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Wake me up before you go go | Ethan

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Argus I. Catwright
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Wake me up before you go go | Ethan Dim 9 Déc - 16:36

Le sommeil t'abandonne lentement et tu ouvres les yeux dans le noir. Silence. Tu n'entends pas tout de suite la respiration de tes camarades. Ton cœur bat à tout allure. Tu inspires plus fort pour te calmer, mais ton souffle est haché, erratique: ton corps ne répond pas. Le rythme de ton cœur accélère, ta respiration aussi. Tu l'entends tonner dans tes oreilles, tum, tum, des pas qui se rapprochent et tu sais que si tu regardes au coin de ton œil, là tu verras son ombre menaçante juste au-dessus de ton lit. Ta respiration se fait sifflante, tu fermes les yeux. Tum-tum, ça se rapproche. Impossible de parler, impossible de crier, et cet enfoiré qui se rapproche. Tu comptes jusqu'à dix et soudain tu sens ta main. La panique reflue comme une vague et avec elle l'hallucination et la paralysie. Tu repousses brusquement tes couvertures qui se sont emmêlées dans tes jambes. Pendant plusieurs minutes, tu restes allongé sur le dos, pour calmer ta respiration. Tu fixes le plafond au-dessus de ton lit à baldaquin. À onze ans, tu as collé des étoiles phosphorescents pour représenter tes constellations favorites. Souvent, elles t'apaisent, mais cette nuit tu as besoin d'un peu plus que des stickers.

ETHAN.

Tu roules sur le côté et tend l'oreille en direction du lit de ton camarade. Tu sais qu'il a le sommeil aussi léger que toi, si ce n'est plus. Tu l'as peut-être réveillé en t'agitant dans tes draps. Ou pas. Trop tard pour revenir en arrière. Tu scrutes l'obscurité, attends dix secondes et chuchote encore plus fort.

TU DORS?

Tu te glisses hors de ton lit en enfilant une bonne paire de chaussettes en laine. Tu as tout le temps froid, Argus. C'est peut-être parce que tu sors tout le temps la nuit. Tu enfiles un sweat à capuche par-dessus ton pyjama et tu mets un paquet de cigarettes dans la poche arrière de ton pantalon. Tu n'as pas besoin de baguette pour t'éclairer, et pour les clopes, ton briquet suffira. Tu sais où tu vas.
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Dim 9 Déc - 18:42


Le sommeil, une chose fragile dont je peinais à bénéficier. L'oreille aiguisée, il était compliqué de s'endormir avant que tous mes autres camarades de chambre aient posé la tête sur l'oreiller. Et même lorsque c'était le cas, suffisait que l'un d'entre eux se mette à ronfler ou à bouger un peu trop et je me retrouvais à regarder les rideaux de mon lit dans le noir en me tournant les pouces, laissant tout ce qui me passait par la tête me divertir en attendant de sentir mes paupières s'alourdir. Et, quand je parvenais finalement à trouver le sommeil, à m'enfoncer dans mon oreiller, blotti sous la couette, il arrivait parfois qu'on ne me laisse pas conclure ma nuit. Je rêvais de Poudlard, ma mère était là avec moi. Toute souriante, fière de me montrer où elle avait eu ses propres cours, revêtue de son uniforme aux couleurs de rouge et d'or. Le seul hic, c'est que nous avions le même âge, ce qui était assez bizarre. Enfin, il y a pire comme rêve, n'est-ce pas ? Je me laissais donc guider sans peur, m'égarant l'espace d'un instant alors qu'une silhouette différente avait attiré mon attention au détour d'un couloir. Grand, cheveux châtains, des yeux carmins. L'ambiance du rêve venait de changer, devenant soudainement plus froide, plus grise, plus inquiétante. Au loin, la voix de ma mère m'appelait, comme mécontente que je traîne derrière. Oh non. Il venait par ici. Il allait nous rattraper, il allait la rencontrer et sa vie en serait chamboulée. Je devais empêcher ça. Je devais—

ETHAN.

J'ouvris les yeux, d'abord désorienté. Regardant à droite et à gauche, je m'appuyai sur mes coudes, prêt à me défendre. Mais il n'y avait aucun danger et, bientôt, je poussai un grand soupir en reconnaissant la chambre. Vu les mouvements dans le noir, il m'était aisé de deviner à qui appartenait cette voix. Argus, déjà en train d'enfiler des bas. Est-ce que je dormais ?

« Plus maintenant. »

Je fis rouler mes épaules avant d'imiter son exemple et d'allonger le bras pour récupérer des chaussettes de laine. Puis, je me saisis d'une poche de sang que j'avais laissée sur ma table de chevet, pratiquement vide. Je devais aller chercher la prochaine au petit matin donc, pour l'instant, j'allais devoir me contenter de ces dernières petites gouttes, ce que je m'empressai de faire avant d'attraper moi aussi un hoodie, que je n'enfilai pas tout de suite. Dans la pénombre, Argus s'était rapproché de mon lit, probablement pour me demander de le suivre vers l'aventure. C'est en frottant l'un de mes yeux que je me permis une petite réplique lancée sur un ton malicieux, parce qu'il méritait bien ça après m'avoir réveillé.

« T'es pas un peu vieux pour venir dormir dans mon lit parce que t'as fait un cauchemar ? »

Je quittai finalement le lit, prenant néanmoins la peine de sommairement replacer les draps derrière moi par force d'habitude. Cela fait, c'est plus sérieusement que je questionnai le jeune homme, en chuchotant toujours bien sûr.

« On va où comme ça ? »
Argus I. Catwright
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Dim 9 Déc - 20:20

Tu te prépares en tendant l'oreille pour entendre la réponse d'Ethan, et tu ne peux empêcher tes lèvres de s'étirer en un léger sourire quand tu as la réponse que tu souhaitais. Est-ce que tu culpabilises ne serait-ce qu'un peu? Tu t'approches de son lit en essayant de ne pas trébucher du côté de vos deux autres colocataires. Sa réplique t'arrête net. C'est clairement de l'humour, ce qui venant d'Ethan, est toujours appréciable. Mais pour une raison qui t'es inconnue, ça ne te fait pas rire. Ethan est au courant que tu dors mal, pourtant… Mais tu peux pas t'empêcher de réagir au premier degré. Tu as peut-être un peu honte.

Pff. J'ai jamais fait ça! … je crois.

Tu sais pas pourquoi tu te sens obligé de te défendre. Tu sais pas pourquoi tu continue de chuchoter, aussi, vu que les deux autres dorment comme une masse. Tu attends Ethan près de la porte et quand il a fini de… faire son lit? (mais pourquoi ça t'étonne venant de lui) tu ouvres la porte en essayant de ne pas réveiller tout l'étage. Tu attends d'être dans le salon commun pour répondre à la vraie question de ton colocataire.

On va plus haut.

La salle commune de Poufsouffle est réputée pour être l'une des plus confortables, et t'as rien à redire à ce niveau: les fauteuils sont bien comme il faut, y'a des coussins moelleux, des plaids chauds en hiver, et les plantes amènent une touche de verdure bienvenue. Mais la verdure, tu la vois à travers les hublots qui vous servent de fenêtre. C'est une vue sur le parc de Poudlard, à hauteur de fourmi. Et parfois, t'en as marre de voir que des brins d'herbe. Les humains ne sont pas fait pour vivre dans des terriers.

Y'a des jours, je supporte vraiment plus d'pas voir le ciel. On n'est pas des lapins, merde.

Et toi, t'es toujours aussi délicat dans ta façon de t'exprimer.
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Dim 9 Déc - 20:58


J'esquissai un sourire malicieux lorsqu'il se renfrogna à ma petite blague. Bien sûr je n'avais pas dit ça méchamment et il le savait, mais sa réaction était quand même mignonne, on va se l'avouer. Toujours est-il que je n'y avais rien répondu, ne souhaitant pas ajouter à son malaise, mais ne souhaitant pas non plus lui offrir de porte de sortie. Au lieu de cela, c'est plutôt à sa plante que j'adressai quelques mots en partant, étant bizarrement d'humeur taquine lorsque l'on me réveillait en pleine nuit.

« Garde le fort, Hawking. On compte sur toi. »

Ce après quoi nous avions quitté la chambre pour plutôt faire silencieusement transition vers la salle commune. Je gardai l'oreille tendue durant tout le trajet, aussi court fut-il. Ce serait bête de croiser un préfet ou même un autre élève un peu trop à cheval sur le règlement. Si je connaissais un tant soit peu Argus, alors il était clair qu'il ne m'avait pas réveillé pour aller jouer aux cartes dans la salle commune. Enfin, j'aurais pas dit non, mais clairement ce ne serait pas suffisant. Mes soupçons furent confirmés lorsqu'il annonça que nous allions plus haut. Je me contentai d'exprimer mon accord en enfilant silencieusement mon propre hoodie, ajustant ensuite la capuche et les manches pour être bien confortable. N'en ayant toutefois pas terminé, Argus exprimait sa frustration de ne pas voir le ciel, visiblement frustré par la position du dortoir. Quelque part je le comprenais, c'était étouffant parfois, bien que c'était aussi pour cela que le château avait des parcs. Mais là encore ils étaient souvent bondés et je savais trop bien à quel point c'était désagréable. Enfin, attardons-nous déjà à son commentaire sur les lapins.

« Dommage, je voulais justement te proposer de passer Halloween prochain en lapins. D'accord celle-là n'était pas drôle, j'arrête. »

Je me fis pensif un instant, jetant un regard plus songeur dans la direction de mon camarade de chambre. Il était dans ma nature de m'inquiéter pour les autres, surtout pour ceux qui comptaient pour moi, alors forcément. D'autant plus que j'étais bien au courant de la pression qu'Argus se mettait sur les épaules vis à vis de ses études, le tout jumelé à ses difficultés à dormir. Ce n'était peut-être pas délicat, mais la délicatesse n'était pas non plus vraiment un truc de la maison, de son côté comme du mien.

« Avant qu'on parte, comment tu vas ? T'sais que si t'as besoin de parler je suis là. »
Argus I. Catwright
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Dim 9 Déc - 22:27

Tu ne peux pas t'empêcher de lever les yeux au ciel en entendant Ethan parler au ficus. Tu sais que ta réputation vole pas haut quand les gens qui te côtoient tous les jours confient ta sécurité à une plante en pot… T'apprécies quand même qu'il l'appelle Hawking, même si c'est pas son nom, officiellement. Dans ta tête, tu l'appelles aussi Hawking. Laissant Newt derrière vous, c'est une salle commune très calme qui vous accueille. À cette heure de la nuit, ce n'est pas étonnant. T'as pas pensé à regarder quelle heure il était, Gus, mais est-ce que c'est important? Ethan plaisante et tu te surprends à te dire que c'est dommage, parce que t'es son seul public. En même temps, tu te sens un peu privilégié. Ca ne t'empêche pas de te montrer impitoyable.

T'as raison, elle était nulle.

C'est hypocrite, parce que ton sens de l'humour est le pire de tous. Mais comme tu lui tournes le dos pour sortir, Ethan ne verra pas que ça t'a fait sourire.

Et franchement, tant qu'à faire un duo, choisi quelque chose d'un peu plus classe.

Tu hausses un sourcil en te retournant, cette fois, pour montrer que tu plaisantes aussi. Les déguisements, c'est pas ton truc, les lapinous encore moins. Quitte à se coltiner un costume pour Halloween 2029, tu aimerais une idée plus crédible, si possible classe. Laurel et Hardy ? Mario et Luigi ? Sonny et Cher ? Tu retiens in extremis un éclat de rire. Tu viens d'imaginer Ethan avec une longue perruque façon Morticia Addams, et c'est pas le genre de choses que tu vas pouvoir effacer si aisément de ton esprit. Tu marches vers la sortie de votre salle commune, en essayant de ne plus visualiser ce costume totalement ridicule, quand ton colocataire te demande si ça va.

T'aimes pas trop répondre à cette question en général, Gus, parce qu'en général elle ne veut rien dire. C'est que des politesses. Mais tu te rappelles qu'Ethan est le type que tu réveilles quand tu dors pas depuis que tu as onze ans, et qui acceptes de sortir de son lit sans broncher. S'il est pas sincère, ce dont tu doutes, tu lui dois au moins une explication.

Ouais, je sais, euh… On peut… on peut parler, s'tu veux. Mais ça va, hein.

Tu hausses les épaules, et puis tu grimaces. T'es pas super à l'aise, mais tu sais pas si c'est à cause du cauchemar trop réel, ou autre chose.

J'ai pas envie de rester à l'intérieur.

Tu as attrapé ton paquet de cigarettes, comme par réflexe. Tu sais que tu ne peux pas fumer dans la salle. Mais tes mains jouent inconsciemment avec l'emballage.

Tu veux pas aller dans la tour d'Astronomie?

C'est le meilleur endroit de tout Poudlard pour voir le ciel. Et si les étoiles en stickers sur ton plafond ne fonctionnent pas, tu te dis qu'avec les vraies, ça ira. Mais t'es pas sûr qu'Ethan aura envie de te suivre aussi loin. Il fera encore plus froid que dans le reste du château, et il a peut-être envie de dormir, lui. C'est pour ça que tu poses la question, au lieu de te barrer en douce comme tu le fais assez souvent.
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Dernière édition par Argus I. Catwright le Lun 10 Déc - 14:58, édité 1 fois
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Dim 9 Déc - 23:05


Ta raison, elle était nulle. Je baissai brièvement les yeux, expirant plus fort sous la honte. Voilà qui me rappelait pourquoi j'évitais normalement de faire des blagues. Enfin, elles n'étaient pas toutes mauvaises, mais c'était toujours un peu humiliant quand on tentait d'en faire une et que finalement bah, le résultat était pas super. Je passai une main dans mes cheveux, me demandant comment relancer lorsque Argus s'en chargea pour moi, me faisant face avec le sourire. Pffh, il avait sourit ! Je suppose que c'était une revanche pour mon commentaire de plus tôt. Fair enough. Tant qu'à faire un duo autant faire quelque chose de plus classe hein ?

« Genre les Blues Brothers ? Si on était deux de plus on aurait même pu faire les tortues ninja. »

Dommage ça. J'aurais bien aimé faire Leonardo. Quoi que là encore, un costume comme ça ce serait pas très pratique, ça demanderait beaucoup d'efforts et ce serait sans doute très chiant à porter. Sinon... J'eu une vague pensée pour Louis et Lestat, mais la chassai rapidement. Ça aurait été d'assez mauvais goût quelque part. Enfin, j'aimais ce film, mais... J'osais pas, c'est tout. Toujours est-il que je mis mes propres préoccupations de côté pour me concentrer sur Argus, ce qui était à la fois plus simple et plus naturel à dire vrai. Je le questionnai sur comment il allait, ajoutant bien sûr que j'étais toujours disponible pour l'écouter. La réponse fut difficile, incertaine. Le jeune homme le savait, mais ne semblait pas pour autant vouloir faire usage de mon offre. Soit, je pouvais respecter ça, puis au moins il savait que j'étais là et, parfois, ça suffisait à aider. Sans compter qu'il n'avait peut-être pas nécessairement envie d'en parler ici, mais plutôt à destination, lorsqu'il serait détendu et dans un environnement qui lui serait plus plaisant.

« Pas de problèmes, te force pas. »

Il réitéra son envie de sortir, de fuir cet endroit au profit de l'extérieur. Ça avait vraiment l'air de lui tenir à coeur. Non, c'était comme un besoin pressant et incontrôlé. Vu ma nature, ce genre de situation avait bien sûr tendance à me faire plier. Je comprenais trop bien. La différence c'est que, dans son cas, il ne risquait de blesser personne en voulant simplement s'échapper un peu. Enfin, sauf peut-être lui-même s'il faisait quelque chose de stupide, mais c'était aussi pour ça que j'étais là. Lorsqu'il me demanda si je voulais aller à la tour d'astronomie, ma réponse était déjà toute prête.

« Les trucs que tu me fais faire... »

Sans compter que mon ouïe aiguisée pourrait potentiellement nous aider à éviter les problèmes. Ce n'était pas une méthode infaillible, mais généralement nous nous en tirions bien lors de nos petites escapades nocturnes. Je me dirigeai donc vers la porte, me préparant à sortir, je lui offris un sourire en coin.

« T'es quand même pas surpris j'espère ? »
Argus I. Catwright
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Lun 10 Déc - 14:35

Tu avais presque des remords, Gus, à critiquer ouvertement l'humour de ton camarade. Presque. Sa façon de répondre à ta provocation te fait doucement sourire:

Ah ah... J'crois qu'on va rester sur les Blues Brothers! Sauf si on arrive à convaincre deux autres débiles de porter des carapaces et de crier 'Kowabunga' dans les couloirs avec nous avant l'an prochain...

T'es pas sûr qu'Ethan soit sérieux, mais s'il tient vraiment à être une tortue qui fait du kung-fu, franchement, qui es-tu pour l'en empêcher? La conversation dévie rapidement sur le coeur du problème et tu l'évites, comme souvent, la fuite te paraît plus aisée que l'affrontement. Tu ne sais même pas ce que tu pourrais dire à Ethan, pour être honnête, par où commencer? Et comment ne pas se sentir ridicule à parler de sa mauvaise nuit? Ethan s'occupe toujours des autres, et lui aussi a des choses à gérer. C'est pas parce que tu lui demandes pas comment il va que t'es pas au courant. Et t'as pas besoin de t'inscrire sur la liste de ses préoccupations avec tes paralysies et tes hallus à la con. C'était juste un cauchemar. Il avait raison, en un sens, t'aurais peut-être mieux fait d'aller dormir dans son lit.

Il te laisse tranquille pour l'instant, parce que ce n'est pas quelqu'un d'envahissant, et tu lui en est reconnaissant. Tu ne penses pas qu'il attende une réponse sur ce coup-là, et tu ne dis rien. Conscient qu'il n'y a rien de plus à ajouter, et que ton camarade de dortoir est comme toi, assez peu à l'aise quand il s'agit d'exprimer son ressenti. C'est vraiment très rare d'entendre Ethan se plaindre de quoi que ce soit. Il aurait des tas de raisons, pourtant.

À commencer par toi, qui le réveille en plein milieu de la nuit pour ne pas escalader la tour d'Astronomie en solitaire. Un large sourire éclaire ton visage fatigué; tu doutais qu'il accepte, peut-être? T'es content, en tout cas. Vous vous dirigez vers la porte. Tu ricanes à sa question et tu prends un ton faussement pompeux pour lui répondre:

Un peu! Vous nous aviez habitué à plus de sérieux, professeur Stoker.

T'aimes bien insister sur ce fait, mais seulement quand il va à l'encontre de sa réputation. C'est souvent à cause de tes plans nocturnes. Très mauvaise influence, Monsieur Catwright. T'auras le temps d'avoir des remords si vous vous faites chopper, ce qui n'est encore jamais arrivé... Du moins, pas sérieusement. Il est possible que vous ayez parfois été forcés de vous cacher ou de courir... vite.

Vous ne croisez personne sur les premiers étages. Personne de vivant, en tout cas. Les occupants des tableaux ronflent. Fort. Ça masque le bruit de vos pas. Tu te sens moins nerveux à mesure que vous approchez de votre destination sans avoir rencontré d'obstacles. Vous n'êtes pas encore dehors, mais tu respires déjà mieux. Tu as l'impression que ton corps s'allège petit à petit à mesure que tu montes les étages. T'en sautillerais presque! Mais c'est pas le genre de la maison. Tu glisses une cigarette entre tes lèvres et range définitivement le paquet dans ta poche, pour arrêter de jouer avec.

J'me suis toujours demandé un truc.

Vous êtes au cinquième étage. Tu te retournes brièvement vers Ethan alors que vous passez devant la salle de bains des préfets.

T'as jamais voulu être préfet? Vu que t'aimes aider, et étudier, et les responsabilités, et tout un tas de trucs chiants en é...

Tu mâchouilles le filtre de la clope encore éteinte, pensif, avant de te rendre compte de ce que tu fais. Tu te dis que t'as du bol, parce que si ton pote était préfet, t'aurais zéro chance de sortir de ton dortoir la nuit pour vadrouiller comme tu le fais là.
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Jeu 13 Déc - 22:46


Je lui avais demandé s'il était surprit de ma réponse ce qui, évidemment, allait bientôt se retourner contre moi. Enfin, plus ou moins. Disons qu'Argus savait renvoyer la réplique, mais celle-là en particulier avait le don de me faire plaisir. Pire, si j'avais été quelqu'un d'un peu plus imagé, j'aurais sans doute dit que ses mots me faisaient rayonner. Professeur Stoker. Inutile de nier le sourire qui s'était retrouvé pendu à mes lèvres, accompagné d'une once de fierté peut-être pas totalement légitime. C'était plus fort que moi. Voir que mes amis m'encourageaient dans cette voie que je m'étais choisie et qu'ils pensaient sérieusement que je puisse y arriver, ça comptait beaucoup pour moi, en plus de me donner envie de travailler encore plus fort. Je ne voulais pas les décevoir. Je voulais réaliser ces ambitions pour que, un jour, on puisse m'appeler Professeur Stoker autrement que dans une réplique lancée en pleine nuit alors que nous quittions notre dortoir sur la pointe des pieds.

« Il faut bien qu'un adulte responsable te surveille pour t'empêcher de faire des bêtises. »

Avais-je finalement répondu sur un ton complice alors que nous quittions les sous-sols, direction les hauteurs du château. Les premiers étages avaient passé en silence, dans la discrétion. Les dortoirs de Poufsouffle et de Serpentard se trouvant tous deux dans les sous-sols, les chances de croiser un préfet dans les environs étaient d'autant plus élevées. Je m'arrêtais parfois pour prêter attention aux bruits de la nuit, reprenant ensuite notre marche vers la tour d'astronomie lorsque la voie semblait libre. Certes, j'étais peut-être plus prudent que de raison, mais il valait mieux prévenir que guérir. Finalement, ce n'est que lorsque nous atteignîmes le cinquième étage qu'Argus se décida à briser le silence, une cigarette pendue au coin des lèvres. J'me suis toujours demandé un truc.

« Vas-y. »

Demandais-je, un peu curieux. Depuis le temps que nous nous connaissions, j'aurais cru qu'il m'aurait déjà posé toutes les questions qui lui étaient passées en tête. À moins que ce soit quelque chose de plus léger que ce à quoi je me préparais ? T'as jamais voulu être préfet ? Mon regard s'attarda sur la porte de la salle de bain des préfets, comprenant d'où cette soudaine interrogation avait émergé. Parti sur sa lancée, mon colocataire avait commencé à expliquer son raisonnement et les traits que je possédais qui appuyaient sa pensée, jusqu'à s'arrêter en milieu de phrase sous mon air amusé.

« Et toi t'as jamais pensé à arrêter de fumer ? C'est mauvais pour la santé t'sais. »

Tant qu'à poser des questions sur les choix de vie l'un de l'autre. D'autant plus qu'entre étudiants de médicomagie, nous étions bien placés pour connaître les effets néfastes du tabac.  Ceci étant dit, ce n'était pas vraiment répondre à sa question. Car oui, j'y avais déjà pensé et, par conséquent, c'est consciemment que j'avais fait le choix difficile de ne jamais soumettre ma candidature. Passant une main nerveuse dans ma chevelure colorée, je repris la parole avec un air plus neutre.

« J'ai déjà deux DEMA à gérer alors même si ça aurait été joli dans mon dossier scolaire, je ne pense pas que ce soit une possibilité pour moi. Sinon j'aurais probablement voulu le faire en vrai. Enfin, s'il n'y avait pas aussi... »

Je déglutis, me faisant soudainement plus sérieux alors que ma main avait descendu dans mes cheveux pour finalement s'arrêter au niveau de ma nuque. Je n'aimais pas trop avouer la dernière partie. Depuis le temps qu'il me connaissait il n'en serait sans doute pas surpris, mais voilà. C'était quand même toujours aussi difficile d'admettre à haute voix que j'étais potentiellement un danger pour les autres élèves.

« Les préfets sont les gens vers qui se tournent les plus jeunes quand ils ont besoin d'aide ou en situation de crise. Je ne pense pas que beaucoup d'entre eux seraient très contents de confier leur sécurité à quelqu'un comme moi, encore moins si pour une raison x je devais... peiner à me contrôler. Je suppose que je ne me le pardonnerais pas. »

Et, évidemment, ce raisonnement pouvait aussi s'appliquer au poste d'enseignant, quand on y pensait plus de trente secondes. Mais puisque c'était plus loin, plus distant, je me permettais naïvement de ne pas trop y penser. D'imaginer que, d'ici là, les préjugés seraient moindres, que mon expérience serait bonifiée et que j'aurais un jour confiance en moi et en mon self-control. A.k.a. je me permettais de rester dans le déni juste un peu plus longtemps.

« Enfin, désolé pour ça. C'est un peu trop sérieux pour de petits délinquants dans notre genre. »
Argus I. Catwright
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Ven 14 Déc - 23:33

Ethan te renvoie la balle en questionnant ta dépendance à la nicotine. Match nul... Mais c'était un coup facile! Comme si tu ne connaissais pas exactement les effets néfastes que le tabac avait sur ton organisme! Merci les cours de médicomagie. Tu ranges l'excuse bidon 'il faut bien mourir de quelque chose, gna gna gna' et préfères la jouer second degré.

Merci maman de t'inquiéter~

Ethan finit par répondre à ta question. Tu le vois passer une main dans ses cheveux, clairement nerveux. Tu ne pensais pas que c'était une question difficile, même si t'avais pas pensé au double DEMA. C'est vrai qu'il bosse deux fois plus que toi. Qui galère déjà. Si tu ne le connaissais pas aussi bien, t'en serais extrêmement jaloux. Mais tu comprends mieux pourquoi il a vaguement tenté de détourner la conversation sur tes choix de vie personnels. Ça a vraiment l'air de le mettre mal à l'aise. Et à force de le côtoyer comme ça, t'oublierais presque pourquoi. Tu te sens un peu con quand il mentionne le vrai souci. Quelqu'un comme moi... oh, oui, quelqu'un de serviable, travailleur, intelligent, et patient en plus de ça? Ouais. Faudrait être aveugle pour réduire Ethan à la nature de son sang (ou à celui qu'il boit). Tu peux comprendre la méfiance au début, t'es passé par là aussi, mais il suffit de connaître ton camarade pour capter qu'il ne ferait pas de mal à une mouche. Enfin, les gens sont débiles et fermés d'esprit, qu'est-ce qu'on y peut? T'es pas le genre à t'apitoyer sur le sort des autres, Gus, qu'ils te soient sympathiques ou antipathiques. La différence c'est que les seconds, tu prends pas la peine d'entendre ce qu'ils ont à dire, encore moins de leur donner des conseils.

Tu écoutes Ethan jusqu'à la fin, en silence. Il s'excuse dès qu'il a terminé de parler, preuve selon toi qu'il n'a pas l'habitude d'exprimer tout haut ses préoccupations. T'es un peu pareil, pas vrai? Tu peux comprendre. Tu souris gentiment:

Mmh je vois qu'un seul délinquant, ici... On sait tous les deux que toi, t'es là pour t'assurer que je fais pas perdre de points à Poufsouffle.

Les sabliers, quelle blague! Qui a eu l'idée de mettre des gosses en compétition pour un truc aussi stupide? C'est vraiment pas ton délire. Tu te remets à jouer avec la cigarette entre tes dents, tout en réfléchissant à ce que tu peux répondre à ton colocataire. Tu sais quoi dire, t'es juste pas sûr de vouloir le faire cash. Mais comme il a l'habitude de ta façon de parler, tu ne prends pas trop de risques en étant direct avec lui, pas vrai?

'Chais pas mec, t'as jamais perdu le contrôle en dix-neuf ans d'existence, ou j'me trompe? Alors pourquoi ça devrait soudainement arriver dès que t'as des gosses à charge? Sauf s'ils sont super chiants...

Tu souris, amusé par ta plaisanterie. Ton raisonnement est très sérieux, lui. Ça te semble sensé. Toi et les solutions logiques et toutes faites... Tu continues sur la même lancée:

Franchement, si t'as les capacités, et c'est le cas, y'a pas de raison qu'ça parte en couilles. Des gens qui t'accepteront pas, t'en croiseras toute ta vie, faut pas t'arrêter à ça. Ou alors, t'oseras jamais rien faire, parce que t'as trop peur que les autres soient pas d'accord avec toi?

Le ton est légèrement moqueur, mais ton sourire loin d'être tranchant. C'est presque encourageant. Ça, ce n'est pas une question à laquelle tu peux répondre. Tu sais qu'Ethan veux enseigner plus tard, et s'il prend cette décision en son âme et conscience, il doit le faire seul. Peu importent les conséquences.
Tu achèves de donner ton opinion par un geste vague en direction des murs:

De toute façon, des cons, y'en a partout dans ce bahut... et ils trouveraient toujours un truc à redire, même si tu t'appelais Jean-Michel Sang-pur...

Tu finis par grommeler, presque dans ta barbe. T'es pas tellement tendre avec tes camarades, Gus. On va dire que c'est parce que t'as passé une mauvaise nuit... Et pas parce que t'as zéro estime pour tes pairs. Pas uniquement pour ceux de ton âge, d'ailleurs. Les sorciers ont beau se cacher parce qu'ils sont différents du reste du monde, ils restent parfois aussi fermés d'esprit et butés que les Moldus qui cherchaient à les brûler au XVIe siècle. T'as même pas besoin de remonter jusqu'au Moyen Âge pour trouver des exemples. La famille de ta mère, par exemple. C'est sang pur et ça se permet de juger les sorciers de rang moins élevé? T'es bien content de plus être affilié à des gens pareil, tss.

Mais t'as raison, c'est beaucoup trop sérieux comme conversation. Tu veux causer de quoi, à la place?

Tu te retournes vers Ethan en avançant à reculons, les mains dans les poches de ton sweat. Et tu souris, amusé. Si tu te prends un mur, tu diras que c'est parce qu'Ethan ne t'a pas assez bien surveillé. Honnêtement, tu l'imagines assez mal perdre le contrôle devant des élèves un peu chiants, alors qu'il a toujours une patience infinie quand il s'agit de te supporter...
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Dim 16 Déc - 3:06


Ne pas devenir préfet n'avait pas vraiment été un choix. Enfin, oui et non. Bien sûr, comme il le faisait remarquer, j'en avais toutes les qualités en plus de la volonté et du profil de l'emploi. Néanmoins, j'avais toujours préféré croire que ce rôle m'était interdit, ce déni étant plus facile à vivre que la responsabilité de potentiellement mettre mes camarades en danger alors que je devais justement faire l'inverse. Argus, de son point de vue extérieur, ne semblait guère l'entendre de cette oreille. 'Chais pas mec, t'as jamais perdu le contrôle en dix-neuf ans d'existence, ou j'me trompe? Certes, pas encore. Mais... Pas le temps de répondre, on ne m'en avait même pas laissé l'opportunité. De toute façon voulais-je vraiment lui raconter ce qui s'était passé avec Narcisse ? La question serait remise à plus tard puisque mon camarade de chambre avait continué son raisonnement à haute voix, convaincu que j'étais totalement inoffensif. Pas étonnant, donc à ce qu'il soit souriant, se permettant même de blague sur la question. Je me forçai à esquisser un sourire en réponse au sien, mais le coeur n'y était pas trop. Sans doute peinais-je à m'amuser autant de cela que lui. Dans sa tête, tout était très logique. Ce n'était qu'une question de vulgaires capacités. Si j'étais compétent alors tout allait bien, je n'aurais aucun problème et tant pis pour les mauvaises langues ! Avoir tant de support me réchauffait le coeur, bien que cela me compliquait parfois la tâche. J'aimais que l'on oublie mon sang, mais parfois il était difficile de leur faire comprendre que je devais quand même vivre avec.

Ou alors, t'oseras jamais rien faire, parce que t'as trop peur que les autres soient pas d'accord avec toi? Je demeurai silencieux. Il aurait été facile de lui donner raison, de sourire en sa compagnie et d'admettre que je devais commencer à vivre pour moi-même. C'est sans doute très exactement ce qu'il voulait entendre d'ailleurs. Quelque fois je me disais qu'il serait peut-être plus prudent de rappeler à mes proches que j'étais en vérité un monstre suceur de sang, bien que je ne me permettais jamais de le faire, craignant de perdre tout ce pour quoi je m'étais battu. Et c'est pour ça que je n'avais rien répondu. Le seul moment où l'ombre de l'amusement sincère se glissa sur mes traits, ce fut à sa blague sur Jean-Michel Sang-pur. Je me devais de le lui concéder, mais sans le laisser prendre la grosse tête pour autant.

« Elle était bonne celle-là. C'est vraiment de toi ? »

Mais de quoi voulais-je causer à la place ? Je passai une main dans ma chevelure, me faisant songeur. Rien ne me venait en tête, n'étant pas énormément doué pour entretenir les conversations mondaines. Ah si, j'avais une nouvelle à lui partager. Ce n'était pas grand chose, mais je supposais qu'il aurait sans doute voulu être au courant.

« Sam du club de potion a réussi à me convaincre d'aller passer les sélections du club d'Hippoball et... Il se trouve que tu as devant toi le nouvel attaquant de l'équipe de Poufsouffle. Et tu as intérêt à venir m'encourager durant les matchs, sinon tu devras monter jusqu'à la tour d'astronomie tout seul la prochaine fois. »

Lançais-je sur un ton qui se voulait complice, mais qui trahissait, pour l'oreille attentive, que certaines pensées plus négatives ne m'avaient pas tout à fait quittées. Devrais-je lui parler de ce qui s'était passé avec Narcisse ? Devais-je rappeler à Argus que je n'étais pas aussi doux qu'il se plaisait à le croire ? Je n'en avais pas envie. Je ne voulais pas risquer de perdre sa confiance, sa nonchalance ou même son amitié.

« Et toi alors, qu'est-ce que tu deviens ? Ça se passe bien les cours ? Attention on approche des marches. »

Ce serait bête d'y avancer de reculons et de débouler jusqu'au palier inférieur.
Argus I. Catwright
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Lun 17 Déc - 23:43

Pour quelqu'un d'observateur, tu es très égocentré, Gus. Tu pourrais faire des efforts pour voir et écouter réellement ce qui se passe autour de toi, sans t'enfoncer dans tes avis très arrêtés. Ouvert d'esprit et pourtant si manichéen dans ta façon de penser, tout est soit blanc soit noir. Aussi terre-à-terre qu'un Poufsouffle et buté qu'un lion, pas étonnant que le Choixpeau ait hésité à tes onze ans. Pour toi il n'y a pas de problèmes, que des solutions, et toutes si logiques, terriblement simples en théorie et pourtant impossibles à réaliser en réalité. L'histoire de ta vie.

Ethan n'approuve pas tes propos mais ne les nie pas pour autant. Tu ne prends pas son sourire forcé pour argent comptant; aussi têtu que tu es, tu comprends qu'il a probablement une opinion différente de la tienne, mais qu'il n'a pas envie d'approfondir le problème avec toi. Ce serait vexant si tu te considérais comme un ami et un confident, mais ce qui te gêne réellement, dans cette situation, c'est de ne pas pouvoir poursuivre une discussion sur un sujet intéressant. Mais tu ne relances pas. C'est trop personnel pour que tu te permettes d'y mettre ton égoïste grain de sel. Tout n'est pas prétexte aux débats et aux réflexions philosophiques. Tu hausses simplement les épaules pour répondre à sa blague. T'es à peine vexé qu'il ne te prenne pas au sérieux et tu préfères en sourire:

Nan, j'ai pas d'humour en vrai, j'pompe tout sur internet.

Ethan réfléchit à ta question et tu ressens un brin de satisfaction. C'est lui qui voulait que tu parles, à la base, t'es un peu fier de lui renvoyer la balle. Pas pour longtemps, tu le sais, qu'il est futile de détourner son attention, mais ça te fait gagner quelques minutes, le temps d'atteindre l'endroit que tu préfères à Poudlard. Ton camarade t'apprend qu'il a été sélectionné pour entrer dans l'équipe d'Hippoball, et la nouvelle te prend de court. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous en ce moment avec ce sport? Ou avec le sport en général... Tu ne comprendras jamais ces gens qui se font du mal physiquement comme ça. C'est sûr que la cigarette, c'est plus efficace sur le long terme. Toi, tu cours dix mètres et t'as des vertiges, une crise d'asthme et des courbatures pendant 48h. En tout cas, c'est ce que tu aimes à prétendre quand on te demande pourquoi tu ne fais aucun effort.

Oh non, pas toi aussi... J'imagine que j'ai plus le choix maintenant. J'viendrai, mais compte pas sur moi pour faire des banderoles et gueuler autre chose que des insultes pour l'équipe adverse!

Tu t'imagines déjà debout dans les gradins bondés, emmitouflé pour braver le froid et voir gambader des poneys volants sous les cris hystériques d'une foule survoltée, et l'image te fait grimacer. Déjà que t'évites au max les matchs de Quidditch… Tu sais que tu vas pas passer un bon moment, sauf si Ethan ou Billy se mangent la pulu peut-être. Tu ricanes, mais mentalement, parce que rire du malheur des autres, c'est moche.

Tu profites qu'Ethan te signales le début des escaliers pour repousser encore quelques secondes la question qui fâche chez toi: les études. C'est faux, y'a des tas d'autres questions qui te fâchent. Mais celle-là, tu l'aimes particulièrement pas. Tu te retournes brièvement pour monter les marches et quand vous arrivez au sixième étage, tu t'assures que le couloir devant vous est vide avant de prendre la direction de la tour d'Astronomie. Tu marches toujours à reculons, parce que tu pourrais prendre ce chemin les yeux fermés.

Qu'est-ce que j'deviens, euh… attends laisse-moi réfléchir si je dois te mettre au courant de nouveaux trucs dans ma vie...

Tu fais semblant d'y penser mais la réponse est toute faite:

Ah nan c'est vrai, j'ai pas de vie en fait. Mais comme j'ai pas encore eu envie de me jeter de la tour d'Astronomie ce semestre, on peut dire que je vais bien?

L'humour noir c'est ta spécialité, c'est comme le café: ça te permet de noyer ton désespoir dans un brin d'amertume pas dégueulasse sur le moment, un peu plus a fortiori, quand tu réalises que ta vie est quand même très pourrie. T'as bien hâte d'avoir fini ton DEMA. Et en même temps quand tu comptes le temps, tu réalises que t'es à peine à la moitié et que tu te visualises pas du tout survivre aux semestres à venir.

Et toi, ça va? Je te croise pas trop au club de potions en ce moment et c'est probablement parce que je viens jamais, mais c'est toujours aussi marrant de voir les premières années exploser leurs chaudrons?

C'est encore une fois ironique, et toujours une façon de détourner l'attention d'Ethan, parce que t'as peur qu'il prenne ton second degré comme un aveu subtil, alors que vraiment, t'es pas si malheureux que ça. T'es pas heureux mais t'es pas dépressif non plus. La vie, c'est parfois juste ça: meh.

Heureusement, vous approchez de votre destination et t'auras bientôt des tas de sujets de conversation. Comme la phase lunaire, l'observation des constellations qui n'apparaissent qu'en hiver et, si vous êtes chanceux, les Géminides! T'es vraiment un gros nerd.
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Mer 19 Déc - 14:16


J'avais l'impression d'avoir créé un froid ou quelque chose du genre en gardant mes réflexions pour moi-même. Peut-être aurais-je du contester ses mots, mais peut-être aussi au fond que ça n'aurait rien changé. Au lieu de cela, je lui avais lancé une réplique un peu taquine après sa blague à laquelle il répondit positivement, mentionnant qu'il trouvait son humour sur le net. J'ignorais si c'était le cas ou pas, mais au fond ça non plus, ça ne faisait pas de différence. Parfois j'avais du mal à déterminer quel genre de relation nous avions vraiment. J'étais toujours disponible s'il avait besoin de quelqu'un, mais en même temps je savais qu'il ne me disait pas tout et, inversement, je ne me confiais pas non plus à lui. Étions-nous amis ou trouvait-il simplement plus pratique de m'avoir avec lui en cas de besoin ? Un peu tard, probablement, pour me questionner sur des trucs comme ça. Depuis le temps que nous nous connaissions.

Ces pensées mises de côté, je devais bien trouver autre chose à lui raconter. Je rabattis mon choix sur ce qu'il y avait de plus évident : mon adhésion à l'équipe d'Hippoball. Toujours préoccupé par d'autres choses, c'est sans trop le penser que je lui dis qu'il avait intérêt à venir m'encourager. Depuis quand ça comptait pour moi, ce genre de trucs ? Enfin oui, j'aurais été content qu'il vienne, mais de là à le demander ouvertement comme ça. Heureusement, Argus y était allé de sa propre réponse, me permettant de remettre encore à plus tard mes réflexions sur mon comportement inhabituel.

« Moi aussi ? Tu connais un autre joueur d'Hippoball ? Enfin, t'es pas obligé de venir non plus si ça te fait trop chier. »

Après l'avoir dit, j'espérai vainement que ça ne sonnait pas trop rageux. J'avais pas réalisé sur le coup. Enfin, j'essayais simplement de me rattraper pour ma réplique précédent. Erh, fallait que j'arrête de réfléchir autant. J'étais vraiment en train de me prendre la tête pour rien. Je relançai la conversation dans sa direction, le questionnant sur ses études et sur ce qu'il devenait, espérant que ça améliorerait mon cas. Mais non, j'avais toujours cette impression de malaise, accentuée par sa mauvaise blague au sujet de la tour d'Astronomie. C'était bien la dernière chose que j'avais envie d'imaginer, l'un de mes amis qui se jetait dans le vide.

« Pas encore ? Ce semestre ? Heureusement que je suis là. »

Et c'est à son tour de me renvoyer la balle. On dirait qu'on est en train de jouer à la patate chaude. Aucun de nous d'eux n'a envie de se montrer vulnérable, de parler de ce qui fâche vraiment. Voilà qu'il me parle du club de potion, auquel il ne vient plus très souvent, un autre sujet superficiel. On s'en fout au fond des chaudrons des premières années. Enfin, moi un peu moins dans la vie de tous les jours puisque j'ai justement tendance à les aider à ne pas faire exploser des trucs, mais là tout de suite ce n'était pas trop une priorité. Et pourtant.

« Ça se passe bien, la dernière explosion remonte à plus de trois semaines maintenant je crois. Tu t'emmerderais probablement. »

Encore des paroles vides, superficielles. Les trucs que je détestais. Ça me rappelait le soir d'Halloween, lorsque j'avais fini par confronter Bertram parce que j'en avais marre de ses sourires polis. Et, pourtant, j'acceptais de me prêter à ces petites conversations stupides avec Argus. Au final cette conversation me semblait forcée, si peu naturelle. Si ça continuait comme ça, à force de craindre de se confier mutuellement les vérités de nos existences, que resterait-il de notre amitié ? Et puis, même sans aller jusque là, peut-être qu'au fond il méritait de connaître la vérité. C'était un de mes colocataires après tout, il méritait bien de savoir quel genre de créature il allait vraiment réveiller en pleine nuit après un cauchemar. Je déglutis, nerveux, et repris la parole sans oser le regarder directement. Ça passe ou ça casse, comme on dit.

« Et puis merde. J'ai failli mordre Narcisse l'autre jour. Il s'est pratiquement jeté sur moi en me tendant son cou et en me demandant de le mordre, le p'tit con se disait que je serais moins dangereux si j'apprenais à bien mordre les gens plutôt que de continuer avec les poches de sang. Et le pire c'est que... Je sais que j'aurais pu le faire. Que j'en avais envie. Voilà. Si je peux même pas te raconter ces trucs là à toi alors à qui. »

Et si je peux même pas te raconter ces trucs là, pourquoi m'attendre à ce que de ton côté tu me les racontes aussi ?
Argus I. Catwright
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Sam 22 Déc - 17:09

T'es pas obligé de venir non plus si ça te fait trop chier ah, ça se voit tant que ça? Tu ne sais pas quoi répondre, puisqu'il vient de te demander de venir, pour changer d'avis quand tu râles un peu. Du coup, t'en sais rien: il veut que tu viennes, ou c'était une plaisanterie? Quoi qu'il en soit, ça ne changera rien, puisque tu disais vrai. Tu te sens obligé d'assister aux matchs, maintenant qu'il y a aussi Ethan dans l'équipe, avec Billy, et puis Sam des potions... Tu hausses les épaules.

Tu connais Billy? Petit, blond, bizarre... C'est mon cousin.

Tu ajoutes presque 'évites de lui péter un truc à l'entraînement', mais au fond ça ne te concerne pas plus que ça. C'est pas parce que ton cousin a décidé de mettre de côté sa carrière dans l'e-gaming pour se consacrer au 'vrai' sport que tu dois te sentir responsable. Responsable. Ah ha. Et puis la discussion prend une tournure de plus en plus formelle et tu es trop occupé à jouer le jeu des politesses sociales pour plaisanter. Tu ne sais pas pourquoi vous continuez comme ça, en fait. Les couloirs après minuit, c'est pas tellement le meilleur endroit pour rattraper le temps perdu. Et vous n'en avez pas vraiment besoin, pas vrai? Tu vois Ethan quasiment tous les jours en cours, puis le soir dans la salle commune et le dortoir. C'est tellement une part de ton quotidien, que tu as de la peine à le traiter comme n'importe quel camarade que tu verrais deux fois par mois. Même si vous parlez de tout et de rien.

Tu regrettes instantanément d'avoir plaisanté avec la tour d'Astronomie quand tu vois sa réaction. Tu essayes de le rassurer en rigolant, mais pas sûr que ça fonctionne:

Non mais t'inquiète, normalement ça m'arrive au moins trois fois par an. À la rentrée scolaire, pendant les Fêtes, et juste avant les examens de fin d'année. J'ai jamais sauté. Tout va bien.

T'es pas doué pour rassurer les gens... Et puis effectivement, Ethan est là. T'aurais du mal à faire une connerie dans cette situation. T'espères qu'il va pas changer d'avis et te ramener de force au dortoir. (Dans le doute tu continues d'avancer à reculons.) Contrairement à toi, Ethan a beaucoup de patience. Il aide les plus jeunes au club de potions, toi tu les regardes se planter en les jugeant du haut de ton DEMA, quand tu n'évites pas tout simplement l'endroit parce qu'il y a trop de gens à ton goût. Récemment, tu es tombé sur Billy qui faisait des expériences en dehors des heures de cours, et tu as réalisé qu'il n'était pas dans le club. Lui aussi doit juger qu'on peut progresser seul. Même s'il est toujours utile d'avoir un mentor. T'as eu un peu de peine pour ton cousin quand il a raté sa potion, mais c'est probablement parce que t'as peur que ses parents te reprochent de ne pas avoir été là pour le surveiller. T'es pas baby-sitter, quand même? Et puis les gosses, c'est chiant. Tu ne seras jamais prof, Gus.

Ouais, t'as raison.

Le club t'emmerde un peu et cette discussion aussi, elle t'emmerde. Mais t'es bien réveillé maintenant, le cauchemar oublié, tout à fait prêt pour parler des vrais sujets, à savoir déterminer l'heure qu'il est selon le parcours des étoiles sur la voûte céleste. Ouais. Trop hâte d'être en haut de la tour.

Vous arrivez tout juste au bas des marches et t'es sur le point de les escalader deux par deux tellement t'en peux plus, quand Ethan s'énerve un peu: Et puis merde. J'ai failli mordre Narcisse l'autre jour. Qu'estce que QUOI? Tu n'étais pas prêt pour ça. Tu l'écoutes te raconter sa mésaventure avec l'un de vos colocataires. Mais quel con celui-là, les demi-êtres de l'eau ont de la flotte à la place du cerveau? Les bras ballants, même ta cigarette fait pâle figure, bêtement pendue au bord de tes lèvres. Tu visualises la scène, parce que c'est ce que tes neurones font quand tu écoutes une histoire ou un cours. Tu as la mémoire visuelle. Là tout de suite, ça ne t'arrange pas trop. Et le pire c'est que... Je sais que j'aurais pu le faire. Que j'en avais envie. Nope. T'aimes pas ça du tout. Ton regard détaille Ethan, son regard fuyant, son expression nerveuse. Tu sais que tu devrais dire quelque chose pour le rassurer, mais, hé, on a déjà déterminé que t'étais pas doué pour ça.

Le premier truc qui te vient à l'esprit, c'est que Narcisse est un bel enfoiré, mais que si Ethan ne l'a pas attaqué malgré ses provocations, franchement Zen et toi, vous êtes safe. Mais c'est pas le moment de plaisanter. Et au fond de toi, Gus, t'es pas sûr de plaisanter. Ta mauvaise conscience se dit que ça aurait pu tomber plus mal. Que dans le pire des cas, Narcisse... Eh bien, c'est ni Zen, ni toi. À ce stade-là, tu sais qu'Ethan se sent déjà comme une merde, et que ça aurait été pire s'il avait craqué, et que le pire de tous, c'est ni lui ni Narcisse. C'est toi, pour penser des trucs pareils. Tu ne vas pas lui dire ça. Surtout pas quand il ose aborder un sujet aussi personnel avec toi.

Mais tu l'as pas fait.

Tu restes calme. Ton mode analyse de la situation est activé. Ethan a eu envie de mordre Narcisse, mais il ne l'a pas fait. C'est le plus important. Non?

Pourquoi tu l'as pas fait?

C'est ça, l'important. La raison. Tu laisses ta morale personnelle de côté, pour te concentrer sur celle d'Ethan. Tu t'es toujours persuadé qu'il ne ferait jamais de mal à une mouche. Si tu ne l'avais pas fait, tu n'aurais pas pu partager la même chambre que lui pendant tout ce temps. C'est long, neuf ans. Trop long pour vivre dans une peur de tous les instants. Alors non, tu n'as jamais eu peur d'Ethan. Tu as peut-être eu tort? Tu détestes reconnaître tes erreurs, Gus... mais celle-là, elle te ferait vraiment mal.
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Sam 22 Déc - 20:55


« Ah ouais ! Je crois qu'il est à l'arrière, si je ne me trompe pas. »

Information totalement inutile, désuète. C'est son cousin, s'il sait qu'il est dans l'équipe il sait probablement à quelle position il joue, si Argus s'en soucie seulement. Les conversations comme ça me donnaient l'impression d'agoniser lentement. Je détestais ça au plus au point, ce qui expliquait probablement mon cercle d'amis très réduits. Je ne faisais pas ces efforts-là pour tout le monde, contrairement à ce que les apparences pouvaient suggérer aux heureux élus qui avaient l'occasion de voir ma façade plus douce et ouverte. Et même, j'approchais de ma limite là. Peut-être cela ajouta-t-il à ma réaction tendue lorsqu'Argus parla de se jeter du haut de la tour d'astronomie.

« Je vais quand même rajouter ça à mon calendrier, au cas où. »

Peut-être avais-je réagi de manière un peu carrée à sa blague, mais c'était plus fort que moi. Je peinais à m'amuser des blagues de suicide faites par mes amis. Bizarre, je sais. Enfin, l'important c'est qu'il ne semblait pas vraiment sérieux, mais on ne sait jamais. Est-ce qu'il se sentirait à l'aise de me parler de ces trucs là si jamais il y pensait vraiment ? Comment faire pour écarter toutes ces banalités et lancer une conversation plus vraie, plus constructive ? Pour une fois que j'avais envie d'une discussion sincère plus que d'un litre de sang, ça se prenait bien, mais c'était frustrant de ne pas savoir comment faire la transition. C'est comme ça que j'avais fini par me résoudre à employer une stratégie très yolo, comme le disaient les vieux. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais. Bien sûr qu'Argus était resté interdit, surprit et sans doute tout aussi horrifié. Je déglutis, intimidé par ce silence assourdissant. Allez dit quelque chose. Pitié n'importe quoi. Traites-moi de monstre si ça te chante, mais là je vais avoir besoin que tu réagisses. Mais tu l'as pas fait. C'était vrai. Une maigre consolation peut-être, mais c'était vrai. Revenant à la charge sur un ton interrogatif cette fois, mon camarade de chambre me demanda pourquoi. Pourquoi avoir résisté à mes pulsions et à ses provocations ? La réponse était si simple que s'en était presque stupide.

« Je ne voulais pas que ça se passe comme ça. Je me suis toujours dit que, si un jour je devais boire du sang humain, ce serait par choix. Une décision éclairée, sous mes propres conditions, avec quelqu'un qui a confiance en moi et en qui j'ai confiance. »

Et ce n'était qu'une partie de la réponse, vraiment. J'avais peur des conséquences, de ce qui se passerait si je mordais quelqu'un. De comment ma vie changerait à partir de ce point-là, du regard des autres. J'avais mis si longtemps à me faire accepter et encore, je n'avais réussi à atteindre un stade d'amitié qu'avec une poignée de gens, certains d'entre eux ne sachant même pas ce que j'étais. Mais c'était peut-être un peu trop deep tout ça.

« Et en plus c'est Narcisse. C'est l'une des personnes les plus trash que je connaisse, j'ai clairement pas envie de planter les dents là-dedans. C'est un plan pour me retrouver avec une ITSS. »
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Re: Wake me up before you go go | Ethan Lun 24 Déc - 2:56

Il y a depuis quelques minutes comme une tension dans l'air, de la mauvaise humeur peut-être? mais à quoi tu t'attends quand tu réveilles les gens en pleine nuit parce que t'as fait un cauchemar, franchement. Une part de toi est soulagée qu'Ethan ait changé de sujet. Vraiment. Même si c'est pour dire des choses aussi difficiles à entendre. Tu les écoutes sans rien dire. Tu réfléchis et tu digères l'information. La réponse d'Ethan te semble logique, mais ça ne t'avais pas forcément traversé l'esprit. Les mots concernant votre colocataire t'amusent. Ouais, tu le comprends. Tu mettrais pas tes dents, ou quoi que ce soit d'autre qui t'appartienne, dans Narcisse Sparkle. Ils ne font pas des capotes pour les crocs de vampires, c'est con quand même... T'imagines des petites pochettes en plastique minuscules et tu souris, mais tu gardes ta plaisanterie pour toi, parce que malgré la petite pique d'Ethan à l'égard du mec doucement suicidaire qui partage votre dortoir, la conversation reste sérieuse. Et la réponse de ton camarade, au fond, te surprend quand même. La question t'échappe un peu:

Alors, c'est quand même un truc que tu envisages, sur le long terme?

Bizarrement, tu n'avais jamais pensé à cette possibilité. Peut-être parce que tu n'es pas concerné... Difficile de dire si c'est parce que tu es trop égocentrique, ou parce que tu préfères ne pas t'interroger sur le sujet. Faire confiance à Ethan pour ne pas t'attaquer dans ton sommeil et le laisser gérer sa condition de semi-vampire sans poser de questions... Tu aurais pu éviter cette discussion pour neuf autres années, sans problème. Stratégie de l'évitement, on connaît. Tu te demandes ce qui a poussé ton colocataire à te révéler l'incident cette nuit, si rien ne s'est passé. Pour t'assurer que tu n'as rien à craindre de lui? Ou au contraire, pour te rappeler qu'il vaudrait mieux t'en méfier? L'idée qu'il ait simplement eu besoin d'en parler à quelqu'un ne te traverse pas tout de suite l'esprit... et puis, tu ne sais quoi penser de sa réponse. Elle devrait te rassurer, bien sûr. Ethan vient de signifier qu'il avait la volonté et la motivation de résister à l'appel du sang humain. Tant qu'il ne trouvera pas la personne adéquate (c'est presque romantique). Il n'y a donc pas de raison de craindre une attaque accidentelle, c'est positif... Tu souris, conscient de l'analogie que tu t'apprêtes à faire:

En fait, tu te préserves pour la bonne personne. C'est mignon.

Il n'y a pas de moquerie dans ta voix, juste de l'approbation. Faire sa première fois avec une personne de confiance, tout ça, tout ça. Ton sourire s'efface un peu. Ethan, c'est clairement le genre de personne qui sait où il va dans la vie et qui prend le temps de réfléchir à ce qu'il veut. T'aimerais être comme ça. Rien de ce que tu fais actuellement dans ta vie ne te paraît être le fruit d'une bonne décision. Si tu étais moins impulsif... T'aimerais avoir le self-control de ton camarade. Même si tu sais qu'il n'a pas réellement choisi d'être ainsi. Sa condition le force à toujours être maître de lui-même. Tu passes une main dans la poche arrière de ton pantalon pour attraper ton briquet et allumer la cigarette qui pend très inutilement au bord de tes lèvres. Faudrait peut-être qu'il te donne des cours. Tes doigts tremblent légèrement quand tu fais rouler ton pouce sur le silex. Probablement le froid. La petite étincelle embrase une flamme au bout du cylindre en papier. Tu tires une première taffe, et l'ironie, c'est que tu as l'impression de mieux respirer.

Bon, on la grimpe cette tour, ou on plante une tente dans le couloir?

Au point où vous en êtes...
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