There's an orchestra in me
Playing endlessly
I even hear it now
They play in the devil's key
An endless symphony
I even hear it now17 octobre 2031. Ministère de la magie.
Dans les sous-sols, vers les bureaux des archives.
Cela avait toujours été ton rêve n’est-ce pas Andy ?
Mais que restait-il des rêves et des promesses ? Que restait-il des batailles que tu avais commencées, des guerres que tu t’étais juré de remporter ? Que des miettes de réalité.
Ton bureau était petit, si on pouvait appeler ça un bureau. Tu t’y posais cinq minutes toutes les heures, pour griffonner des chimères et des espoirs, alors qu’on t’interrompait pour constamment pour te rappeler ici et maintenant quel était ton unique devoir en ces murs.
—
« Ollivander. Ou est mon café ? »—
« Sur ton bureau, Adams. »—
« Ah… Oui, j’avais pas vu. Merci. »Tu soupires et tu remets tes lunettes sur l'arête de ton nez.
Andy Ollivander, promise à faire de grandes choses mais attendant encore et toujours l’opportunité de le prouver. Tu avais tellement grandi, ton visage s’était creusé pour faire ressortir un côté plus femme, mais tes cheveux étaient toujours aussi roux et désordonnés.
—
« Eh Ollivander, t’es libre ce soir ? »—
« J’ai du travail, Adams. »—
« Appelle moi Isaac. Et quel travail ? T’as rien à faire de spécial à part obéir à mes ordres. »Tu avais déjà supporté un Isaac dans ta vie, tu les collectionnais.
Cette fois, son rire tu ne le supportes plus. Alors tu relèves tes yeux pour le toiser sèchement. Si tu n’avais pas de travail ? Tu avais tout à révolutionner. Tu avais tout à brûler.
Et malgré cette fougue que tu n’en pouvais plus de contenir depuis toutes ces années, tu venais de te prendre le mur le plus brutal de ta vie entière.
Andy Ollivander, première et major de sa promo dans deux licences, avec un résultat de 120% aux examens du DEMA, recommandée par la majorité des professeurs de Poudlard, fille et descendante de la célèbre famille respectée des fabricants de baguette, tu … servais le café. Et personne ne te prenait au sérieux, car qui pouvait confier des responsabilités de la plus haute importance magique à quelqu’un incapable de pratiquer la magie ?
Tes rêves s’effondraient.
Et il était parti.—
« Dis moi, me prend pas pour un stalker, je sais que ça fait qu’un mois qu’on t’a embauché mais Mary m’a dit que tu sortais avec le nouveau patriarche des Gaunt ? »—
« Je ne sors pas avec lui, tu as du te tromper. »—
« Ah, donc tu es bien libre ? »—
« Ferme la, Adams. »Cette fois-ci, cela ne passerait sûrement pas.
Tu le savais au silence froid qui avait suivi, mais pourtant tu décides de ne pas te démonter. De faire comme s’il ne s’était rien passé.
Mais Adams se lève et tes yeux restent fixés sur tes notes de papier.
—
« Qu’est-ce que tu as dit ? Ollivander, ne penses pas que tu as tous les droits ici. Y compris celui de me manquer de respect. Je pense que je vais te rappeler que tu as été engagé ici comme larbin à tout faire alors arrête de te comporter comme si tu étais la nouvelle prochaine ministre. »—
« Je n’ai jamais dit ça. »Il serrait son gobelet de café si fort que tu cru un instant qu’il allait exploser entre ses doigts.
Mais ce fut encore pire.
Car le liquide brûlant se répandit sur en cascade sur tout ton travail, dégoulinant sur le bois usé des vieux bureaux, tâchant ton vêtement alors que tu restais inerte et hébétée.
—
« Tu sais ce qu’il te reste à faire. »Tu t’empresses de te lever pour sauver le reste de tes notes mais tout était bon à jeter.
Il se penche alors pour lire ce qu’on pouvait encore discerner sous les taches de café.
—
« Mémoire sur l’incorporation des êtres non-magique au système politique et économique du monde de la magie. Haha, c’est une blague ? Va remplir à nouveau mon gobelet. »
***
09 novembre 2031. Ministère de la magie.
Au détour d’un couloir.—
« Ollivander, Ollivander ! »Mary, ta collègue courut alors pour te rejoindre, un peu d’une démarche dramatique. Essouflée, elle appuyait ses mains sur ses genoux.
—
« Qu’est-ce qu’il y a ? »—
« Devine qui j’ai croisé ! »—
« Aucune idée… »—
« Camille Gaunt ! Tu ne sortais pas avec son petit frère ? »—
« Oui et d’ailleurs merci de l’avoir dit à Adams, il me l’a ressorti la dernière fois qu’on était tous les deux. »—
« Tu sais ou il est ? »—
« Qui ? »—
« Gaunt bien sûr ! »—
« Hm… Au japon. Je crois. Peut-être ailleurs. Arrête de me parler de lui s’il te plait. C’est terminé. »C’est encore trop douloureux.—
« Mais… »—
« Arrête, je suis passé à autre chose. »Je me concentre sur ma carrière.—
« En tout cas, son grand frère est canonissime. Il était ton prof à Poudlard tu m’as dit ? Tu pourrais m’arranger un coup ? »—
« ARRETE ! Arrête de me parler des Gaunt ! Tu commences sérieusement à m’agacer. »Tu accélères alors le pas dans la direction opposée, serrant ton sac d’une telle force qu’on aurait cru que le tissu allait se déchirer.
—
« Mais… Bah super, je fais quoi moi maintenant. »Tu saisis une poignée au hasard, celle des toilettes, et tu t’y précipites pour te réfugier. Tu étouffes Andy, tu es incapable de respirer dans ce monde trop vaste. Sans armée, il t’était trop difficile de continuer à avancer sur le champ de bataille.
Tu te sentais larguée, larguée dans cet avenir que tu pensais avoir planifié. Quelle idée stupide de croire que tu pouvais monter aussi facilement, au rythme effréné de ta détermination et des coups portés.
La porte s’ouvre soudainement et un visage apparaît dans le reflet du miroir devant lequel tu te morphondais.
—
« Que faites-vous chez les hommes, Miss ? »—
« Oh mon dieu monsieur le ministre, je n’avais pas du tout vu le panneau ! »Tu poses une main sur ta bouche, à la fois mal à l’aise et désolée. Mais alors que tu rassemblais tes affaires pour partir, tu pris conscience de l’opportunité que tu avais.
Personne ne pouvait l’approcher, pas sans rendez-vous et qui te l’accorderait ? Windsey n’avait pas été réélu, c’était désormais lui qui occupait le poste et il n’avait pas encore eu l’occasion de te croiser, Andy.
C’était le moment parfait pour rattraper ça.
—
« Monsieur… Est-ce que vous auriez quelques minutes à m’accorder pour parler des droits politiques des personnes non-magiques ? »A suivre.