diamonds are forever — salem // domaine avery

tes talons claquaient contre le sol du manoir avery alors que tu t’avançais pour te rendre dans la salle où la réception du ministère devait se tenir. il ne fallait pas rêver : tu n'y avais pas été conviée. cependant lilibel, tu avais pour une fois décidé de faire ce que tu voulais. tu souhaitais, le temps d'une soirée, entrer dans ce monde de la société sorcière qui t'a toujours été éloigné. sous prétexte que ton sang n'était pas assez raffiné pour que ton père puisse te montrer. tu n'aurais jamais accès la cour, même si tu t'y tiens devant la porte. ta chevelure blonde avait été légèrement ondulée et tu semblais rayonnante dans cette robe noire de créateur, qu'on avait retaillé spécialement pour toi, sans que personne ne puisse savoir ce que tu planifiais. quand tu rouvrais les yeux, tu te tenais devant la porte d'entrée de la réception : rien ne pourrait gâcher ta soirée.

ainsi la porte s'ouvre, et alors que tu descends avec élégance les grands escaliers clairs, tu sens les regards se poser sur toi et les conversations s'arrêter. alors que tu souris à l'assemblée étonnée de ton arrivée, tu entends les murmures que se répandent dans la salle. « qui est-elle ? que fait-elle ici ? » « d'où vient sa robe ? elle est magnifique ... » sont les questions, remarques qui reviennent sur toutes les lèvres. les dames te regardent avec envie, tandis que les hommes se tiennent droit et frémissent alors que tu passes devant eux. petit à petit les conversations d'haute importance reprennent mais tu sens que ton entrée a été remarqué. réelle déesse dans ce somptueux salon à la lumière diffuse et cristalline : tout ce dont tu avais toujours aspiré en secret.

tu te délectes de leur regard. en l'espace d'un instant, tu es devenue le soleil réchauffant leur corps glacés. véritable muse au charme exaltée ton extase prend vite fin quand tu croises le regard du père kingsley. tu t'approches de lui et tu le voies déjà fulminant. cendrillon devra quitter le bal plus tôt. il ouvre la bouche et quelques sons en sortent « par merlin lilibel qu'est-ce que qu'il t'es passé par la tête ?! » « eh bien je ... » alors que tu sens soudainement fébrile, ton paternel se retrouve arrêté par un bras que tu as du mal à distinguer.

ton sauveur était arrivé : salem avery, serdaigle de deux ans ton aîné. tu ne le connaissais pas vraiment, seulement de nom et peut-être de vue, entre membres de la haute société, tout le monde devait se connaître. enfin, encore fallait-il ne pas avoir été cachée par ses parents pour ça. tu jettes un regard satisfait à ton père et tu attrapes une flûte de champagne au passage. « passe une bonne soirée, papa. » et tu emboîtes précipitamment le pas à salem, vos bras se croisent et tu te sens confiante. tu lui adresses un sourire reconnaissant. « tu n'imagines même pas. merci encore d'être venu à ma rescousse, salem. » à croire que la famille avery t'était assignée comme tes sauveurs attitrés. tu le regardes vivement :  l'élégance et la prestance qu'il dégage avec son costume. il n'a définitivement pas la même allure qu'avec sa robe de sorcier, aussi distinguée soit-elle. tu apportes le verre à tes lèvres, tu noieras au moins ton ennui dans de l'alcool de qualité.

alors que vous vous promeniez dans la salle de réception, saluant les invités de sourires fades et forcés, tu ne peux t'empêcher d'ajouter « ne me penses pas ingrate pour l'invitation ou quoi que ce soit mais ... je me suis longtemps imaginé pendant une soirée dans une de ces réceptions distinguées. mais je ne pensais pas les gens aussi fades : ils semblent tous là par obligation. » tu reposes ton verre vide sur une table basse ; ton bras toujours croisé avec celui de salem, tu poses la main de ton bras libre sur son avant bras. tu n'oses pas directement regarder le fils avery : tu regardes droit devant toi, tes hanches se balançant au rythmes de vos pas, le son de tes talons vous accompagnant là où vos pas vous portent. « pourtant le décor est magnifique et le champagne plus qu'exquis. sont-ils tous toujours d'un tristesse aussi hypocrite ? » tu poses cette fois ton regard sublimé par ton mascara sur ceux de salem.

si on t'avait dit un jour que ton idéal ignateignable finirait en spleen partagé tu ne l'aurais jamais cru. et pourtant ton festival qui devait être parfait, coloré et à ton image, il s'avérait que ces soirées un peu trop idéalisées étaient en réalité l'habitat naturel et préféré des hypocrites intéressés. et jamais tu n'aurais du t'en rendre compte lilibel. un sourire reconnaissant sur les lèvres tu t'empresses d'ajouter « alors faisons en sorte que la soirée reste heureuse : du moins juste pour nous. » tu entraînes salem hors de la salle de réception, le malaise commençait à s'instaurer à chaque salut partagé à chaque sourire forcé.

après un moment de silence à errer dans les couloirs de la résidence tu ne voulais pas réengager la conversation avec des banalités. vous avez tous deux été clair sur ce point là : plus rien de superficiel ne devrait être abordé durant cette soirée. tu avais saturé après quelques instants passés dans la salle commune alors que salem, lui subissait ces mêmes tirades dénuées de sens profond sans rien à creuser derrière. les gens étaient-ils toujours tous si plats ?

encore enfant toujours gamine tu t'exprimes les yeux pétillants le sourire vif et agressif « votre mission, messire avery si vous l'acceptez, est de me montrer vos recoins préférés de la demeure. ça sera notre zone de sécurité..  »