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les nuits blanches (dorothy)

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les nuits blanches (dorothy) Dim 23 Déc - 22:00

à l'heure où chantent les soupirs tu les étreins du bout des doigts


elle s’était endormie sans prendre le temps de regarder le ciel par-delà la baie de verre - ceres était tombée du sommeil des clercs, comme l’on choie dans une grande abîme où la chute est si haute que, si l’on relève la tête vers la faille, on finit par ne plus voir les étoiles. elle était fatiguée. on n’entendait déjà plus rien à vingt-trois heures, de son côté de la chambre, à l’heure où elle était normalement toujours en train d’écrire ou de peindre - elle n’avait rien fait aujourd’hui. elle était épuisée par l’hiver et la dernière semaine de cours, et après avoir souhaité bonne nuit à dorothy, ceres s’était comme évanouie, emportant avec elle toute la mélancolie des jours trop courts. elle ne se demandait plus comment sa colocataire faisait pour toujours travailler malgré les soirées nimbées de noir et l’orée des vacances - ceres se contentait d’observer la constance de ses efforts, avec distance, comme l’on regarderait une silhouette sur la montagne d’à côté. et puis, comme dit précédemment ; ceres s’était laissée tomber.

il est trois heures du matin lorsqu’elle se réveille, la tête lourde et traversée de rayons - la migraine la pousse à la conscience plus qu’à l’état second du semi-éveil qui la prenait souvent, après un rêve, après rien du tout, ceres ne s’en rappelait vraiment jamais.

ses yeux se sont ouverts sur une lumière blanche.

et au milieu de l’éclat elle discerne le visage de dorothy, couchée sur le côté il prend des aspects de bateau ivre, penché sur les contours informes de ses notes. elle sait que ce n’est pas un rêve, elle n’est pas assez lucide tout en sentant trop bien son corps, toujours tendu comme après une mauvaise nuit. mais ce n’est pas une comparaison ; ceres dort toujours mal.

ses pieds atteignent le parquet glacé et sa main se pose machinalement sur son téléphone juste à côté d’elle. elle vérifie l’heure et c’est bien ce qu’elle pense, sa tête devient un peu plus lourde et elle a un peu plus chaud.

elle n’est plus vraiment fatiguée puisqu’elle se lève et marche droit jusqu’au bureau de sa camarade, sans tituber, elle est trop nimbée de colère de la voir toujours debout à cette heure-ci pour prendre le temps de douter.

- dorothy

elle se place un peu en biais derrière elle, observe le cahier sans rien y lire - ses yeux se posent sans se planter et ils sont toujours très vitreux, elle n’a pas bonne mine, on croirait que c’est elle que l’on vient tirer d’une nuit blanche.

- il est trois heures, faut pas que tu dormes ?

et ça la rend sûrement un peu triste de connaître la réponse - ses doigts triturent la manche de son pyjama comme pour s’excuser de prendre ce ton amer ; c’est une vieille habitude chez elle.


@dorothy martin elles sont douces snif




 
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Dorothy Martin
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Dorothy Martin
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Re: les nuits blanches (dorothy) Ven 28 Déc - 12:51


As old people say,


Work is health

Feat Ceres & Do

Le travail, c’est la santé. Les douces oreilles de Dorothy ont souvent eu l’occasion d’entendre ce genre de discours. Au début, travailler était un plaisir, une joie, une normalité. Puisque travailler apportait le sourire à sa mère, puisque travailler rendait fier son père. Travailler, n’avait jamais été une punition pour Dorothy Martin. Mais ce n’était plus le cas depuis quelques années. Obsédée par l’idée qu’elle ne pouvait exister que par ses performances, travailler n’était plus devenu un loisir, mais une nécessité. Une bouée de sauvetage, une prise à laquelle se raccrocher pour ne pas affronter le vide de sa personnalité. Dorothy Martin, c’était l’intello, l’élève douée, la digne Serdaigle. Sans ses notes, elle n’était rien. Sans son petit air suffisant, elle n’était rien. Prisonnière de sa propre ambition, c’est dans ses lires qu’elle s’était réfugiée. Pour ne pas avoir à répondre à la seule question à laquelle elle n’avait pas la réponse, pour ne pas avoir à se regarder dans le miroir et se rappeler que, dans le fond, elle n’avait aucune putain d’idée de qui elle était. De qui elle était vraiment.

Dorothy avait pris l'habitude, durant ces nuits où il lui était impossible de fermer l'œil parce que trop angoissée, de se plonger dans des entreprises interminables qui n'avaient que pour seul et unique but de la tenir éveillée jusqu'au petit jour. Son boulot du jour ? Une épaisse, longue et complexe traduction en rune approfondie. Ce n'était pas un devoir, ni une avance sur un quelconque programme. C'était juste… Juste un challenge, un défi suffisamment corsé pour la tenir éveillée. Dorothy, à la lumière de la lampe, fixe sa feuille dans une intense concentration. Si intense qu'elle n'entend pas les draps se froisser derrière elle, ni les bruits de pas qui, à présent, s'approchent.

- «Dorothy, il est trois heures, faut pas que tu dormes ? »

La rose lève enfin la tête de son ouvrage, comme sortie d’une transe. Son visage exprime une surprise sincère en découvrant le visage de sa colocataire et amie. Elle n’avait rien entendu, rien sentit. L’adolescente se fit rapidement la réflexion que Ceres aurait pu faire une partie de Just Dance à côté d’elle, qu’elle ne l’aurait pas entendue non plus. Avec une moue navrée, Dorothy se retourna sur son dossier.

- « Pardon je t’ai réveillé ? »

Question stupide, mais habile. Dorothy sait très bien ce que Ceres peut penser de ses nuits blanches. Elle sait à quel point ça peut l’exaspérer. Mais, hormis lui dire qu’elle était impuissante face à l’insomnie, Dorohty n’avait aucune excuse à lui donner. Alors, Dorothy s’éloigne volontairement du sujet. Elle fait de son mieux pour ne pas mentir, parce qu’elle ne veut pas lui mentir, pas à elle, pas à Ceres. Mais la tentation est grande et la rose sait que ses comportements abusifs agissent souvent comme des réflexes défensifs.

- « Oh, je n’ai pas vue l’heure passée. Il est si tard que ça ? J’imagine que je devrais aller dormir, quelle sotte je suis parfois. »
♥️
les nuits blanches (dorothy)
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