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Lean on me ••• Ethan Stoker

Bertram Godfrey
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Bertram Godfrey
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Lean on me ••• Ethan Stoker Jeu 16 Mai - 17:44

Lean on me

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

En tournant la tête vers les petites meurtrières du dortoir, j’aperçois que les ténèbres tombent silencieusement sur le château. Les étoiles commencent à pointer entre quelques nuages dans ce ciel froid de février. Ce ciel qui ne sera jamais le même. Et si un jour les étoiles tombaient pour engloutir le château de ténèbres comme à Beauxbâtons ? Est-ce qu’une fois la gemme replacée tout reprendrait son cours où est-ce que le flux magique en serait altéré de façon permanente ? Mon estomac se serre, et la musique qui se diffuse dans mes oreilles ne suffit pas à me rassurer. Le monde est si grand. Le monde est si dangereux et je suis plus faible que je le pensais. En dehors de ces murs de pierres, il y a tant de menaces...Une frisson me parcourt les épaules. Je pourrais presque les sentir grouiller sur moi.

Allongé sur mon lit, je profite d’un peu calme. Les yeux fixés au plafond, j’essaie de ralentir mes pensées, ces rouages pressés qui font dérailler la machine. Sommes nous seulement en sécurité ici ? Est-ce que j’aurai mon diplôme un jour et si oui, à quoi ressemblera le monde magique à ce moment là ? Au moins je peux me rassurer en me disant que pour l’instant, tous les moutons sont rentrés à la bergerie saint et sauf. Mais qu’est-ce qui vient ensuite ? Attendre l’inévitable en plaçant ma confiance dans une institution qui ne fait que me décevoir depuis l’année dernière ? Je regarde mon pineapple. J’aimerai appeler Ethan ou même contacter ma mère pour lui dire que je vais bien mais c’est impossible. Je me demande si elle est inquiète. Ca serait drôle. Mes grands-parents doivent être inquiets, eux, au moins. Tout ce que je peux faire c’est respirer et attendre que le temps passe. J’ai pas le coeur à lire ou même à faire quelque chose. Les évènements m’ont trop épuisé pour que je réagisse. Tired and yet, restless. Fatigué et agité, c’est la combinaison gagnante pour ce soir.

J’entends un petit cri qui vient d’en bas et me redresse, fixant la porte du dortoir. Les exclamations s’éteignent bien rapidement et un spectre de fumée argentée traverse la porte sans frapper. Au début j’ai du mal à distinguer sa forme mais c’est clair qu’il vient me chercher. Un chien ?. Un grand chien même : un berger allemand qui vient s’installer penaud, au pied de mon lit. Pattes croisées il relève son regard penaud vers moi. Je pourrais presque l’entendre pleurnicher si seulement les patronus étaient capable d’émettre un son. Il me faut quelques secondes pour venir à bout de ma surprise et surtout de me rappeler à qui il appartient. Celui de Béring était un loup, pas un chien. Pour la plupart des autres serdaigles il s’agissait d’un oiseau et pour Beckett, un lynx. Le meilleur ami de l’homme appartenait donc à….Ethan. Ma main s’avance pour déposer une caresse immatérielle sur la tête de l’animal. C’était Ethan, bien sûr et il avait besoin de moi. J’emporte que ma baguette et mon pineapple avant de m’empresser de rejoindre la salle commune. Ma présence attire brièvement les regards, mais ça m’est bien égal. Evidemment que j’ai envie de le voir, peu importe la raison. La journée a été riche en émotion et sa présence ne pourrait que me réconforter. Le sol est froid sous mes chaussettes dépareillées - j’ai été un peu pressé de partir. Sa silhouette m’attend là dans le couloir. Bras croisés et tête baissée.

Hey, je suis là  !  Ton patronus est mignon, excellent idée au passage !



Il relève la tête dévoilant une expression soucieuse, peut-être fatigué ? Il n’a pas l’air au mieux de sa forme en tout cas. Qui le serait après une journée aussi mouvementée ? Son expression ne s’éclaire que faiblement lorsqu’il me regarde. Je glisse mes mains dans mes poches arrière et me rapproche pas tout à fait innocemment de lui.

Est-ce que ça va ? Tu voulais me parler ?



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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Jeu 16 Mai - 19:04


Bertram Godfrey n’est pas une erreur. Je ne m’excuserai pas pour les sentiments que je porte à son égard. Je ne laisserai personne me dire que ce qu’il y a entre nous n’est qu’une connerie. Personne, pas même mon plus proche ami. Mon tout premier ami. Et mon colocataire, accessoirement. Maintenant que j’ai opté pour la sortie dramatique, ça ne le fait pas trop de revenir une demi-heure plus tard pour mettre mon pyjama et aller sagement me coucher. Alors j’avance dans les couloirs sans faire attention, gravis les escaliers sans me soucier de l’endroit où ils me portent. Je pourrais aller à la tour d’astronomie. C’est plus très loin maintenant. Mais y aller sans Gus ? Quel intérêt. Cet endroit n’a aucune valeur si je ne peux même pas savoir quelle planète est visible ce soir ou quelle constellation rayonne dans le noir. Je me contente donc de continuer mon périple jusqu’à me retrouver… devant le dortoir des Serdaigles. Je ne sais même pas pourquoi je suis ici. Enfin, peut-être un peu. Je me demande si je vais le déranger. S’il a envie de me voir ou s’il aimerait juste pouvoir se reposer, seul. Ou avec des amis de son dortoir, c’est aussi une possibilité. Tout le monde ne s’engueule pas avec son meilleur ami. Je lâche un grand soupir douloureux. Le seul moyen de savoir c’est de lui demander.

Je sors mon pineapple avant de me souvenir, un brin tardivement, que le réseau magicnet est toujours perturbé. C’est rageusement que je range l’appareil, faisant les cent pas. Et maintenant quoi ? Attendre que passe un bleu ? Entrer et aller le chercher moi-même ? Si seulement il y avait un moyen autre d’entrer en contact avec lui, d’informer Bertram de ma présence. Si seulement j’avais une baguette magique et que je savais m’en servir. Huit ans et demi d’éducation magique pour en arriver à ça, je vous jure. Il y a bien un sort qui pourrait servir, là tout de suite. Vais-je réussir à le lancer ? Je raffermis ma poigne sur ma baguette, nerveux. Un souvenir heureux. À quoi je pense d’habitude ? Ça fait un moment que je ne l’ai pas lancé celui-là. Pas que je m’en plaigne, ne pas croiser de détraqueurs sur une base régulière est un luxe dont j’aimerais continuer à jouir.

Les yeux clos, je cherche des souvenirs agréables à invoquer à mon esprit. C’est le pilou qui me vient en tête. Trop cool ! Non, ça ne marchera pas aujourd’hui. Ni celui-là, ni aucun des autres moments que j’ai partagés avec lui au fil des ans. Who’s next in line ? Je m’évoque une époque plus simple, la cuisine d’une maison que je connais par cœur. Ma mère et moi, chantant en cœur sur du Mötley Crüe en faisant la vaisselle et en riant. Voilà, maintenant on parle. Je respire profondément et, en un murmure, commence à chanter le refrain de Dr. Feelgood. Ça a du potentiel tout ça. Essayons pour voir.

« Spero Patronum. »

J’en tire un bon petit nuage argenté qui aurait sans doute suffit à me protéger, mais pas à aller prévenir Bertram. Bon, on recommence. Un autre souvenir… Je suis con. Si con que ça m’arrache un demi-sourire alors que je me passe une main dans les cheveux. Pourquoi j’ai pas commencé par ça ? Ethan, tu es la personne la plus gentille, la plus honnête et attentionnée que je connaisse. J’inspire. C’est tellement ton genre d’accorder plus d’importance aux autres et de t’oublier. T’es important aussi, Ethan. J’expire. Heureusement que t’es là, toi et tes heures de tutorat ! J’inspire. Est-ce que vous seriez en train de flirter avec moi, Ethan Stoker ? Je souris et j’expire. Je veux vraiment t’embrasser là tout de suite. Ça va aller. Tout va bien aller. Bertram qui ferme les yeux, qui appuie sa joue dans ma main. Serein, paisible, totalement en confiance. Le ciel lézardé des couleurs du couchant dont les reflets chaleureux éveillent les tons subtils de sa longue chevelure. L’odeur de la lavande qui me revient telle une vague douce et tendre. C’est de ce genre de moments que sont fait les patronus.

« Spero Patronum. »

Il apparait. Les grandes oreilles, le long museau, le dos légèrement en pente. À peine s’est-il matérialisé qu’il file vers l’entrée du dortoir des bleus, disparaissant de ma vue en ne laissant derrière lui qu’un nuage clairsemé de brume argentée. Now we wait. Rangeant ma baguette, je croise les bras et m’adosse au mur, m’efforçant d’être patient. Si cette journée pouvait se terminer. Je suis tiré de mes pensées par la statue qui s’écarte pour laisser passer une silhouette que je connais bien. Il a répondu à mon appel.

« Hey. »

Le ton de ma voix trahit mon épuisement. Après toutes ces émotions fortes, même moi je commence à m’en ressentir. Il complimente mon patronus et, à contre-coeur, je m’efforce de sourire. Je ne pense pas le berner, mais l’effort est là.

« Got any room for a stray ? Je me cherche un endroit pour ce soir. »


La seconde phrase est dite plus sérieusement, la mine déjà plus sombre. J’espère que ce ne sera pas mal vu. Au final nous n’avons toujours pas mis certaines choses au clair et, pour l’heure, ce n’est pas comme si Bertram et moi étions officiellement quoi que ce soit. Peut-être même que, formulé ainsi, ça pouvait porter à confusion. Je vais devoir préciser. Mon regard se perd plus loin dans le couloir, parce que j’ai du mal à le regarder dans les yeux pour dire ça.

« J’ai essayé de parler avec Gus. Ça ne s’est pas très bien passé. »


Dernière édition par Ethan Stoker le Ven 17 Mai - 3:20, édité 2 fois
Bertram Godfrey
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Jeu 16 Mai - 22:59

Lean on me

Bertram Godfrey & Ethan Stoker

C’est toujours un plaisir, voire même un réconfort de reposer les yeux sur son visage, même troublé. Même si son analogie est particulièrement pertinente - un chien errant, hein ? S’il m’adresse son fameux regard de chien battu - comme son patronus - il y a peu de chance que je résiste à sa requête. Pourtant - c’est bien une expression de surprise étranglée qui sort de ma bouche. C’est sans doute que mes désirs et mes craintes se fracassent dans une bataille épique. Je crois bien que c’est le respect que j’ai pour mes colocataires qui l’emporte : ils ne m’ont jamais imposé leurs prétendants, semi-vampire ou non. Béring râlera jusqu’à la fin de l’année et je suis presque sûr qu’Edwyn testerait une de ses inventions sur lui. Enfin...s’il était là. En attendant ce sont plutôt les motivations du poufsouffles qui m’interrogent. Parce qu’autant j’aimerai passer plus de temps avec lui, autant je sais que c’est pas raisonnable. Mais surtout, qu’est-ce qui avait pu l’éloigner de son chaleureux et paisible  terrier ?

La réponse tenait en une seule syllabe : Gus. Et vu l’expression sombre de son visage, je devine que ça ne s’est pas terminé en koombaya autour du feu et que dire que ça ne s’était pas très bien passé relevait de l’understatement. J’expire, profondément désolé. Je le rejoins, m’appuyant contre le mur.

J’imagine que vous ne vous êtes pas disputés pour savoir qui méritait la dernière part de tarte à la citrouille, hm ?



Cette bien piètre tentative de plaisanterie ne trompe personne. Ca ne me réjouit pas de l’apprendre, je crois que ça se voit. C’est probablement ma faute, n’est-ce pas ? Je lui lance un regard pour m’en assurer. Je vois bien qu’il a besoin d’en parler, sinon pourquoi il aurait fait tout ce chemin depuis les sous-sols ? Je lance un regard à la statue, un peu ennuyé. Ca grouille de serdaigle en train d’essayer de rétablir le magicnet là-dedans. Ca voudrait dire passer devant eux avec un poufsouffle, aller jusque dans mon dortoir….Je ferme les paupières un instant. En papoter dans le couloir c’est pas une meilleure idée….Hmm...Qu’est-ce que ça peut faire au final, ces restrictions à la con ? On est tous crevés, on est tous à bout de nerfs et anxieux, je pense que le règlement peut aller se faire foutre pendant une petite heure, non  ? C’est un cas d’extrême urgence, de détresse émotionnelle. Je le tiendrai par là main jusqu’à mon dortoir s’il le faut. Reposant les yeux sur lui, je lui demande doucement :

...Tu veux entrer qu’on puisse en discuter tranquillement ?  



L’invitation est acceptée sans grand enthousiasme, il hoche faiblement la tête. Son visage fermé ne trahit qu’un seul sentiment : l’abattement complet. Ca commence sérieusement à m’inquiéter - la dernière fois que je l’ai vu comme ça c’était…..Hmm...C’était si sérieux que ça alors ? Une pierre me tombe dans l’estomac. C’était ma faute. Evidemment que c’était ma faute. Mais avant de sauter aux conclusions, Ethan avait besoin de pouvoir s’épancher librement.

Suis-moi.



La réponse à l’énigme est donnée et la statue dévoile l’entrée de la salle commune. A l’intérieur, quelques curieux relèvent notre passage, sans oser élever la voix. Sans attendre, je tire sur le volume des essais secrets de Paracelse de la troisième bibliothèque pour dévoiler le couloir et inviter Ethan dans le dortoir. Notre côté avec Béring est plutôt bien rangé et celui d’Edwyn plus net que d’habitude. Je crois que la moitié de son bric-à-brac a disparu. Je m’assieds sur le bord du lit et l’invite à faire de même, en profitant pour lancer un assurdiato sur la porte du dortoir au cas où quelques curieux viendraient écouter aux portes. J'avais espéré qu'un jour il se retrouve ici, dans ma chambre, assis sur le bord de mon lit pour discuter mais....pas comme ça. Pas avec cette expression affectée sur le visage. Pas avec cette atmosphère lourde, ces inquiétudes rampantes comme un brouillard givrant autour de nous.  

Voilà, mes colocataires arriveront peut-être mais on sera tranquille pour l’instant…Dis-moi qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ?



Gus et Ethan sont amis depuis que je connais leurs prénoms  - ça ne peut pas être si terrible que ça, non ? J’espère que ça n’est pas si grave mais quand je vois sa tête je...je ne sais pas. Face à tant de détresse ma main vient se poser sur son dos, esquisser de caresses réconfortantes sur la largeur de ses omoplates. Le toucher apaise mon anxiété et avec un peu de chance, la sienne aussi.

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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Ven 17 Mai - 16:53


Si seulement ça n’avait été qu’une question de tarte à la citrouille. Le conflit aurait vite été réglé, évidemment, puisque je n’en mange pas. Enfin, cette réplique n’a pas à être prise au premier degré.

« En effet. »


C’est plus sérieux que ça. Je me demande si c’est aussi lourd à porter pour Gus que pour moi. Peut-être que non. Je ne sais pas. Toujours est-il qu’un certain silence s’écoule avant que la voix apaisante du Serdaigle ne se fasse entendre de nouveau. Si je veux entrer pour en discuter ? Je suppose que c’est le mieux et, par conséquent, acquiesce donc.

« D’accord. »

Je lui emboite le pas alors qu’il s’occupe de l’énigme et, bientôt, me retrouve dans la salle commune des Serdaigles pour la toute première fois depuis mon arrivée au château. J’accorde un regard circulaire à l’endroit, un brin curieux peut-être, mais me résigne rapidement à ne pas faire de tourisme. Moi aussi j’attire les regards et j’ai pas terriblement envie de faire des eye contact avec des bleus inconnus dans l’immédiat. Je suis cependant surpris de voir Bertram s’approcher d’une bibliothèque, jusqu’à le voir tirer un livre et ouvrir un passage. C’est qu’ils ne rigolent pas par ici. Bonne chance à ceux qui rentrent crevés à trois heures du matin après avoir bu. Je me demande si Gus aurait réussi à rentrer prudemment après ses escapades s’il avait été un Serdaigle. Mon cœur se serre. Vaut mieux ne pas y penser trop longtemps. Pour l’heure, je m’apprête à découvrir à quoi ressemble la chambre de Bertram. C’est étrange de me tenir là, de l’imaginer dormir ici tous les soirs, se réveiller le matin, choisir quel pull horrible aura la chance de sortir du tiroir. J’ai d’ailleurs un regard pour les autres lits. Je ne connais pas ses colocataires. Est-ce qu’il s’entend bien avec eux ? J’aimerais bien les rencontrer.

Bertram s’installe sur le bord d’un lit, le sien je suppose, et m’invite à prendre place à ses côtés. J’ai un moment d’hésitation, mais fini par me résigner. Une fois assis, j’ai presque l’impression de m’enfoncer sur le bord du matelas alors que le poids que je porte depuis mon départ des sous-sols me retombe sur les épaules. C’est toujours lui qui s’occupe des derniers détails, nous offrant la garantie d’un peu d’intimité, jusqu’au retour de ses colocataires en tout cas. Et, à présent, c’est le moment de lui expliquer ce qui se passe. Pourquoi je suis ici. Je sens sa main venir se poser dans mon dos, m’offrir des caresses tendres et apaisantes. Fermant les yeux un instant, j’expire profondément, laisse mes poumons se vider de leur air. Qu’est-ce qui s’est passé ?

« Beaucoup de reproches, des deux côtés. Il considère que c’est son devoir de me dire quand j’ai merdé et je respecte ça, mais… J’ai l’impression qu’il ne comprend pas. Peut-être qu’il ne peut pas comprendre. »

Une fois de plus, je respire profondément. Ma main se passe dans mes cheveux et descend jusqu’à ma nuque pour s’y arrêter. C’est même plus à propos de Bertram. Ce n’est pas juste à propos de Bertram. C’est à propos de moi aussi. Surtout.

« Quand ma mère a été forcée de choisir, elle a choisit mon père et, à chaque fois, elle m’a choisi moi. Pas une seule fois dans ma vie je ne l’ai entendue s’excuser pour comment je suis arrivé, pour ce que je suis. Je ne l’ai jamais vu exprimer de regrets pour ça, pas une seule fois. Quand j’y pense, quand je me demande si je suis une connerie ou si j’étais un choix… C’est ce qui me permet de me dire que… Peut-être que j’ai le droit d’être là. »

Je respire profondément, conscient que ma voix n’a pas l’aplomb que je lui aurais souhaité. Je pense bien que c’est la première fois que je dis ça. Et que je le pense. Que je m’autorise ça.

« Je la comprends, maintenant, parce que j’ai envie de t’offrir la même chose. Peut-être que t’embrasser ce soir là c’est pas le choix qu’une bonne personne aurait fait, mais c’était le mien. Et je regrette pas. Même si personne ne comprend et même si j’ai plus jamais le droit de prétendre que je suis un boyscout, je m’excuserai pas. Toi aussi tu mérites qu’on te choisisse et qu’on s’excuse pas pour ça. Qu’on te mette pas de côté, qu’on essaie pas de te cacher sous un tapis pour t’oublier et qu’on te considère jamais comme un regret. Quoi qu’il arrive, quoi que tu fasses ou que tu choisisses, quoi que l’on devienne… Je te promets que je regretterai rien. Et que je ne m’excuserai de rien. »
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Sam 18 Mai - 17:18

Lean on me

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Je n’avais jamais imaginé qu’un jour Ethan Stoker se retrouverait dans mon dortoir assis sur mon lit. Je n’avais même pas eu l’occasion de le considérer dans mes rêves les plus fous. J’avais entretenu l’idée que Beckett puisse gagner un droit de passage un de ces jours mais sa tendance à voler des tuiles sur le toit de la tour n’avait pas rendu l’entreprise aisée. Malheureusement les circonstances ne ressemblaient en rien à celle que je pouvais imaginer. C’est un poufsouffle abattu qui se pose avec réticence sur le bord de mon lit. Je me demande ce qui l’a fait hésiter. Je sais que ce dont il a besoin maintenant c’est un ami plus qu’un petit ami. Un épaule pour l’aider à porter ses fardeau et deux oreilles pour l’écouter, rien de plus. Ma main passe sur son dos, tentant d’apaiser la tension, de l’inviter à baisser sa garde. Et il commence enfin son récit.

Et ça commençait avec Gus qui le blâmait d’avoir merdé. Je retrousse les lèvres attendant la suite. Quand sa main se lève, la mienne le quitte interprétant d’abord son geste comme une façon de me demander d’arrêter. Mes mains se déposent docilement sur mes cuisses. Le semi-vampire dresse un triste constat : son meilleur ami ne l’avait pas compris. La communication, c’était le nerf de la guerre, non ? Le problème de toutes les relations...

Il enchaîne ensuite sur ses explications. Evidemment. C’était l’héritage des Stoker -Stevenson. Choisir leur bien-aimé et souffrir des conséquences, perdre amis et famille à cause de leur décision et malgré tout s’y tenir, inflexible, sans s’excuser. Borné. Quand Ethan se demande si lui, est une connerie, je ne peux m’empêcher de me sentir sombrer doucement. J’avais exactement les mêmes inquiétudes, les mêmes raisonnements. Mais lui, sa mère l’aimait tellement...et elle le montrait. Mes lèvres se séparent pour intervenir et confirmer mon opinion - pas besoin d’en discuter :

Bien sur que t’as le droit d’être là...



Comment pouvait-il penser autrement ? Je ne peux même pas envisager qu’il soit erreur. Et même si c’était le cas, si son existence ne tenait qu’au hasard, il méritait d’être là. Comme...je méritais d’être là. Et Beckett aussi. Peu importe comment nous sommes arrivés au monde, dans quelles circonstances...l’important c’est ce qu’on fait du temps qui nous est accordé. Ethan poursuit en se justifiant. Il n’a pas commis  d’erreur lui, il a fait un choix. Il m’a choisi et n’a pas la moindre intention de présenter des excuses, tout simplement parce qu’il n’a pas honte de ce qu’il ressent. Je baisse la tête, range nerveusement une mèche derrière mon oreille. Toi aussi tu mérites qu’on te choisisse et qu’on s’excuse pas pour ça. Ca résonne dans ma poitrine, m’enveloppe de cette sensation qui picote. Je mérite d’être choisi ? Je ne peux pas nier que ça me fait plaisir mais d’un autre côté….j’avais déjà été choisi par quelqu’un d’autre. Quelqu’un que j’avais choisi aussi. Qu’on te mette pas de côté, qu’on essaie pas de te cacher sous un tapis pour t’oublier et qu’on te considère jamais comme un regret. Je baisse les yeux. J’ai peur qu’ils me trahissent. Ethan tu me déchires en deux, tu me dis tout ce que j’ai toujours eu envie d’entendre mais moi…. moi je ne peux pas te le retourner. Mon instinct m’ordonne de fuir vers l’avant, de me laisser emporter par mes sentiments et de les exprimer sans mots. Mais ce n’est pas ce dont tu as besoin. T’as besoin que je t’embrasse et qu’on arrête de parler parce que tu m’as comblé et que c’est la seule façon que je connaisse pour te satisfaire.Mais je sais que ce n’est pas ce qu’il te faut. Je me retrouve là, tiraillé entre cet élan d’affection qui ne demande qu’à être exprimé et la culpabilité qui poursuit son érosion. Même si je ne l’avais pas éprouvé, quand je l’avais embrassé, j’avais bien trahi Beckett et ça je ne pouvais pas le nier.

Ethan….  



Ma main attrappe la sienne. Dans ma tête, ça se perd entre Ne dis pas des choses pareilles et Merci, je ne te mérite pas. Mais ça défierait tout ce qu’il vient de dire, n’est-ce pas ? A défaut de pouvoir lui exprimer ce que je n’arrive même pas à penser, je serre ses doigts dans les miens.

T’as expliqué tout ça à Gus ? Et il n’a quand même pas compris ?



Mon regard cherche le sien, un peu désolé. Je pourrais le regarder dans les yeux et lui mentir, lui dire que je n’ai aucun regret non plus et que je n’ai pas l’intention de m’excuser mais...on sait tous les deux que c’est faux.

Pour moi… t’as pas à t’excuser. Si quelqu’un a des excuses à présenter, des regrets à avoir...c’est moi. Et pas au sujet de ce que je ressens pour toi, j’insiste, mais sur comment tout ça s’est passé.



Et soudainement ça me frappe, comme une évidence.

Même à toi d’ailleurs. La façon dont j’ai ouvertement flirté avec toi, la façon dont je l’ai caché et ...dont je t’ai évité. Ce n’était pas juste. Tu ne méritais pas ça. Je suis vraiment désolé.



J’expire, un poids en moins sur le coeur et animé d’une nouvelle détermination de régler enfin les choses pour tout le monde.

Je vais parler avec Gus, ça devrait arranger les choses entre vous, non ? Il veut un coupable ? Je vais lui en donner un.



Je ne peux pas m’empêcher d’avoir un petit sourire amer alors que la pensée suivante me traverse l’esprit. N’est-ce pas ironique ? Il m’avait prévenu que je risquais de perdre des gens en le choisissant. Au final, c’était l’inverse qui se produisait. Sauf que je n’avais pas l’intention de laisser ce désastre se produire sans agir.

Vous vous êtes déjà disputés comme ça tous les deux ?



DEV NERD GIRL

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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Sam 18 Mai - 20:27


Sa main quitte mon dos et j’en suis un peu déçu peut-être. Mais ça ne m’empêche pas de continuer, d’expliquer sans entrer dans les détails ce qui s’est passé. D’aller plus loin encore et de reconnaître d’où me vient cette motivation. De créditer ma source d’inspiration et mon besoin de la comprendre, de faire ce qu’elle a fait pour, peut-être, réaliser l’ampleur de la détermination que tout ça lui a demandé. Même si j’étais un accident, une connerie, cet acharnement à me choisir et à m’aimer ne pouvait être rien d’autre qu’un effort de tous les jours, une bataille constante menée sans ployer une seule fois devant moi. Et ça, peut-être que ça suffisait à changer les choses. Que ça pourrait les changer pour quelqu’un d’autre aussi. Pour Bertram.

Bien sûr que t’as le droit d’être là…

Je t’adresse un air à la fois attristé, fatigué, et profondément reconnaissant. Ça va aller. Tout va bien aller. J’ai le droit d’être là, d’exister, de pas être parfait. De pas m’excuser pour le choix que j’ai fait. Et ça ne me motive qu’encore plus à t’annoncer la suite, à te faire savoir la place que je t’accorde dans tout cela. Ce que je désire t’offrir. Je sais qu’il n’y a pas à hésiter, que c’est ce que je veux. Tu me serres la main en retour et j’en fais de même. Ta façon de prononcer mon prénom trahit une certaine émotion et j’ai profondément envie de me rapprocher de toi, de sceller cette promesse d’une marque d’affection supplémentaire, mais dans l’immédiat j’ai bien peur que ce désir ne soit pas partagé. Ais-je expliqué tout ceci à Gus ? Et il n’a quand même pas comprit. Je baisse les yeux, embêté peut-être.

« Pas tout à fait dans ces mots-là, j’admets. Je lui ai dit que je ne laisserais personne te manquer de respect en prétendant que tu es une erreur de parcours. Et… je suis parti. »


C’est moi qui ai mis fin à la conversation. J’ai décidé que j’en avais eu assez, que je ne le laisserais me faire la morale. Je n’ai pas fait le mauvais choix, j’ai fait un choix et je vais en assumer les conséquences, même si cela signifie perdre le respect de mon tout premier ami. J’ai décidé en mon âme et conscience que, si Argus n’était pas capable de respecter mon choix, alors je n’avais plus rien à faire là. Tu admets d’ailleurs que je n’ai pas d’excuses à formuler. Selon toi, tu es celui qui devrait porter le blâme, t’excuser et regretter les circonstances dans lesquelles tout ceci a eu lieu. Pas ce que tu ressens pour moi, juste le déroulement des événements. Et à moi aussi, tu dois des excuses. Je demeure silencieux, t’écoute énumérer tes fautes à mon égard. Une partie de moi aimerais te dire que rien de tout ça n’est grave, que c’est oublié maintenant, mais ce serait mentir et, surtout, ce ne serait pas te rendre service. Tu comptes pour moi et je te dois la vérité. Pas trop dur, mais pas trop permissif non plus. Il importe juste de trouver le bon équilibre, de se respecter mutuellement.

« C’est vrai que… ça m’a fait mal. Mais j’ai confiance en toi. »

Je te pardonne car je te crois capable d’apprendre de tes erreurs et de ne pas vouloir les reproduire. Je crois en ton potentiel, en ta volonté de faire la bonne chose et de continuer à grandir un peu plus avec chaque jour qui passe. C’est en ça que j’ai choisi de placer ma confiance et, pour l’heure, tu ne me déçois pas. Déjà, tu annonces ta volonté d’aller parler directement à Gus, de faire ta part pour préserver mon amitié avec lui. Tu es prêt à lui offrir le coupable qu’il recherche sur un plateau d’argent et ma mâchoire se serre, mais je comprends. Si j’ai passé pratiquement toute ma vie à m’imposer un code de conduite, à culpabiliser chaque fois que j’en dévie et à me soumettre aux attentes de tous, c’est un peu différent pour toi. Assumer un choix que d’autres considèrent fautif est ma façon d’affirmer haut et fort que je t’aime. La tienne, c’est d’assumer. De délaisser ta façade travaillée d’élève studieux et parfait, de te permettre d’être vulnérable, d’avouer que tu as merdé. Laisser quelqu’un juger qui tu es vraiment sans te défendre. C’est ta preuve à toi, ton choix à toi. Même si ça ne me plait pas, je ne me sens pas le droit d’aller à l’encontre de ta décision.

« D’accord. Dans tous les cas je serai là pour toi. »

Je gratifie ta main d’une caresse tendre pour appuyer mes mots. Toi non plus, tu n’es plus seul. Quant à savoir si Argus et moi nous sommes déjà disputés ainsi par le passé… Si j’arrive à commencer calmement, les émotions me reviennent bien assez tôt.

« Jamais dans de telles proportions. C’est la première fois que… Je suis parti. Je l’ai appelé Catwright, t’imagines ? »

L’ébauche d’un rire amer m’échappe, mais s’étrangle dans ma gorge.

« Il se sent trahi et je suis parti. Tout ce temps passé à avoir peur de le perdre, à me dire qu’il n’a peut-être plus besoin de moi et finalement... Finalement c’est moi qui ai claqué la porte… Fuck. »

Bertram Godfrey
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Dim 19 Mai - 14:12

Lean on me - despite all

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Donc c’est le choix que tu as fait, la décision que tu as prise. L’information se faufile discrètement entre les plis de mon cerveau. Tu m’as choisi et tu imprimes cette promesse dans ma mémoire. Toi aussi tu mérites qu’on te choisisse et qu’on s’excuse pas pour ça. Fais attention avec tes mots, Ethan.Qu’on te mette pas de côté, qu’on essaie pas de te cacher sous un tapis pour t’oublier et qu’on te considère jamais comme un regret. Est-ce que c’est ce qu’on ressent lorsqu’on se fait tatouer ? Un peu de douleur, une aiguille qui se glisse sous la peau dans des endroits que personne d’autre ne peut atteindre. Ca saigne un peu, ça fait mal.  Quoi qu’il arrive, quoi que tu fasses ou que tu choisisses, quoi que l’on devienne… Je te promets que je regretterai rien. Et que je ne m’excuserai de rien. Ces mots tatoués dans ma mémoire, gravées sur les parois de mon crâne dans la douleur. Est-ce que c’est ce que ça fait ça de se sentir aimé inconditionnellement ? L’impression d’être enveloppé dans un nuage chaud et en même temps, le vertige de se trouver seul au sommet d’une montagne ?

Mais autant ça me remplit d’élan d’affection contenus pour toi, autant ça m’attriste que tu sois prêt à renoncer à tes liens avec les autres aussi facilement. Je ne peux pas combler le vide que la perte de Gus laisserait et je n’ai pas l’intention que ça se produise. Hors de question de simplement accepter un sacrifice qui n’est pas nécessaire. Tu mérites de tout avoir, moi, Gus, ta mère, tout le monde. C’est la promesse que je m’efforcerai de tenir. Et je vais commencer en te présentant de véritables excuses cette fois-ci, parce que tu les mérites aussi.

Tu me fais confiance ? Malgré tout ce que j’ai fait ? Malgré mes trahisons, mes mensonges, ma lâcheté et mes échecs ? Je déglutis et me sens fondre doucement sous l’effet de ta caresse. Tu penses ce que tu dis, n’est-ce pas ? Têtu comme tu es tu ne changeras probablement pas d’avis. Je n’ai rien à craindre des bonnes âmes qui te rappelleront mes écarts avec justesse, qu’il ne faut pas me faire confiance, car je devine que tu les affronteras avec autant de fermeté que Gus. L’amour rend aveugle, Ethan, peut-être que tu devrais les écouter un peu. J’espère juste que tu ne trompes pas en décidant de me faire confiance. J’espère être à la hauteur. Je crois que tu as plus confiance que moi dans mon propre caractère. Je t’adresse un sourire reconnaissant, répondant simplement à ton soutien :

Je sais….merci.



Ta voix trahit ton émotion lorsque tu reviens sur le sujet. Appeler son meilleur ami par son nom de famille comme un simple étranger, j’avoue que c’est dur. Enfin, je le devine. Je n’ai pas de meilleur ami à proprement parler, le seul qui pouvait encore correspondre à cette définition était Beckett. Douce ironie, n’est-ce pas ? Ma main reprend ses caresses dans ton dos pour t’aider à traverser cette épreuve amer. Moi aussi, je suis là pour toi.

Ca va aller...Tu étais blessé, il s’est senti trahi...On est tous épuisés et à bout de nerfs à cause de tout ce qui s’est passé. Et puis c’est pas comme si les semaines précédentes avaient été une véritable partie de plaisir non plus...



Toute cette torture et cette incertitude amoureuse.Le monde magique commençait à craqueler, beauxbâtons vidée de toute magie, le terrain de quidditch qui s’effondre….pas étonnant qu’on faiblisse aussi et qu’on se laisser aller à nos émotions les plus primaires dans un monde aussi instable et incertain. En d’ autres termes, pas le meilleur moment pour avoir une conversation aussi importante, il fallait attendre que la fumée disparaisse et que la poussière retombe. Face à ta détresse, je ne peux pas m’empêcher de me rapprocher et d’ouvrir les bras pour t’offrir un soutien physique supplémentaire.

Viens là.



Je t’enveloppe doucement de mes bras, sans serrer,  reprenant des caresses apaisantes dans ton dos et te soufflant des mots réconfortants. Je ne veux pas que ce contact physique soit gênant pour toi. Je sais à quel point ça peut être délicat à cause de ta condition. Mais si ça ne tenait qu’à moi, je te serrerai si fort. J’embrasserai tes joues pour effacer ces sanglots que tu retiens.

Tout va bien se passer. C’est votre première grosse dispute mais tu tiens à Gus et il tient à toi sinon...sinon vous ne vous seriez même pas disputés...J’irai lui parler demain, je vais lui expliquer tout ça.



Je suis tellement désolé, Ethan. Tellement désolé que ça soit arrivé à cause de moi. Les conséquences allaient encore s’étendre sur combien de kilomètres ? C’était quoi cette loi du chaos débile ? J’ai une pensée pour Dorothy, qui s’était montré compréhensive et douce avec moi, sur ce même lit il y a quelques semaines. Peut-être qu’elle aussi je l’avais prise un peu pour acquis, sa façon de voir les choses étaient loin d’être commune. D’ailleurs à ce sujet...il y a quelque chose que tu as dit qui résonne dans ma tête, qui trahit peut-être bien tes motivations. Ethan le paladin, toujours à défendre et aider comme si sa vie en dépendait.

Et puis, Ethan, même si Gus n’avait plus besoin de toi, ça ne voudrait pas dire que votre amitié sera terminée. C’est pas comme ça que ça fonctionne. On ne reste pas amis pendant 9 ans par nécessité. C’est parce qu’on aime quelqu’un qu’il devient indispensable et pas l’inverse.



C’est parce qu’on l’apprivoise qu’il devient unique.
Mais la vérité c’est que si Gus a décidé de faire une croix sur toi, il est peut-être bien aussi borné que toi. S’il a pris cette décision dans son âme et conscience, je doute qu’on puisse le faire changer d’avis. Mais autant ne pas le mentionner. Je laisse le silence s’installer, j’en profite pour te bercer doucement avec mes gestes et te rassurer le temps que ta respiration se calme. Mes doigts s’attardent et s’accrochent sur ses épaules avant de briser notre étreinte en douceur.

Alors...comment tu te sens ? Tu veux en parler un peu plus ? Ou tu veux aller passer tes nerfs sur un arbre et crier ?



La dernière proposition est offerte avec un petit sourire.Il y a bien sûr d’autres options qui me viennent en tête mais je te laisserai le soin de les suggérer si tu en as envie.

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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Dim 19 Mai - 19:18


Je ne sais pas ce qui va se passer à présent. Comment je vais faire, demain soir, pour retourner dormir dans la même chambre que lui. Pour continuer à le voir chaque jour. Va-t-on réussir à en reparler ? Mais il semble déterminé à ne pas céder un pouce de terrain et je sais déjà quel est mon choix. On dirait bien que nous allons continuer à nous éviter mutuellement, à laisser mourir notre amitié à petit feu sans démordre de nos principes respectifs. On est bien partis pour ça en tout cas. Comment règle-t-on une situation comme celle-là ? Est-ce qu’il y a une façon de revenir en arrière ? De réparer les pots cassés et de se comprendre mutuellement ? C’est, au final, la main de Bertram qui met un baume sur ces questionnements et me rappelle au moment présent. Tente de me faire relativiser les choses. Oui, cette journée était interminable et je n’en pouvais plus. Bizarrement, faire face à une terroriste m’avait été moins taxant que de tourner le dos à Gus. Quoi que ce n’était peut-être pas si bizarre que ça. Et c’est un fait, j’ai passé les dernières semaines à me sentir plus ou moins insignifiant, marabout, à éviter les gens et à ressasser tout ça en boucle.

« Ouais. »

J’ai besoin d’une pause. Et cela, le Serdaigle me l’offre aussi sous la forme d’un refuge dans ses bras. Viens là. Je n’ai ni la volonté, ni l’énergie de refuser. Je pose plutôt ma tête contre son épaule, ferme les yeux et expire profondément. Ses caresses dans mon dos sont une berceuse pour mes inquiétudes et les mots qu’il me susurrent une étreinte pour mon cœur meurtri. Tout va bien se passer. Cette dispute est la preuve que nous tenons l’un à l’autre, c’est ce que pense Bertram. Je doute, je n’en suis pas certain, mais j’ai envie d’y croire. C’est le mieux que je puisse me dire pour encaisser tout ça. De nouveau, il réitère sa volonté d’aller parler à Gus. D’arranger les choses pour moi. Une part de moi est tentée de dire que cette responsabilité me revient, que je ne peux pas remettre une amitié si précieuse dans les mains de quelqu’un d’autre. Ce fardeau devrait être le mien et seulement le mien. Et pourtant, peut-être bien que Bertram a changé quelque chose en moi.

« D’accord. Merci. »

Mais ce n’est pas tout, il a encore plus à dire, à me rappeler pour tenter de me réconforter ne serait-ce qu’un peu plus. Notre amitié ne serait pas terminée même s’il n’avait plus besoin de moi ? J’en doute. Et je ne veux pas dire qu’il n’a plus d’usage pour moi, juste que, dans la vie qu’il a choisi de mener, je n’y ai peut-être plus de place. Peut-être que c’est le cas depuis un moment. Je suis trop ennuyeux, je m’interdis trop de choses, je fais facilement la morale. Peut-être que ça ne cadre pas. Que ça ne cadre plus et qu’il n’a plus besoin ou même envie de ça dans sa vie. C’est une crainte que j’ai depuis longtemps maintenant et, à voir comment il s’est opposé à moi en bloc sans chercher à comprendre mes motivations, j’ai du mal à croire que j’aie eu tort de penser ça. On ne reste pas amis pendant 9 ans par nécessité.

« Mais peut-être qu’on le fait par habitude. »


On fini par prendre l’autre pour acquis. On ne fait plus les mêmes efforts qu’au début. On ne partage plus autant de choses. On s’écarte l’un de l’autre et on rencontre de nouveaux gens. On se perd de vue, mais on continue de faire comme si de rien n’était. Et on fini par s’éviter pendant des semaines avant de s’engueuler parce qu’on n’est plus capable de se comprendre. Je me demande si ça affecte Gus autant que ça m’affecte moi. Je me demande ce à quoi il pense, tout seul dans notre fort de couvertures et d’oreillers entre nos deux lits avec sa boite de biscuits. Peut-être qu’il l’a défait. Peut-être qu’il a mit de la musique pour ne plus y penser. C’est ce que je ferais en tout cas, si je n’avais pas Bertram. Ou peut-être qu’il est allé voir quelqu’un d’autre lui aussi. Que, de son côté, il a un ami plus proche que moi pour le rassurer et lui dire que tout ira bien. Je ne sais pas ce qui m’attristerait le plus. Comment je me sens ? Terrible, mais moins seul. Est-ce que je veux en parler ou… Attends, quoi ?

« Frapper un arbre ? »

Mon regard retrouve le tien et, je l’admets, tu as réussi à m’arracher un léger sourire. Heureusement que tu es là. Que je t’ai à mes côtés. Enfin, je ne serais sans doute pas dans cette situation in the first place, mais je ne le regrette pas. Une partie de moi ose croire que tout ceci s’est produit pour une raison. Que j’ai besoin de tout ça. Que je suis en train d’apprendre.

« Je suis à moitié vampire, pas à moitié grizzli. »

C’est dit sur un ton léger, détendu, et je ne réalise qu’après coup ce que je viens de dire. Je déglutis et humidifie mes lèvres, frappé par cette demi-seconde de réalisation. Peut-être que c’est vraiment en train de me changer tout ça. Il est encore trop tôt pour le dire. Mais bon, je n’ai toujours pas répondu à ta question.

« Je crois que j’aimerais surtout rester avec toi un peu plus longtemps, si ça ne te dérange pas. No pressure. Et accessoirement je vais aussi devoir me trouver un endroit pour ce soir. Il y a des canapés dans le salon commun au premier ? Ça fait un bail que j’y suis pas allé. »
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Lun 20 Mai - 12:10

Lean on me

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Je ne vais pas mentir, te serrer dans mes bras doit m’apaiser autant que toi. Sentir ton menton contre mon épaule, ta tiédeur contre moi, le contact de ton T-shirt en coton sur ma main...ça gomme certaines de mes inquiétudes. Au moins je ne suis pas tout seul. Au moins dans ce bordel qui nous avait coûté si cher, j’avais réussi à sauver quelque chose.J’ai pas envie de te perdre.Tu m’as promis de jamais regretter ni t’excuser mais j’ai pas l’intention que ça reste la pire décision que t’aies pu prendre dans ta vie. J’ai pas envie que tu le regrettes. Je serai ton épaule sur laquelle te reposer quand ça ne va pas. Je suis là.

Je n’y connais pas grand-chose en amitié. Je suis souvent resté à une distance confortable. Colocataire, connaissance, camarade.Le minimum social en matière d’investissement personnel. En général, je ne partage pas mes pensées les plus profondes. Je sais, je devais rater quelque chose à rester un inconnu, un visage qu’on oublie quelques années après la cérémonie des diplômes. Un ami de passage. Un ami de circonstance. Mais je sais qu’il n’y a rien que je puisse t’offrir qui pourra combler le trou dans ta poitrine au moment où tu souffles ces mots. Par habitude. Est-ce que c’était vraiment ce qui était en train de se passer ? Une relation qui s’effiloche avec le temps, par lassitude, par usure. On change et on ne se comprend plus. 9 ans c’est long. Peut-être qu’ils avaient besoin de quelque chose de différent tous les deux. Ou peut-être que ce n’était qu’une ornière sur un long chemin qu’ils allaient encore emprunter tous les deux. Face à l’amertume de la réalité, je n’ai pas de mots à te donner pour te rassurer. Le temps passe, les gens changent et les amitiés évoluent...ou bien s’éteignent. Mais les souvenirs restent. Quoiqu’il advienne Gus sera toujours quelqu’un de spécial pour toi, pas juste un étranger. Mais je ne peux pas te dire ça. Alors j’attends que ton souffle s’apaise pour te proposer de te changer les idées.

Un sourire naît faiblement sur tes lèvres. Il ne faut pas négliger l’aspect cathartique qu’un sursaut de violence peut engendrer, Ethan ! Si tu étais semi-grizzli, tu serais plus semi-teddy bear, non ? J’éclate d’un léger rire. Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de rire aujourd’hui, ça fait du bien au moral.

J’en sais rien, peut-être que tu te rases intégralement la fourrure chaque matin !



Après tout il avait les crocs, la soif de sang et ce côté sauvage. L’image d’un Ethan couvert de mousse à raser de la tête aux pieds et armé d’un petit rasoir de supermarché  m’arrache un petit sourire taquin. Voilà ce qu’ils devraient montrer dans les pubs, plutôt que des beaux gosses formatés déjà pré-rasés par des barbiers professionnels. Mais hurler ton désespoir à la lune ne fait pas partie de tes plans pour ce soir. Rester avec moi et trouver un endroit ou dormir. Je t’adresse un petit sourire, non il n’y a pas de pression. Moi aussi je préférerais me rassurer avec toi que de rester seul dans mon dortoir, sans parler à personne. Tu m’épargnes de devoir te refuser l’accès au dortoir et à la salle commune pour cette nuit, suggérant déjà une très belle solution. J’opine de la tête.

Oui, il y a des canapés et c’est plutôt un bon endroit pour dormir en dehors de son dortoir. Il y a de quoi s’occuper aussi. Des jeux vidéos...même un flipper je crois.



Dormir à la belle étoile était tentant aussi mais peut-être pas en février avec un terrain de quidditch détruit et des ennemis invisibles qui grouillaient partout. J’aurai bien suggéré la classe de divination où s’étaient organisé des soirées de lecture de rêves auparavant mais le salon commun offrait d’autres avantages. C’était bien moins interdit que le reste des lieux de Poudlard si on se faisait chopper par un préfet.  En plus, il était assez proche du terrier des poufsouffle si jamais tu changeais d’avis. Je range une mèche derrière mon oreille pour te proposer :

Est-ce que je peux venir avec toi ? J’ai toujours voulu passer une nuit dans un endroit insolite -voire même une nuit blanche. Je peux apporter mon oreiller, ma couverture et même les multiplier. Si après avoir survécu à un attentat, c’est pas le meilleur moment pour compléter sa bucket list, je ne sais pas quand c’est.  



En d’autres termes ça ne me dérange pas si t’as besoin de parler ou de te distraire toute la nuit. Tu me rendrais service. Tu ferais ralentir cette machine infernale dans ma tête et moi peut-être que je parviendrais à atténuer la culpabilité et les doutes qui te tourmentent. Et puis la vie est trop courte. Trop courte pour être fâchés avec les gens qu’on aime mais aussi trop courte pour être passée avec des gens qui sont soudainement devenus des étrangers. Mais on aura l’occasion de parler de ça plus tard - si tu le désires. Honnêtement je préférerais que tu décides de retourner dans ton dortoir pour essayer de reparler à Gus, mais si ta décision est prise et que tu dois “ dormir dehors”, je préfère encore être avec toi.

Et toi ? Qu’est-ce qu’il y a sur ta bucket list ?



Je m’étends en diagonale  à travers le lit pour préparer mes affaires en commençant par choisir une lecture parmi celles que j’ai abandonné au pied de mon lit. Toujours allongé en travers, je tire rapidement un tas de volume. Traité de rituels interdits des sorciers scandinaves peut-être pas celui-là, non. Je ne voulais pas soulever de questions sur mon intérêt de la magie noire. Frères de Sang : ma Vie chez les Vampires d’Eldred Worpel. Eeeeeeeh et admettre à Ethan qu’il influençait ma liste de lecture ? Non plus. La Quintessence : une quête Voilà qui était mieux.

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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Lun 20 Mai - 18:12


Je suis à moitié vampire. J’ai dit ça avec le sourire, sans que ce soit amer ou malaisant. Sans que ce soit un rappel douloureux des limitations que je dois m’imposer pour éviter de déraper et de blesser quelqu’un. C’était dans le contexte d’une blague et, le mieux, c’est qu’elle te fait rire. Une véritable libération, un soulagement de te voir t’amuser de mes mots ainsi. Ce n’est pas un problème, ce n’est même pas le point central. Qui sait, peut-être que je rase intégralement ma fourrure chaque matin ! Mon sourire est serein, mon amusement réel et mon regard empli de tendresse.

« Ça me prend près de trois heures chaque matin. »

Je pourrais passer toute la soirée à admirer ton air taquin, malicieux, mais dans l'immédiat je dois t’exposer des projets plus concrets pour les heures à venir. Tu me confirmes que le salon commun est équipé pour accueillir le chien errant que je suis, ce qui m’offre une alternative pas trop mauvaise. Même que, selon tes dires, je pourrai largement m’occuper grâce aux jeux vidéo et au flipper qui sont sur place. Je n’en demandais pas tant, mais ça ne se refuse pas. Je remarque ton geste, les cheveux que tu replaces derrière ton oreille et, pendant un court instant, mon regard se perd dans la contemplation de tes traits. À croire que ta présence me distrait facilement, mais tes mots me ramènent dans la conversation. Peux-tu venir avec moi ? La question se pose-t-elle réellement ? Bien sûr que tu peux, mais ce n’est pas tout. Comme ça passer une nuit blanche dans un endroit insolite fait partie de ta bucket list ? Intéressant. Quant au point que tu apportes, je ne suis pas nécessairement d’accord.

« Peut-être, mais idéalement vaudrait encore mieux ne pas avoir besoin d’attendre qu’un attentat se produise pour faire les choses qu’on veut vraiment faire, tu penses pas ? Et bien sûr que tu peux venir. »

Ce qui te rend curieux à propos de ma propre bucket list. Elle contient quoi, la mienne ? Je mentirais si je disais qu’il n’y a absolument rien que je désire faire, mais de là à parler d’une liste. Je n’ai jamais vraiment osé en composer une, faire passer ces envies passagères au stade de plan à accomplir avant qu’il ne soit trop tard. Je réfléchis toujours à ma réponse lorsque tu t’allonges sur ton lit pour chercher des livres. Mon regard gris-bleu est de nouveau happé, attiré par ta silhouette. Seuls, ensemble, dans ta chambre, alors que tu t’étends casually au travers de ton lit pour regarder tes livres. Je crois que mon imagination me joue des tours. Autant me concentrer sur autre chose, faire comme si de rien n’était. Ne pas rendre les choses inconfortables.

« Sérieusement ? Un livre ? Je pensais qu’on passerait la nuit sur la console ou devant le flipper. Ou alors tu crois être capable de rester éveillé plus longtemps que moi ? »

J’admets qu’il y a un petit ton de défi et de taquinerie dans mes mots. S’il veut faire nuit blanche alors pas question de le laisser faire tout seul. Enfin, pas tant que je peux tenir le coup moi aussi en tout cas. Cette journée a été interminable après tout, très exigeante mentalement. Mais, maintenant que nous sommes ensemble, ça va mieux. Et je n’ai toujours pas répondu à sa question, n’est-ce pas ?

« J’ai jamais fait de vraie liste, mais je peux bien penser à deux trois trucs. Assister à un vrai bon concert par exemple ou… faire de la moto ? Jouer de la guitare, mais ça tu savais déjà je pense. De l’escalade aussi ça pourrait être pas mal. J’aimerais payer un voyage à ma mère, je sais qu’elle adore ça, mais qu’elle n’en a plus trop eu l’occasion depuis que je suis là. Peut-être même faire un roadtrip moi-même, ce serait pas mal. »

C’est peut-être pas exactement le genre de réponses auxquelles on s’attend quand on parle de bucket list, mais je ne peux pas m’empêcher de m’imaginer parcourir un pays défavorisé en comptant sur la gentillesse des gens et, en retour, leur offrir des soins et leur proposer des cours d’anglais. Ce serait vraiment pas mal, si rien d’autre ne fonctionne pour moi. Ceci étant dit il y a bien une chose, un point précis auquel je pense. J’en ai déjà parlé avec Gus et, loin d’en être effrayé, il avait annoncé que je me réservais pour quelqu’un de spécial. C’est une façon de le dire. Je me demande ce que tu en penserais. Si tu me jugerais. Si tu en serais effrayé. Le regard fuyant, ma main retourne se poser contre ma nuque. C’est pas un aveu facile.

« Et je crois que… J’aimerais savoir ce que ça fait, de boire du sang humain. On my own terms, pas par accident ou par perte de contrôle. Comprendre ce que ça fait et peut-être… Peut-être en avoir moins peur. »
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Mar 21 Mai - 21:56

Lean on me

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Mon excuse pour céder à mes envies ne m’attire pas tes foudres mais bien tes encouragements ? Voilà qui est surprenant. Est-ce que Ethan le saint boyscout serait en train de se désolidariser de cette ligne de conduite si contraignante qu’il s’imposait ? Plaisante surprise sur tous les fronts. J’ai l’impression que tu m’encourage, mieux, que tu m’invites allègrement à me laisser aller à mes véritables envies...en commençant par me laisser t’accompagner. Peut-être que plus tard je pourrais invoquer ce droit pour vérifier l’état de ta fourrure, semi grizzli ? Non, pas si vite. Même si tu as raison, la vie est trop courte pour attendre et faire ce que l’on désire vraiment. C’est donc avec un regard brillant de gratitude que je te réponds :

Je crois bien que t’as raison.



Une fois ton accord donné, je m’étale pour mieux sélectionner ma lecture de la soirée ce qui semble t’amuser… et te donner l’envie de me provoquer ? Tiens donc. Une autre plaisante surprise. Je me tourne vers toi, mon ouvrage en main. Mon sourire s’élargit alors que ma voix se fait aussi douce que du velours :

Serais-tu en train de me défier, Stoker ? On verra bien qui sera le dernier éveillé.



Parce que j’ai bien l’intention d’observer ton visage apaisé alors que tu t’abandonnes dans les bras de Morphée. Mais ce dont j’ai encore plus hâte c’est de passer un bon moment avec toi. Oublier le reste du monde si menaçant, faire taire nos craintes, nos doutes et nos anxiétés. Se perdre dans le moment présent et juste, peut-être, s’amuser un peu comme deux simple  adolescents. Au final on n’avait pas tellement eu le temps de faire ça, de simplement profiter l’un de l’autre.  Je me redresse pour mieux entendre les points de ta propre bucket list et en apprendre plus sur toi. En somme, tout semble plutôt faisable et facile - si on omettait que tu étais un semi-vampire. Faire de la moto ? Je t’imagine, lunettes de soleil et blouson de cuir avec tes T-shirts hard rock. Pourquoi pas.Et la guitare à l’arrière ? Folk ou électrique, je me le demande ce que tu préférerais.

Il y a moyen de faire tout ça pendant les vacances et avec les préparations nécessaires même un petit roadtrip ne serait pas hors de portée. Du camping peut-être ?



Je t’adresse un sourire. No pressure, évidemment. Mais pour faire un road trip il nous faudrait une bonne glacière pour contenir toutes les poches de sang dont tu aurais besoin. Mais ça restait possible. Pas forcément aussi facile, mais possible. J’ai pas envie de trop m’avancer. J’espère que cet été tout sera réglé avec Gus et avec un peu de chance...on pourra planifier ça tous ensemble ? Cette fois-ci je me lève pour préparer le reste de notre escapade. Mon sac à dos dans lequel je place mon livre et d’autres outils utiles comme mon déluminateur et mon pineapple avec chargeur. Mes vêtements sont assez confortable pour dormir dedans quoique….devrais-je emporter un pantalon de pyjama ?  Mes réflexion sont interrompues par un aveu auquel je ne m’attendais pas. Boire du sang humain pour en avoir moins peur ? C’était censé mais…. Je ne pouvais pas m’empêcher de me rappeler cette occasion manquée, ton regard rubis avide qui me fixait comme un repas appétissant. Aussi je ne peux pas m’empêcher de penser que cet aveu m’est directement adressé, comme une façon de me laisser savoir tes intentions pour l’avenir...à mon sujet. Que cette responsabilité m’incomberait aussi. Je ne sais pas trop comment le prendre.

Tu ne crois pas que ça sera plus difficile de se nourrir exclusivement de sang animal après ça ?



C’est la réponse réflexe qui laisse parler mes propres craintes..ainsi que ce que j’ai pu lire dans le témoignage d’Eldred Worpel - le sang humain était bien plus addictif que le sang animal. Est-ce que ça serait aussi facile de passer de l’un à l’autre ? C’était pas le genre de curiosité qu’on assouvit sans conséquence. Néanmoins je comprends que ma réponse ne soit pas ce que tu aurais aimé entendre. Je t’avoue que j’ai pas vraiment envie d’entrer dans les détails complexes de cette conversation ce soir. Surtout que….quelque part c’est inévitable. Je vais devoir m’y résigner : si, non,  quand Ethan prendra cette décision, ça risque de changer sa vie.  Pour le mieux ? A débattre. Ce qu’on ne peut pas nier, c’est que c’est dans sa nature. C’est naturel, pourquoi lutter ?. Mon attention s’attarde sur mon sac à dos pour éviter de te regarder.

Mais je comprends que tu sois curieux. Et quitte à avoir une première expérience autant que ça se passe bien et dans un environnement contrôlé. Avec quelqu’un de consentant en qui tu peux avoir confiance.



C’est à se demander de quoi on est entrain de parler exactement. Incapable de décider, je finis par enfoncer un de mes pantalon de pyjama dans mon sac à dos, très rapidement pour m’épargner un poil de honte. Je referme mon sac et vérifie de ne rien avoir oublié avant de changer de sujet.

Et à Poudlard ? Il n’y a rien que tu veuilles faire ou voir avant de partir ? Il ne nous reste pas autant de temps que ça...



Et toutes les activités sont il venait de parler ne se déroulaient pas forcément ici.


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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Mer 22 Mai - 2:33


Je te taquine alors que tu sélectionnes un livre et, loin de me décevoir, tu y réponds sans te laisser démonter. Il y a tant de douceur dans ta voix, j’y entendrais presque une invitation. Dans mon état de fatigue, et bizarrement de détente, je suis d’humeur plus directe, moins réfléchie. Et je pense que ça se remarque.

« Deal. Et puisque t’as l’air si confiant, Godfrey, on devrait peut-être y ajouter un petit pari. T’en dis quoi ? »

La vérité c’est que je n’ai aucune idée en tête, mais j’ai bien envie de continuer à te taquiner, à te répondre sur le même ton velouté pour relancer l’échange en y ajoutant des enjeux supplémentaires. Ou alors je suis juste un peu fatigué et je ne sais pas ce que je dis, c’est possible aussi. Et ça n’augure rien de bon pour la soirée. Je vais devoir faire un petit effort si je veux réussir à tenir plus longtemps que toi. Je dois déjà me concentrer pour te faire une ébauche de ma bucket list semi-improvisée histoire de satisfaire ta curiosité. Selon toi ce n’est pas hors du domaine du possible, même qu’avec de la planification il sera peut-être réaliste d’espérer faire quelque chose de similaire pendant les grandes vacances d’été. Du camping ? Ça pourrait être pas mal. Enfin, il y aura beaucoup de choses desquelles discuter. Voyager sécuritairement avec un semi-vampire demande pas mal de préparation au niveau de la logistique. Ce n’est pas pour rien que ma mère a toujours préféré éviter ces longs périples loin de la maison. Mais bon, après tout ce qui s’est passé aujourd’hui, même moi j’ai pas envie de me casser la tête. Je laisse donc m’échapper une réponse détendue, trop simple pour qu’on ne devine pas que j’ai répondu sans y réfléchir. Surtout que, dans mon cas, je suis du genre à réfléchir à tout trop longtemps plutôt que pas assez.

« Sounds like a plan. »


Mais ce n’est pas tout. Il y a autre chose que je décide de te confier, appréhendant ta réaction. Je suppose qu’il y a une partie de moi qui est mentalement prête à te voir me mettre dehors sans plus de cérémonies. C’est fini, on arrête tout, c’était un vrai plaisir de se connaître, mais c’est plus possible. L’autre extrême serait, qu’on se le dise, encore plus choquant. Je ne t’imagine pas m’encourager comme si de rien n’était et je n’ai pas tort. C’est au final une réponse plutôt équilibrée que tu me sers, pas entièrement un rejet, mais tout de même sérieuse. Je suis forcé de te concéder ce point.

« Ça fait partie de ce qui m’inquiète, oui. Je ne serais pas beaucoup plus avancé. »


Même que ce serait peut-être pire. Peut-être que toute cette idée est, au fond, ridicule, stupide et imprudente. J’aurais sans doute dû taire ça, je ne sais pas. Maintenant que je l’ai dit à haute voix, j’ai l’impression que c’est trop concret et de là naît une envie de faire marche arrière, de ne pas laisser cette vague curiosité prendre forme ainsi. Sauf que c’est un peu tard pour ça. En contrepartie, tu mentionnes comprendre cette envie de satisfaire ma curiosité. Peu étonnant venant de la part d’un Serdaigle, mais passons. La suite, elle aussi, fait écho à ma façon de voir les choses. Il est pratiquement inévitable que ça se produise un jour ou l’autre alors pourquoi pas faire preuve d’initiative et m’assurer une première expérience positive ? Ça me donnerait même l’occasion de vivre ça dans un environnement contrôlé, avec quelqu’un qui aurait accepté de son plein gré de partager ça avec moi et avec qui je pourrais partager une certaine confiance mutuelle. Je déglutis, le regard fuyant. Cette métaphore-là, elle est dure à manquer.

« C’était un peu l’idée… Mais bon ça veut pas dire que ça va se faire. Puis même, j’ai encore une longue vie devant moi alors… Enfin, oublions ça. »

Ça vaudra mieux je pense. Surtout que, maintenant que j’ai fait le parallèle dans ma tête, je n’ai pas envie que ça t’inquiète ou que sais-je. C’est pas une demande c’est juste… Je sais même pas ce que c’est. Heureusement, tu m’offres une opportunité de changer de sujet et je la saisis sans hésiter, bien que ma réponse laisse peut-être à désirer. Qu’aimerais-je faire avant la fin de ma scolarité ?

« Bonne question. Déjà réussir mes deux DEMA ce serait vraiment pas mal j’avoue. Sinon… J’ai déjà remporté un match d’hippoball donc ma carrière de sportif étoile c’est fait. Découvrir la salle de bain des préfets peut-être ? Quoi que je ne suis pas fan de bains. Ou alors m’inspirer de l’éminent monsieur Godfrey et retrouver une relique ayant appartenue à Helga Poufsouffle ? En vrai je sais pas. »

Faudrait que je prenne le temps d’y penser. Je suis tellement concentré sur mes études que c’est pas le genre de trucs auquel je pense. Surtout que je suis ici depuis que j’ai onze ans alors au bout de quelques années la fibre aventurière s’étiole, c’est normal. Cela dit il y a bien un truc que j’ai envie de faire, même si ça peut avoir l’air bizarre.

« Quoi que… Avant de partir, j’aimerais retourner voir le miroir du Risèd. Voir ce qu’il me montre pour savoir si j’ai choisi la bonne voie, si je suis toujours capable d’être honnête avec moi-même et de faire ce qui importe vraiment le plus pour moi. Enfin, j’ai l’impression de pas être très doué pour donner des réponses fun à ces questions. J’espère que t’as des suggestions plus originales que les miennes sinon l’année prochaine va être très longue. »
Bertram Godfrey
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Jeu 23 Mai - 21:45

Lean on me

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Un pari ? Une fois de plus ça me plaît mais...serait-ce les événements d’aujourd’hui qui font ressortir ton côté joueur ? Le rush d’adrénaline dans tes veines ? Ce sentiment d’urgence ? Ou bien l’envie désespérée de te distraire à la fois de la menace qui nous entourait et de ton amitié avec Gus qui s’effilochait entre tes doigts ? Ou bien peut-être s’agit-il d’un aspect de ta personnalité qui ne m’apparaissait pas si évident au premier abord ? Loin de m’alarmer, c’est avec calme et assurance que je réplique :

Ca me va. Mais si je gagne….



Je prends une pause pour réfléchir intensément aux conséquences de mes propositions. Bien que mon esprit divague déjà, je le ramène au présent. Nous ne sommes pas officiellement ensemble donc on peut oublier les trucs mignons ou romantiques. Ton vampirisme est un sujet trop délicat et donc hors limite. J’ai pas particulièrement l’intention de détruire la moindre fibre de confiance en toi, t’as pas besoin de ça en ce moment...Alors quoi ? Qu’est-ce qui reste d’innocent que je peux te proposer ? Mon sourire s’élargit. La réponse était évidente et pas totalement sans signification.

Disons que tu devras passer toute une journée dans ton joli petit kigurumi d’Halloween. Ca te va ?



Je ne voudrais pas forcer quelque chose de trop embarrassant. Tu te souviens de cette soirée d’Halloween ? Comment tout aurait pu facilement déraper avec mon costume de vampire de supermarché au milieu de cuvettes de toilettes remplies de faux sang. Au lieu de trouver ça simplement gênant on avait choisi de s’écouter et d’effacer cette image de poufsouffle simplet que j’avais de toi. Tu étais devenu une personne entière avec des craintes et des inquiétudes similaires aux miennes. Les mêmes garde-fous….Cela me semblait s’être produit il y a une éternité. Tu sembles partant pour un road trip cet été. C’est noté, on verra les détails quand on aura recollé les morceaux avec Gus. Ca ferait une bonne sortie entre amis, non ? Et puis il faudra proposer à Dorothy aussi, je suis sûr que ça lui ferait plaisir.

Mais au bout de cette bucket list, tu me confesses tes désirs les plus inavouables. Boire du sang humain un jour, tu as l’air aussi piteux que si tu venais de m’annoncer ton fantasme sexuel le plus sale. Et honnêtement je pense que si ça avait été le cas, ma réponse aurait été à peine plus différente. Et pourtant cette révélation a un goût amer ou plutôt métallique pour mieux coller. Je sens la tension qui s’accumule dans mes épaules. Honnêtement j’ai pas envie de me faire mordre. Et je sais que c’est pas du tout ce que tu proposais, mais c’est quand même l’impression que j’ai. Qu’un jour tu compteras peut-être sur moi pour ça. J’ai juste vraiment pas envie d’y penser ni même de m’inquiéter pour des problèmes qui n’en seront peut-être pas. J’ai pas d’énergie à allouer dans la résolution de problèmes imaginaires. Alors je dévie la conversation sur Poudlard, évidemment. Ta réflexion m’arrache un petit éclat de rire gêné ainsi qu’un sourire désolé.

Désolé, est-ce que je me suis trop vanté de ça ?



Ca ne me ressemble pas, mais peut-être qu’inconsciemment je l’avais ennuyé avec cette anecdote. L’éminent Monsieur Godfrey… J’en tirais une certaine fierté, c’était indéniable et en même temps je ne souhaitais pas paraître présomptueux. En tapotant mon oreiller je poursuis avant de t’assurer que tu peux compter sur moi pour tes envies d’aventure.

Même si je ne connais pas l’emplacement de la coupe de Poufsouffle, je pourrais toujours t’aider à t’infiltrer dans la salle de bains des préfets. Je connais un chemin secret. Ou sinon...si tu préfères te la jouer réglo, je peux toujours demander à mon capitaine. Reducto.



D’un coup de poignet sec, l’oreiller diminue de taille, suffisamment pour être fourré sans trop de ménagement dans mon sac à dos. Enfin la salle de bain des préfets...je préférais éviter pour l’instant. Trop de souvenirs risquaient de faire écho dans ce hall de marbre. J’aurai besoin d’un peu de temps. Mon sourire s’efface doucement alors que ces souvenirs me reviennent en tête. Tu les interromps et m’offre une diversion. T’as pas besoin d’être fun, sois juste toi-même.. J’ai l’impression que tu as peur que je m’ennuie avec toi. En réalité, je crois qu’aujourd’hui j’aimerai vraiment beaucoup simplement m’ennuyer avec toi.

J’en ai peut-être quelques unes mais...avant ça il faudra survivre à cette année.



Ce qui n’est pas garanti. Je pousse un soupir, me laissant un peu aller à mes inquiétudes. Avant de me pencher pour lacer mes chaussures, je te gratifie d’un petit coup d’épaule. Juste pour te rassurer que tout va bien.

Et puis… j’adorerai faire des trucs ennuyeux ensemble aussi.  



Tout en laçant mes converses blanches, je me permets de te poser une question un peu personnelle. Il faut dire que tu as titillé ma curiosité avec tes propositions - néanmoins, il faut se montrer délicat :


Tu veux retourner voir le miroir du Riséd ? Ca veut dire que tu y es déjà allé ?



De ce que j’ai pu entendre les révélations du miroir sont parfois un peu...troublantes. Et surtout très personnelle. La vérité c’est que malgré ce que je t’ai dit à l’infirmerie, je ne sais pas exactement où l’on se trouve tous les deux. Ce que je peux me permettre et les limites qu’on doit s’imposer. Tout ça relève du mystère : je suis donc réduit à tâtonner dans le noir et à user de stratagèmes. Comme soulever ce point, sans insister pour savoir ce que tu as vu. Te laisser l’opportunité d’acquiescer et de détourner la conversation comme bon te semble.

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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Mer 29 Mai - 18:29


L’idée d’un pari ne semble pas te déplaire tant que ça puisque tu t’empresses d’accepter et, mieux encore, de me trouver une conséquence si jamais je ferme les yeux le premier. Porter mon kigurumi de dragon, celui que j’avais à Halloween passé, toute une journée ? Si c’est un jour de mon choix je peux toujours rester en kigurumi au dortoir toute la journée pour étudier, ça me fera pratiquement une journée de repos.

« Ça me va. »

Heureusement que je l’ai gardé sinon il aurait été un peu plus compliqué d’honorer ma part du pari. Enfin, encore faut-il que je perde, ce que je ne compte pas faire. Et, justement, je dois moi aussi proposer une conséquence pour toi, si le sommeil te fauche le premier.

« Et si tu perds… ce sera l’occasion de mettre au point ton costume de rocker pour Halloween prochain. »

Probablement pas très original, mais c’est le premier truc qui m’est venu en tête et, quelque part, j’aimerais bien voir de quoi tu aurais l’air avec un blouson de cuir. Puis il y a toute cette discussion sur la bucket list et je nomme maladroitement des choses sans trop les penser. Je vais même jusqu’à parler de ton éminence et cela semble te gêner plus qu’autre chose. Si tu t’es trop vanté ?

« Non, je taquinais simplement. Désolé. »

Bon, peut-être que ce n’était pas drôle. Probablement que ce ne l’était pas et que je n’essayais pas non plus de l’être. Je suis simplement tendu, fatigué. Toujours aussi serviable, tu me fais part de ce qui peut être fait, pour accéder à la salle de bain des préfets. Je ne m’attendais pas à ça. J’ai simplement balancé des réponses pour dire quelque chose d’intéressant, sans avoir l’habitude qu’on me pose ces questions pour formuler des projets plutôt que de le faire pour combler la conversation.

« Ça presse pas de toute façon. Je ne disais pas ça très sérieusement. »

Right now je crois que j’ai juste envie de me débrancher le cerveau et que, du coup, je raconte un peu n’importe quoi. J’ai même pas la force de garder mes murs levés, de rester le rigide Ethan qui réfléchis à tout cinq fois avant de parler et qui arrive quand même parfois à causer des malentendus. Puis de toute façon je suis avec toi. Je suis en sécurité. Je suis au bon endroit et ce que tu dis ensuite ne fais que me le confirmer. Et puis… j’adorerais faire des trucs ennuyeux ensemble aussi.

« Moi aussi. J’aimerais beaucoup ça je pense. »

Le petit coup d’épaule m’a arraché un sourire et me donne envie de me rapprocher en retour. Pour l’heure, cependant, il n’y a que mon regard tendre pour t’effleurer. Je ne veux pas compliquer les choses ou nous faire remettre notre relation en question maintenant. Je veux juste profiter de ta compagnie, être bien avec toi. Ça me suffit amplement, même si c’est simpliste et un peu ennuyeux. Surtout si c’est simpliste et ennuyeux. Quant à savoir si je suis déjà allé voir le miroir, la réponse est simple et je soupire à l’idée du reflet que j’ai aperçu il y a fort longtemps.

« C’était il y a quelques années et il m’a montré un truc irréalisable alors disons que j’ai fait mon deuil et que je n’y suis jamais retourné depuis. »

Et, vu que j'ai abordé la question, ta curiosité est évidemment piquée. Ce n'est pas par hasard que tu t'es retrouvé chez les Serdaigle, après tout. Ma main se passe contre ma nuque avec une certaine tension. Quelle chose irréalisable ? Ça fait un peu pitié. C'est un peu pathétique. Mais j'ose espérer que toi, tu ne me jugeras pas.

« J'étais jeune il faut dire, mais... J'y ai vu ma famille, unie. Mes parents et moi. Heureux tous les trois. Humains, tous les trois. »

Je déglutis, réalise que ma bouche semble soudainement bien sèche. Il y a des trucs auxquels j'aurais préféré ne pas penser ce soir, mais c'est un peu tard pour ça. Ma vie aurait sans doute été tellement plus simple si j'étais quelqu'un de normal, moi aussi. Enfin, c'est pas très joyeux tout ça et tes préparatifs semblent aller bon train. C'est l'occasion idéale pour changer de sujet, histoire que l'ambiance ne soit pas gâchée et qu'il n'y ait pas de malaise. Sans compter que nous sommes sans doute sur le point de partir. Je quitte donc le bord de ton lit, paré à redescendre les marches jusqu’au salon commun, mais pas sans te proposer mon aide.

« Je peux porter quelque chose ? Ton sac à dos n’est pas trop lourd ? »
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Re: Lean on me ••• Ethan Stoker Ven 31 Mai - 14:36

Lean on me

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Je plisse les yeux, suspect, un léger sourire accroché aux coins de mes lèvres. Est-ce que tu ne serais pas en train de te faire plaisir là ? Un costume de rockeur donc, tel était ma petite punition si je venais à me laisser aller dans les bras de Morphée avant toi.

Waw, je crois que j’aurai besoin d’un peu aide si je perds !



Ca te dirait d’être mon styliste pour une journée ? Moi je suis plus pull moche et veston que T-shirt d’Iron maiden et jeans déchirés. Je n’ai vraiment jamais porté ça de ma vie. Enlever cette armure de laine et de couleurs douces que je portais ? Révéler de vraies couleurs, un style qui ne sortait pas du placard de mes grands-parents. Ca allait me demander du courage. Mais tant que tu ne me demandes pas de porter du maquillage, ça devrait rester faisable.

En ce moment ce n’est pas l’aventure ni le danger qui me tente. J’ai eu ma dose, merci beaucoup. Je préfère contempler l’idée de passer du temps avec toi, de t’apprivoiser et de profiter du semblant de normalité qui restera après les évènements d’aujourd’hui. Qui sait quand on aura le plaisir d’y goûter à nouveau ? Ton sourire me réchauffe le coeur et m’indique que j’emprunte le bon chemin pour te remonter le moral. J’ai hâte d’être un peu ennuyeux avec toi. Et pour le reste, je te donnerai le goût de l’aventure, j’en suis sûr. Si tu ne l’as pas déjà car apparemment le miroir du désir n’a aucun secret pour toi. Si je devais me trouver face à mon reflet oserais-je le regarder en face ? Oserais-je affronter mes désirs les plus profonds ? Qu’est-ce que j’y verrai ? Je me le demande….Je crois que ça m’effraie.

Quelque chose d’irréalisable ?



Qu’est-ce que tu pouvais bien désirer et qui se trouvait hors de ta portée ? Te connaissant, il est fort probable que ce ne soit pas si impossible que ça - en tout cas tu as piqué ma curiosité. Ton regard s’enfuit alors que tu m’avoues tes désirs avec une certaine pudeur. Une famille humaine et unie. C’était ce que tu désirais, ton désir le plus profond et tu me l’avais avoué comme ça, sans résister. Je….waw...je ne m’attendais pas vraiment à ça. Mon regard se baisse alors qu’une expression de surprise contenue s’échappe de mes lèvres.

Oh.



Qu’est-ce qu’on peut ajouter après ça ?

....et tous portent de grandes espérances en sachant qu’elles ne se réaliseront jamais.

Cette phrase me hante, comme une rengaine. Est-ce que toi aussi tu es enfermé à double-tour dans cette pièce, dans cette maison oubliée sous les eaux ? Qu’est-ce qu’on peut dire à quelqu’un qui vous annonce que son désir le plus profond ne pourra jamais se réaliser ? Est-ce que tu aurais été plus heureux si ton père avait transformé ta mère en vampire, l’avait emmené avec lui ? Vous auriez pu vivre en famille unie, vampire et semi-vampire ensemble. Nous ne nous serions jamais rencontré. Tu n’aurais jamais rencontré Gus. Ta vie aurait été bien différente. Peut-être plus heureuse. Et si tu avais été complètement humain ? Tant de possibilités, de chemins qui serpentent dans ton destin. Pendant ces quelques secondes de silence, j’essaie de t’imaginer.

Si ça peut te consoler, il doit exister une dimension parallèle vous êtes humains et unis tous les trois. Et une où vous êtes vampires et heureux  tous les trois.  



….et une ou tu as une petite soeur ou un petit frère. Et une où vous êtes humains mais séparés. Est-ce que ça vaut la peine de continuer ? Tu ferais mieux de te taire Bertram et de continuer à préparer tes affaires. Le dernier élément manquant à mes préparation c’est ma couette qui subit le même sort que l’oreiller avant d’être enfoncée sans trop de ménagement dans mon sac désormais bien rempli. Tu m’observes et serviable, tu me proposes ton aide. Hors de question que je te laisse porter quoi que ce soit - ton coeur est déjà bien assez lourd. Je relève la tête avec un sourire léger, comme si on ne s’apprêtait pas à enfreindre le règlement, comme s’il s’agissait d’un jour particulièrement ordinaire.

Non, ça ira ! On y va ?



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