Ethan Stoker ► Mon vampire bien-aimé

L’histoire d’Ethan a commencé de nombreuses années avant sa naissance. Ses parents se sont rencontrés à Londres, il y a plus de trente ans. Sa mère, une sorcière prénommée Emelyn, tomba follement amoureuse d’un vampire. Celui-ci, désireux de trouver un calice, accepta de lui retourner ses sentiments et leur aventure débuta ainsi. Bien sûr, la famille de la jeune femme s’opposa formellement à cette union, considérant cela comme étant contre-nature. Le cœur brisé, la pauvre Emelyn se demanda comment sa famille pouvait choisir de la rejeter ainsi simplement à cause de ses choix, croyant les liens du sang plus forts que cela. C’est son mari qui la consola, lui assurant qu’elle serait mieux sans eux et que lui seul l’acceptait et l’aimait telle qu’elle était, pour toujours et à jamais. Le cœur lourd, Emelyn se laissa convaincre, forcée de reconnaître que les siens avaient choisi de l’exiler.

Ils parcoururent l’Europe pendant de nombreuses années, effectuant même un détour par l’Amérique du nord. Ensemble, ils partagèrent de beaux moments. Malheureusement, ils ne furent pas suffisamment prudents dans leurs plaisirs partagés et, il y a près de vingt ans maintenant, Emelyn lui annonça être enceinte. Bien sûr ils savaient que c’était théoriquement possible, mais jamais ils n’auraient cru que ça leur arriverait. Incertains de la réaction à avoir, ils revinrent finalement à Londres pour préparer la naissance de l’enfant. Emelyn lui offrit le prénom d’Ethan et son père celui de Bartholomew. Quant au nom de famille, il reçu celui de son père.

Leur petite vie de famille débuta normalement, bien que le moral ne soit pas au plus haut. Les disputes se faisaient plus nombreuses et le père de famille s’absentait longuement, parfois sans informer sa femme de là où il se rendait. Ce fut un réel combat pour la pauvre Emelyn d’apprendre à s’occuper de ce fils à l’appétit atypique et aux crocs aiguisés. Sentant le fossé se creuser de plus en plus entre elle-même et le seul individu qui aurait pu l’aider, la guider, elle choisit de se tourner vers sa famille. Une décennie plus tard, peut-être seraient-ils heureux de la retrouver ? Peut-être lui ouvriraient-ils leur porte ? C’est malheureusement tout l’inverse qui se produisit. Elle ramenait avec elle un petit garçon à demi-vampire ? Ce fut l’hécatombe. Ses parents, ses frères et sa sœur la rejetèrent en bloc, dégoûtés par cette abomination. Comme si cela ne suffisait pas, son mari lui annonça quelques mois plus tard qu’il désirait mettre fin à leur pacte. Ethan avait six ans lorsque son père quitta Emelyn pour reprendre ses voyages en compagnie d’un nouveau calice. Isolée plus que jamais, la pauvre femme se fit la promesse que jamais elle ne laisserait tomber son fils. Quoi qu’il arrive et quoi qu’il devienne, elle l’accepterait toujours tel qu’il était, pour qu’il n’ait pas à ressentir la même souffrance.

Et c’est donc sur ces fondations que reposent cette petite famille constituée uniquement d’Emelyn et de son fils. Elle a trouvé un travail comme secrétaire au ministère de la magie et a toujours fait de son mieux pour qu’Ethan ne manque de rien. Ils ont fêté Noël à tous les ans. À chaque année, pour Halloween, ils se sont déguisés ensemble. À chaque anniversaire, sa mère l’emportait dans un parc d’attraction ou pour une autre sortie du genre. C’était une bonne petite vie tranquille, modeste et heureuse. Puis, un beau jour, Ethan a reçu sa lettre pour Poudlard.  Ce fut à la fois un moment déchirant et heureux. Pour célébrer, Emelyn offrit un hibou grand-duc à son fils, lui faisant promettre de lui envoyer une lettre chaque semaine. Bien sûr, Ethan accepta.

Son arrivée à Poudlard fut le début d’une nouvelle ère pour le jeune garçon. S’il avait la chance de connaître le monde de la magie, il n’avait jamais côtoyé tant d’individus et, surtout, il n’était pas comme les autres. Il dut prendre l’habitude de fréquenter l’infirmerie sur une base régulière, pour y recevoir une pochette de sang animal chaque jour. L’habitude de se cacher des autres pour ne pas subir leurs préjugés. Et c’était sans même parler de ses difficultés à ne plus pouvoir jouir de sa solitude ou même d’un environnement qui serait parfaitement sous son contrôle. L’adaptation fut extrêmement difficile. Il ne trouva du réconfort que dans une classe en particulier : le cours de potions. Enfin, un endroit où sa précision et son souci du détail légendaires pouvaient lui servir. Un cours où il pouvait laisser son côté perfectionniste s’exprimer autant qu’il le voulait. Particulièrement sensible à son environnement, et aux réactions subtiles de ses concoctions, Ethan se découvrit un réel talent en cette matière. Mieux encore, c’est comme cela qu’il se fit ses premiers amis, ayant été sollicité par des camarades de classe pour des explications. Fier de pouvoir partager son savoir, et de pouvoir être vu comme un mentor plutôt qu’une abomination de la nature, Ethan cultiva lentement sa passion pour l’enseignement.

Lorsque vint le moment de choisir une licence, le jeune homme savait déjà depuis longtemps le rôle qu'il désirait jouer dans la vie. Il voulait adopter le rôle de mentor pour que son intellect et sa bienveillance fassent comprendre aux sorciers de demain que les semi-vampires pouvaient aussi être de bonnes personnes. La matière qu'il souhaitait enseigner ? Les potions, évidemment, quoi que la défense contre les forces du mal n'était pas loin derrière. Bon élève, et désireux d'avoir les connaissances les plus complètes possibles, Ethan rencontra le corps enseignant pour demander à faire une bi-licence. D'abord, la médicomagie qui semblait englober tout ce qu'il avait besoin de savoir pour devenir un véritable maître des potions, médicaments et autres concoctions plus ou moins magiques. Puis, la licence de défense magique et occultisme pour satisfaire sa curiosité sur les forces du mal. Le choix était facilité par le fait que ces deux licences possédaient déjà certains cours en commun : la botanique, les potions et l'étude des runes. Certes il n'aurait plus de temps libre pour pratiquer d'autres activités, mais il n'avait jamais été un sportif et aucun club ne l'intéressait. Quant à sa vie sociale... N'en parlons pas.