une façon un peu cliché, il tend son index et son pouce vers son menton, se le grattant délicatement dans un mouvement de réflexion.

par conséquent, qu'en est-il des nés-moldus? et des cracmols? les premiers peuvent-ils attraper des maladies moldues, par hérédité? et les seconds, manquant un gêne magique... vous comprenez? y a-t-il déjà eu des cracmols avec la dragoncelle par exemple?

il espérait ne pas dévier des propos du cours qu'il avait reçu. le sujet était, d'après lui, toujours là - et, au pire, il ne ferait qu'approfondir ses connaissances. pour quelqu'un qui se tâtait à partir en médicomagie, ce n'est franchement pas plus mal.

merci pour vos mots d'encouragement en tout cas. c'est agréable de voir que les professeurs se rendent disponibles comme vous.

certains ont des méthodes différentes, où il serait impensable de passer comme ça hors du temps scolaire pour poser des questions. partisans du "comprenez par vous même", c'était les cours qu'aslan redoutait le plus ; lui et son cerveau rempli d'interrogations plus ou moins pertinentes.

non, non, ils ne le sont pas. vous êtes un très bon professeur.

il tenait bon de le lui rappeler. il savait à quel point ce métier pouvait être fatiguant pour ses facilitateurs alors quelques mots d'encouragement et quelques remarques positives ne pouvaient que leur faire le plus grand bien.
et il ne souhaitait pas que le professeur mackenzie ne se démotive ; il espérait pouvoir suivre ses cours quelques années de plus.

je comprends mieux le cours à présent, merci ! je vais pouvoir réviser de façon plus efficace dorénavant...

ce qu'il avait pu ramer ces dernière semaines en relisant ses notes... il n'avait pas ce genre de problèmes d'habitude, mais il se trouvait souvent à travailler doublement pour cette matière, comme si les informations luttaient pour ne pas être mémorisées.

je me demandais....

aslan se demandait toujours beaucoup de chose - sûrement parce qu'il était trop souvent incertain de ses réflexions. son expression faciale change d'un neutre habituel à une moue interrogative. comme le cliché ambulant qu'il est, son index et son pouce viennent gratter son menton avec insistance.

je compte m'orienter en médicamagie l'année prochaine, pensez-vous que j'en ai les capacités?

malgré tout le chemin qu'il avait parcouru, il cherchait encore quelques bribes de validation.