Convictions. { Uther Windsey

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Convictions. { Uther Windsey Dim 9 Déc - 16:09


{  Convictions



Allongée sur ton lit, tu ouvres les yeux. Il fait nuit, le temps te semble comme suspendu. Tu es paralysée par la crainte. Les faibles respirations de tes camarades de chambre se tarissent peu à peu, jusqu'à disparaître entièrement. Le manque de sons t'étant si familiers fait déferler en toi une vague de chaleur. L'ambiance et pesante et bien plus encore. Quelque chose ne va pas, quelque chose ne va vraiment pas. La sueur se met à couler sur ta peau. Tu tentes de bouger, tu te forces, en vain. Que t'arrive t-il Andreja ? Insignifiant de prime abord, un grincement brise le silence, puis un autre t'en sort définitivement : des bruits de pas sur un parquet sec et délabré par le temps. Sur le dos depuis lors, tu voudrais désespérément pouvoir te saisir de ta baguette et illuminer la pénombre de ce dortoir où se trame le pire. Ta position ne te permet qu'une vue superficielle sur ce qu'il se passe à tes pieds. C'est en levant un peu plus ton regard que tu l'aperçois enfin. Cette chose recroquevillée entre le plafond et un coin de la pièce. Difforme, les cheveux noirs, longs, lui retombant sur le visage comme le voile d'une veuve. Tu paniques et te mets instinctivement à crier, mais aucun son ne s'échappe d'entre tes lèvres. Par surcroît, leurs traits ont disparu, fondus entre eux, elles n'ont plus de contour. Tes pupilles se dilatent tandis que tu hurles intérieurement, la vision rivée sur la silhouette dont les os cassés craquent aussitôt. Lorsque tu clignes des yeux pour la première fois, elle ne se trouve plus qu'à quelques centimètres de ton visage horrifié.

Tu te réveilles en sursaut à moins d'une heure du lever du jour. Tes larmes perlent sur tes joues, tes vêtements sont trempés par la fièvre qui s'est emparée de toi cette nuit. Pas une seule ne se passe sans que tes cauchemars n'aient raison de toi. Il s'agit d'un quotidien auquel tu peines à te faire, mais auquel tu n'échappes pas. Tes mains sont crispées sur ta baguette, que tu n'as pas lâchée depuis ta tombée dans les bras sinistres de Morphée. « Ressaisis-toi à présent, rien de tout cela n'était réel. » Pourtant, ô combien de fois n'as-tu pu faire la différence entre le vrai et le faux. C'est un fait indéniable qui te fait te demander parfois si tu n'as pas déjà perdu l'esprit.
Tu te redresses en essuyant tes joues à l'aide de l'une de tes manches. Tout le monde dort encore, tu as réussi à te faire discrète. Tu te félicites de ne pas être, jusqu'à présent, passée pour une folle à leurs yeux.
Tu restes assise pendant quelques minutes, perdue dans tes pensées. Tes doutes constant n'ont pas fini de te suivre, ils iront avec toi jusque dans ta tombe Andreja. Fini de te morfondre, tu reprends conscience de ton environnement et te lèves sans un bruit. Les instants qui suivent, tu fais une courte toilette, te changes dans une tenue sportive et attrapes un sac déjà fait au pied de ton lit. [...]

[...] Tu as couru aux abords du lac pendant certainement une demi-heure, de quoi te défouler de bon matin. Le jour commence à se lever, tu peux apercevoir les premiers rayons du soleil se battre pour percer les nuages. Ton souffle chaud s'évapore dans le froid de ce mois de décembre. Tu rejoins en marchant les affaires que tu as laissées près de l'eau. Tu t'arrêtes pour en contempler les vagues, créées par la bise venant de se lever. Ce paysage te semble si paisible, il te rappelle à certains points la Russie, ta terre natale. Tu te souviens de ton quotidien, te demandes s'il te manque réellement. Tu te déshabilles peu de temps plus tard et marches dans les eaux jusqu'à pouvoir y plonger. [...]

[...] Tu n'es à présent plus seule, dans ton dos une présence te regarde de la terre ferme. Tu te retournes, posant un bref instant ton regard sur l'homme que tu crois reconnaître. Nulle honte, nulle pudeur, tu t'extirpes des eaux du lac que tu avais pendant un court instant fait tiennes. À mesure que tu avances, se dévoile ton corps nu dépourvu de signes de masculinité. Sans porter plus d'attention à celui que tu considères avoir violé ton espace personnel, tu récupères la serviette que tu avais emportée avec toi et éponges tes longs cheveux. Une nouvelle oeillade, directe cette fois, pour signaler à l'intrus son manque de bienséance. « N'as-tu jamais vu de femme nue ? » Tu entreprends alors d'essuyer ta peau afin de remettre tes vêtements.


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Re: Convictions. { Uther Windsey Mar 11 Déc - 21:13

ENTRE LOUP ET CHIEN


Il entendait le bruit de ses pas raisonner dans les couloirs déserts. Sans doute cela était-il suffisamment rare pour qu’il prît la peine de le remarquer car il s’amusa même du staccato qu’ils produisaient. Les étroites fenêtres se succédaient au rythme de sa course, plongeant alternativement son visage dans l’ombre et l’inondant de lumière. Lumière pâle et maladive de l’hiver. Au dehors, la brume enveloppait toujours le parc de l’école ainsi que la forêt interdite. Le ciel avait une teinte incertaine, hésitant entre les restes d’une nuit noire et les premiers éclats du soleil. La description qui aurait parfaitement convenu à ce panorama lui sembla être « entre loup et chien». Petite plaisanterie personnelle mise de côté, il entamait d’un bon pas la décente de l’escalier qui menait au hall, vêtu chaudement pour affronter le froid.

Sous son bras, trois lettres qu’il ne voulait pas manquer d’envoyer le jour même. La première était adressée à la revue politique du Monde-Sorcier, au sujet d’une exactitude commise dans un article du dernier numéro. La seconde contenait une demande de retrait conséquent auprès de Gringott's, la banque des sorciers. La troisième et de loin la mieux écrite… devait arriver entre les mains de son père par voie expresse, à l’heure du déjeuner.

C’était de loin l’une des lettres les plus difficiles qu’il avait eu à écrire. Il y exposait en quelques mots qu’il ne rentrerait pas pour noël et, passerait les fêtes de fin d’année à Poudlard, au motif qu’il ne pouvait pas se permettre de distraction en prévision des examens de début de semestre. Il n’avait pas menti, mais cela n’était pas tout à fait vrai non plus.

En réalité, il ne voulait pas croiser Aleksandra et avoir à supporter ses tentatives pitoyables pour attirer l’attention de leur père.

Il ne voulait pas non plus demeurer dans l’attente d’une lettre de sa mère.

Vraiment, il serait bien mieux dans la salle commune, s’enivrant de Whisky Pur-Feu au coin de la cheminée.

Il prit sur sa droite pour emprunter le pont couvert qui menait à la volière, le pas vif. Des panaches de buée sortaient de sa bouche, le froid mordant du petit matin lui piquait les joues. Il s’imagina qu’il s’agissait du prix à payer pour ce précieux instant de solitude. Son regard glissa instinctivement vers la forêt interdite. La brume refluait doucement dans ses entrailles, battant en retraite sous les frondaisons face à la menace du jour imminent. Uther contemplait toujours ce tableau avec délectation, partagé entre le sentiment que cette vision n’appartenait qu’à lui et l’idée plus naïve que ce qu'il avait sous les yeux était incroyablement beau. Une douce chaleur s’insinuait dans son ventre, réconfortante.

Ses yeux habitués glissèrent sur la surface lisse du lac et… s’arrêtèrent sur un détail qui n’aurait pas du se trouver là. A une distance hasardeuse de la rive, une ombre blanche ondulait sous la surface de l’eau. Il plissa les yeux, en vain car il se trouvait trop loin.

Il lui sembla qu’il ne pouvait pas s’agir d’un être de l’eau.

Si seulement il avait su…

Quelques volées de marches et son pied s’enfonça dans l’herbe humide de rosée. Sans quitter des yeux la tâche opalescente qui évoluait sous l’eau, il s’avança sur la ripisylve. Il était à mille lieux d’imaginer que quelqu’un pouvait se baigner dans les eaux du Lac Noir par une telle température. L'idée s'imposa à lui avec fulgurance comme il commençait à entrevoir les vêtements, soigneusement pliés sur une pierre toute proche. Seul le ressac troublait le silence ambiant.

Il esquissait encore un pas dans sa direction.
Elle émergeait sereine du fond des eaux. Ses longs cheveux assombris déployés au gré des vaguelettes qui mourraient sur la berge.
Il n'eut pas le moindre mouvement de recul, ne manifesta aucune surprise. Il l'avait immédiatement reconnue.
Son dos luisait, parsemé d'une infinité de petites gouttelettes glacées. Pourtant, malgré sa nudité, elle ne semblait pas avoir froid.

Uther ne pensa pas même à détourner le regard, ou, pour être plus honnête, il n'en eut pas envie. Il observait avec beaucoup d'attention ayant oublié jusqu'au but de sa venue. Sans aucune pudeur, il détaillait son corps... jusqu'à ce que ses yeux implacables ne lui assènent un coup de semonce. Malgré la vague conscience d'avoir pénétré si grossièrement l'intimité de la jeune femme, il ne fut pas désolé.

Le regard sombre de la sorcière le piquait de feux ardents, un mélange entre l'agacement et le jeu, comme la toute première fois. Et sans crier gare, l'effrontée fendit les eaux, marchant vers la rive, tout à fait à son aise dans sa nudité. Uther glissa, de son visage à sa gorge, de sa gorge à sa clavicule, de sa clavicule à son plexus, du plexus à ses seins, puis jusqu'à son nombril avant qu'elle ne se penche pour attraper sa serviette. Il l'admirait plus qu'il ne la détaillait, avait l'étrange sentiment de connaître ce corps et qu'il ne pouvait être qu'ainsi.

C'est que tu... tu es très nue... fit-il en cherchant un peu ses mots. Ses paroles ne résonnèrent pas vraiment assurées à son oreille. Comme s'il voulait oublier son manque de pudeur, il ne peut s'empêcher d'ajouter: N'as-tu pas froid ?

Comme l’adage magique n’a de cesse de le répéter : « la curiosité est un vilain défaut ». C'était une chose dont Uther ne serait plus très sûr après cette expérience.
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Re: Convictions. { Uther Windsey Mar 18 Déc - 14:13


{  Convictions



Décelant la fébrilité dans les premiers mots prononcés par ton seul spectateur, tu souris malgré toi. Un sourire amusé, en dépit d'une situation dans laquelle tu aurais préféré ne pas être. Preuve accablante de ta course inconsciente avec le danger. Qui finira le premier ?

Tu roules des yeux. Quelles rumeurs vas-tu bien pouvoir entendre à nouveau à ton sujet cette fois-ci ? Tu doutes que ton interlocuteur ne garde bien longtemps sa langue dans sa poche... « Je n'ai nullement froid. » Tu poursuis ton "sermon", une fois sous-vêtements enfilés. « Je te remercie de t'en inquiéter. » Entrée dans ton legging de sport, tu l'ajustes puis te redresses. Le soupçon de reproche dont tu viens de lui faire part ne semble étrangement pas l'avoir atteint du moins du monde. « J'ose espérer que la vue t'a plu ? » Sarcasme. Tu avances jusqu'à n'être plus qu'à quelques malheureux centimètres en face de lui. Étant plus grand, tu te dois de relever légèrement la tête afin de continuer à le provoquer du regard. Aussi tôt fait, tu t'abaisses légèrement de biais afin d'atteindre ton gilet que tu enfiles de la manière la plus effrontée qui soit, juste sous ses yeux. Sourire exagéré et visiblement forcé, tu tournes les talons pour ranger tes affaires.

Tu le piques bientôt à nouveau. « T'en être pris à mon amie ne t'a donc pas suffit ? » Sous entendant la collision des deux il y a de cela quelques temps, tu lui fais savoir que tu te souviens parfaitement de lui et non pour le meilleur. L'adage disant que “l'on aura jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression” n'a jamais été aussi vrai qu'en cet instant précis.
Visiblement occupée à remettre de l'ordre dans ton petit sac, tu t'arrêtes net. Andreja, ne te manquerai t-il rien ? Tu fermes les yeux en pinçant les lèvres.




HRP:
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Re: Convictions. { Uther Windsey Mar 25 Déc - 18:22

ENTRE LOUP ET CHIEN


D’entre ses lèvres s’échappaient des panaches de vapeur. Sa poitrine, doucement enflée par une respiration calme et profonde, reflétait faiblement la lumière blafarde du petit jour. Être nue devant un parfait inconnu ne semblait pas l’incommoder le moins du monde. Uther la scrutait d’un drôle de regard : l’envie et l’orgueil se disputaient son pauvre cœur chaviré.

Cette sensation était étrange et inédite. Depuis qu’il avait posé les yeux sur la jeune femme, dans la ferveur de l’après match, un sentiment de désir et de convoitise l’avait étreint. L’avoir pour ses yeux seuls était un délice dont il ne manquait pas une miette. Il s’étonnait cependant qu’elle ne s’effarouche pas, ni ne rougisse à sa vue. Elle n’avait pas esquissé le moindre mouvement pour protéger sa nudité, digne et dévêtue. Ce n’était pas le genre de réaction qu’il avait l’habitude de produire.

Il lui fallait un gage, même le plus infime, de l’intérêt qu’elle lui portait.
Qu’elle se souvienne au moins de lui, qu’il s’immisce dans ses pensées.

Comme il songeait à cela, elle ne fut plus qu’à quelques centimètres de son visage. La vile tentatrice. Elle le provoquait avec l’assurance de celles qui sont accoutumées aux jeux des puissants. Ses lèvres étaient si proches tout à coup qu’il sentait la fraîcheur de son souffle sur son cou. La sorcière lui adressait un regard par en dessous, toute aussi déroutante qu’à leur première rencontre. À n’en pas douter, l’expression d’Uther parlait pour lui. Il avait beau s’appliquer à dissimuler le fond de sa pensée derrière un ersatz de sourire moqueur et assuré, il perdait ses moyens. C’était criminel de couvrir un corps pareil.

Depuis qu’il était brutalement entré en collision avec son amie et que leurs regards s’étaient croisés, il l’avait, un peu malgré lui, guetté aux interclasses. Mais elle n’était pas reparue et, il avait abandonné l’idée d’apprendre son nom. Quelques semaines sans la voir et voilà qu’il la découvrait nue, émergeant des eaux du lac. Que pouvait-il faire ? Rendre les armes et passer pour un idiot ? Ne rien dire, bredouiller quelques banalités et rebrousser chemin ? Exprimer ses idées les plus déplacées à son encontre et passer pour l’élève le plus dépravé que l’école eut connu ?

Au lieu de commettre un nouvel impair, il enfonça ses mains dans les poches de son manteau d’un air désinvolte. À défaut de posséder l’assurance suffisante, il pouvait toujours en avoir l’air. Il ne s’était pas soucié de la jeune fille qu’il avait bousculée lors de leur dernière rencontre et, en avait même oublié les traits. Une négligence qui se muait en reproche dans la bouche de sa charmante interlocutrice.

Je dois des excuses à ton amie, c’est vrai. J’espère qu’elle ne s’est pas blessée en tombant ?

Un peu tard, mais ne disait-on pas « faute avouée, faute à moitié pardonnée » ? Si pour cela elle se rappelait de lui, alors cela valait peut être la peine d’avoir une ou deux égratignures.

Une petite question le taraudait. Mais il avait bien trop de fierté pour la formuler à voix haute. Il préférait qu’elle s’exprime d’elle-même. Tout dans son comportement, indiquait pourtant que la sorcière n’avait que faire de sa réputation. Ouvertement provoquante, pas la moins du monde occupée à minauder sous son nez… c’en était déconcertant. C’est donc naturellement et, parce qu’il voulait racheter l’affront fait à son amie, qu’il lui vint en aide. Sans doute avait-elle perdu quelque chose lors de son escapade dans le lac. À en juger par l’ardeur qu’elle mettait à l’examen de son sac, ce devait être important.

Il fit quelques pas, balayant du regard les environs. L’herbe humide, piétinée, la terre boueuse qui descendait en pente douce en direction des eaux noires, dans laquelle la forme de ses pas était encore visible, les minuscules gravillons blancs et gris rejetés par le ressac… rien ne semblait anormal. Ils continuèrent à déambuler, têtes basses, pendant quelques minutes encore quand Uther l’aperçut enfin : tout proche de l’eau, un téléphone portable. Blanc sur blanc, il avait dû glisser de sa poche lorsqu’elle s’était déshabillée. Il le ramassa et le considéra attentivement sous toutes les coutures afin de s’assurer qu’il était intact. C’était une chance, il y avait fort à parier qu’il ne serait pas resté longtemps sur la rive.

Quand il leva enfin le menton, elle le fixait intensément. À n’en pas douter, elle voulait récupérer son téléphone. En quelques pas ils furent à nouveau tout proches. Mais ça n’était pas pour conclure une trêve. Car la jeune femme eut beau tendre le bras pour reprendre son bien, il décida de le garder farouchement hors de sa portée.

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